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Hellot Mampouya fait une passe en or à Pandou Willy Matsanga

Aucune théorie de science politique, pas même celle du florentin Niccolo Machiavel (3 Mai 1469-21 Juin 1527), ne saurait expliquer la dramaturgie, avec impact et fracas, dans laquelle Denis Sassou-Nguesso et le PCT ont plongé le Congo-Brazzaville. Depuis le 5 Juin 1997, toutes les élections (locales, législatives et présidentielles) se ressemblent par le cynisme des castings.

Le PCT est passé de cinq années d’opposition (la traversée du désert de Gobi) à une période de domination parlementaire cruelle et dramatique. Du funèbre visage de Denis Sassou-Nguesso versant des larmes de crocodile en 1992 au sourire carnassiers de ses rejetons Christel et Claudia Sassou en 2012 avec des scores avoisinant 100 %, beaucoup d’eau ( de sang) a coulé sous les ponts au Congo-Brazzaville, charriant son lot de cadavres politiques, d’intrigues, de clientélisme, de manipulations et de corruptions.

Coup de théâtre à Makélékélé

A quelques heures de la fin de la campagne électorale pour le second tour prévu le 5 Août 2012, le candidat du MCDDI dans la quatrième circonscription électorale de Makelekelé à Brazzaville, Hellot Matson Mampouya, a décidé de se retirer de la course (Les dépêches de Brazzaville, 3 Août 2012). Le Ministre MCDDI de la pêche a retiré son filet, craignant d’être un facteur de déstabilisation. Pourtant dans cette partie de la capitale, le député sortant qui ne souhaite abandonner pour rien au monde son « beafteak » avait déclaré le contraire il y a quelques mois.

Barrage du Djoué vu de Makélékélé

Pandou Anicet dit Willy Mantsanga, est très populaire à Makélékélé grâce à un maillage de réseaux sociaux et humanitaires. Le ministre de la pêche a redouté qu’on le qualifie de…pêcheur en eau trouble de la rivière Djoué qui arrose l’arrondissement de Makéléké sans fournir d’eau potable à la plèbe locale.

Spectre de la guerre

En cas d’échec électoral, Pandou alias Willy Mantsanga, amateur des armes, a menacé de faire le coup de feu. L’intrigant Willy Mantsanga a prévenu. « Après moi, le déluge  » a lancé dans un langage à peine voilé l’inquiétant député sortant, qui a érigé son QG de campagne dans l’enceinte de l’ancien cimetière de Moukoundzi Ngouaka. Que tous ceux qui ont des oreilles comprennent le macabre message. D’ailleurs, Willy Matsanga n’est pas le seul à faire le chantage de la guerre ou la paix. A Vinza, Aimé Emmanuel Yoka (qui se proclame fils adoptif de la localité) a usé des mêmes artifices. Notre amoureux de ce terroir kongo où il fut moniteur a été terrassé au premier tour par Jean-Paul Matsima (Congopage.com, 2 Août 2012). Car l’homme est coriace.

J’y suis, j’y reste

A Makélékélé, la seule évocation de la reprise des hostilités par Willy Mantsanga, « Judas Escariote  », a effrayé le camp du ministre. De peur d’être député puis décapité, Hellot Mampouya, dépité, a décidé de battre en retraite.

Galère

Que diable est-il allé faire dans cette galère ? Mais, pourquoi, diable, Hellot Mampouya a-t-il souhaité coûte que coûte croiser le fer avec Willy Mantsanga, ancien protégé du pouvoir, aujourd’hui en délicatesse avec le PCT et le palais de Mpila ? Voilà que maintenant Hellot craint la tempête.

En défiant Willy Matsanga à domicile, le MCDDI n’avait-il pas pris la mesure du risque d’affrontement des militants sortis de la même matrice électorale dans la quatrième circonscription de Makelékelé ? Voilà le MCDDI pris entre le marteau et l’enclume. Or selon l’évangile de la «  paix des cœurs et la tranquillité des esprits  » enseigné par St-Denis, en évitant l’affrontement, Parfait Kolelas et le MCDDI continueraient de boire «  le lait et le miel  » fournis par Otchombé depuis le ralliement du père. Même si les hyènes ne se mangent pas entre eux, Willy Mantsanga qui veut rester mordicus député aurait eu un bras de fer avec un candidat du PCT. Ce serait de la cuisine interne. "Bango na bango".

Mais il a fallu que Kolélas fils et Cie partent attaquer le taureau à domicile, oubliant ou feignant d’oublier que si l’honorable Willy, passé avec armes et bagages dans les rang des cobras, est devenu doux depuis sa dernière élection à la chambre des députés il reste un loup vêtu de peau d’agneau.

Aussi une débâcle à plate couture de Pandou Anicet par un candidat MCDDI aurait eu de la « gueule  ». Voilà une revanche Post Mortem que n’aurait pas renié Herbert Massamba outre tombe. Malheureusement, le MCDDI de Parfait Kolelas, Hellot Mampouya et Bernard Tchibambeléla a choisi de faire défection. Au nom de la sacro-sainte paix.

Pendant deux législatures, les parlementaires du PCT et ses alliés se sont plus souciés de sauver leurs propres affaires que réaliser le bien-être du pays. Ils ont, par conséquent, illustré le proverbe cher à Aimé Emmanuel Yoka : « celui qui décortique les arachides doit les avaler en premier ». Les parlementaires de l’opposition sont sûrement plus présentables que les vieux croutons du PCT, mais eux aussi, bons lecteurs de Niccolo Machiavel, pensent tirer leur épingle du jeu, en vertu de la technique de «  coucher, manger et boire chez l’ennemi  ». Au mépris total des militants.

Règlement de comptes à Mpila

Il se murmure que le système veut procéder à un nettoyage des empêcheurs de tourner en rond, dont le tonitruant député sortant de Makélékélé qui promit en pleine législature d’être le «  caillou logé dans le J.M Weston de Sassou  ». Le MCDDI ne veut pas être accusé d’association de malfaiteurs. "Bé yidiki kuna." D’où cette passe en or qui assure la victoire de Willy Mantsanga et qui a pris de court Sassou Nguesso et le PCT, obligeant ces derniers à remiser leur stratégie à l’égard de l’insaisissable Willy Mantsanga. Voilà un véritable casse-tête pour Sassou Nguesso après l’affaire du colonel Téké Marcel Ntsourou où le MCDDI refusa de coopérer à l’entreprise de destabilisation politique et celle du limogeage du colonel Bonaventure et de Ondaye auquel il faut ajouter le sursis de Jean-Dominique Okemba. "Politik yi kkubidi", disait Bernard Kolelas.

Pour régler le compte de cet électron libre qu’est devenu Willy Mantsanga, Sassou Nguesso, le PCT(ce « parti voyou », dixit Jean-Claude Beri) et la Conel prendraient-il le risque d’annuler l’élection de la quatrième circonscription de Makelékelé au Congo-Brazzaville ?

Car le modus vivendi de Willy Matsanga avec le PCT depuis son élection en 2007 est le suivant : « Je vous combats parce que je suis avec vous » ou « Je suis avec vous, donc je vous combats ». Terrible !

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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