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Les Assises : Sassou c’est fini

Les Assises de la Diaspora se sont retrouvées hier soir mercredi 14 octobre 2015, pour une réunion de crise, rue Dunkerque, à Paris. Au moment où nous écrivons ces lignes (15 octobre 2015), les Combattants ont assiégé l’Ambassade du Congo. En faction sur les lieux depuis que Sassou a franchi la ligne rouge, la police aurait procédé à des arrestations. La routine quoi. La lutte se radicalise. Le mouvement durcit. « E yindi ! » . Il est question surtout de fermer les locaux de Paul Valéry et de transformer Scheffer en quartier général de la résistance. Pour une fois les biens du Congo serviront à quelque chose d’utile et d’agréable pour le bien-être de la diaspora.

« Le 20 octobre on aura fini avec Sassou »  : c’est l’axiome de la résistance dans la semaine à venir. 21 octobre ! Retenez bien cette date car l’histoire la retiendra. Ce sera l’an 1 de la Libération du Congo.

« L’heure est grave » a commencé le modérateur Pierre Simon ce mercredi 14 octobre 2015 à Dunkerque . Puis, une déclaration dite « Appel de Paris » à été distribuée dans une atmosphère lourde et solennelle, rue Dunkerque, où ont débarqué plus d’une centaine de Congolais patriotes particulièrement remontés contre l’impunité et l’abus de pouvoir de Sassou.

L’Appel de Paris, lu avec une voix de stentor, par Kando (sans faire de cadeau à la syntaxe) a résumé toute la détermination des Congolais (aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur) de voir Sassou quitter les affaires, au plus vite.

« A ko kima, a ko tchalé, yandi ké dioka, tcholilo !  »

Les associations des deux plates-formes (Frocard & Idc) les individualités, nombreuses dans la salle, se sont exprimées dans une rhétorique qui a convergé vers une seule thématique, une seule unité de sens (le départ, à la vitesse de la lumière, de Sassou) et une seule incertitude (y aura-t-il bain de sang ?)

La date butoir, le 20 octobre, annule, du coup, le jour fantaisiste du référendum (le 25).

L’ultimatum n’exclut pas que le despote de Mpila fera de la résistance avant de lâcher prise. Mais tout téméraire soit-il, au bout du compte, le bonhomme va quitter la scène, de gré ou de force.

Ca passe

Au niveau actuel de l’histoire de la lutte de libération, c’est la thèse à laquelle croient les militants de l’extérieur et 99% des Congolais de l’intérieur : le 20 octobre, ou ça passe ou ça casse. Ca passera et ça cassera. Youlou avait tout volé, on avait cassé tous les immeubles mal acquis.

1963

Peuple ! Le 20 octobre, tous les éléments de l’insurrection seront mobilisés : désobéissance civile, meeting au Bd Alfred Raoul, marche en direction du Palais du Peuple, comme en 1963 quand Youlou fut pris à parti par les syndicalistes, par le peuple et démissionna au bout de 3 jours d’âpres négociations.

Ce 20 octobre il y aura quelque chose de plus fort que le « Youlou a tout volé » chanté par les insurgés les 13, 14, 15 août. Les crimes commis par Sassou n’ont pas d’équivalent dans l’histoire du Congo, pas même l’histoire coloniale. C’est ce qu’a rappelé le colonel Marcel Touanga (Disparus du Beach) évoquant les preuves de l’incinération des cadavres, le comble de la barbarie dans nos représentations de l’abomination et l’incroyable acte d’utiliser le fleuve comme cimetière ayant englouti des conteneurs de dépouilles humaines. Seigneur !!!

Fait notable, les orateurs, soucieux de donner plus de pertinence et de profondeur à leur message, se sont exprimés qui en kikongo, qui en lingala qui en mbochi, qui en téké. Vive notre identité collective !

« Le ciel ne tombera pas sur la tête disaient les caciques du PCT, pourtant à leur meeting sur le Bd des Armées, un déluge s’est abattu sur les manifestants pro-Sassou » a rappelé Mbani. « Il existe des propriétaires réels du Congo » a-t-il insisté comme pour souligner que le clan Nguesso n’est qu’un ramassis d’usurpateurs et comme pour formaliser la dimension crapuleuse d’un pouvoir où par exemple le chef (de gang) est capable de venir cocufier un citoyen dans sa propre maison et en sa présence.

Du jamais vu dans la culture bantoue. Sassou, comble de barbarie et de sauvagerie, l’a fait.

« C’est un pauvre type, doté d’un niveau scolaire de la classe de 3ème, qui a eu la chance d’embrasser la carrière militaire. C’est tout. » a analysé l’ancien ministre William Otta qui connaît bien le bonhomme et qui a le même âge que lui.

« Je remercie Dieu de m’avoir donné l’occasion de voir ce jour où Sassou va tomber » a dit, les larmes aux yeux, l’ancien ministre Koukébéné.

Le ministre Jean-Luc Malékat, Président de la coordination des Assises a rassuré en évoquant des puissances exogènes comme forces d’appoint au cas où Papy Sassou ferait de la résistance ce 20 octobre 2015, cinq jours avant son référendum fantasmagorique.

La suite des évènements ce jeudi 15 octobre 2016 à L’Assemblée Nationale, devant le siège de Jeune Afrique, l’employeur de François Soudan vendredi 16 octobre à 14h et devant l’Ambassade du Congo à 16 h, à la même date.

Simon Mavoula

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