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Zèle

Isidore Mvouba, le voleur qui porte plainte contre Roland Nitou des Indignés du 242

L’association « Les Indignés 242  » avait rendu visite à une « baraque » parisienne (un bien mal acquis) propriété d’Isidore Mvouba, vieux compagnon de route de Denis Sassou-Nguesso et actuel président de l’assemblée nationale du Congo.

Le bien immobilier se situe au 4 rue Jasmin dans le très bourgeois 16ème arrondissement parisien. Les faits remontent au 3 décembre 2017. Les Indignés ne sont pas à leur coup d’essai. Il ne se passe pas un jour sans qu’ils ne traquent les malfrats de la République congolaise cachés en France.

Cette fois-ci, profondément indigné, Isidore Mvouba, le propriétaire dudit petit bijou a déposé plainte au commissariat du même arrondissement. (NDLR- rien en commun avec les commissariats du Congo où les détenus meurent d’étouffement dans les cellules.)

L’intitulé de la plainte de Mvouba : « Atteinte à l’intimité de la vie privée par captation, enregistrement ou transmission des paroles d’une personne. » Rien que ça.

Prévue pour le 13 juillet l’audience a été reportée au 24 juillet 2018 parce que Nitou s’était présenté seul. La procédure en la matière permet à la personne convoquée d’être assistée ou non d’un conseil ; de préférable accompagné d’un homme de loi. Le président de l’association des Indignés du 242 s’est fait cette fois assister par Me Philippe Youlou avocat au Barreau de Nice.

« Convoqué en audition libre, selon la loi, monsieur Nitou pouvait parler ou garder silence  » a précisé l’avocat . Nitou a choisi de parler.
L’avocat niçois s’est dit étonné que la plainte vise personnellement Monsieur Nitou alors que c’est une association qui est censée avoir commis l’infraction.
«  L’officier de police judiciaire a demandé à Monsieur Nitou s’il s’était ou non rendu au domicile de Monsieur Isidore Mvouba »
Le Droit se dit logique parce qu’il ne badine pas sur la sémantique.
« Etait-il à l’intérieur du domicile ou à l’extérieur ?  » a cherché à nuancer l’avocat. Si filmer un lieu (ce qu’ont fait les Indignés) est un délit, nombre de touristes à Paris seraient en prison.

« Comment Roland Nitou a-t-il géolocalisé avec précision le domicile de monsieur Isidore Mvouba ?  »

Fin des privilèges

« Depuis 1789 a été aboli le droit des privilèges. Le droit de propriété est accessible à tout citoyen français ou à tout étranger résidant en France. Il suffit d’en faire une demande au Cadastre qui renseigne s’il est propriétaire ou non. A-t-il un droit de propriété ? Le notaire l’envoie au service des hypothèques pour la taxe foncière »
« Quand la Fondation Emmaüs de l’Abbé Pierre veut loger des sans-abris elle consulte le Service de Cadastre (Trésor Public) pour trouver des logements vides et libres. C’est si simple que bonjour.  » ironise Me Youlou.
Se renseigner au Cadastre n’est pas un délit. Moyennant 15 euros les services vous fournissent plans de parcelles, adresse de la propriété, taille. Les Indignés du 242 travaillent comme ça. Il n’y a pas de miracles. Dans une autre circonstance avait pu être localisée la villa d’Edith Bongo à Nice. Moyennant 5 euros, le service des hypothèques rue Joseph Cadéi donna la photocopie de l’adresse de la maison de Barnard Albert Bongo sise au Mont-Boron sur les hauteurs de Nice.
Alors pourquoi Monsieur Isidore Mvouba s’est-il senti blessé dans son amour-propre pour avoir vu sa maison filmée ?

Matalana

Les stars ont l’habitude de montrer leur villa avec fierté. Il n’y a pas péril en la demeure. Exposer sa propriété dans la presse est monnaie courante notamment chez les people’s. On voit mal Brigitte Bardot se mettre dans tous ses états parce que sa propriété de St-Tropez, « La Madrague  » aura été montrée dans Paris Match.

