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Le général Mokoko agressé à sa descente d’avion

Le général Jean-Marie Michel Mokoko a été agressé à coups de pierres et de bombes lacrymogènes ce mardi 9 février 2016 à sa descente d’avion à Brazzaville. « Ca été d’une sauvagerie brutale » a dit la victime aux micros des médias.

Crash politique

Décidément Maya-Maya passe désormais pour un champ de turbulences policières pour les opposants au régime de l’homme fort du Congo. Après Modeste Boukadia du CDRC, le général Jean-Marie Michel Mokoko a fait l’expérience du comité d’accueil que Sassou met chaque fois en place à l’aéroport pour souhaiter la bienvenue à tous ceux dont la tête ne lui revient pas. La différence avec Modeste Boukadia c’est que Mokoko a échappé à un embastillement en règle.

Militaire, Jean-Marie Michel Mokoko est un gros morceau qui risque de rester au travers de la gorge de Lékufé s’il avise de l’avaler. En tout cas, à force de tirer la corde de la voyoucratie, les éléments d’un crash politique du régime de Sassou sont en train de se mettre en place à l’approche de la date butoir du 20 mars.

Chien dans un jeu de quilles

A peine le général saint-cyrien, Jean-Marie Michel Mokoko, a-t-il foulé le sol brazzavillois ce mardi 9 février, que les choses ont commencé à se gâter. Une pluie de cailloux s’est abattue sur son cortège : voitures cabossées, têtes en sang, chevilles foulées, chemises en pièces, cris de panique. Le raid a été fulgurant. Les assaillants n’ont pas hésité de salir, par leur attaque, le cadre moderne aéroportuaire qui, d’ordinaire, donne de l’envol à la propagande. « Comment peut-on se comporter ainsi au 21ème siècle ?  » s’est demandé l’officier supérieur qui en a pourtant vu d’autres au cours de sa longue carrière d’homme de combat.

« Ce sont des policiers. Je suis du métier. Les lacrymogènes ne se trouvent pas au marché Poto-Poto et, les pierres ne trainent pas sur le parking de l’aéroport » a dénoncé la victime.

Atteint à la jambe par un projectile, le général a été légèrement blessé. Voilà une plaie qui risque de faire tituber Mpila à un peu plus d’un mois des élections et faire entorse à la règle selon laquelle Sassou est le seul homme capable de piloter la paix au Congo. Nombre des partisans de Mokoko ont été enlevés et conduits vers une destination inconnue.

Ceux qui ont lapidé l’enfant de Makoua ont bien sûr obéi à des ordres de l’enfant d’Oyo. Si Sassou veut jeter du kérosène sur des étincèles interethniques, c’est réussi.

On peut comprendre l’amertume de l’Homme d’Edou/Penda. Ce dernier a dû ressentir la candidature de JMM Mokoko comme le coup de clairon venu mettre fin à la chronique d’une tricherie annoncée. Même si on prête à Sassou une totale maîtrise de la magouille du 20 mars 2016, (date du vote à un tour ?) tout peut arriver. A plus forte raison depuis que l’ancien conseiller militaire de Sassou en Centrafrique s’est mis en tête de se présenter aux présidentielles. Chien dans un jeu de quilles, la candidature de Jean-Marie Michel Mokoko vient bousculer un plan réglé comme une partition de musique : le couac quoi !

Le sang de Sassou n’a fait qu’un tour à l’annonce de l’arrivée de l’ancien chef d’Etat-Major à Brazzaville un jour après avoir annoncé son projet d’affronter la lourde machine électorale du PCT dans un duel transparent. Comme en dictature on n’organise pas les élections pour les perdre, voilà une occasion en or pour Sassou de faire couler « les larmes et le sang des autres » d’après son discours de Kinkala.

Du côté du peuple

De plus, la déclaration prémonitoire du général faite au journal Le Monde selon laquelle : « Un soulèvement populaire et pacifique n’est pas à exclure. Moi, je me rangerai du côté du peuple. » n’a pas rassuré Mpila.

Mokoko futur Makoko ?

Après l’accueil musclé de Maya-Maya, le futur candidat aux présidentielles anticipées du 20 mars 2016 a pu rentrer à son domicile brazzavillois. La conférence de presse prévue ce mercredi 10 février 2016 a été maintenue.

Un général va affronter un autre général. Au Congo-Brazzaville un général va-t-il remplacer un général ? Mokoko, un nouveau Makoko ? (concept téké du sommet du pouvoir)

Sassou est prévenu : l’affrontement électoral du mois de mars ne sera pas un jeu d’enfants.

Simon Mavoula

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