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Economie politique

Réactions à notre article sur le recensement au coeur du confinement

Après la publication de notre article « Congo-Brazzaville - Poussons un coup de gueule face à un recensement sans sens  » : des réactions surprenantes !

A titre de rappel

« Les écrivains, les musiciens, les peintres, les sculpteurs, les cinéastes… devraient être respectés et soutenus par les pouvoirs publics. Parce qu’ils sont les premiers acteurs du développement sur qui l’Etat devrait beaucoup compter. Ce sont eux qui, à travers leurs œuvres qui sont des véritables Projets de Société, offrent les premières maquettes du développement. Ce sont eux qui, d’une manière permanente, parlent au peuple, et que le peuple écoute beaucoup. Voilà pourquoi ils ont la noble mission de faire rêver les politiciens et de les suspendre d’une manière continue et ininterrompue à ce qui est beau et bon. Ils doivent dénoncer les horreurs de la dictature. Ils doivent se scandaliser des comportements antivaleurs. Bref, ils doivent rendre la terre vivable comme au dernier jour de la création. Et, malheur à moi si je déroge à cette règle. » Avons-nous écrit à la quatrième page, notamment dans la biographie de notre livre « Kue Ngo ou le Kongo des origines », 128 pages, Editions Edilivre. Il sera dans les rayons des librairies très bientôt. La couverture de ce livre est illustrée avec le drapeau du Nouveau Kongo ou Kongo ya Sika.

Nous avons écrit ce texte sans être sûr du temps qu’il peut prendre pour en vérifier l’impact. Pourtant, le temps n’a pas été long ! En effet, après la publication de notre article « Congo-Brazzaville - Poussons un coup de gueule face à un recensement sans sens  », trois types de réactions sont parvenues sur notre table de rédaction.

La première nous invite à ouvrir un grand business ; la deuxième fait état de l’adhésion de certains dignitaires du pouvoir de Brazzaville au projet « Kongo ya Sika », et la troisième est celle des Congolais qui nous demandent de vite leur envoyer des supports de communication du projet de création du Nouveau Kongo. Comme quoi le peuple bouge quand on bouge les idées.

Première réaction

Elle se résume dans celle d’un jeune operateur économique qui, d’ailleurs, n’est pas congolais, et qui veut signer avec nous le contrat de faire confectionner et imprimer tous les supports de communication du projet Kongo ya Sika (drapeaux, drapelets, macarons, étendards, tee-shirts, polos, casquettes, bérets…) et les vendre en ligne. Il veut faire du logo du Nouveau Kongo une marque déposée c’est-à-dire une marque « commerciale » qui va faire l’objet d’un dépôt auprès d’un organisme public officiel, comme l’INPI, en France, et dont il veut avoir, tout seul, la licence de fabrication et de commercialisation. En voilà un qui bat le fer quand il est chaud.

Boutique

Le projet est certes intéressant du point de vue financier ; mais, nous voulons le faire profiter à beaucoup de personnes : Congolais ou non Congolais. Nous voulons ouvrir une boutique de vente en ligne que nous enregistrerons sous le nom de Boutique Kongo. Elle sera un fourre-tout dans la mesure où les articles qui seront vendus viendront de plusieurs fournisseurs et seront de plusieurs types : décoration, tableaux de peinture, services de table, littérature, drapeaux, drapelets, macarons, étendards, tee-shirts, polos, casquettes, bérets, sacs, souvenirs, cartes de vœux, vannerie… qui renforceront le message de notre logo. Tous les actionnaires auront un espace dans le catalogue et ouvriront leurs comptes dans ce grand business. La stratégie est que chacun nous envoie une photo du ou des produits qu’il veut mettre dans la boutique et soit capable de fournir la marchandise à nos clients dans un délai de quinze jours. Les achats ne se feront qu’en ligne, et les paiements par cartes crédits, virements bancaires, Paypal dans le compte bancaire de la boutique. Le gérant reversera les parts de bénéfices qui seront attribuées à chaque actionnaire (60% sur les prix de vente, après confirmation de la livraison de la marchandise au client). Les 40% devant servir à couvrir toutes les autres charges (loyer du site, salaire du gérant, eau, électricité…)
Nous avons pris cette option pour aider les jeunes opérateurs du secteur informel à promouvoir et vendre leurs produits.

