Si Bernard Tchibambéléla est un cadre, alors moi je suis Docteur es Physique Quantique. Si Brice Parfait Kolélas est aussi un cadre, alors Sassou est Prix Nobel de la Paix. Autant dire que ces soi-disant notables font penser à un maraîcher de Kombé qui ferait une conférence à la Sorbonne sur le maïs génétiquement modifié.
Trois pelés et quatre tondus jouent le rôle de l’arbre qui cache la forêt et, on ose appeler ça des cadres du Pool ! L’image ferait rire s’il ne s’agissait pas du sort d’une région au bord de l’extermination. Assiste-t-on dans le Pool à la Solution finale à la mode nazie ? De surcroit avec la bénédiction de ses propres ressortissants ? « Des fous vont vous représenter » avait plus ou moins prédit le Président Youlou en pensant sans doute à des individus comme Kolélas (père et fils). On n’en est pas loin.
Cadres cancres
Incroyable et fou ! Des supposés cadres du Pool (des usurpateurs) se sont réunis en assemblée dimanche 2 octobre 2016 pour se prononcer sur la crise du Pool, notamment sur le sort que l’Etat doit réserver à l’ennemi public N°1, Frédéric Bintsamou. A la grande stupéfaction ces prétendus sages se sont mis à « lécher le cul de Sassou. » (sic un internaute) - « Nous demandons au Président Sassou d’envoyer l’armée dans la région afin d’en déloger Ntoumi car le problème du Pool, c’est lui Ntoumi. » ont geint les pseudo cadres de ce département jadis quartier latin du Congo, aujourd’hui tonneau vide de la réflexion. Parmi ces cadres figuraient, entre autres flatteurs, Bernard Tchibambéléla, Hellot Mampouya, Adelaïde Mouhani, Isidore Mvouba, Alphonse Silou et...Emmanuel Yoka, pire calamité de l’intelligentsia Mbochi.
On tombe des nues, on y perd son latin.
Mais qu’est-ce que, en définitive, un cadre sinon un individu capable de poser des problématiques et d’y apporter des explications intelligentes ? Pour le dictionnaire, un cadre est un citoyen qui appartient à la catégorie supérieure de la société. Si dans la représentation intellectuelle congolaise l’échantillon de noms cités ci-dessus symbolise le nec plus ultra du Pool, alors cette région est tombée bien bas. Côme Manckassa (voilà un vrai cadre) aurait parlé de « désert culturel » en écoutant les crétins qui se sont exprimés au nom de toute une région.
Mvouba Isidore le Médor
« Eux des cadres ? Plutôt des cancres » nous dit, ironique, un ressortissant de la région avant de conclure « je dirai plutôt que ce sont des cons (sic) ». Comment ne pas le croire quand on se souvient que Isidore Mvouba justifia les bombardements de la première guerre du Pool par la propre demande de ses habitants afin qu’on leur ôta Ntoumi de la région ! Evidemment, à l’écoute de ses compatriotes, Mvouba valida les largages de bombes sur sa région, sa propre région. Evidemment Ntoumi ne fut jamais ôté de la circulation, ni mort ni vif. En revanche un nombre incalculable de civils innocents périt sous la pluie des bombes de Sassou et de cet idiot de Mvouba, chien de son maître.
Pire, l’ayant raté dans la forêt, Ntoumi fut promu, en ville, secrétaire d’Etat chargé de la paix dans le gouvernement de Sassou. Quelle logique absurde ! On soupçonna un pacte à la germano-soviétique entre Sassou et Ntoumi !
Les cadres de La Cuvette
Sassou, dit-on, a confortablement remporté les élections (60%). Cet impressionnant score suppose qu’il a été massivement voté par les électeurs du Pool. Pourquoi par exemple les cadres de La Cuvette ne demandent-ils pas à Sassou qui a largement été plébiscité par les Kongo-Lari de cesser de larguer des bombes sur un fief électoral grâce auquel il est en train d’entamer un mandat à vie ?
Car eux, les cadres de La Cuvette, en tête desquels se trouve...Emmanuel Yoka, sont de vieux singes à qui on n’apprend pas des grimaces. Sassou leur a toujours promis de les protéger de l’ennemi héréditaire, le Pool. Et ils lui en sont très reconnaissants. Gageons qu’ils pouffent de rire de voir les intellectuels du Sud se lamenter et surtout d’entendre le mollasson Bernard Tchibambéléla alias Laval ânonner un texte (visiblement écrit par l’inénarrable Aimé Emmanuel Yoka alias Goebbels ) où il condamne avec la dernière énergie le Révérend Pasteur Ntoumi alors que, en toute hypothèse, le monstre que Sassou veut éliminer aurait été fabriqué par le même Sassou pour maintenir l’instabilité dans la région. Il manque tellement de transparence dans le couple Ntoumi/Sassou qu’on peut parler de conflit d’intérêts.
Paradoxalement, à force d’en faire un bouc-émissaire, Ntoumi passe désormais aux yeux de la population (tous azimuts) pour l’ami public n°1. Comme Robin des Bois.
Les deux cas de figure
De deux choses l’une : ou la créature est en train de dévorer son créateur ou la mission de Sassou confiée à Ntoumi de démolir le Pool fonctionne à merveille. Pensez que Sassou dans l’avant-propos de son navet « Le manguier, le fleuve et la souris » avertit que « plus il y a la crise, plus j’ai envie de commander. » Or depuis 1997 Ntoumi lui sert parfaitement de faire-valoir ou de plastron dans son entreprise guerrière.
