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Des chefs Cobras tiennent conseil de guerre à Talangaï

Je jure respecter la Constitution

Que fomente Sassou à deux ans de son obsessionnelle révision de la Constitution ? La question vaut son pesant d’or quand on sait que lorsque le pouvoir se gagne par les armes il ne se conserve pas par les urnes.

1ère réunion

En effet dimanche 29 juin, 450 Cobras auraient été réunis (sur recommandation de Sassou) à Talangaï, au domicile du colonel Serge Oboa, redoutable chef de guerre qui s’était illustré dans les massacres du Beach en 1999 et dans les séquences d’enlèvements qui ont terrorisé notre pays après le coup d’Etat de juin 1997.

2ème réunion

Sans doute pour n’avoir pas épuisé l’ordre du jour, une autre réunion qui a rassemblé 560 miliciens se serait tenue dimanche 6 juillet 2014 au domicile du même Serge Oboa, dans la « Commune rouge » de Talangaï.

Les riverains ont dû être interloqués par la noria de véhicules stationnés dans ce quartier du sixième arrondissement, fief du tyran congolais, où réside l’inquiétant Oboa, redoutable tueur et pilier du pouvoir de L’Alima.

Des enveloppes ont été remises aux cobras conviés à cette réunion qui tenait davantage d’un conseil de guerre que d’un rassemblement mutualiste d’originaires d’Ollombo-Carrefour. Quant à leur curriculum vitae, ces « conspirateurs du dimanche » ont pour la plupart accompagné Sassou lors de son coup d’Etat. Ils agissaient jadis dans la section d’assaut dite « Front 400 ». De vraies « têtes brûlées » , dit-on.

Le maître des lieux, le sieur Serge Oboa, proche de Jean-Dominique Okemba, est cousin de Jean-Jacques Bouya, l’un des plus grands voleurs de la République.
Jean-Dominique Okemba (féticheur attitré de Sassou) a dû porter le tablier de maitre de cérémonie à l’occasion de l’aparté dominical de ces hommes à tout faire du régime.

Ces guerriers qui ont accompagné Sassou lors de son coup d’Etat étaient, pour la plupart ; membres du « Front 400 » (de triste mémoire) et proches de feu général Blaise Adoua. Ce conclave s’est tenu en présence d’un officier des services de la documentation de la Présidence. On suppose que la langue usuelle a été le mbochi.

Au cours des deux meetings en chambre, des enveloppes (don personnel de Sassou ) ont été remises aux membres présents.

L’argent c’est le nerf de la guerre.

Que signifient ces bruits de bottes alors que Sassou n’a que le mot paix en bouche ? Que se sont dit ces pistoléros du régime ? Pourquoi se sont-ils réunis chez ce colonel aux mains rouges ?

Première hypothèse :

2016 approchant, L’Homme d’Oyo est en train d’affuter les armes pour parer toute éventualité.

Deuxième hypothèse :

Deux précautions valant mieux qu’une, même si les partisan de Sassou chantent partout que le peuple veut la révision de la Constitution, l’Homme du 5 juin 1997 préfère compter sur les armes que sur le référendum.

Troisième hypothèse :

Une rébellion n’étant pas impossible dans son propre camp, Sassou s’emploie d’acheter la fidélité de ceux qui l’aidèrent à faire le coup d’Etat voici dix sept ans.

Quatrième hypothèse :

Les huis-clos de Talangaï valident un volet de l’opération « Mouébara » ayant pour but de mettre à genoux le Pool et les régions méridionales dont les partisans viennent de se rappeler au bon souvenir de Sassou en projetant une République du Sud.

Bis repetita

Sauf que si l’histoire se répète en deux temps, ça se fait d’abord en tragédie, ensuite en comédie. En 1997, Sassou gagna dans le sang. Le peuple versa des larmes. En 2016 l’histoire peut s’inverser, aux dépens du tyran d’Oyo : « Wait and see » comme disent nos amis de Mwinda

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