Est-ce que manger dans un restaurant où se trouvent des autorités policières de la République fait de vous un traitre à la Nation ayant renié ses idéaux militants ? Est-ce que le fait d’être journaliste politique fait de vous un homme politique et, de surcroit, un opposant ? Enfin, est-ce qu’être analyste politique vivant au Congo fait de vous un collaborateur du régime ?
Cet ensemble de questions, c’est celles que notre rédaction s’est posée suite à l’article paru chez notre confrère Zenga Mambu dans lequel François Bikindou, directeur de publication du journal Le Troubadour, est attaqué pour avoir, ce jeudi 29 août 2013, déjeuné, en compagnie de sa famille, dans un restaurant brazzavillois, Le Mamiwata, alors que dans ce lieu public s’y trouvaient au même moment les généraux Jean-François Ndengué (directeur général de la police congolaise), Albert Ngoto (directeur général adjoint de la police congolaise) et Jacques Antoine Bouity (directeur départemental de la police à Brazzaville et commissaire central).
Nous avons tenu à rencontrer à son domicile François Bikindou pour recueillir sa version des faits. En effet, ayant reçu sa petite famille de Londres, il voulut lui faire plaisir en organisant un repas dans ce célèbre restaurant « où on a pieds dans l’eau » afin de faire honneur à une amie eurasienne de ses enfants qui visitait l’Afrique pour la première fois de sa vie. Le retour en Europe de son épouse, ses enfants et leur amie étrangère étant prévu pour vendredi 30 août. C’était donc le moment où jamais de faire découvrir à la copine de sa fille cette Afrique ambiguë dont elle n’avait des échos que dans la presse.
Journaliste, François Bikindou connaît bien ces officiers de police. Ces hommes se croisent donc dans ledit restaurant, se saluent, font les présentations et décident de faire table commune afin de discuter de tout et de rien.
Quelle n’est pas la stupéfaction de l’homme de presse de lire sur le site Zenga-Mambu un papier où on l’accuse de collusion avec le pouvoir, de trahison de la tribu avant d’être voué aux gémonies.
François Bikindou nous a confié qu’il n’allait pas laisser passer ce lynchage médiatique on ne peut plus gratuit dont il a fait l’objet sur le site de notre confrère. Il y a noté en effet de la calomnie, de la diffamation, de l’injure et des menaces de mort.
Pour mettre un terme à ce type d’amalgames et pour laver son honneur, François Bikindou envisage de poursuivre en justice le site Zenga-Mambu. Il appartiendra donc à notre confrère de pouvoir donner devant la justice la preuve de ce qu’il a avancé et d’assumer les conséquences de toutes ces réactions outrageantes à l’encontre du directeur de publication du bimensuel « Le Troubadour »
Simon Mavula