Deuxième réaction

Elle vient de certains dignitaires du pouvoir de Brazzaville qui veulent renaitre avec le projet Kongo ya Sika. Ce qui est vrai c’est qu’en ce moment où le bateau Sassou prend l’eau et que la météo politique annonce une tempête, confirmation faite par le ministère français des Affaires étrangères, il y a des « camarades membres » qui, comme avant la Conférence nationale souveraine, veulent rejoindre la terre ferme, faire la « dzang ». Déjà on apprend à Pointe Noire que Dénis Sassou Nguesso aurait élu domicile sur une plate-forme pétrolière et que des mercenaires français auraient débarqué dans cette même ville. Et, que la chasse aux dignitaires du pouvoir peut commencer avant le mois de juin prochain.

Instinct de survie ou façon de faire amende honorable, la réaction nous rappelle la scène de Jésus et Nicodème. Nicodème, un chef Juif, rend nuitamment visite au fils de L’homme, lui demande comment renaitre lorsque l’on est déjà vieux. Comme Jésus à l’endroit du chef Juif, nous ne rejetons pas ces ouvriers de la onzième heure. En tout cas, il nous a été conseillé de ne pas faire de l’exclusion et de ne pas fermer la porte du Kongo ya Sika aux dignitaires du pouvoir actuel qui pourront se convertir.

A ceux-là, nous rappelons tout simplement les objectifs du projet Kongo ya Sika et la définition du mot dictature dans Wikipedia : « un régime politique dans lequel une personne ou un groupe de personnes exercent tous les pouvoirs de façon absolue, sans qu’aucune loi ou institution ne les limitent. Il faut préciser que même un régime autoritaire peut avoir des lois, des institutions, voire un parlement avec des députés élus, mais pas librement et ne représentant donc pas des contre-pouvoirs.  » Denis Sassou Nguesso n’est pas seul à gérer la dictature du Congo. Il ne sera donc pas seul à être chassé ou jeté en prison ou encore forcer à prendre le chemin de l’exil. C’est à tout le système Sassou que les Congolais veulent mettre fin, pour qu’un autre Sassou ne naisse de nouveau. Pourtant, nos propres propos nous rendent perplexe lorsque nous nous rappelons de cette parole de Jésus « Je ne suis pas venu appeler à la repentance des justes, mais des pécheurs  ». Devons-nous donc prêcher la repentance ? Ou dire « On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, les outres se rompent, le vin se répand, et les outres sont perdues ; mais on met le vin nouveau dans les outres neuves, et le vin et les outres se conservent.  » Devons-nous fermer les portes du Nouveau Kongo aux dignitaires du pouvoir politique actuel de Brazzaville, parce qu’ils sont responsables de crimes de sang, de démocratie et économique ? La politique n’est pas la religion où le péché peut être effacé après une confession chez un curé. La politique se sert de la justice.

Mais, si ces dignitaires peuvent se reconvertir et aider le peuple à chasser Denis Sassou Nguesso, pourquoi pas !
Le cas de Jean-Michel Bokamba Yangouma, premier secrétaire de la Confédération syndicale du Congo qui avait quitté le bateau Pct pour prendre la tête du combat est encore parlant.

Cependant, il appartiendra à la deuxième édition de la Conférence nationale souveraine d’examiner s’il faut pardonner ou s’ils devront faire l’objet des poursuites judiciaires devant les tribunaux nationaux et internationaux.

Troisième réaction

Elle vient des Congolais qui sont très enthousiastes et qui veulent vite aller en besogne. Ils nous demandent des supports de communication du projet Kongo ya Sika. Ils veulent que le 15 août prochain, date de l’anniversaire de l’indépendance du Congo, lever le nouveau drapeau au Palais des Plateaux dans les ambassades et autres lieux publics, et porter des tee-shirts verts sur lesquels sera imprimé le logo du projet. Devons-nous leur répondre que « Moi, je ne suis que la voix de celui qui crie dans le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur  » ? Ou « Mon heure n’est pas encore arrivée  » ? Ou encore «  J’arrive !  » comme l’avait dit, jadis, Bernard Kolélas, en exil, dans une interview réalisée par François Bikindou in « La Semaine Africaine  », pour redonner le courage et l’espoir à ses militants et les populations du Pool qui erraient dans les savanes et les brousses parce que pourchassés par les miliciens et mercenaires de Denis Sassou Nguesso ? C’était après la guerre du 5 juin 1997.

Pourtant, journaliste et écrivain, nous ne sommes qu’un semeur de Projets de Société, de maquettes et de plans de développement, mais aussi de mots ainsi que d’expressions.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

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