email

Le Bourget : lorsque la mobilisation des militants tourne au carnage pour non paiement des perdiems.

.
Nous vous avions promis le rapport d’un baston au cours duquel, n’eut été l’intervention de la police, un haut responsable PCT à Paris a failli laisser sa peau. Des vigiles avaient été grassement payés pour faire le coup de poing avec les Combattants autour de la venue de Sassou à Paris. Les organisateurs avaient simplement oublié que le ver est dans la pomme que l’ennemi est un « ennemi de l’intérieur ». Une enquête interne a été ouverte pour déterminer les responsabilités de cet incroyable raté. Voici les faits.

« Entre nécessiteux, sans domicile fixe, sans dents, et transfuges, le Pct est au bord de la crise des nerfs ! » nous a confié un militant ayant requis l’anonymat.

Chronique d’une crise

Avant que Isaac Djoumali Sengha ne rende son rapport sur l’utilisation qui a été faite de la dotation financière que la direction du PCT avait envoyée à la Fédération PCT de France et d’Europe en vue de préparer l’arrivée en France du Président congolais, Denis Sassou N’Guesso, dotation qui a disparu dans la nature et qui a été à l’origine des rixes et autres empoignades entre certains camarades et cadres du parti d’un côté et, de l’autre, des loubards faisant office de militants recrutés à la sauvette en leur faisant miroiter des espèces sonnantes et trébuchantes, revenons sur ces incidents qui ont défrayé la chronique et qui donnent la preuve supplémentaire de l’incurie d’un régime sur lequel des prolétaires de banlieues françaises n’ont pas hésité de cracher.

Nguiri

Comme il est désormais confirmé et démontré que le Pct, parti au pouvoir, ne peut plus mobiliser les troupes lors de toutes ses manifestations sans mettre la main à la poche, sans « nguiriser » ce qui était à craindre (querelle liée au partage de butin ) est arrivé. Le cas s’est produit à Paris lors de la visite de travail en France (7 et 8 juillet 2015) du Chef de l’Etat Congolais, Denis Sassou N’Guesso, où le pognon, os jeté en pâture à des chiens, a démontré la nature fourbe des cadres PCT/ France.

Cachet pour un casting

Au cas où on n’en était pas encore convaincu, sachez que la foule qui afflue autour du pouvoir PCT (y compris à Sibiti) ne vient pas pour les beaux yeux de Sassou. Si à Brazzaville, le prix des figurants est connu, 2000 f cfa par tête de loubard qui se déplace au meeting du Pct, à Paris, la somme varie entre 50 et 100€ par personne racolée pour venir faire le salamalec au President Congolais avec toute sa délégation. A Sibiti le perdiem était à 250.000 fca par participant. Passons.

Ce dimanche, à Paris les préparatifs de l’accueil de Sassou allaient bon train. Le Pct, les associations satellites et autres groupements proches de la famille presidentielle attendaient ce voyage en France pour démontrer l’excellence des relations entre le Congo et la France. Ils étaient d’autant plus à pied d’œuvre que le President Francais, Francais Hollande, sans porter les gants lors du sommet de la francophonie à Dakar, s’était permis de prendre à partie tous ces Chefs d’Etats qui s’amusaient de vouloir tripoter leurs constitutions pour se maintenir au pouvoir advitam-aeternam. D’où cette guerre des images contre guerre de mobilisation pour projeter à l’opinion congolaise l’image de Sassou supposé être encore dans le jeu et toujours bénéficiaire de l’affection du Chef de l’Etat français. Par conséquent, tous ceux qui disaient que le Congo et son Président allaient subir la pression de la France pour ne pas changer la Constitution afin de garantir un troisième mandat à Sassou s’étaient trompé. Ils allaient voir ce qu’ils allaient voir.

Le parti au pouvoir a donc décidé de faire des choses en grand. En mobilisant tout ce que Paris et ses provinces comptent de nécessiteux et militants encartés au Pct pour venir jouer les applaudimètres à l’aéroport du Bourget le jour de l’arrivée du « bâtisseur infatigable » tout le monde en haut lieu était convaincu que la partie allait être facile.

C’était sans compter avec le cannibalisme financier des représentants PCT en Île de France.

Vol au Bourget

En effet, tout semblait marcher sur les roulettes jusqu’à ce que les incidents surviennent au Bourget et le responsable du Pct Île de France, Franck Ganziri, ne soit pris à partie par un groupe de jeunes en furie venus réclamer leur part de perdiems qui leur avait été promis au départ de la Gare de l’Est pour le Bourget. Contactés par le biais d’associations bidon, ces zonards se sentaient volés car la promesse est une dette.

Comment est-on arrive là ?

En prélude à l’arrivée de Sassou, la direction nationale du Pct aurait mis à la disposition de sa fédération Pct France 30000€ remis à Gabriel Dion, Président de la Fédération Pct et 15000€ à Honoré Maba de la Commission Ad hoc du Pct Europe que préside Isaac Djoumali Sengha.

