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Comprendre la pensée de Parfait Kolélas, sortir de la polémique actuelle sur la Convention

Le parlement libre du Congo* se félicite de l’esprit patriotique de l’APAKO que de l’avoir associé à la grande réunion du Samedi 17 septembre 2016, exprimant ainsi sa volonté de paraitre une véritable plaque-tournante du débat politique national.

L’honneur lui échoit d’avoir invité les militants de la liberté, de la Démocratie et de la République, d’horizons politiques divers, de participer à sa fructueuse et mémorable rentrée politique et contribuer ainsi à la causerie-débat sur le Congo, notre cher pays.

« Le parlement libre du Congo » loue l’esprit d ‘unité et de responsabilité qui a prévalu et se félicite particulièrement de la dynamique de sa restructuration organisationnelle réussie, dotant ainsi APAKO d’un nouveau bureau à la mesure des enjeux du présent.

Coup de fil

Au cours de cette même assemblée, le Président Parfait Kolelas a clarifié, au téléphone, sa position politique, tant en ce qui concerne l’option nationale que celle de l’opposition IDC-FROCAD et apparentés.

Estimant légitime, à l’étape historique actuelle, le « renouveau de l’opposition », une opposition élargie, populaire et pragmatique qui refuse l’intolérance, le dogmatisme et l ‘entre soi, il propose à l’IDC-FROCARD et aux autres plates-formes patriotiques, la tenue d’ une convention politique unitaire de l’opposition qui puisse dégager pour notre peuple, une ligne d’action cohérente et pertinente afin que le pays sorte du blocage historique et que s’amorce la phase du redressement national, pour un climat d’ apaisement, de pacification et de réconciliation.

La nouvelle alliance, compatible à ce « renouveau de l’opposition », n’est ni réfractaire, ni hostile, ni contradictoire à l’existence historique et politique de l’IDC-FROCAD et apparentés. Elle s’y implique de façon organique, mais en remobilisant le plus grand nombre des volontaires et patriotes contre le système de dictature au Congo-Brazzaville.

On ne peut délaisser dans la désespérance et le dilettantisme le peuple héroïque du 20 mars 2016 ; celui-ci nous interpelle avec acuité.

Il apparaît ainsi la nécessité politique et organisationnelle d’une perspective historique florissante et généreuse qui rende actualisable l’alternative systémique. Telle est l’offre politique et morale de la convention politique unitaire de l’opposition.

La raison d’Etat, déchainée dans la violence systématique contre les militants et sympathisants de l’opposition, a décidé, de nouveau, d’enfermer la pacifique région du Pool, dans la figure de bouc émissaire, en usant des bombardements illégitimes contre les populations civiles désarmées, sinistrées, abandonnées à elles-mêmes.

Cette situation fâcheuse et inconfortable dégrade et obscurcit le pacte républicain.

Les velléités, frénétiques et démesurées d’extermination de toute une région tenue en diabolisation permanente, posent la problématique de la protection urgente, par la communauté nationale et internationale, de ces populations vulnérables en danger réel.

L’actualité historique de cette problématique au Congo, par-delà les doléances de la décentralisation organique du pouvoir, repose, nous semble-t-il sur la reconnaissance de l’autonomie et de la gestion politique des territoires dans notre république rassemblée, fédérée et réconciliée.

L’autodétermination des régions, comme possibilité, n’est pas inconstitutionnelle ; s’y tient là, l’affirmation du droit fondamental des populations à la liberté et à la dignité et aussi de leur droit à l’insoumission, insoumission reconnue, constitutionnellement.
C’est là une problématique structurante qui ne peut laisser indifférents les patriotes, les résistants, les progressistes, les démocrates, les républicains et les humanistes que nous sommes.

Car, derrière les thématiques de la décentralisation et de cette actualité saillante dans le pool se pose la question de la solidarité nationale. Comment comprendre que le pool soit rendu à lui-même ; ne soit nullement assisté par les autres régions, le regardant Ex nihilo !!!