« A la place de Mvouba j’aurai été fier de posséder une ou plusieurs villas cossues en France. Le matalana ne fait-il pas partie des valeurs morales auxquelles il adhère ? Là où le bât blesse, c’est que monsieur Mvouba ne peut pas justifier sa richesse. Pour les vedettes et les stars ce sont des biens acquis à la sueur de leur front. Mais qu’en est-il de Mvouba, homme politique d’un pays très riche où les populations croulent sous la misère ?  »

Son indignation et sa plainte signifient qu’il y a anguille sous roche. Les voleurs n’aiment pas la publicité. Cependant Mvouba a été mal inspiré en portant plainte. Il a attiré le regard de la justice sur sa personne. Sassou plus malin, plus discret n’a jamais saisi la justice sous prétexte que les projecteurs ont été braqués sur ses biens mal acquis. Willy Etoka, Jean-Jacques Bouya, Ndenguet, Dabira, Dominique Okemba, tout ce beau monde a acquis des biens de manière frauduleuse. Ils serairnt inconscients d’aller se jeter dans la gueule de la justice française en portant plainte contre une association de la diaspora congolaise. Au contraire, cette canaille préfère la jouer mezzo voce.

Recevabilité

La plainte est-elle recevable ?
« A mon avis, non. Les Indignés du 242 association créée en 2015, enregistrée à la Préfecture a pour objet : dénonciation de la corruption, détournement des fonds, faire connaître les domiciles des Congolais résidant en France dont l’origine de la fortune est douteuse...

La plainte est irrecevable dans la mesure où Mvouba a engagé des poursuites sur un seul adhérent au lieu d’attaquer l’association dans son ensemble. Mvouba n’a rien en commun avec Nitou. Ces deux-là ne se connaissent pas. Comment a-t-il fait pour trouver l’adresse de Nitou lui qui se plaint que Nitou a violé son intimité. Cela suppose que lui aussi est un spécialiste de l’atteinte à l’intimité de la vie privée. Il s’estime être lésé alors que lui-même a procédé de la même manière. Si la police a envoyé la convocation à la bonne adresse c’est grâce à Mvouba, président de l’assemblée nationale confiné à Paris, passant son temps à fouiner et farfouiller.

De tous les Congolais dont les biens mal acquis ont été indexés par les Indignés, Isidore Mvouba a été le seul à porter plainte, sans doute pour montrer son lien de subordination auprès de Sassou. Que veut Mvouba ? Il est du Pool comme Nitou. S’agit-il d’un excès de zèle ? Veut-il passer un message à son patron Sassou sur le mode « laissez-moi faire chef, je vais m’en occuper chef. Entre Laris on se connaît chef, je vais m’en occuper chef, le Pool, toujours le Pool chef etc. » C’est typique des ressortissants kongo qui collaborent avec le pouvoir mbochi de Sassou.

Mais gare à l’effet Alexandre Benalla, du nom de ce gorille de l’Elysée qui s’est transformé en policier pour plaire à Macron. Simple bavure au cours d’une manif, l’affaire Benalla prend une tournure judicaire qui fait trembler la République. Le zèle de Mvouba risque de casser la baraque dans le milieu de la prédation financière du chemin d’avenir.

Que risque Nitou ?

Lorsqu’il a été auditionné au commissariat, on a attendu que le Parquet donne une suite rapide à la plainte.
Il y aura deux cas de figure pour la suite.

1- Soit le magistrat reconnaît l’atteinte à la vie privée et violation de domicile, captation et enregistrement des paroles. A ce moment-là le parquet renvoie au bureau de jugement devant le Tribunal Correctionnel de Paris pour entendre Monsieur Nitou sur ses agissements. Si Mvouba a subi un préjudice pourquoi ne s’était-il pas constitué partie civile ? Monsieur Mvouba doit préciser le préjudice subi alors que cet appartement coute près d’un million d’euros payés comptant, sans compter les frais notariaux d’enregistrement, la taxe d’habitation, la taxe foncière dans le très bourgeois 16ème arrondissement de Paris. Qu’il fournisse la traçabilité de ses revenus alors que jusqu’à quelques années il travaillait à l’ATC. Qu’a-t-il exercé comme profession pour capitaliser autant ?

2- Soit la Parquet classe le dossier sans suite. A ce moment-là la plainte n’aura servi à rien.

A quand la fin de l’impunité ? La complaisance du FMI envers les kleptomanes doit être discutée à l’aune du Droit.

Thierry Oko

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