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Eloges posthumes

Oraison d’un fils en hommage à son père Jacques KOUNZILA

Ci-après le témoignage d’un fils sur son père, notable de Bacongo, homme de culture, décédé en France, inhumé dans son pays natal le Congo.

Mesdames, Messieurs, frères et sœurs en Christ, merci d’être venus vous joindre à nous pour un dernier hommage à notre père, oncle, grand-père.

Jacques KOUNZILA est né entre 1929 et 1930 au village Kimbouala Nguékélé dans le district du Pool. C’était l’époque coloniale où le registre de l’état civil n’était pas toujours tenu avec la plus extrême rigueur, en particulier dans les villages éloignés des grandes villes. Fils de Siéto et de Kinzouémi, lorsque sa mère fut enceinte de 6 mois, son père rendit l’âme. Trois jours après sa naissance sa mère décéda. Le conseil du village crut bon enterrer le bébé vivant avec sa mère. C’est son jeune oncle à l’époque appelé Mouanga Milongui qui trompa la vigilance des « sages », vola le bébé et alla le confier à la Mission catholique de Mbamou.

Ce sont les prêtres missionnaires, des Français qui ont élevé notre père. Dès l’âge de 16 ans, parlant couramment le Français et le Latin, il fut catéchiste à Mbamou et ensuite moniteur à l’école primaire de Kindamba, de Comba et à Mindouli, village où est née notre sœur Gisèle Kounzila.

A l’école Saint-Pierre Claver de Bacongo, en tant qu’enseignant il marquera une grande partie de la jeunesse brazzavilloise entre 1955 et 1960. Président du Foyer chrétien à Saint-Pierre Claver de Bacongo, il initia la construction de la nouvelle Église avec les missionnaires Canadiens.

En 1960, il va bénéficier d’une bourse d’études en Israël à l’Institut Afro-asiatique de Tel Aviv. Après sa formation en sciences politiques, de retour au Congo, il occupa plusieurs fonctions : Directeur du Musée national ; Secrétaire général de l’INCOM (International Conseil of Muséum) dont le siège se trouve à Jos au Nigeria ; Directeur et Conservateur des musées au Congo (en fait, c’est lui qui créera les musées de Brazzaville, de Kankata, du musée André Grenard Matsoua à Kinkala), et avant de prendre sa retraite, il fut Président du Tribunal d’Instance à Kinkala dans la région du Pool. Dans cette localité il acheta un domaine et où il souhaitait se reposer pour le restant de ces jours. Mais l’homme propose et Dieu dispose. Il rend l’âme en France, en région parisienne le 10 décembre 2019, victime d’un arrêt cardiaque. Que la volonté de Dieu soit faite.

Notre père, oncle, grand-père fut très généreux. Nous sommes au Congo, la question de l’héritage est parfois problématique. Rare est le chef de famille à la retraite qui, pendant plus de 30 ans, donne la totalité de sa pension aux petits-enfants pour leur entretien et leurs études. On les compte sur les doigts d’une main les testateurs qui laissent des comptes bancaires gérés par les enfants. On ne voit pas souvent de légataires acheter des parcelles de terrain, les mettre au nom de chaque enfant.

C’est une preuve de désintéressement matériel et d’humilité. Ainsi a été notre père, oncle et grand-père Jacques Kounzila.

Jacques KOUNZILA est auteur d’un livre de portée sociologique : « Le mariage Kongo – rites et symboles, guide pratique », publié aux Editions ICES en 2018.

Papa Jacques, JAKO – merci pour ton amour et repose en paix.

Alain KOUNZILAT, Brazzaville, le 3 janvier 2020.

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