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Chronique de l’administration de Pointe-Noire : l’Arrondissement 4 Loandjili

A l’axe d’un carrefour qui fit jadis la gloire de la ville et qui ne correspond plus aux impératifs de la circulation en ce début de XXIème siècle, trône l’effigie de Jean Félix-Tchicaya, premier parlementaire du moyen congo-gabon à l’Assemblée Nationale Française de 1945 à 1958, balise l’entrée nord de l’arrondissement 4 Loandjili. Ici les résurgences de l’histoire congolaise côtoient la modernité du dernier hôpital construit sur le territoire national. Fernande Marie Catherine Dékambi est le 6e Administrateur Maire de l’arrondissement 4 Loandjili. Elle succède à Léon Gilbert Gakosso à la tête de l’arrondissement de la ville le moins prisé des investisseurs et des industriels.

L’arrondissement 4 Loandjili, est limité au Nord et au Nord-Est, par la rivière dite rouge, à l’Est par le profil du village Mengo et le fronton du Mont Gondji, à l’Ouest et au Sud-Ouest par l’Océan Atlantique et enfin au Sud et au Sud-est par la rivière Songolo et son affluent la Bissongo. Ce périmètre délimite une surface de 82,60 km2 répartie en 24 quartiers. De toute la ville de Pointe-Noire, c’est le seul arrondissement qui présente un relief marqué. Ce fait ne fait qu’empirer les problèmes d’érosion constatés sur l’ensemble de l’agglomération.

L’arrondissement hébergeait lors du recensement administratif de 2001, une population estimée à 187.373 habitants dont 182.802 congolais et 4.571 étrangers. Cependant une forte expansion des lotissements s’est faite depuis dans les quartiers périphériques. On peut considérer qu’aujourd’hui le peuplement dépasse les 200.000 habitants.

Erosion à l’arrière de la Sté TRABEC

Les indicateurs d’une explosion démographique sont constatables dans les registres de l’Etat Civil de l’arrondissement 4 Loandjili à la vue des naissances déclarées. En date du 26 novembre 2005, ces registres comptabilisaient 6.472 naissances depuis le début de l’année.

Alfieri [1] disait que l’environnement doit procurer à la « plante homme » un espace d’épanouissement. Or cela n’est pas le cas dans nos villes moins encore dans nos arrondissements. Loandjili n’est pas un îlot de conciliation entre les hommes, les infrastructures et la nature.

LES PROBLEMES SAILLANTS

D’après le Secrétaire Général de l’arrondissement 4 Loandjili, monsieur Apollinaire Molembe, les problèmes qui préoccupent l’Administrateur Maire, Fernande Marie Catherine Dekambi, sont nombreux :

Erosion derrière la Sté MOVIS

La Salubrité : « Nous constatons l’insuffisance des bacs à ordures dans les milieux publics notamment dans les grandes artères et des marchés. Malgré les efforts du Conseil Municipal, la production des ordures ménagères nécessite la multiplication des bacs afin d’éviter les décharges sauvages des déchets biodégradables ou non.

L’enclavement des quartiers périphériques : il y a trois grandes artères qui nécessitent les travaux de voirie, d’aménagement et de réhabilitation :
  l’avenue de l’OCR qui se trouve vers l’Usine d’exploitation de bois Movis. Les populations qui y sont domiciliés ont de sérieuses difficultés d’accès à la nationale n°1.
  L’avenue Antoinette Sassou Nguesso (ex avenue Makayabou), qui pose des grandes difficultés aux populations surtout pendant la saison de pluie.
  L’avenue de Tchiali dite Alexandre Honoré Paka, actuellement revêtue d’une couche de bitume grâce aux efforts de l’autorité municipale.

Avenue Tchibouela à Mbota

L’Electrification et l’adduction en eau : les quartiers périphériques manquent d’électricité [2]et d’eau potable [3]. L’accès à l’eau potable demeure aléatoire en République du Congo. Les Maires d’arrondissement impuissants face à cette carence nationale sont contraints de laisser libre accès aux points d’eau des mairies aux populations en difficulté.

L’enclavement inter quartier : l’implication de certains chefs de quartier est louable, sous leur impulsion et le contrôle du maire d’arrondissement les populations participent à des projets de microréalisations Union Européenne (PMU-UE) [4] dans un programme de construction de deux ouvrages d’art et d’un marché, actuellement en cours de finition.

  Loandjili poste 1. Une passerelle reliera Loandjili et Mvou-Mvou sur l’avenue Antoinette SASOU NGUESSO.
  A Mbota Bissongo une autre passerelle fera la jonction entre le CQ 419 et Mvoungou-Loussala de l’arrondissement 3 Tié-Tié.