Comment allait se faire le partage ? Gabriel Dion, ancien étudiant venu de Roumanie et Kimbanguiste à ses heures perdues, reconverti au Marxisme bien plus tard sur le tas, grâce a l’odeur des billets de banque que nombre de transfuges empochent en adhérant au Pct, Gabriel Dion, disions-nous, reçut la charge de convoquer les camarades de la Fédération pour qu’il leur donne les moyens de leur politique et repartent dans leur localité respective commencer le travail de terrain. Rendez-vous est pris à l’hôtel Novotel les Halles, à Châtelet les Halles pour le partage de la manne venue de Brazza.

A la réunion, le Président de la Fédération annonce qu’à raison de 800 euros le véhicule, ils vont louer des bus de transport des militants au Bourget et aussi confectionner une centaine de Tee-short que l’on fera porter aux badauds faisant office de militants Pct moyennant un somme per capita variant de 50 à 100 euros selon la gueule du client.

Le camarade Maba, représentant le Président de la commission Ad hoc du Pct Europe absent de Paris, puisque résident à Reims, disposera de quinze mille euros avec promesse de remplir 3 bus de militants.

Somme modique

Au Président du comité Pct Île de France, Franck Gandziri, le Camarade Gabriel Dion donne 1500€ pour la mobilisation. Ce que ce dernier et les membres de son bureau prennent en émettant des réserves car la somme est modique pour satisfaire toute la masse de ceux qui savent que lorsque Sassou débarque à Paris, c’est une occasion en or de s’enrichir. Le chômage des Congolais en France devenant plus que criard ce fric est une aubaine pour tous ceux qui vivent aux crochets des aides sociales. Mais 1500 €, c’est comme si on te donnait le montant d’une 2 CV pour acheter une Rolls ou d’un Vélo Solex pour acheter une Harley Davidson. .

Bon gré malgré, le camarade Gandziri prend les mille cinq cent euros et les donne au chargé des finances au sein des comités Île France. Objectif : identifier les mobilisateurs. Parmi ceux-ci, une femme, Sandra Mexane, celle pour laquelle Frank Gandziri a failli laisser sa peau en tentant de la défendre contre les loubards des banlieues. Le rôle de Sandra Mexane était de préparer les enveloppes de 50€ destinés aux figurants destinés d’aller faire la haie d’honneur au Bourget. Sauf que face aux figurants qui réclamaient leur dette, la pauvre dame fut victime de la loi économique de l’offre inférieure à la demande.

Imprudence

Un homme prudent voit le mal de loin. Un habitué de la mobilisation sait que le parti au pouvoir ne peut pas donner la somme dérisoire de 1500€ au comité Île de France pour aller rabattre et mobiliser les jeunes parisiens. C’est la précaution que prend le camarade Gandziri lorsqu’il reçoit, le lendemain matin, un appel de Brazzaville pour un contrôle en règle. On demande au camarade Gandziri combien aurait-il reçu de l’ancien Kimbanguiste Gabriel Dion ? « 1500 euros » répond le Président de la Fédération Pct d’Ile de France. Surprise de la maison-mère de Brazzaville car un autre montant lui avait été annoncé.

Dion confondu

Fort de ces précisions, le camarade Gandziri rappelle le fameux Gabriel Dion pour avoir plus de détails sur le montant qu’il aurait reçu de la direction de Brazzaville. Ce dernier tâtonne, le tourne en bourrique et botte en touche. Gandziri rappelle le conseiller spécial de Pierre Ngolo pour le lui dire. Ce dernier prend lui-même la résolution d’appeler Dion afin d’avoir avoir le cœur net. Acculé, Dion avoue n’avoir remis que 1500€ alors qu’il avait affirmé, la main sur le cœur, qu’il avait donné 30000€ à Franck Gandziri.

Démasqué, Dion sera aux abonnés absents jusqu’au départ au Bourget des militants et autres figurants recrutés dans les Ngandas de Paris.

Le commencement des douleurs

Malgré les échanges de coup de fil entre Paris et Brazzaville pour calibrer et réserver un meilleur accueil a Sassou, l’irréparable va se produire le jour de l’arrivée du Chef : une chasse à l’homme en bonne et due forme organisée par ceux à qui on avait promis quelques euros, histoire de faire nombre à l’aéroport. Que va-t-il se passer ?

Les différentes commissions qui se seront constitué pour la mobilisation ont toutes reçu l’instruction de donner à chaque invité la somme de 50€ avant d’arriver à l’aéroport, question d’éviter qu’à la fin de la manifestation il y ait des bousculades et que les gens aient à réclamer leur dû.

4 bus seront mis à la disposition des badauds et des sympathisants proches du Pct. La Fédération pct France en louera 3 et la commission ad hoc 1. Dans chaque bus, pas moins de 75 personnes : à charge aux organisateurs de leur donner chacun 50€ dans le but d’aller donner de la voix au Bourget.

