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Sassou le chanceux

Sassou a la baraka (chance en langue arabe). Depuis qu’on le soupçonne avoir financé la 21ème conférence sur le réchauffement climatique, on aurait pu penser qu’il il y aurait avis de tempête dans le calendrier politique de Sassou.

Il y avait de quoi présager une giboulée voire une tempête de neige dans son parcours. Mais c’était compter sans la chance. Un cortège de manifestants, en effet, avait promis lui faire sa fête à l’occasion de son arrivée à Paris. Malheureusement l’état de siège décrété en île de France par les socialistes a gelé toute liberté de mouvement de foule susceptible de briser la tristesse. Ce gel touche, bien entendu aussi, les Congolais.

Ouragan

C’est que les indignés de la diaspora congolaise étaient décidés d’en découdre avec le tyran de Mpila depuis qu’il a refroidi le climat politique dans son pays avec son maudit référendum. Sassou peut donc respirer l’air limpide de ceux qui ont la conscience tranquille. Son séjour dans l’atmosphère morose parisienne ne sera pas pollué par l’ouragan de l’indignation qui habite l’âme blessée des Congolais de la diaspora.

Si ce n’est pas de la chance comment appeler cette accalmie à son égard ? Comment qualifier cet anticyclone qui rend son ciel serein alors que de sombres nuages pointaient à l’horizon 2016 avant le soutien glacial de François Hollande sur le référendum ? On vous le demande. Et, pour peu qu’on soit fertile en imagination, on pourrait même dire que c’est lui, Sassou, qui a soufflé sur les braises de la radicalisation islamiste ayant endeuillé Paris. C’est Sassou la main noire derrière Le Bataclan, Le Petit Cambodge, Rue de Charonne et le Stade de France. Car, comme procèdent les criminologues, on peut se poser la question : « à qui profite le crime ? »

En tout cas, à cause des éruptions volcaniques qui ont mis un stop à l’insouciance post-soixante-huitarde de la jeunesse parisienne, le nouvel ami de Hollande alias « Tout mou », Denis Sassou-Nguesso, passera une Conférence climatique tranquille à Paris entre le 30 novembre et le 12 décembre 2015. Grâce à l’état de guerre dans lequel se trouve la France hollandaise, L’homme des masses pourra se la couler douce à Paris, sous le regard furieux des Combattants. Comme quoi, à quelque chose malheur est succulent.

Le cyclone des slogans anti-Sassou peut se déchaîner après le 30 novembre, ça ne fera ni froid ni chaud à Sassou : le chien aboie la caravane passe, le siroco du désert souffle.
Quelle chance ce mec ! Il a défié les lois de la nature institutionnelle congolaise, le ciel ne lui est pas tombé sur la tête le 20 octobre. Au contraire, c’est lui qui a fait tomber des têtes.

Des charters de manifestants

Le voyageur infatigable (Sassou) l’a échappé belle. Figurez-vous que des cars entiers de Congolais comptaient partir des provinces pour venir conspuer Sassou à la Cop 21. Des charters de manifestants (deux fois plus nombreux que ceux de République/Château Rouge) allaient donc venir renforcer les parisiens et les amis de la cause congolaise afin de bien faire comprendre à Sassou que son changement de la Constitution révoltait toute la planète. On espérait tous qu’à la Cop 21, ç’a allait chauffer pour Sassou. Hélas ; raté, échec et mat ! La météo, une fois de plus, s’est trompée.

Non

Tonnerre de Brest ! Dame la chance semble, à jamais, du côté de monsieur Sassou. Les astres sont avec lui. La foudroyante Préfecture de police de Paris y est également allée de son rayon de soleil dans le séjour hexagonal de Sassou. Aux Congolais qui avaient demandé l’autorisation de déposer des fleurs Place de la République, en hommage aux victimes des attentats, la Préfecture de Paris a répondu Non, sauf si l’hommage se faisait dans un silence glacial (sans chants ni slogans ), sans banderoles tricolores pavoisant aux quatre vents, avec moins d’une cinquantaine d’individus tristes comme un bonnet de nuit et, exclusivement, dans l’espace réduit de la Place de la République.

Donc ni marche ni mouvement de foule. Autant dire que la Préfecture autorise en interdisant ou interdit en autorisant. Ce qui en langage météorologique signifie : temps maussade jusqu’au 30 novembre inclus.

Etoile du Congo

Sassou est né sous une bonne étoile (du Congo). Il va donc venir narguer la diaspora des indignés, sans coup férir. Sans averse dans son cosmos. Il n’y aurait pas eu les attentats de Daesh Etat Islamique, la « cop » (business en argot lingala) que Sassou a conclu avec Hollande pour la réussite de la Cop 21 aurait néanmoins éloigné la tornade des manifs congolaises de l’aéroport du Bourget, lieu de la Conférence sur le réchauffement climatique. C’est cela la baraka arabe. Sassou est tellement chanceux que même son gendre, Hugues Ngoumondélé, a récemment traversé la zone de turbulence parisienne sans la moindre égratignure.

Fort heureusement, la chance (comme le vent) , ça tourne.

Simon Mavoula

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