C’est toute l’équation politique du Congo, aujourd’hui !
Il faut clore le malentendu et la polémique détestable au sujet de la convention unitaire de l’opposition.

Solidarité

L’Apako reste solidaire de la finalité politique de l’alliance IDC-FROCAD, apparentés qui postule l’avènement de l’Etat de droit, l’instauration d’une période institutionnelle de transition politique ainsi que l’extinction de la dictature et du régime de l’arbitraire, des privilèges et des injustices.

Mais, APAKO propose, entre autre, une vision des choses fondée sur un rassemblement plus étendu dans le cadre d’une convention unitaire.
De fait, la convention postule, comme offre politique souhaitable, le remembrement élargi et la clarification doctrinale de la lutte du peuple congolais à l ‘étape historique de sa réelle incarnation en vue d’une alternative positive et réalisable.
Redouter cette étape historique de la refondation, c’est refuser d’admettre les inerties intrinsèques, objectives et critiquables de l’IDC-FROCARD et apparentés.

Or la lutte du peuple est révisable et actualisable, à chaque étape décisive de l’action.
A la question : Y a-t-il une autorité morale, politique, organisée, influente et populaire, susceptible aujourd’hui d’incarner le projet collectif, rediscuté et reconfirmé de l’opposition congolaise et ce de la nation entière rassemblée ?
On ne peut pas trancher, une telle interrogation majeure par l’anathème et la diabolisation des autres qui seraient parait-il des « vendus » du système dominant.

Si tant est que notre combat est de réussir un projet politique alternatif, cela ne saurait se réaliser que dans l’unité.

Que deviendraient alors les autres forces, qui pourtant, participent au combat politique, portent haut l’étendard mais agissent sous un label différend de celui de l’IDC-FROCARD .Ces forces politiques non estampillées dont le valeureux combat porte haut l’étendard de la résistance, nous pensons au CAP de Jean Itadi, d’autres comme Paulin Makaya, Modeste Boukadia et les multiples plates-formes et cercles de réflexion des congolais de l’étranger .

Il y a même lieu de rappeler que Jean Marie Mokoko, cet autre héros de l’élection présidentielle ne fait pas partie de l’IDC-FROCAD.

Dépassement

Ainsi, sans renier l’existence de l’IDC-FROCAD, il s’agit, à n’en point douter, d’en faire une base objective de la refondation de l’opposition, un socle en vue d’une restructuration nécessaire à redynamiser le combat et doper le moral des militants.
Il s’agira de dépasser, sinon de franchir, une étape historique, organisationnelle dont la ligne de démarcation a été fondée sur la seule participation à l’élection présidentielle pour aller vers le ciment de l’unité, fondée sur une doctrine commune, partagée, celle de s’affranchir de la dictature.

Car, dépasser l’IDC-FROCAD ne signifie nullement dire sa caducité mais définir de nouveaux contours qui intègrent toutes les forces politiques et rendent évolutive et efficace l’action politique.

En ces temps héroïques, la force des caractères, l’énergie farouche et généreuse des individus ont certes une part essentielle dans l’enchaînement des évènements historiques mais cela ne saurait suffire.

L’union des forces est l’approche la plus structurée, la plus stimulante et qui projette à rêver de l’avenir. Le Gabon nous donne un exemple édifiant qui nous pousse à la méditation et à l’introspection des consciences.

De fait, les propos de Parfait Kolelas ont une belle résonnance.
Sans donc renier l’existence de l’IDC-FROCARD, il s’agit, à n’en point douter, d’en faire une base objective de la refondation de l’opposition, un socle en vue d’une restructuration nécessaire à redynamiser le combat et doper le moral des militants.
Il s’agit, de fait, d’élargir le périmètre politique et historique du 20 mars 2016 par une offre politique d’unité, de rassemblement et de synthèse élargie par-delà toutes les tendances à l’exclusion et à l’ostracisme.

La seule ligne de démarcation que constitue l’implication à l’élection présidentielle ne saurait constituer un critère d’évaluation mais l’engagement et l’apport fertile des uns et des autres à la construction de l’édifice.

