email

LES ELUCUBRATIONS CALENDAIRES DE SASSOU...

LES ELUCUBRATIONS CALENDAIRES DE SASSOU NGUESSO

AU Congo-Brazzaville, les dés sont désormais jetés et pipés. Denis Sassou Nguesso, le PCT et les épigones du « chemin d’avenir » ne cachent plus et ne prennent plus les chemins de travers pour affirmer leur veléité de s’accrocher au pouvoir. La vérité sort de la bouche des enfants, selon une maxime populaire. Au Congo-Brazzaville, elle coule de la bouche de Jean-Paul Pigasse ou plutôt sur la plume de l’éditorialiste de la pravda de Brazzaville.

Dans le secret des Dieux

La voix de Jean-Paul Pigasse, c’est la voix de Denis Sassou Nguesso. Vox pigassi, vox sassoui. L’éditorialiste use de la litôte pour asséner la vérité. Sans prétendre lire dans le marc de café, mais en tenant compte des échéances incontournables tels que le Festival panafricain de musique, la Fête nationale du 15 août, ou les Jeux africains, et en prenant aussi en considération les indications que donnent par petites touches et de façon subtile les plus hautes autorités de la République, l’on voit se dessiner le schéma suivant :

° Dernier trimestre de l’année 2015 : tenue du dialogue dit « inclusif » qui permettra aux élus du peuple, aux responsables des partis politiques, aux représentants de la société civile, aux chefs des institutions traditionnelles de se prononcer sur le principe du changement de Constitution.

° Premier trimestre de l’année 2016 : si un accord n’a pas été trouvé lors de cette Conférence nationale d’un nouveau genre, organisation du référendum qui permettra au peuple congolais de se prononcer directement lui-même sur la réforme des institutions appelées à régir le pays.

° Deuxième trimestre 2016 : cette consultation populaire ayant été conduite jusqu’à son terme logique qui visait à voter le principe du changement de la Constitution, adoption par le Parlement réuni en Congrès du nouveau Texte fondamental qui régira la République.

° Troisième trimestre 2016 : mise en place des nouvelles institutions de la République avec, notamment, l’organisation de l’élection présidentielle sur les bases de la nouvelle Constitution, mais en tenant compte de la date butoir fixée pour la tenue de ce scrutin essentiel (Les Dépêches de Brazzaville, 11 mai 2015).

Du recensement de la population, Pigasse ne souffle mot. De la composition de l’Institution chargée de réguler les élections de manière impartiale et indépendante, silence radio du directeur de la Pravda de Mpila. Du découpage électoral du territoire, motus et bouche cousue. L’agenda de Sassou possède de nombreuses pages blanches qui ne semblent pas préoccuper J.P Pigasse, ancien collaborateur de Jeune Afrique puis de Courrier d’Afrique.

Soif d’alternance

Les épigones du « chemin d’avenir » ne procrastinent plus et ne ratiocinent plus. Ils avancent avec leurs gros sabots et à visage découvert. Les populations du Congo-Brazzaville qui ont manifesté leur soif d’alternance le 3 mai 2015 à Pointe-Noire se laisseront-elles imposer le calendrier concocté dans les officines de Talangaï ? La démonstration de force de Pointe-Noire à la place de la République ex rond point Lumumba a tenu sa promesse. Là même où Christel Nguesso, malgré des moyens financiers illimités avait peiné à réunir la grande foule, l’opposition a fait le plein, la place de la République à Pointe-Noire n’ayant pu contenir les militants qui se pressaient en nombre. Pourtant le pouvoir n’avait pas ménagé ses efforts pour dissuader les manifestants : quadrillage de la place par la police, rumeurs distillées d’un déplacement du lieu du meeting, transporteurs priés de faire relâche ce jour(mwinda.org, 4 mai
2015). Le bouquet final dans le registre des manœuvres dilatoires a été l’organisation par les autorités politiques et municipales de Pointe-Noire d’un concert gratuit de musique. …. Et, depuis le 3 mai 2015, Pointe-Noire est devenue la plaque tournante de la politique du Congo-Brazzaville. Il ne se passe un jour sans que la capitale économique n’abrite une manifestation politique organisée par le pouvoir en faveur du changement de la Constitution du 20 janvier 2002.

L’avertissement de l’opposition pour le respect de la Constitution du 20 janvier 2002 n’a-t-il pas été entendu ? Si Sassou s’entête il croisera le peuple dans la rue. Rosemonde Moutsara le lui a clairement fait savoir au cours d’un débat à la télé face à un Thierry Moungala surpris par la détermination de cette femme d’action.

¨Pour nos épigones du chemin d’avenir, un malheur ne venant jamais seul, après la chute de potentat du Burkina-Faso, voici celle du tyran burundais, Pierre Nkurunziza, qui voulait, lui aussi, changer la Constitution de son pays pour briguer un 3ème mandat. Pour sa propre gouverne, Sassou peut méditer sur le « dicton jamais deux sans trois. »

Benjamin BILOMBOT BITADYS.

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.