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Théologie de la libération

Congo-Brazzaville - Quel est ce curé qui a comparé le Congo au Burkina-Faso en matière d’eau potable ?

Ce samedi 27 juillet 2019, une vido devenue virale sur le net montre un extrait d’homélie prononcée par un curé congolais. Dans ce sermon en plein air, le pasteur fustige les disparités hydrologiques entre le Burkina-Faso, pays du Sahel, et le Congo-Brazzaville, pays où il pleut abondamment.

Il faut dire que le prêche, en français et en lari, apporte de l’eau au moulin de ceux qui critiquent le Congo de Sassou : « Au Burkina-Faso on ne trouve l’eau nulle part, mais elle coule dans les robinets. Au Congo-Brazzaville on en trouve partout, sauf dans les robinets. Yo ka ndoko a ko ? » constate-t-il avant que le bout de la vidéo n’arrive à son terme, nous laissant sur notre soif.

Le moins que l’on puisse dire c’est que l’homme de Dieu a jeté le filet dans les eaux profondes (Luc 5 v.1 à 4), zone de tous les dangers et de tous les miracles.

En effet, cela faisait longtemps que l’Eglise du Congo ne nous avait plus abreuvés de si bonnes paroles dans ses exhortations. Certaines langues de vipères commençaient à dénigrer ouvertement les prêtres catholiques, notamment après leur complaisante participation à la consécration de la paroisse d’Oyo dédiée à feu Edith Bongo née Sassou.

« Vous trempez dans la compromission » se lamentèrent les fidèles découragés par le silence de L’Eglise (catholique et protestante) à un moment où le peuple souffre tandis que ses dirigeants vivent dans l’opulence. « Seigneur, dis seulement un mot ! » (Matthieu 8:8)

Christ pose la question en Luc 11, 11 : « y a-t-il parent qui donnerait un serpent à son enfant qui lui réclame du pain ? » (Quel est parmi vous le père qui donnera une pierre à son fils, s’il lui demande du pain ? Ou, s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d’un poisson ?) Et pourtant c’est ce à quoi se livre celui qui se dit le Père de la Nation dans les cas des étudiants congolais à Cuba, au Maroc auxquels on envoie la police alors qu’ils réclament leurs bourses ; dans ceux des travailleurs et des retraités bastonnés par les chiens du régime, dans les cas des veuves de guerre abandonnées à leur triste sort, et des expropriés de Kintélé intimidés par la soldatesque de Tsambitso.

Dans sa prédication, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou a rendu sa dignité à l’Eglise. On attend que d’autres brebis, de n’importe quel pâturage, rejoignent le troupeau pastoral. Mgr Ernest Kombo, Evêque d’Owando, perdit la vie pour avoir dit une oraison funèbre sans équivoque au décès de Mgr Batantou. Le nonce apostolique le lâcha, le Pouvoir le hacha.

L’eau

Aujourd’hui la coupe est pleine. L’histoire d’eau au Congo est la goutte qui fait déborder le vase. Certains diront que le prédicateur a débordé et qu’il aurait dû mettre de l’eau dans son vin. Comment peut-on mourir de soif au Congo alors qu’on est arrosé par le deuxième fleuve du monde ? Par quel miracle les Burkinabés boivent-ils jusqu’à plus soif alors que leur pays se situe dans l’antichambre du désert ?

Quid Bienvenu ?

Qui est ce prélat, ce bon prêtre, ce bienvenu qui n’a pas hésité de se jeter à l’eau en cette période de frilosité généralisée au Congo-Brazzaville ? Un prénom prédestiné : comment ne pas penser à Charles Myriel dit "Monseigneur Bienvenu" de Victor Hugo dans Les Misérables venu soulager la misère à Digne. La théologie de la dénonciation était attendue. Celle de Mgr Bienvenu Bafouakouahou nous a mis l’eau à la bouche. Les Congolais ont soif de bonne nouvelle, en ces temps de vaches maigres rendus dramatiques par l’épouvantail du FMI.

En prêchant en zone minée, Mgr Bafouakouahou a dû se dire « ba Honda kouaou » . Connaissant nos pêcheurs en eau trouble de la DGST, police d’état, ils chercheront à noyer le poisson dans l’eau, à lui mouiller la barbe, ou à lui faire subir le supplice de l’entonnoir. Cette fois-ci ils devront enjamber nos cadavres avant de sévir. Tant va la cruche à l’eau qu’elle finit par casser. Le saint homme a réussi à transformer en vin l’eau de mer que nous sert le pouvoir. Etc. La Bible est remplie de métaphores flottantes comme celle de l’eau qui étanche à jamais la soif.

Délectons-nous de ce qu’on peut lire dans World Vision :

Biographie de Bienvenu Manamika Bafouakouahou, nommé évêque du diocèse de Dolisie

Monseigneur Bienvenu Manamika Bafouakouahou est né le 16 octobre 1964, à Brazzaville. Il a été ordonné prêtre, le 29 août 1993, à Kinkala, pour le Diocèse de Kinkala. Après son ordination, il a exercé les ministères suivants :
– 1993-1995 : Directeur spirituel au Petit Séminaire Saint Pierre de Mindouli et Coopérateur au sein de la Paroisse des Martyrs de Mindouli ;
 1995-2000 : Etudes en Droit canonique à l’Université de Salamanque et Coopérateur au sein de la Paroisse de Sainte Marie, Médiatrice (1998-1999), en Espagne ;
– 2000-2003 : Curé de la Paroisse de Paray (France) ;
– 2004-2009 : Curé de la Cathédrale Sainte Monique de Kinkala ;
– 12 octobre 2004 à ce jour : Vicaire général du Diocèse de Kinkala. Il a occupé également les fonctions de Vicaire judiciaire du diocèse de Kinkala, de Délégué épiscopal chargé de la Caritas diocésaine et de Coordinateur du Collège Saint Augustin de Kinkala.

Le Saint-Père François en érigeant le nouveau Diocèse de Dolisie, par démembrement du Diocèse de Nkayi, le rendant suffragant de l’Archidiocèse de Brazzaville. Il a nommé premier Evêque de Dolisie, l’Abbé Bienvenu Manamika Bafouakouahou, qui était jusque-là Vicaire général du Diocèse de Kinkala. Ce qui amène le nombre de diocèses au Congo-Brazzaville à neuf.

Source : Diocèse de Kinkala

Organisé par Simon Mavoula

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