De toute manière, dans la première branche de l’alternative, c’est à la fois une bonne et une mauvaise chose si Sassou est pris à son propre piège d’arroseur arrosé. Ntoumi, selon nombre de stratèges, sera le bourreau de Sassou et le Pool le Waterloo des Cobras et des mercenaires israéliens, tchadiens, rwandais et centrafricains. « Le Révérend a longtemps fini avec coup de poing » dirait-on dans le jargon ivoirien ou alors « Cette fois-ci Sassou a trouvé garçon qui va le « chucotter »(sic) »
Monstres et monstruosités
En revanche, c’est une mauvaise chose si Ntoumi chasse Sassou comme Kabila-père Mobutu car le monstre qui dévore un vilain monstre mute vers une créature plus horrible que la première. Ntoumi, dans une interview téléphonique accordée à Elie Smith (ce mardi 4 octobre 2016) a confessé que le pouvoir ne l’intéressait pas. C’est lui qui le dit. Mais que croyez-vous qu’il va arriver si le « terroriste » Ntoumi terrasse Sassou dans la guerre du Pool ? Réponse : il deviendra Président de facto. Devra-t-on s’étonner si, suite à sa victoire, le Révérend instaure un Etat théocratique au Congo ? Comme L’Ayatollah en Iran.
Dans le deuxième cas on comprend la stratégie de collaboration des cadres du Pool car par le jeu de la corruption, la présence de Sassou au pouvoir leur permet de mettre du beurre dans les épinards pendant que la population croule sous la crise. Plus le sang coule dans le Pool mieux ils se portent financièrement et matériellement. Regardez Hellot Mampouya. Selon Brice Parfait Kolélas, Mampouya est devenu riche comme Crésus alors qu’il était pauvre comme Lazare à son arrivée au gouvernement de Sassou. Cet ancien indigent s’est bâti une colossale résidence secondaire à Kinkala dont l’entretien ne peut qu’être en corrélation avec son poste de ministre de Sassou. Ce château aurait été pillé si Ntoumi était le terroriste que Sassou veut nous présenter.
Géolocalisation
De la connivence Sassou/Ntoumi, il y a en effet beaucoup à dire. La corruption empêche les cadres du Pool de voir plus loin que le bout de leur nez. Les évidences leur passent par dessus la tête. Jugez-en.
Quand Elie Smith parvient à joindre Ntoumi au téléphone, lorsque Massengo Tiassé arrive à discuter avec le chef Ninja par le même canal, il est difficile de croire que cet As du renseignement nommé Sassou, capable de couper le signal internet et le signal téléphonique le temps d’une triche électorale, soit incapable de géolocaliser un usager du téléphone sur le territoire national, à plus forte raison dans une région (le Pool) grande comme un mouchoir de poche ! C’est pourtant un jeu d’enfant pour les nouvelles technologies. De fait, si les les cadres du Pool sont des crétins achevés, ceux de la Cuvette sont de vrais Toto. Si on n’attrape pas Ntoumi c’est qu’on ne veut pas l’attraper. Comme Le Cid on peut clamer : qui craint de lui ôter la vie tient à sa propre vie. « Courage, fuyons ! » - C’est le cri de guerre des Forces Armées de Sassou.
Autrement dit on peut faire l’hypothèse que la chasse à l’homme où Ntoumi est le gibier est une farce. A quoi rime alors cette sanglante comédie ? A qui profite ce désordre ?
Collusion
Ou alors comme la chose se murmure souvent, Sassou et Ntoumi seraient de mèche. Il y aurait un rite d’interaction entre Sassou le franc-maçon et Ntoumi le Pasteur. Nous assistons à un bordel d’autant plus incontrôlable que ce bordel convient aux deux bonhommes. Le désordre profite à ces deux-là. Car à quoi assistons-nous depuis le coup d’Etat de 1997 si ce n’est à un statu quo ? Sassou est toujours Président, et Ntoumi passe de plus en plus pour le vrai leader de l’Opposition, le tout, dans une République bi-céphalique à nulle autre pareille. Mitterrand parlait de coup d’état permanent. Nous y sommes. Mieux qu’une révision de la Constitution, grâce à la guerre du Pool, Sassou a trouvé la formule chimique pour se maintenir au pouvoir ad vitam aeternam.
Si cette hypothèse est fausse, pourquoi Ntoumi ne mène-t-il jamais d’offensives en bientôt vingt ans de lutte armée ? Qu’il nous prouve le contraire puisqu’il est de notoriété publique que Sassou fuit les combats quand il est face à des hommes armés comme à Kimongo. Mieux, en ce moment, chez les Congolais, Ntoumi a une forte cote de popularité in et ex situ. S’il y va, le peuple le suivra. C’est ce que n’a pas compris le fils adoptif de Sassou : Parfait Kolélas. Sassou est tellement détesté que même Belzébuth passe pour un saint à côté de lui. Sassou le sait. Il sait que les Congolais le savent. D’où le durcissement de sa politique anti-Pool.
Coltan
Aux dernières nouvelles, le cotran dont regorgerait la région du Pool serait la cause de cette mise en scène guerrière car la chose intéresse les Chinois. Comme dans le Kasaï où l’on se bat depuis des lustres, du coltan découvert à la suite d’on ne sait quelle prospection, serait la raison pour laquelle Sassou comme Hitler pour les Juifs veut exterminer les Kongo-Lari. L’histoire nous a montrés que Adolf Hitler mourut avant son funèbre projet et l’Etat d’Israël se porte aujourd’hui comme un char...allemand.
T. Oko
