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Le Congo donneur de leçons en matière routière

Louis Patrice N’Gagnon

Poursuivant stoïquement sa politique d’autocongratulation, notre confrère Congo Site, en digne représentant de la parole officielle de la République congolaise nous offre l’interview de son invité de la semaine en la personne de Monsieur N’Gagnon directeur général du Bureau de Contrôle de Bâtiments et de Travaux publics (BCBTP).

Quand on sait l’état général du réseau routier national, qui n’autorise même pas le déplacement entre les deux principales ville du pays, on ne peut que trouver surréalistes les propos de monsieur N’Gagnon.

Texte intégral

Louis Patrice N’GAGNON, Directeur Général du BCBTP.

Notre invité, Monsieur N’GAGNON, est Directeur Général du Bureau de Contrôle de Bâtiments et de Travaux publics (BCBTP).

« La route du développement passe par le développement de la route », dit-on souvent. Elle a fait l’objet de débats en octobre 2003 en Afrique du sud, où se sont déroulés les travaux du 22ème congrès mondial de la route ; Trente un pays y ont participé. Le Congo-Brazzaville qui accorde une place de choix au secteur des infrastructures routières a été représenté à ce grand forum par une délégation de quatre experts. A l’issue de ces travaux, le Congo a exprimé son
adhésion auprès du Réseau Mondial d’Echanges (RME) de l’association mondiale de la route (AIPCR). Notre pays est désormais le 34ème relais de cette association. Le bureau de contrôle du bâtiment et des travaux publics (BCBTP) en abrite le siège et assure la coordination. Pour en savoir plus, nous nous sommes rapprochés de l’animateur et coordonnateur du BCBTP, monsieur Louis Patrice N’GAGNON, ingénieur en chef des travaux publics, directeur général du Bureau de Contrôle du Bâtiment et des Travaux Publics (BCBTP) au ministère de l’Equipement et des Travaux Publics.

Congo-Site Actualité (CSA) : La tenue du 22ème congrès mondial de la route a été un moment significatif du donner et du recevoir pour les « hommes de la route » que vous êtes. Qu’avez-vous gardé comme souvenir ?

Louis Patrice NGAGNON : Le souvenir que nous pouvons garder de cette grande assise, c’est avant toute chose, l’engagement des autorités de notre pays à tourner résolument le dos à la politique de la chaise vide, c’est en outre, l’occasion qui nous a été offerte de renouer les contacts avec nos partenaires étrangers dans le domaine de notre profession. Ce forum, nous a permis d’échanger et de discuter autour des questions actuelles qui touchent la route et le
transport routier. Un accent non négligeable a été mis sur la situation des pays en développement et en transition afin de les doter d’outils efficaces susceptibles d’aider à la décision en matière de routes et de transport routier. Une exigence a prédominé, l’investissement durable ou mieux la réalisation des projets durables, c’est à dire des projets d’une grande pérennité en vue de garantir le capital investi. Le grand intérêt à regarder les
questions inhérentes au développement des pays du Sud à singulariser la sensibilité de ceux du Nord à promouvoir la coopération internationale et le transfert de technologie.

CSA : Quelle est la preuve de cette sensibilité ?

L.P.N : La preuve de cette sensibilité est couronnée par la mise à disposition au profit de l’ensemble des professionnels de la route d’un outil performant et incontournable, le site Internet de l’AIPCR qui fournit toutes les informations détaillées sur ses membres, sur son organisation, ses activités, ses productions ainsi que sur les manifestations (congrès,
conférences, séminaires) qu’elle organise ou souhaite promouvoir. C’est un instrument multidimensionnel qui nous ouvre tous les horizons.

CSA : Quelles sont les attentes du Congo par rapport à ce congrès ?

LPN : Les attentes du Congo par rapport à ce congrès sont multiples. Nous avons profité de cette assise pour reprendre langue avec de nombreux organismes présents à cette conférence.
L’exposé présenté par la délégation congolaise a suscité un vif intérêt au sein des participants qui ont à juste titre mesuré l’ampleur de la tâche à réaliser dans le secteur du BTP en vue de doter l’ensemble de notre territoire d’infrastructures de bases viables pour un développement harmonieux. Pour preuve, certains partenaires n’ont pas hésité de nous témoigner leur entière disponibilité à oeuvrer avec nous, dans la perspective de mettre en place une synergie de partenariat, en vue d’aider notre pays à promouvoir l’échange et aussi bénéficier de l’apport
extérieur, en matière de formation. A la vérité, nous pouvons nous satisfaire d’avoir retrouvé notre place dans cette grande et prestigieuse association.

CSA : Monsieur le directeur général, est-ce que vous pouvez nous parler des conditions requises ayant favorisé l’adhésion du Congo au Réseau Mondial d’Echanges (RME) ?