Ce décloisonnement inter quartiers bénéficiera à près de 24 000 habitants du grand Mbota.

Lutte contre l’érosion : en face de l’Usine Movis et l’usine d’exploitation de bois Trabec l’érosion menace dangereusement les habitations. Au quartier Tchicaya Eloi, CQ 423, l’érosion menace des vies humaines. L’Administrateur Maire de Loandjili a adressé plusieurs rapports demeurés sans suite au Maire Central pour la recherche d’éventuelles solutions.

Pont à raccorder entre Mbota et Tié-tié

Le bradage du domaine public : terriens et fonciers rendent la défense de la nature impopulaire. Ils grignotent les espaces scolaires et de santé. Evidemment lorsque l’urbanisation (lotissement, viabilisation, électrification et adduction d’eau) ne précède pas l’extension de la ville les conséquences sont l’occupation anarchique et la privatisation des espaces publics. Il faut déplorer le manque d’écoles et de structures sanitaires dans ces quartiers périphériques.

Sécurité : le manque d’éclairage public encourage le banditisme. Tenez, dernièrement une tentative de braquage a eu lieu à la station Puma située au pont sur la Songolo. Heureusement que les éléments du Commissaire Moyen sont vite intervenus. Afin de palier à ces actions l’arrondissement 4 dispose de plusieurs postes de sécurité :
  poste de sécurité public de Loandjili ;
  commissariat de Siafoumou ;
  gendarmerie de la raffinerie.

En appui à ces structures nous disposons d’un service communal d’émigration-immigration et d’un tribunal de grande instance dit Tchignouka.

Nuisance sonore : on a recensé, dans l’arrondissement 4 Loandjili, 289 églises de réveil en date du 18 octobre 2005. Toutes ces structures sont bruyantes. Le cumul de cette pollution sonore est une gène pour les habitants. Là, il faut relever l’ignorance des textes en vigueur en matière de police administrative et de pollution sonore.

SANTE

Dans le cadre du programme du développement sanitaire, l’hôpital de référence de Loandjili, vient décongestionner l’hôpital Adolphe Cissé jusque là seul établissement de référence de la ville de Pointe-Noire. (voir notre précédent article sur le PASCOB).

L’arrondissement dispose des centres de santé périphérique susceptibles d’apporter les soins de première nécessité. Force est de constater que des nombreuses difficultés empêchent le bon fonctionnement des CSI comme en témoigne le docteur Andrée Chantal Loubassou médecin au CSI de Loandjili :

Consultation au CSI de Loandjili

« Généralement, nous faisons des consultations maternelles et infantiles. Donc, nous suivons les enfants depuis la gestation jusqu’à l’âge de 15 ans. Le centre dispose de trois services : triage, prénatal, vaccination. Nous effectuons des descentes à domicile aux fins d’assurer une couverture vaccinale efficace.

Le centre accueille un contingent de 100 malades environ par jour. Pour les cas d’accès palustre avec convulsion, les enfants sont mis en observation pendant au moins 2 jours. Puis nous les orientons vers l’hôpital A.Cissé. C’est sans compter avec une multitude de problèmes d’ordre technique et matériel.

Nous avons besoin d’un abri pour recevoir décemment les mamans les jours de vaccination. Dans le même ordre d’idées, nous manquons le matériel technique : microscopes, tensiomètres, thermomètres, pèses personne, réfrigérateurs pour conserver les vaccins et les réactifs.

Je lance un appel à l’endroit des autorités, afin qu’elles fassent le nécessaire pour nous procurer les produits génériques de première nécessité et le matériel technique. Nous sommes un centre de suivi des populations les plus démunies. »

On compte parmi les CSI :
  le centre de santé intégré de Mbota Bissongo ;
  le centre de santé intégré de Tchiniambi II ;
  le centre de santé intégré de Siafoumou ;
  le centre de santé intégré de Mbota.

ENSEIGNEMENT

Après le règne de “l’Etat providence” où l’école était quasiment gratuite, ce qui permettait au Congo de se targuer du meilleur taux d’alphabétisation de toute l’Afrique sub-saharienne, la donne a changé. L’enseignement public est laissé dans un état de semi abandon. La libération du secteur d’enseignement et l’explosion démographique ont eu des conséquences sur l’accroissement du nombre d’écoles, collèges et lycées privés. Dans l’arrondissement 4 Loandjili on compte aujourd’hui 20 écoles et 3 collèges d’enseignement général.

