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Va voir si j’y suis

Sassou au vert et Mouamba au charbon

La maxime dit : « Etre au four et au moulin ». Denis Sassou Nguesso n’est ni au four, ni au moulin. Il n’est nulle part. Clément Mouamba se tape tout le « taf  » : de la bonne application des mesures de confinement à la réception des chèques voire des espèces pour renflouer le fonds de solidarité.

C’est toujours Clément Mouamba qui implore les couturiers (appelés au Congo-Brazzaville les tailleurs) à fabriquer les masques. Au Congo-Brazzaville, il y a comme une division nationale du travail (DNT) entre le khalife d’Oyo, Denis Sassou Nguesso et Clément Mouamba. Une division ignoble. L’un est au four et l’autre au moulin. Le premier est calfeutré dans son village natal et le second est sur tous les fronts, en première ligne, bouc-émissaire du clan Nguesso.

« Mwana mossala »

Pendant que Denis Sassou Nguesso s’est mis au vert, à l’abri du virus corona, Clément Mouamba est au charbon ardent. L’homme de Sibiti et ennemi de Emile Ouosso, arpente les marchés domaniaux insalubres de la ville capitale, « Brazza la verte », devenue par la volonté de Denis Sassou Nguesso, « Brazza la poubelle  », administrée pendant quinze ans par son gendre Hugues Ngouolondélé, pour s’assurer de la bonne exécution des mesures barrières. Denis Sassou Nguesso, le Président de la République, est confiné à Oyo. Clément Mouamba, le premier ministre, se démultiplie à Brazzaville. C’est « l’homme à tout faire », le boy, le larbin, le garçon de service.

Le 7 avril, le Premier Ministre, Clément Mouamba, a effectué une descente dans les marchés de Brazzaville pour rappeler les mesures barrières contre le covid-19 et appeler les vendeurs à respecter la distanciation sociale d’un mètre, une des mesures édictées par le gouvernement pour éviter la propagation de la pandémie du covid-19 (Les dépêches de Brazzaville, 9 avril 2020). Prudent comme un Sioux, Mouamba a pris le soin de mettre son masque face à des commerçants... démasqués.

Bêtise

Méchante langue, le 8 avril 2020, le maire par intérim de Brazzaville, Guy Marius Okana, s’était illustré par une sortie malencontreuse invitant les vendeurs (avec handicap) à l’inanition (privation de nourriture). Il vociféra à leur encontre : « vous n’avez qu’à ne plus manger » quand ceux-ci, sur leurs tricycles, lui firent remarquer qu’on ne peut se confiner « quand on a faim ». Quant à l’administrateur maire de Bacongo, 2ème arrondissement, Simone Loubienga, celle-ci a appelé les comités du marché à mettre en place le dispositif visant à respecter la distanciation sociale en vue de protéger vendeurs et acheteurs. Etant donné la promiscuité dans nos marchés, autant résoudre la quadrature du cercle.

Marchés funèbres

Par sa bévue, l’édile Guy Marius Okana emboîtait le pas de ses prédécesseurs Gabriel Emouéngué et Christian Roger Okemba. Faisant une croix sur l’éthique capitaliste, ce dernier déclara : «  la morgue de Brazzaville était le poumon économique de la mairie de Brazzaville  ». Bien avant Okana, Gabriel Emouéngué y était allé lui aussi de sa petite phrase surréaliste à l’occasion de l’inauguration des nouvelles installations frigorifiques de la morgue de Brazzaville : « le PCT n’a ménagé aucun effort pour améliorer les conditions de vie des morts  ».
Décidément, la bêtise morbide ne fait pas de quartier à la mairie de Brazzaville.

L’efficacité de l’action gouvernementale commanderait que les deux têtes de l’exécutif soient à la fois au four et au fourneau. Mais, depuis son allocution à la Nation et le décret n° 2020-93 du 30 mars 2020 instituant l’état d’urgence sanitaire et imposant le confinement de la population du Congo-Brazzaville pour une durée de 30 jours (en réalité 20 jours, conformément à la Constitution du 25 octobre 2015), le fils de «  mama Mouébara  » est aux abonnés absents. Hospice se moquant de la charité, aucune descente de Denis Sassou Nguesso dans les installations hospitalières laissées à l’abandon par le pouvoir du « chemin d’avenir », chargées pourtant de recueillir les malades atteints du coronavirus covid 19 par le même Denis Sassou Nguesso.

Coup de force sur fond de confinement

Malgré son titre d’ « Infatigable », Sassou n’a pas eu la force d’effectuer une seule visite des centres sous-équipés réquisitionnés pour le confinement des patients testés positifs au covid 19 . La pandémie du coronavirus jette une lumière crue sur le système sanitaire du Congo-Brazzaville. La catastrophe du 4 mars 2012 à la caserne de Mpila ne semble pas avoir servi de leçon de chose au système de Santé congolais.

Mais où est donc passé le natif d’Edou-Penda ?« Dans son village natal, au bord de l’Alima » ironisent les Congolais. Que fait-il à Oyo ? Lui qui n’a pas peur de couper les doigts et les oreilles des voleurs de poules (selon la sagesse mbochi) a-t-il une peur bleue d’une éventuelle contamination au coronavirus ? Lui qui avait le droit de vie ou de mort sur les populations du Congo-Brazzaville, craint-il un coup d’Etat de palais orchestré par Jean François Ndengué et Jean-Dominique Okemba d’après les rumeurs virales qui circulent à Brazzaville ?

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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