email

Le Burkina Faso à feu et à sang

Le gouvernement a retiré son projet de modification de la Constitution, favorable au président. Un peu tard, puisque des manifestations continuent de dégénérer à travers le pays. A Ouagadougou, le Parlement a été saccagé

Ce matin, à Ouagadougou, la capitale, des manifestants ont forcé les barrages de police et pénétré dans le bâtiment de l’Assemblée nationale. D’après l’AFP, au moins trois voitures garées à l’extérieur du bâtiment ont été brûlées, tandis que du matériel informatique a été pillé et des documents en papier incendiés. Les manifestants qui sont entrés dans le Parlement auraient en partie saccagé l’Assemblée. Notre correspondant sur place confirmait dans la matinée que l’armée et la police n’opposaient pas de résistance.

Des tirs dans Ouagadougou

Des coups de feu ont été signalés aux abords de la présidence. Au moins un manifestant aurait été tué par les forces de l’ordre lors d’un assaut lancé par des protestataire contre le domicile du frère du président, François Compaoré.

Violences Ouagadougou, le 28 octobre 2014

Des arrestations avaient eu lieu ce matin à Ouagadougou, alors que des partisans de l’opposition tentaient déjà de bloquer l’accès au Parlement. Des interpellations et des violences ont été signalées, aussi, à Bobo Dioulasso. Des partisans de l’opposition ont été arrêtés dans cette localité et, plus tard dans la matinée, la mairie a été incendiée.

Ce qui a fait déborder le vase

L’exécutif proposait de réviser la Constitution, afin de permettre au président Blaise Compaoré de briguer un nouveau mandat en 2015. Cette disposition suscitait depuis des mois l’indignation. L’approche du rendez-vous fatidique, qui, selon l’issue du vote aurait permis d’éviter de recourir au référendum et de faire passer le changement sans consulter la population, a provoqué la multiplication des mouvements de protestation ces derniers jours, dans de nombreuses localités du Burkina Faso, mais aussi en Allemagne, avec le sit-in prévu hier par la diaspora à Hambourg.

Retrait tardif

Devant la pression, le gouvernement a fait savoir qu’il renonçait et retirait son projet. Pas sûr que cela suffise à calmer les esprits maintenant que la colère a vraiment éclaté.

Aux dernières nouvelles
Bénéwendé Sankara, un ténor de l’opposition a assuré que l’armée est soudée avec le peuple contre le président Blaise Compaoré. Il a demandé la démission du chef de l’Etat après les violentes manifestations de cette journée.
Le chef d’état-major de l’armée burkinabè donne une conférence de presse d’un un instant à l’autre.
L’aéroport international d’Ouagadougou est fermé, signe que le pays est paralysé.

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.