email
Permis de conduire = permis de tuer

Criminalité routière, népotisme et impunité

Le fils du chef est le chef des fils

En une de "La Semaine Africaine" du 12 mai 2006, ce titre trop discret et un anonymat dont monsieur tout le monde n’aurait sans aucun doute pas bénéficié :

Un garde barrière tué à Brazzaville par un "fils à papa"

Il renvoie à un article de Joël Nsoni en page 3.
Jugez vous même :

"Les cheminots gardes barrières du CFCO (Chemin de Fer Congo Océan), à Brazzaville, sont en deuil. Et pour cause, ils ont perdu, subitement, mardi 9 mai 2006, en matinée, leur collègue, Pierre Sita, 53 ans, garde6barrière au passage à niveau Batignolles, sur l’Avenue Loutassi, au Plateau des 15 ans. Il a été tué par un chaufard, Alain, fils d’un ministre, à bord d’une Toyota VX.

Cet accident soulève l’épineux problème des passages à niveau non protégés, phénomène qui perdure depuis la fin des conflits armés que le pays a connus.

Que s’est-il passé ? MArdi 9 mai à 5h39, le poste numéro 391, à la garre de Brazzaville, annonce à tous le sgardes barrière, le passage de la locomotive CC505, transportant le chef de division VB (Voie et Bâtiment) M. Laurent Malanda, qui se rend pour inspacttion, vers la zone où la voie férrée à subi des innondations. En début de matinée, lorsque a locomotive s’apprète à entrer au passage à niveau Batignommes, Pierre Sita prend son fanion rouge et arrête les véhicules de part et d’autre de la voie ferrée pour que la locomotive passe, comme à l’accoutumée. Mais au momment où il procède à cette manoeuvre, alors que les véhicules, sur son ordre, sont arrêtés, une Toyota VX déboule du côté de l’ex hôtel Majoca, dépasse les véhicules arrêtés et force le passage. Mais la VX, à toute allure, heurte l’arrière de la locomotive qui passait et bascule. Il prend de plein fouet le garde-barrière qui était au milieu de la voie goudronnée et le projette à 25 mètres. Pierre Sita, touché à l’épaule et au bassin, est tué sur le champ.

Réalisant son forfait, le chauffard prend la fuite, mais des témoins ont pu l’identtifier et relever le numéro de sa plaque minéralogique. Selon des témoignages recueillis sur place, le chauffeur, Alain, fils d’un ministre réputé, pourtant, comme une personnalité respectable, n’en serait pas à son premier accident, depuis le début de l’année.

La disparition brutale du garde-barrière Pierre Sita a plongé ses collègues dans l’émoi. L’accident meurtrier dont il a été victime soulève la question lancinnante des passages à niveau non protégés. Depuis la fin des troubles armés qui ont ensanglanté le pays, le CFCO n’a plus jamais remis les barrières aux passages à niveau. Les garde-barrières se contentent d’un fanion rouge fixé à un petit bâton, comme signal pour arrêter les automobilistes, au passage d’un train. La nuit, ils ne disposent même pas de lanterne rouge. C’est le cinquième accident dont sont victimes les garde-barrières, depus l’année dernière et le tout dernier s’est avéré meurtrier.

Travaillant avec autant de risques, les garde-barrières regardent, aujourd’hui, du côté de la direstion générale de leur entreprise, le CFCO, pour espérer des changements. Par note de service, la direction générale leur a, par exemple accordé une prime de risque, mais, celle-ci ne leur est toujours pas encore versée. Par ailleurs, les guérites dans lesquelles ils travaillent sont sans protection. Dans la guérite du passage à niveau de Batignolles, on peut constater des fils électriques nus ou mal raccordés, tandis que le garde-barrière passe la nuit sur des cartons. La reconstruction du pays ne passe-t-elle pas aussi par là ?"

Quelle tiédeur dans les propos qui renvoient la totale responsabilité des faits au CFCO qui, certes, en porte partie non négligeable, bien que les faits démontrent qu’il assure bel et bien le gardiénnage de ses passages à niveau, mais que dire de celles de la municipalité qui est incapable d’assurer un éclairage normal de lieux éminamment à risques ? Que dire de celles que porte le chauffard qui ne peut avoir ignoré la file de véhicules qu’il a dépassée à grande vitesse, certain de son impunité héréditaire ? Que dire de son délit de fuite ? Notre confrère aurait-il peur de s’ataquer à de tros gros poissons dans les personnes du maire Ngouélondélé et du ministre dont il tait le nom ?

La loi est la loi, elle doit s’appliquer avec la même rigueur à tous sans distinction de fonction ou de naissance. Attendons de voir les suites que la justice congolaise, dont les services de communication de l’état vantent l’indépendance, donnera à cette affaire, il y a fort à parier que quelques billets de banque scèleront les lèvres des éventuels plaignants et que Alain, "fils d’un ministre réputé, pourtant, comme une personnalité respectable" pourra poursuivre ses forfaits routiers en toute impunité.

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.