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Hugues Ngoulondele et Roland Bouity-Viaudo rempilent pour un 3ème mandat

La maxime selon laquelle « on ne change pas une équipe qui gagne » n’a jamais si mal fonctionné et mise en perspective qu’au Congo-Brazzaville. L’adage a été remisé par le PCT et « les épigones du chemin d’avenir. » Il a été travesti. L’adage a été décliné en slogan : «  Ebonga ébonga té, toujours meilleur ». On prend les mêmes et on recommence. Au pays du « chemin d’avenir  », plus on excelle dans la médiocrité, plus l’estime augmente dans le cœur de Sassou. Le ciel ne tombera pas ! Ainsi, les cancres sont récompensés. Par le fait du prince, Hugues Ngouolondelé a été reconduit à la tête de la mairie de Brazzaville et Roland Bouiti-Viaudo à la tête de la mairie de Pointe-Noire. Le contraste est accablant et le fait significatif. La reconduction à l’hôtel de ville de Hugues Ngouolondelé et de Roland Bouiti-Viaudo n’obéit ni aux critères de bonne gestion, ni de professionnalisme encore moins de compétence. La ville capitale, Brazzaville et Pointe-Noire, la capitale économique, abandonnées par les « épigones du chemin d’avenir  » et menacées d’inondation, ont pris des allures d’une décharge publique où les ordures ménagères s’amoncèlent et sont rendues impraticables après la tombée de la pluie. Et ceci, sous l’indifférence totale de Hugues Ngouolondélé, le fils du général du même nom et le gendre de Denis Sassou-Nguesso, et de Roland Bouiti-Viaudo, le protégé de Antoinette Tchibota Loemba, mama ngouli, et les équipes municipales gangrenées par la corruption et triées sur le volet.

Villes et immondices

En dix ans, Hugues Ngouolondelé et Roland Bouiti-Viaudo, qui ont exercé deux mandats chacun auparavant, n’ont pu équiper Brazzaville et Pointe-Noire de station dépuration d’eau usée ni d’usines de traitement de déchets. Le service de ramassage d’ordures ménagères et industrielles et le service d’hygiène sont inexistants à Brazzaville et à Pointe-Noire. Il en est de même du service de vidange des fosses sceptiques. Malgré des budgets importants et des taxes municipales en perpétuelle augmentation. Brazzaville et Pointe-Noire sont dépourvues de mobilier urbain, de bibliothèques, de médiathèques, de services de transport urbain, d’espaces verts, de collecteurs d’eau de pluie.

Hugues le mélomane

Ancien élève du CEG de la Paix, admirateur de l’orchestre amateur Zimbabwé et grand fan de Zaïko Langa Langa, Hugues Ngouolondelé, est un infatigable voyageur. La planète, il l’a sillonnée dans tous les sens au frais de la mairie. Sans jamais s’en inspirer pour l’urbanisation de Brazzaville.

La pluie, qui est tombée sur la ville-capitale, dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 octobre 2014, a causé des dégâts matériels importants, dans certains quartiers de Brazzaville. Au quartier Massengo,
dans l’arrondissement 9 Djiri, plusieurs maisons se sont effondrées, comme des châteaux de cartes, à cause des inondations. A l’arrêt de bus Bongho-Nouarra, un poteau de câble électrique a été déraciné. Le système de canalisation et d’évacuation faisant défaut, les eaux en furie ont provoqué des éboulements de terrain et certaines rues sont devenues des ravins. De l’autre côté de Ouenzé, l’arrondissement 5 de Brazzaville, les riverains de la Tsiémé avaient l’eau au-dessus des genoux. Ils ont passé la nuit à la belle étoile et perdu certains de leurs biens. Un véritable désastre pour eux. Dans leur désarroi, les habitants ont les regards tournés vers les pouvoirs publics, mais ils ne croient plus en leurs promesses, car cela fait plusieurs années, quand arrivent la saison des pluies, que leurs quartiers sont menacés, sans que les autorités se mobilisent pour tenter de résoudre leur situation catastrophique.

Aménagement urbain

Faut-il qu’il y ait des morts ou que leurs quartiers soient rayés de la carte de Brazzaville, pour qu’ils prennent, enfin, conscience ? Le vœu des habitants est que le lit de la rivière Tsiémé soit aménagé, comme le sont ceux de Madukutsekélé, à Ouenzé, et la Mfoa, de Moungali à Poto-Poto (La Semaine Africaine, 28 octobre 2014). A Pointe-Noire, les habitants du quartier « Culotte » et du quartier «  Dibodo » sont logés à la même enseigne après la tombée des pluies. Les pontenègrins ont les pieds dans l’eau au même niveau que les brazzavillois. Brazzaville et Pointe-Noire sont victimes de l’amour vache que Sassou voue à Hugues Ngouolondelé et Roland Bouiti-Viodo qui brillent par leur incompétence. N’existe-t-il pas d’autres personnes à Brazzaville et à Pointe-Noire dignes de confiance capables d’administrer ces deux villes ? Le choix de Sassou pour la mairie de Brazzaville et pour la mairie de Pointe-Noire
exigeait de la finesse et le discernement quant aux défis à relever. Malheureusement, Sassou inflige aux habitants de Brazzaville et de Pointe-Noire le supplice de la caricature, jusqu’à un épilogue qui ferait passer Hugues Ngouolondelé et Roland Bouiti-Viaudo pour Michael Blumberg et Bertrand Delanoé. «  Les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers » disent les évangiles. Au Congo-Brazzaville, Sassou s’en donne à cœur joie à Brazzaville et à Pointe-Noire. L’abbé Fulbert Youlou et Bernard Kolelas, anciens maires de Brazzaville et Stéphane Tchichelé et Jean Pierre Thystère Tchicaya, anciens maires de Pointe-Noire, doivent se retourner dans leurs tombes au regard de ce que Hugues Ngouolondelé et Roland Bouiti-Viaudo ont fait de leurs cités : une poubelle grandeur nature.

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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