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Du kärcher au Mcddi - Kolélas contre Kolélas

Il y a belle lurette que les militants et les sympathisants du parti du Nkumbi de Total observaient un brin agacés les agissements des uns et des autres. Particulièrement ceux des responsables du MCDDI liés par les liens de sang et ceux justifiant d’une grande proximité avec le fondateur du parti, Bernard Kolélas et dont les prises de position allaient dans tous les sens, alimentant la cacophonie. Transformés en cour du roi Pétaut, les militants du MCDDI excédés attendaient des sanctions sévères à l’encontre des contrevenants à la ligne politique. Bien que tardives, après moult tractations familiales et tergiversations personnelles, les sanctions sont enfin arrivées. Elles sont tombées comme un couperet le 6 septembre 2015. « Nkombo yi mékéné ». La gorge serrée, la main du secrétaire général, Guy Brice Parfait Kolelas, n’a pas tremblé.

Péché originel

Alors rien ne va plus entre Guy Brice Parfait Kolelas d’un côté et Euloge Landry Kolélas et Théodorine Kolelas de l’autre, les trois véritables patrons du MCDDI. Conformément au théorème : «  le parti de papa est notre parti » le partage de l’héritage a déclenché une furieuse guerre de succession. Voilà, le péché originel du MCDDI, le parti de Bernard Kolelas, devenu une formation politique patrimoniale a du mal de se débarrasser de son pêché de jeunesse et de genèse. Le MCDDI est écartelé entre les partisans de Guy Brice Parfait Kolélas, opposés farouchement au changement de la Constitution et les amis d’Euloge Landry Kolélas et Théodorine Kolélas, adeptes au changement. Ces trois là ne vieilliront pas ensemble depuis que Denis Sassou Nguesso a fait incursion dans leur vie. Depuis l’inoculation du thème du changement ou non de la Constitution du 20 janvier 2002 au Congo-Brazzaville, ils se chamaillent, se rabibochent et organisent de petites trahisons les uns contre les autres pour être plus proches de la table de Sassou Nguesso. Guy Brice Parfait Kolelas a été viré du gouvernement. Euloge Landry Kolelas l’a aussitôt remplacé avec la bénédiction et le soutien de Théodorine Kolélas. Une lutte au couteau est engagée entre les rejetons de Bernard Kolélas. Au centre de la brouille, la captation et le contrôle du MCDDI, aux enjeux financiers faramineux qui régulent désormais le monde politique.

Intouchables

Pour diverses raisons, se prenant pour des intouchables, Euloge Landry Kolélas, Théodorine Kolélas, Bernard Tchibambeléla, Diatoulou, Miassoba, Philibert Malonga… ont pris le melon, pris certaines libertés et se sont crûs au-dessus des textes régissant le parti. Au point de faire le jeu du PCT et de Denis Sassou Nguesso, grand corrupteur devant l’Eternel. Que Sassou Nguesso, le PCT et les épigones du « chemin d’avenir » manifestent leur velléité de changement de la Constitution du 20 janvier 2002, cela reçoit l’assentiment d’Euloge Landry Kolélas, Thédorine Kolélas et les autres boukouteurs du MCDDI. L’interview de Bernard Tchibambeléla dans l’hebdomadaire catholique La Semaine Africaine est explicite et caractéristique du flou artistique et de l’ambiguïté de certains cadres de ce parti. Alors que le parti de Bernard Kolélas s’est clairement prononcé contre le changement à l’issue des travaux du congrès du MCDDI.

Pour ces moutons noirs, seul compte l’égoïsme sacré. L’époque où Guy Brice Parfait Kolelas et Hellot Mantsion Mampouya déclaraient, par naïveté et/ou par soif du pouvoir « Bernard Kolélas a laissé le parti entre les bonnes mains de Sassou Nguesso  », est révolue. Pour ne pas servir de marchepied au PCT, le secrétaire général du MCDDI a entrepris de nettoyer les écuries d’Augias et de se débarrasser de la mauvaise graisse. Ironie de l’histoire, Noël Loutounou, qui a paraphé la note est l’un de ceux qui ont mené la fronde aux côtés d’Euloge Landry Kolelas, Théodorine Kolélas et Bernard Tchibambeléla, il y a à peine quelques mois. Il échappe à la sanction. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Pouvait-il se faire hara-kiri ?

Blessé comme un fauve, Guy Brice Parfait Kolélas a pris le pouvoir au MCDDI. Il a pris de l’avance sur les autres. Désormais, le patron, c’est lui. Il entend le faire savoir à qui de droit. De quel droit ? Le droit du sang. Quelle sera la réaction d’Euloge Landry Kolélas et Théodorine Kolélas, autres enfants légitimes de Bernard Kolélas, fondateur du MCDDI ? Les prochains épisodes de ce parti patrimonial risquent d’être savoureux. La famille Kolélas offre aux adhérents du MCDDI et aux populations du Congo-Brazzaville un spectacle qui tient plus des Atrides que des sœurs de la charité.

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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