LPN : Pour remplir les conditions d’admission au RME, le pays doit être d’abord membre de l’AIPCR, ensuite disposer d’une structure de recherche susceptible de favoriser les échanges et d’offrir un cadre adéquat et adapté aux exigences du réseau pour abriter son relais.
Avant ce congrès, 33 relais nationaux du RME existaient sur les 107 pays membres de l’AIPCR. Le Congo est désormais le 34ème relais national du RME. Le Bureau de Contrôle du Bâtiment et des Travaux Publics (BCBTP) qui, très modestement remplit les conditions exigibles, a été désigné pour abriter cette institution qui n’est autre que le maillon de toute
une chaîne d’échanges techniques entre les divers partenaires dans le domaine du bâtiment et des travaux publics

CSA : Et quel est l’intérêt de ce relais pour le Congo ?

LPN : l’intérêt de ce relais est de mettre en relation des personnes qui ont des questions dans le domaine de la route avec des experts capables de leur apporter des réponses. Il favorise l’accès à l’expertise routière, accélère la diffusion des diverses technologies et facilite l’évolution des pratiques locales au regard des pratiques internationales. Il est au service de la communauté routière de notre pays.
Ce relais dispose aussi d’un site Internet modernisé qui permet aux utilisateurs d’un continent à un autre suivant la langue ou le domaine d’expertise choisis de posséder les renseignements souhaités et surtout de consulter la documentation technique nécessaire

CSA : Vous dites que le BCBTP à été désigné pour animer le relais. Comment cela va-t-il se passer sur le terrain ?

LPN : Il s’impose à nous, et ce avant toutes choses, de procéder à un inventaire exhaustif des domaines de compétences susceptibles d’être maîtrisés par notre expertise nationale et pouvant faire l’objet de notre modeste contribution au sein du grand réseau mondial d’échanges. Mais nous tenons à vous préciser que ce n’est pas seulement le BCBTP qui est intéressé car ce relais reste ouvert à tous les professionnels des questions de la route. Le BCBTP constitue pour tout dire, la banque de données ou la passerelle de contacts à la disposition de l’ensemble des professionnels du BTP.
Ce relais à travers le BCBTP, devrait constituer une vitrine pour notre pays. Pour ce faire et mieux le réussir, l’implication de l’ensemble de la corporation est une exigence.

CSA : Monsieur le directeur général, quelles ont été les préoccupations essentielles des ministres présents à ce forum, autour des enjeux dans le secteur ?

L.P.N : Prélude aux séances techniques et comme de règle, il s’est tenu la séance des ministres des travaux publics et des transports. 22 ministres, 7 vice-ministres, 5 ministres d’administration provinciale et 4 représentants de gouvernement provenant de 31 pays étaient présents. Ils ont débattu de la question du « Développement Durable - le rôle de l’infrastructure routière ». C’est vous dire que l’implication des gouvernements est très capitale. Ce qui me permet de lancer un appel aux dirigeants de notre pays afin qu’ils s’impliquent résolument dans cette œuvre grandiose car les techniciens ne pourront rien faire sans la volonté politique, donc celle de l’exécutif. Il a été reconnu au cours de ce congrès que le transport routier est le mode préféré pour maintenant et l’avenir ce, malgré la nécessité toujours exprimée de promouvoir l’inter modalité afin de préserver la mobilité. La croissance du volume du trafic routier est devenue un problème mondial à mesure que son taux d’accroissement dépasse la capacité du réseau routier et des réseaux ferroviaires qui, malheureusement déclinent.

L’encombrement des réseaux routiers et le taux élevé des accidents ont également préoccupé les ministres. D’après les prévisions, d’ici 2020, la troisième cause de mortalité la plus importante dans le monde résultera des accidents routiers dont plus de 80% surviendront dans les pays en voie de développement. Ainsi la sécurité routière a fait l’objet d’une attention très soutenue.

CSA : En dernière analyse, qu’elle conclusion tirez-vous ?

LNP : S’il est vrai que la route du développement passe par le développement, je peux affirmer que les infrastructures routières demeurent le socle du développement.. Les véritables indépendances économiques des pays africains ne s’obtiendront qu’à travers des échanges pérennes. Or, la pérennité de l’échange dépend de la bonne santé des voies de communication. Voilà pourquoi, le Congo doit s’inscrire dans cet axe. C’est ici l’occasion pour nous, de féliciter très sincèrement nos décideurs, pour l’intérêt qu’ils ne cessent d’accorder aux questions inhérentes aux infrastructures car ce n’est qu’à ce prix que notre pays consolidera sa vocation de pays de transit ; attribut inéluctable de notre rayonnement.

Propos recueillis par Gos G. Lenckonov

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