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Déclaration du général Bouissa-Matoko

Je suis le général Bouissa Matoko Casimir,
actuellement à Vindza, auprès du révérend Pasteur
Ntoumi.
Depuis 1993, les quartiers sud de Brazzaville,
frontaliers de la région du Pool, sont victimes
d’incidents sanglants à rebondissement. Cependant,
ceux de 1998 ont débouché sur deux accords :
Pointe-Noire et Brazzaville, puis sur le Dialogue
national sans exclusive.

Mais, depuis près de deux ans, nous assistons à des
atermoiements. C’est ainsi que, quelques temps après
sa nomination, le haut-commissaire à la réinsertion
des ex-combattants a invité les quatre généraux de la
région du Pool, à un repas-débat. Il demandait
notamment que nous puissions l’aider à régler le
problème dans le Pool et partant, celui du révérend
pasteur Ntumi.

Nous avions marqué notre adhésion. Et
sur insistance du préfet du Pool, j’avais
personnellement émis des réserves qui me donnent
raison aujourd’hui. Puis s’en sont suivi de contacts
ici-là, jusqu’à la fameuse réunion de concertation, le
21 mars 2002, à l’hôtel de ville de Brazzaville. Les
congolais peuvent lire l’hebdomadaire « La Rue meurt »
n° 372 du 24 mars 2002. de son côté, le pasteur Ntoumi
interpellait les fils de la région du Pool qui l’ont
abandonné avec un gros fardeau sur les bras. Ses
doléances n’ayant jamais d’échos favorables ou n’étant
jamais transmises à qui de droit, quelques fils du
Pool se sont donc retrouvés pour des raisons
subjectives. J’ai été mandaté à rencontrer le révérend
Pasteur Ntoumi, pour faire le point exhaustif de la
situation.

Malheureusement, pour moi, j’ai dû attendre 16 jours,
avant de trouver un véhicule. J’ai donc quitté
Brazzaville, le 30 mars 2002. Je suis arrivé à Vindza
le même jour, alors qu’une attaque avait lieu, la
veille, à Insini, district de Vindza. En effet,
l’armée avait envahi la localité de Insini, le 27 mars
2002. Alors que dans le district de Vindza , il y a
des troupes de redéploiement, le pasteur Ntoumi a
voulu s’enquérir de la situation, en envoyant la même
troupe qui a été accueillie par des coups ,de feu.
Voilà la reprise des hostilités.

D’où mon
impossibilité à rejoindre Brazzaville, car toutes les
voies sont bloquées par le fait des affrontements. Je
ne suis donc pas pris en otage. Mais, je suis protégé
par le révérend pasteur Ntoumi qui souhaite me
remettre sur Brazzaville dès la réouverture des voies,
pour continuer les négociations, si le président de la
République le juge nécessaire, car je suis conscient
d’un certain nombre de réalités que lui ne maîtrise
pas. Ce que j’ai trouvé ici ne correspond pas à ce que
disent les gens à Brazzaville. Je ne suis donc pas
mécontent d’être venu m’enquérir, moi-même de cette
situation. Je jouis d’une bonne santé et prie les
frères qui m’ont mandaté et ma famille d’être sans
crainte.

Le Congo a beaucoup souffert, beaucoup de sang a
coulé. Il appartient au gouvernement d’établir
rapidement le contact avec le révérend pasteur Ntoumi,
pour éviter au peuple ces épreuves dramatiques. Il ne
s’agit pas de la région du Pool, mais de tout le Congo
qui souffre.

Fait à Vindza, le 28 avril 2002

Le général Casimir Bouissa-Matoko

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