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Attentats parisiens : les gentils et les méchants

Vendredi 30 octobre 2015, peu avant la première manif des Congolais à La Défense au pied de la Tour de Total, une réputation précéda les manifestants. Selon une indiscrétion d’un syndicaliste CGT de la maison, un grand ponte de Total avait fait circuler chez les occupants du gratte-ciel, non sans humour, la note selon laquelle : « Les Méchants vont débarquer ».

Une heure plus tard, les fameux Bad-boy (c’est-à-dire les Congolais des deux rives) étaient au pied du grand immeuble occupé théoriquement par les « Gentils » ; les gentils employés du pétrolier français.

En tant qu’individus pouvant troubler l’ordre public, les méchants Congolais étaient surveillés de très près par des policiers de la Bac et autres CRS. Munis de l’autorisation de la Préfecture, comme à leur habitude, les « Méchants congolais » installèrent leur petite sono, déployèrent leur banderole, se mirent à scander des slogans anti-Sassou, anti Hollande, anti-Total et se mirent à chanter des chansons révolutionnaires aux rythmes des percussions africaines. Le tout sous l’œil bon enfant des flics.
Pas de quoi, en effet, fouetter un chat. Les flics cachaient mal leur sourire quand des huées de nos compatriotes accompagnaient les visiteurs qui sortaient de la Tour du pétrolier français.

Vendredi 13 novembre 2015, des rafales à la kalachnikov fauchèrent plus d’une centaines de parisiens au Bataclan, à la terrasse d’un restaurant, dans un bar rue Charonne, à l’extérieur du Stade de France.

Les gentils et les méchants

Questions qui coulent de source : qui sont les vrais méchants ? Les Congolais de La Défense ou les militants de l’Etat Islamique Daesh ? Qui sont les méchants ? Ceux qui installent des tyrans en Afrique après avoir volé le pétrole ou ceux qui manifestent sur les boulevards français afin que justice soit rendue ? On laisse le soin au petit chef du personnel de Total de répondre à ce réseau de questions.

« Nous, les Africains, sommes trop gentils, trop bons. » regrettent certains habitués des manifs congolaises de ces derniers jours sur les boulevards parisiens.

Après la bourde historique de François Hollande sur la politique intérieure de Sassou, notamment sur son référendum, un manifestant fit la remarque que si nous étions des Arabes, Paris serait à feu et à sang suite à son virage à 90 degrés.

La suite de l’actualité (le vendredi 13 à Paris et le mercredi 18 novembre à St-Denis) a donné raison à ce Congolais. Les méchants, les vrais, sont passés à l’acte.

Bien entendu rien ne permet de faire le lien (même en tirant les faits par les cheveux) rien ne permet de lier le soutien de François Hollande à Sassou et ce qui arrive aux Parisiens en matière d’attentats. Certes, F. Hollande ne récolte à Paris que ce qu’il sème en Syrie, au Mali, au Centrafrique et, peut-être aussi, au Congo.

Il est vrai que si la Constitution française n’autorisait pas deux mandats présidentiels (au lieu d’un septennat) , François Hollande, en raison de ses propos de Dakar, n’aurait pas pactisé avec des dictateurs de la trempe de Sassou pour assurer sa réélection en 2017.

Paix à l’âme du Congolais, Ludovic Boumbas, fauché le 13 novembre par les balles des islamistes et à celles des Congolais tombés le 20 octobre 2015 au Congo-Brazzaville, sous les balles de Sassou.

Thierry Oko

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