email

Des militants de l’opposition grièvement blessés après un meeting à Brazzaville

C’est le cœur en sang que nous apprenons qu’un meeting en salle de l’opposition a fait l’objet d’une attaque à coups de cailloux par des individus en civil.

Dimanche 7 septembre 2014, alors que la plate-forme des partis de l’Opposition achève un meeting au Palais du Congrès de Brazzaville, des gens armés de pierre ont fait irruption dans la salle du Congrès. Branle-bas de combat. Les assaillants profitent de la panique engendrée par leur attaque pour se retirer tranquillement des lieux.

Bilan de l’attaque : cinq blessés "graves" sur le carreau. Certaines sources parlent de couteaux, de lames de rasoir et autres objets tranchants utilisés par les assaillants.

Le meeting, objet de la razzia, n’était pas illégal puisque les organisateurs avaient obtenu l’autorisation de la préfecture. Il est donc surprenant que la police, censée assurer la sécurité aux abord du Palais, n’ait pas réussi à empêcher l’attaque.

On pensait les Koulouna chassés totalement du Congo-Brazzaville après les opérations « Mbata ya bakolo » et « Longwa na nzéla ».

D’où viennent les agresseurs ? S’agit-il de jeunes désœuvrés recrutés dans les bas-fonds de la ville ou s’agit-il de flics en civil ?

Selon un observateur qui a requis l’anonymat, « On a fait usage d’armes blanches parce qu’elles ne font pas de bruit. Pour ne pas créer la panique dans la ville, rien de tel que les couteaux. Tuer en silence, ni vu, ni connu : malheureusement on n’est pas au cinéma. »

Les réseaux sociaux sont en émoi. Les visages en sang des victimes créent un traumatisme social. La politique de l’intimidation semble en marche. le message est clair : « Vous n’empêcherez pas ceux qui sont au pouvoir de continuer d’être au pouvoir. »

C’est tout de même extraordinaire de la part du régime si le coup vient de lui. Le Chemin d’avenir n’a pas déjà bonne presse. Si le coup a été commandité par lui, c’est ce qu’on appelle une « monstrueuse bavure ». Apparemment choquer l’opinion internationale est le cadet de ses soucis puisque, jusqu’à preuve du contraire, aucune autorité politique du Chemin d’avenir n’a condamné l’incident dans les médias.

En revanche, joint au téléphone, Jean-Luc Malékat, Président de la coordination des Assises de Paris nous a dit ceci : « Bien sûr que je condamne l’attaque. Je suis choqué. Un ami de lutte, Jean-Jacques Bayonne Castador, présent au meeting, a parlé de jets de pierres, de bouteilles, de cailloux. On attend d’avoir tous les éléments. Le coup vient du système. Je vais faire une déclaration sur les ondes ce mercredi 11 septembre. Nous ne voulons pas que les gens aillent aux élections locales. »

Les larmes et le sang des autres continuent de couler depuis le coup d’état du 5 juin 1997. Il faut bien que ça s’arrête un jour.

Simon Mavoula

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.