Selon un camarade qui a recueilli les confidences de la camarade Christiane Makaya, conseillère fédérale d’île de France du Pct, cette dernière fut prise à partie par un groupe de jeunes relevant de Madame Sandra Mexane Mbanga. La camarade Mexane, faute de fric, fut dans l’impossibilité de régler les banlieusards d’origine camerounaise pour certains, malienne pour d’autres. La promesse étant une dette, les sauvageons perdirent patience.

Ne pas jouer toujours les Rambo si on n’a pas fait de la musculation ou pratiqué des arts martiaux face à des jeunes en furie comme des bergers Allemands c’est de la sagesse. C’est ce qui arrivera au camarade Franck Gandziri lorsqu’il voudra aller secourir cette pauvre dame sur le point d’être lynchée par des jeunes sans foi ni loi. Manquait au tableau cette proie masculine permettant aux compatriotes de Paul Biya d’évacuer leur colère : résultat des courses, le camarade Gandziri perd ses lunettes de vue dans la lutte, son portable est cassé, son pantalon déchiré. Dieu merci le caleçon fut épargné. C’était un spectacle triste à voir.

Un vraie correction en règle en sa qualite de responsable du Pct Île de France et aussi responsable, selon les faux militants, de leur arnaque. La vérité est que lui qui était venu défendre sa militante va subir une épreuve qu’il n’est pas prêt d’oublier.

Merci la police

Le camarade Franck Gandziri n’a eu la vie sauve que grâce aux services de police de l’air et des frontières qui l’ont ex-filtré pour le mettre à l’abri au poste de commissariat le plus proche de l’aéroport. Avec ses habits déchiquetée, les flics le feront partir en taxi par une porte dérobée, histoire de tromper la vigilance des jeunes qui l’attendaient pour l’achever.

Quant aux camarades chargés de mobiliser en donnant à César ce qui est a César et aux badauds leurs 50€, ceux-ci vont, comme par hasard, se volatiliser dans la nature. Bonjour la solidarité militante. Le premier, Daniel Mayissa, est un transfuge de l’Upads reconverti au Pct grâce à un tour de passe passe qui a pour nom mariage. Son union avec une fille de la famille régnante proche du Ministre d’Etat en charge de Chemins de Fer lui vaut d’être nommé au poste de Directeur Informatique du CFCO ( notre SNCF) avec maison de fonction.

Ce dernier est sollicité par le Président de la Fédération Europe du Pct, Isaac Djoumali senghat pour venir régler les jeunes en train de passer à tabac le pauvre Gandziri. Toute honte bue, il trouve une pirouette, à savoir : il a été lui aussi menacé par les jeunes qui se seraient permis de lui soutirer les enveloppes contenant les 50€ multipliés par 75, soit l’effectif de jeunes dans le bus. Gros mensonge. Il ne savait pas que lorsqu’il affabulait, d’autres militants avaient suivi son manège avec Juste Prudence Oko, un membre du Pct qui porte la parole officielle de la Fédération du parti majoritaire sur la place de Paris. Juste Prudence Oko alias la « voix autorisés » . Tous les deux se seraient éclipsé en douce sans laisser trace, abandonnant au passage les Tee-shirt à l’effigie de Sassou pour ne pas être repérés. Des vrais "Camoristes".

Lorsque les nécessiteux, les transfuges, les Rmistes et les Sdf, les fichés à la banque de France entrent dans la danse, il n’y a pas place pour le militantisme et la conviction. Le séjour de Sassou en France a été géré par ceux qui sont plus portés par le goût de l’argent que par les militants purs et durs.

Lorsqu’on cite les noms d’un certain Honoré Maba, Ludovic Kokolo, Alain Poaty, un ancien du Rdps, Gabriel Dion ou encore. Daniel Mayissa qui a l’époque de Magenta, était celui qui menait le front anti-Sassou pour le compte de l’Upads on se rend compte que le PCT est mal servi en France. Un mauvais casting des animateurs en charge d’animer ce parti, vient de le démontrer. L’accueil du Chef de l’Etat, loin d’avoir été perturbé par les fameux « Combattants » qui font la chasse aux membres de l’establishment au pouvoir lorsqu’ils sont en séjour en France, l’a beaucoup plus été par ses propres fans. Les images d’un Chef d’Etat ne pouvant pas faire son traditionnel bain de foule, démontrent que l’organisation fut un fiasco. Mais, entre-temps, un homme a failli laisser sa vie pour aller défendre une pauvre militante parce que ceux qui avaient la bourse ont préféré faire la belle. Jusqu’à quand ?

Les bons comptes...

Gabriel Dion est coutumier du fait ; en juillet 2014 il coupa en 2 la 1ère subvention de la commission ad ’hoc. Bref, on a les serviteurs qu’on mérite.

Une commission de réparation a été montée pour rectifier le tir. Après coup 9.000 euros ont été dégagés pour payer les badauds lésés et laver l’honneur du parti. Il n’est jamais trop tard pour apprendre.

Jacob Osséréondélé

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.