BRAZZAVILLE, 23 avr (AFP) - 17h17 - Le gouvernement congolais a invité mardi les miliciens ninjas du pasteur Frédérik Bitsangou alias Ntumi qui affrontent les troupes gouvernementales dans la région du Pool (sud) "à déposer les armes".
"Que ceux qui n’ont pas encore compris le message de paix du président Denis Sassou Nguesso jettent les armes. Les jeunes gens doivent déposer les armes, le président Sassou Nguesso leur garantit la sécurité", a déclaré le porte-parole du gouvernement et ministre de la communication, François Ibovi, lors d’une conférence de presse.
Des affrontements opposent depuis le 29 mars les forces gouvernementales aux miliciens ninjas.
M. Ibovi a indiqué que ces violences n’entraîneraient pas un nouveau report des élections législatives.
"Il n’y a aucune raison à ce jour pour que le processus électoral soit interrompu ou suspendu. Le gouvernement a pris toutes les mesures pour que les élections législatives et locales aient lieu comme prévu", a dit M. Ibovi.
Début avril, le gouvernement avait reporté de deux semaines le premier tour des élections législatives initialement programmé pour le 12 mai. Il aura finalement lieu le 26 mai. Les élections locales auront lieu le 12 juin en même temps que le second tour des législatives.
Aucune explication officielle n’avait été fournie à la suite de ce report.
Le 20 avril, des partis d’opposition regroupés au sein d’une Convention pour la démocratie et le salut (CODESA) ont réclamé la suspension du processus électoral jusqu’à ce que la paix soit rétablie dans le Pool.
Dans une déclaration, ces partis ont accusé le gouvernement de recruter des mercenaires pour les envoyer combattre les ninjas dans le Pool et de bombarder des populations civiles.
"On a comme l’impression qu’il y a une sorte de connivence entre les terroristes -terme utilisé par les autorités pour désigner les ninjas- qui veulent mettre à genoux le peuple qui n’aspire qu’à la paix et ceux qui veulent s’opposer pacifiquement. Nous avons une opposition belliqueuse qui cherche une situation trouble et qui n’a pas tourné le dos à la violence", a lancé M. Ibovi.
"On ne peut que déplorer l’attitude de l’opposition qui crée la confusion. Si cette opposition n’était pas complice des bandits, elle aurait condamné clairement les actes posés par les terroristes", a fait constater M. Ibovi.
Sur le terrain, a-t-il dit, la force publique -qui regroupe l’armée, la gendarmerie et la police- "poursuit son travail de sécurisation des populations menacées par des actes terroristes, son travail de recherche des bandits".
"La force publique contrôle l’ensemble de la région du Pool malgré quelques escarmouches", a assuré M. Ibovi, ajoutant que le gouvernement n’était pas opposé au "dialogue".
"Le dialogue est permanent, mais lorsque l’ordre public est troublé, il est du devoir du gouvernement de le rétablir", a-t-il souligné.
Selon une source militaire, des affrontements ont baissé d’intensité dans le Pool où l’armée a pilonné avec des hélicoptères MI-8 des positions des ninjas.