MARCHES DOMANIAUX

Construction du marché de Mbota-Bissongo

Loandjili dispose de cinq marchés domaniaux, pivots économiques essentiels et indispensables aux populations des 27 quartiers de l’arrondissement 4.
On compte :
  le marché de Loandjili faubourg,
  le marché de Mbota,
  le marché de Bissongo,
  le marché de Makulu-Ngulu dit marché du Peuple
  le marché de Nkouikou.

Marché de Nkouikou

En ce qui concerne ce secteur, le collectif des commerçants déplore les rapports conflictuels existant entre l’Administration de la Mairie Centrale et les commerçants.

Selon le président du marché de Nkouikou monsieur Ngoma Narcisse, auquel on doit la construction ce marché en collaboration avec le collectif des commerçants et l’entrepreneur, la Mairie Centrale féodalise les commerçants en multipliant les taxes sans offrir la moindre contrepartie, le marché est laissé dans un grand état d’insalubrité. Pourtant les attentes sont mineures aux regards des recettes évaluées en moyenne à 45.000 francs CFA/jour. Le manque de paravent expose les commerçants aux intempéries. Par ailleurs, les prix de marchandises galopent au gré des fournisseurs, et au mépris des mesures d’homologation qui existent surtout pour les produits halieutiques. Toutefois, il espère qu’une réflexion profonde pourra améliorer les rapports entre les commerçants et les autorités communales.

STRUCTURE ADMINISTRATIVE

Dans l’optique d’une politique de proximité, l’arrondissement 4 Loandjili dispose de :
  une inspection divisionnaire des impôts ;
  une inspection sectorielle des impôts ;
  deux inspections des sports ;
  deux inspections d’enseignement ;
  une délégation d’urbanisme ;
  une inspection de la jeunesse.

Entretien avec l’honorable Jean Aimé Tchibota Taty

Le député J-A. Taty

Daniel Lobé Diboto : Congopage vous remercie de le laisser disposer de votre temps. Honorable, voulez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Jean Aimé TCHIBOTA TATY : Je suis l’honorable Jean Aimé TCHIBOTA TATY, député de la circonscription n°1 Loandjili, marié, père de 10 enfants.

DLD : honorable depuis combien de temps êtes-vous parlementaire ?

JATT : Depuis les législatives de 2002, cela fait 3 ans et mon mandat prend fin en 2007.

Daniel Lobé Diboto : A mis parcours de votre mandat, quels sont les dossiers sensibles sur lesquels vous avez légiféré ?

JATT : Commençant par la décentralisation, nous avons légiféré sur tous les textes relatifs à la décentralisation. Ce qui a permis d’ailleurs que les conseils communaux et départementaux soient mis en place. Ensuite, nous avons légiféré sur les dossiers du pétrole. A ce titre, nous avons rejeté deux accords avec la compagnie Transnationale Elf Congo, accord que nous avons estimés non conforme pour le pays. Aussi nous avons légiféré sur les budgets. Vous savez que le budget c’est la vie fonctionnelle d’un pays. Je peux citer le budget 2003, 2004, 2005 et dans une date proche nous irons légiférer sur le budget 2006. Nous avons également examiné les lois sur l’amnistie générale, mais qui ne concernait pas ceux qui étaient condamnés. Je veux dire le président Lissouba, Bernard Kolelas, les sieurs Mougounga, Moukoueke...

Récemment, nous avons légiféré sur le cas Kolelas.

Daniel Lobé Diboto : Honorable, le surplus pétrolier a fait des remous dans l’hémicycle, qu’êtes-vous en mesure d’en dire ?

JATT : Le surplus existe surtout pour le budget 2005. En ce moment, ce qui devrait être disponible est un montant de 351 milliards. Nous espérons que cette cagnotte sera bien repartie pour le bien de tous, c’est ce que nous attendons, son emploi dans le budget 2006. Espérons que le gouvernement prendra ses responsabilités surtout sur le plan social qui est le point vital du pays.

Daniel Lobé Diboto : Honorable, quelles actions de base avez-vous menées ?

JATT : Il faut rappeler qu’il y a une nette confusion. Le rôle du député est de légiférer, de défendre les intérêts des populations et de contrôler l’action gouvernementale. Mais en dehors de cela, selon les disponibilités et les moyens, nous sommes obligés de faire tant soit peu à l’endroit de nos électeurs compte tenu de leurs situations sociales. Pour ce faire, j’ai fait quelques dons dans les établissements scolaires. Surtout, j’ai effectué des descentes à la base pour rendre compte de nos activités à l’hémicycle, ce qui constitue l’action fondamentale du député. J’ai participé au programme microréalisation Union Européenne par exemple la construction du pont qui relie le CEG Moe Poaty et Mvou-Mvou. J’espère qu’il y aura d’autres actions futures.

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