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Communiqué de presse des Assises du Congo-Brazzaville contre la violence d’Etat

Depuis de nombreux mois, des preuves irréfutables s’accumulent et rendent compte des atteintes inacceptables et continues aux droits humains en République du Congo. Cette situation commande des actions judiciaires contre les commanditaires et les exécutants de ces crimes, aujourd’hui bien identifiés.

Se rapportant à l’actualité nationale, les Assises Nationales du Congo s’élèvent contre cette violence d’État que subissent depuis le 23 juin 2017 les vaillantes populations qui ont unanimement rejeté la mascarade d’élections législatives et locales tel à Kelle, Ewo, Mbomo, Owando, Impfondo, Brazzaville, Boko, etc.

En rapport avec tous ces actes arbitraires et extrajudiciaires, les Assises Nationales du Congo relèvent que :

1. Le 06 mars 2017, au lycée Victor Augagneur de Pointe-Noire, des lycéens dans leurs salles de classe, ont été victimes de l’intrusion des agents de la force publique dirigés par le surnommé « Zoulou Bad ». Bilan : plus de 50 élèves transportés à l’hôpital régional des armées, et un mort connu, Mademoiselle Tchibota.

2. Le 1er juin 2017, les agents de la Police Nationale ont proféré des menaces d’exécution sommaire : « Attendez, nous on va vous tuer », à l’endroit de jeunes arrêtés sans cause à Nganga Lingolo, banlieue sud de Brazzaville. Une vidéo largement diffusée en témoigne et montre l’un de ces jeunes, le nommé Locko, gisant dans la benne du véhicule, avec une balle dans le dos, sans aucune assistance.

3. Le 13 juillet 2017, le Général Ndenguet, Directeur Général de la police nationale, a proféré des menaces de mort par appel téléphonique enregistré et authentifié à l’encontre de monsieur Mambéké, étudiant à l’Université Marien NGouabi de Brazzaville et membre du MEEC (Mouvement des Élèves et Étudiants du Congo). Dans ce document audio d’une extrême gravité, le chef de la police, menace expressément de « faire disparaître », c’est-à-dire d’exécuter le jeune étudiant syndicaliste si ce dernier ne se présentait pas dès le lendemain à son bureau.

4. Actuellement, de nombreux étudiants et particulièrement messieurs Mambéké et Nelson Apanga, initiateurs d’un SOS lancé le 21 juillet 2017, sont recherchés et vivent désormais en clandestinité ; leurs familles respectives également sont menacées.

5. A titre de rappel, le Général Jean François Ndenguet, impliqué dans l’affaire des disparus du Beach, avait déjà été interpellé à Paris, le 2 avril 2004, placé en détention à la prison de la Santé, puis libéré grâce à un référé-liberté examiné nuitamment le 3 avril 2004.

Entendu que tous les actes précités éclairent l’opinion sur le mode opératoire de la Police nationale au Congo depuis deux décennies à savoir, l’usage délibéré et en toute impunité, de la violence physique et morale pour réprimer toute velléité de contestation sociale et politique dans le pays.

En conséquence, les Assises Nationales du Congo  :

a) Sont fondées à considérer les faits survenus le 06 mars 2017 à Pointe-Noire, le 1er juin 2017 à Nganga-Lingolo, et le 13 juillet 2017 à Brazzaville dont sont victimes les étudiants syndicalistes Mambéké et Nelson Apanga, dans l’exercice de leurs droits, comme des preuves matérielles irréfutables de crimes prémédités commis en République du Congo à l’instar de ceux de l’affaire des Disparus du Beach.

b) Adressent copies des pièces subséquentes disponibles au pool d’avocats en charge des dossiers du Congo, aux fins de la saisine, comme éléments nouveaux, des juges d’instructions du pôle génocides et crimes contre l’humanité du Tribunal de Grande Instance de Paris ; et, à l’effet d’établir la responsabilité des commanditaires et en particulier, la responsabilité personnelle du Général Jean François Ndenguet, multirécidiviste en matière de torture et d’exécutions sommaires.

Pour le triomphe de la justice, vive le Congo Libre.
Le Directoire

Paris, le 03 août 2017

Pour les Assises Nationales du Congo

Assises Nationales du Congo
83, rue de Reuilly, ACDE Impasse du Mousset
75012 Paris (France) Association Loi 1901, déclarée à la Préfecture de Police de Paris,
Récépissé n°W7512246551 du 20 mai 2014

Mail : [email protected]

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