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Les Assises de Paris : pour le départ de Sassou

La peur/panique, à en croire certains observateurs avisés, ne semble pas encore avoir gagné Sassou depuis que les Assises de Paris « pour une alternance au Congo  » ont commencé. Car, selon ces observateurs, dans l’entendement du tyran congolais, ces réunions, c’est «  beaucoup de bruit pour rien. » Un adage kongo ajoute « On pense avoir tué le cochon, ce ne sont que ses poils qui brûlent »

Selon d’autres observateurs, plus conscients du vent d’Ouest de force 7 qui souffle à Paris, Sassou a intérêt de craindre pour son strapontin. Le cochon va trépasser.

Poids lourds

A Paris, ce sont, en effet, des poids lourds qui se sont retrouvés pour en découdre avec son pouvoir que chacun, à commencer par ceux de sa propre famille, trouve vieillissant, néfaste, horrible, destructeur, prédateur, dangereux pour le Congo, un pays qui aura cessé d’exister si, lui Sassou, rempile en 2016.

Ce dimanche 29 juin 2014, en l’Eglise St-Hyppolite dans le 13ème arrondissement parisien, les Congolais de la diaspora ont peaufiné leur mode opératoire, monté d’un cran la pression sur le pouvoir plus que trentenaire de Sassou.

Sont à pied d’œuvre dans les coups assenés au régime intolérable de Mpila, des structures "dures" comme " Les parents des Disparus du Beach", "Congo ya Sika", "Upads", "Kimpwanza" et bien d’autres qui seront peut-être rejointes par le Mcddi parisien depuis que son chef brazzavillois, Parfait Brice Kolélas a infligé un "Mbata ya bakolo" à son allié le Pct.

Légitimité

En cette journée dominicale, dans le quartier chinois de Paris, le rite politique auquel ont sacrifié les opposants au régime du vieux tyran congolais a été de consacrer la légitimité du conseil représentatif de tous les groupes politiques et celle du bureau qui doit en émaner.

Même si la gifle doit porter avant 2016 (court délai) quand on veut accéder au pouvoir (suggère un connaisseur dans la salle) il s’agit d’une « longue marche ». "C’est Mao qui l’a dit" notera cet ancien ministre ayant "exercé six mois en trente ans de règne de Sassou" avant de donner un satisfécit aux organisateurs pour avoir réussi l’exploit de rassembler autant de Congolais pour une cause politique. Du jamais vu. C’est bon signe. Kadhafi (poursuit l’ancien ministre) est tombé à la grande stupéfaction d’un libyen en guenilles dans la tête duquel la chose était inimaginable. Il sera fait de Sassou ce que les libyens ont fait de leur dictateur.

Peaux de banane

Les écueils qui ne manquent jamais dans ce type de procédure légaliste ont été facilement contournés grâce à une police juridique en bonne et due forme mise en place par la coordination. Autant il est difficile de monter une structure politique à l’image des Assises de Paris, autant il est facile de la faire tomber pour peu qu’un trublion joue à demander des motions de procédure, d’ordre, à faire des objections (ou je ne sais quoi encore), à tout bout de champ. C’est ce que, en science politique on appelle « glisser une peau de banane sous les pieds de quelqu’un ». Dans tous les cas (puisqu’on rince la bouche où l’on vient de consommer un bœuf) le consensus était déjà de mise, en dépit des petites querelles intestines, car ainsi que n’ont eu de cesse de rappeler les interventions dans la salle, le seul objectif au-dessus de toutes les revendications jamais formulées c’est le départ sans conditions du général Denis Sassou-Nguesso.

Les assises refusent catégoriquement d’accompagner un gouvernement d’union nationale avec Sassou, d’adhérer à l’idée d’un referendum sur le changement ou non de la Constitution, de valider les résultats du recensement administratif sur lesquels la dictature de Brazzaville veut fonder sa pérennité.

Oui mais le pouvoir se conquiert à Brazzaville, pas si loin, en France à « plus de six milles kilomètres du champ de bataille, à vol d’oiseau. » Voilà une objection qui tient souvent lieu de peau de banane que l’on adore glisser sous les pieds de ceux qui, depuis l’exil, veulent s’affranchir des monarques du vieux continent noir. Erreur ! D’où donc est parti Sassou pour tailler en pièces la démocratie issue de La Transition de 1992 ? N’est-ce pas de Paris ainsi que vient de le confirmer dans un livre, Jean-François Probs, un ami de trente ans de Jacques Chirac aujourd’hui décédé ?

En fait de cochon, c’est un lion apocalyptique, une bête immonde, que les Congolais ont entrepris d’abattre. La chasse à l’homme politique d’Oyo est ouverte. On compte la fermer à l’orée du 15 août 2016, si possible bien avant ce seuil temporel au-delà duquel, rien de ce qui ressemble à la gabegie made in Oyo ne peut plus être toléré au Congo.

En attendant de restaurer la démocratie, les Congolais de la diaspora vont se retrouver dans un stade en Île de France, le 15 août pour une journée de la paix avec les pays voisins.

On pense, évidemment, aux frères de la RDC auprès desquels le régime de Sassou/Ndenguet a terni l’image de notre pays, terre hospitalière depuis la nuit des temps.

Simon Mavoula

Les images du dimanche 29 juin 2014

Sassou doit partir

La jeunesse, les femmes, les séniors ( les aînés, les cadets) toutes les forces vives de la Nation contribuent à restaurer la démocratie au Congo.

Une représentativité sociale et paritaire
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