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Etat d’urgence

Congo-Brazzaville : le résistant Mbiki de Nanitélamio aurait-il été empoisonné ?

Mbiki de Nanitélamio n’est plus. C’est le genre de nouvelle qui fait sabrer le champagne à Oyo. Le résistant congolais a quitté ce monde après s’être beaucoup investi dans le combat politique.

L’histoire retiendra qu’il fut celui qui, à la Conférence Nationale en 1991, permit de restaurer les symboles de la République : le drapeau tricolore et l’hymne national « La Congolaise », renvoyant dans la déchetterie de l’histoire le drapeau rouge frappé d’un marteau et d’une enclume, l’hymne « Les Trois glorieuses », autant d’icones chères aux marxistes du bord du fleuve Congo.

Si en 1991 Sassou fut bouté de la scène politique c’est en partie grâce à des patriotes de la trempe de Mbiki.

L’exilé congolais serait mort dans son sommeil dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2019. Avant de mourir (pour ne pas faire de lapalissade) l’opposant politique se portait bien.

C’est justement là où le bât blesse. Que s’est-il passé en vérité ?

Poison

Ce n’est un secret pour personne, Mbiki de Nanitélamio était de ceux dont Sassou voulait la mort.
A en croire le résistant Bernard Pongui, dans la vidéo ci-après, au mois de juillet 2018, Mbiki de Nanitélamio croisa la route de Pierre Ngolo, secrétaire général du PCT, personnage de premier plan dans le cercle du pouvoir de Mpila. Batéké, Pierre Ngolo est également connu pour être la tête de turc des Mbochi et pour faire les sales besognes. Pour l’anecdote, Ngolo a récemment mis en garde ses camarades de ne pas perdre le pouvoir car vivre hors du pouvoir est pénible.
On l’a compris, Ngolo tuerait père et mère pour toujours être aux affaires.

Voici alors un an, Pierre Ngolo et Mbiki de Nanitélamio se rencontrèrent à deux reprises à Québec dans le cadre d’un sommet sur la francophonie.

C’est ici qu’on entre dans une zone d’ombre. Que s’est-il passé au cours de ce rendez-vous dans un grand magasin de sport au Canada ? Les deux protagonistes avaient-ils déjeuné ensemble ? Il ne demeure pas moins que peu de temps après cette malheureuse rencontre, Mbiki trépasse. On sait que l’empoisonnement de l’adversaire est un sport pratiqué au sommet de l’Etat d’Oyo. Un simple contact physique suffit. Il existe des philtres qui agissent au bout de plusieurs mois. Ni décelé, ni connu. Le crime parfait.

Problème : Sassou aurait-il empoisonné Mbiki de Nanitélamio pour se venger du camouflet de la Conférence Nationale Souveraine ?
Après André Milongo, Hilaire Babassana, Mgr Ernest Kombo et Bernard Kolélas, la liste de ceux qui reposent sous terre « grâce » à Sassou ne fait que s’allonger.

Pour en avoir le cœur net, une autopsie aurait été suggérée à la famille de la victime par la diaspora congolaise au Canada.

Mbiki de Nanitélamio, un dur de la résistance, n’aura pas eu ce plaisir de voir, de son vivant, Sassou quitter définitivement le champ politique qu’il pollue depuis des décennies. Paix à son âme.

Post-Scriptum  : Un malheur ne venant jamais seul, Augustin Kalla-Kalla, un proche d’André Okombi Salissa vient de mourir à Brazzaville à la suite de cruelles tortures infligées par Sassou. RIP
Joel Mafouta, Daniel Nkouta, deux figures de l’Opposition, excellentes plumes, ont également quitté ce monde. Ces deux derniers mois ont été fatals à la Résistance.

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