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Miss Mama Liputa a été élue à la guinguette de Suresnes

Une guinguette est, à l’origine, un cabaret populaire de banlieue parisienne officiant aussi comme restaurant et, souvent, comme lieu de bal. Le concept est vieux. On le situe au 17ème siècle. Il avait pratiquement disparu après avoir écumé la région parisienne au 19ème siècle.

Un Congolais, Cyriaque Bassoka, a ressuscité la notion. En plus de l’aspect bal dansant, il a associé un défilé de mode « typique » où le port du pagne constitue l’enjeu central de la dernière guinguette. Le lieu : la ville de Suresnes, ô combien historique.

Le gala « Miss Mama Liputa » a été organisé le 24 juin 2017. Phénomène artistique devenu Institution, la Guinguette en est à sa 6ème édition annuelle. Liputa (pagne congolais) renvoie à une question civilisationnelle africaine qui exprime une identité vestimentaire. De fil en aiguille, la mise du pagne s’est tissé une place de choix dans les mœurs de la femme africaine, au point que cette sapologie strictement féminine a résisté à la forte influence de la mode occidentale, malmenant la suprématie du pantalon, de la robe et de la jupe. Il eut été surprenant que ce vêtement ne soit pas magnifié en tant que symbole de la beauté africaine dans la mesure où il s’est taillé une part de lion dans un univers où le paréo tahitien vient chaque fois à la charge menacer son pouvoir en période estivale.

Cette année les trois miss Liputa démocratiquement élues sont :
Bintou Sylla Dia, Sénégalo-Congolaise,
la dauphine, Miss Aminata, Ivoiriènne
et la deuxième dauphine Raïssa, Congolaise.

Le poète Senghor peut dormir en paix au panthéon des orfèvres des lettres vivantes. L’amphitryon sérère de la beauté noire n’imaginait pas autre chose lorsqu’il versifiait sur les épiques éthiopiennes. En effet, les épitomés que voici confirment le verdict du réquisitoire afro-américain « Black is beautiful » ainsi que l’apophtegme de la belle Orphée Noire.

Harmonie des sons

La musique a été de la partie avec la participation de l’artiste Congolais Ladis Arcade et la Malgache Lady Shaï aussi belle que Notre-Dame de Tananarive.

Un mot sur un crooner sur le titre duquel apparaît Nzongo Soul en Guest Star.

Ladis Arcade est un chanteur qu’on n’a pas encore commencé de connaître. Cependant, de l’avis des connaisseurs, ce compositeur a un style avisé, une thématique éthique digne des chanteurs à textes (notamment son titre sur la danseuse de la lambada éconduite (La fille du boss) - in Lussendé), une thématique éthique et esthétique car la partie instrumentale de l’album est une...partie de plaisir à l’écoute.

Conséquence logique : « J’ai été présélectionné par un jury pour le Grand Prix "musique d’ici et du monde". Merci à tous de m’encourager. J’ai besoin de votre soutien pour avancer. Votre album Lussendé fait son chemin » dit Ladis Arcade sur sa page Facebook. Il fait partie des vingt nominés. Croisons les doigts pour que ce talentueux artiste soit retenu au milieu de la crème.

Conception. Quant aux lignes vestimentaires du défilé Mama Liputa, la création a été l’œuvre des stylistes camerounaises Beatrice Sandjoug, Marie Line et la Tchadienne Ruth Solkem. 

Commission électorale : la très belle organisation de ce mois de juin a eu pour président du jury Philo Coiffure assisté d’Aurelie Lamini de Paréva Créations, Djessy Deslong, ancien mannequin, Sala Njoya de Cosmetic Kydjanie et de Stéphane Perrin conseiller à la mairie de Suresnes.

Les partenaires du Gala : Kymia Events, Kydjanie, Paréva Créations, Niki Larson, Xool Ma pour les tenues finales des miss et Marguerite Gouala pour les produits cosmétiques.

Perspectives de Bassoka-Productions

Enfin, Cyriaque Bassoka, le promoteur des Miss Mama Liputa et de la Guinguette Africaine de Suresnes a plusieurs cordes à son arc. On lui doit la réédition de plusieurs artistes congolais dont Pamélo Mounka avec le Trio Cépakos.

José Missamou, Papa Kourand, Ladis Arcade ont été produits par les soins de ce Jupiter de l’abnégation qui s’avère être également conseiller culturel au FESPAM. Sans pour autant déflorer ses projets, Cyriaque Bassoka veut lancer sur le marché de la performance le concept de « Congo-Rumba » qui regroupera des musiciens aguerris de la trempe de Loko Massengo, Théo Blaise Nkounkou, Balou Canta. « La rumba congolaise, a besoin d’être redorée et partagée à des oreilles averties et à des profanes européens » explique C. Bassoka. Notre rédaction reviendra sur ce projet culturel innovant au moment opportun.

Simon Mavoula

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