Contentieux

La convention se doit d’être un haut lieu du débat politique. Autrement dit, par cette convention, il s’agit d’aller à la clarification, de définir et d’adopter une ligne politique commune, d’épurer, par conséquent les contentieux.
De nombreux contentieux minent l’existence.

La thèse de la sédentarisation de l’espace ethno-géopolitique du pouvoir dans la gestion politique actuelle est une épine au pied, une question centrale qui relève du débat interne.

Dire que l’opposition dans son état actuel n’est pas plombée par la question géo -ethnique, c’est refuser d’acquiescer la complexité de la lutte de libération du peuple congolais contre l’ordre dictatorial et ses tendances archaïques.

Une géo -ethnie dont les ravages ont ruiné les espoirs du 27 septembre 2015. L’échec pathétique de ce moment mémorable et décisif demeure une énigme dont les explications trouveraient, pour beaucoup, racine dans cette triste réalité.

La problématique majeure à résoudre par les forces vives légitimes de l’opposition, c’est de repréciser l’enjeu de la succession au pouvoir d’Etat, autrement dit la mobilité politique de cette succession. Définir de façon collective et consensuelle les formes institutionnelles qui favorisent et garantissent la rotation de manière à inhiber les frustrations, source de tout conflit.

Lutter ainsi contre toutes confiscations de pouvoir et professions de foi cabalistiques qui tiennent lieu de principes dirigeants non écrits mais qui minent encore nos consciences : « le pouvoir est dans ma région, il restera dans ma région  ».

C’est invalider aussi le raccourci Nord/Sud et Est-Ouest et donc prescrire comme socle de cohésion la possibilité pour tous d’accéder à la magistrature suprême.
La convention de l’opposition est un concept dynamique, structurant de totalité nationale, réconciliée et régénérée par-delà les intérêts particularistes voire « localistes  ».

C’est le récit politique de la nation réconciliée et régénérée qu’il nous faudra désormais écrire ensemble, mais dans la perspective historique de l’étape de la mutation dont la condition unitaire de l’opposition organique et élargie se donne comme moment historique inaugural.

L’opposition a besoin de se parler à elle-même sans parodie. Elle y gagnera en crédibilité et en légitimité.

L’IDC-FROCAD est une composante essentielle de l’opposition et non l’unique.
De fait, Parfait Kolelas recadre le débat et réhabilite la convention dans toute sa plénitude et lui apporte sa splendeur.

L’honneur lui revient de porter un regard trans-partisan et trans-générationnel. Il donne du relief à un concept qui semblait, un tant soit peu, défraichi. Car, la construction du bilan de la lutte peut être rendue possible ainsi que la formulation des perspectives nouvelles.

Il incarne une vision de la convention éminemment structurante, pleine de bon sens .à rebrousse-poil des postures nombrilistes et ou replis confessionnels habituels, frileux.
Son empathie fait ressortir l’esprit des temps modernes, celui du partage, de la cohabitation pacifique des forces et donc de la tolérance.

Perspectives de la Convention

La convention politique unitaire de l’opposition devra se donner comme projet global, la transformation sociale et politique du Congo-Brazzaville par une vision partagée et une démarche progressive, consensuelle, pacifique et modérée au profit de l’intérêt général dont les ressorts préfigurent dans les actes de la conférence nationale souveraine.

Le « Parlement libre du Congo » lui en sait gré. Il vient en appui de cette position qui relève bien plus que de la lucidité, autrement dit de la pertinence.

Sa lucidité est au firmament de la thérapie qu’il convient à jamais d’apporter à l’opposition sur le chemin de son affirmation.

« Le parlement libre du Congo » verse pour méditation à l’ensemble du peuple congolais et à l’ensemble des forces de la résistance, cette pensée de Albert Tevoedjoré : « il n’est de richesses que d’hommes ». L’avenir de l’opposition est question de son unité loyale.

Sébastien Mationgo et Cicéron Massamba
Cofondateurs du « Parlement libre du Congo », solidaires de l’APAKO

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