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Sassou sur la Côte d’Azur ce lundi 9 novembre

Il a préféré sa villa de Mont Boron à celle du Vézinet "Suzette". Comme les monarques européens du siècle dernier qui adoraient la French Riviéra, Sassou descend dans sa résidence d’hiver ce lundi 9 novembre 2009. A Nice. Lui qui a assigné ses adversaires politiques à résidence à Brazzaville se tape des voyages quand il veut, où il veut, avec qui il veut. C’est ça le pouvoir et sa caricature, l’abus de pouvoir.

Sassou-Nguesso effectuerait une visite à Nice a-t-on appris de source officieuse mais non moins sûre. L’objet de ce voyage serait d’ordre privé, les noms des membres de la délégation inconnus, la durée du séjour tenue secrète, le coût du voyage énigmatique. Assurément il s’agit d’un voyage d’agrément. Mais toutes les hypothèses sont ouvertes, y compris l’hypothèse thérapeutique. L’air marin azuréen est si bon pour le repos ! (Aux dernières nouvelles Sassou séjournerait au moins une semaine dans la ville de Christian Estrosi.)

Pétrole en hausse

Au moment où on apprend l’augmentation de la production pétrolière (300.000 barils/jour en 2010) il faut dire que Mpila, déjà habitué à faire bombance, doit se pourlécher les babines pour la boulimique débauche en perspective. Cette villégiature prouve que, durant la crise au Congo, les affaires du clan Nguesso se portent bien. Le bonheur des uns continuent de faire leur bonheur tandis qu’augmente le malheur de ceux qui sont déjà malheureux. C’est la loi paradoxale de la symétrie répulsive.

Incognito

Où descendra-t-il ? Dans le cossu hôtel du Palais de la Méditerranée comme à son dernier séjour azuréen où des bouteilles de vin à 3.000 euros l’unité garnissaient la table ? Au magnifique palace du Négresco dont une suite fut occupée par Michaël Jackson ou dans sa riche niche sur la colline du Mont Boron estimée à une dizaine de millions d’euros ?
Là encore les paris sont ouverts.

Splendeurs et misères des courtisans

La faune indigène de Nice, au courant de la nouvelle, s’organiserait déjà. Dans les coulisses les congolais de Nice se battent pour aller faire antichambre chez le chef de l’état. Ils savent que des enveloppes seront distribuées. Pour mieux allécher le Prince, les flatteurs entendent coudre une banderole frappée du drapeau congolais dont le tissu sera acheté chez Babali, un bazar du coin. Ca frise le burlesque. Certains, déjà au parfum (on ne sait comment) ne veulent pas alerter les autres, de peur de réduire leurs chances d’être reçus par le monarque et de voir aussi les enveloppes rétrécir comme peau de chagrin. Se pose, un sérieux problème qu’on vient d’évoquer tout à l’heure : le lieu de résidence du Chef. Personne ne sait si c’est à l’hôtel ou à sa résidence privée. Nous écrivons ce papier à 12h 48. On chuchote qu’on le saura ce soir.

Ainsi sont les Congolais de Nice, ainsi sont les Congolais en général. Ils veulent certes se rendre visibles face à la délégation présidentielle mais ce n’est pas pour les raisons qu’on attend de la part d’une communauté issue d’un pays meurtri par la crise. Au lieu donc de manifester leur hostilité en défilant derrière des banderoles et des pancartes agressives qui dénoncent un régime totalitaire dont le chef vient d’échapper in extremis à la justice française au sujet des Biens mal acquis, la communauté vise à séduire la délégation présidentielle avec de feutrés « Oyé, oyé, soutien ! » rapidement griffonnés sur des supports de fortune. Une vraie misère de courtisans.

La bassesse n’est plus ce qu’elle était...

C’eut été des Camerounais dont le chef de l’état vient curieusement d’être provoqué par la presse congolaise inféodée à Sassou, le parvis du Palais de la Méditerranée ou la terrasse du Négresco aurait été noir de monde : des anti-Paul Biya venus lui dire leur façon de penser.

Non, les Congolais de province sont de doux agneaux herbivores, boukouteurs de surcroit, prêts à s’aplatir devant celui qui, pourtant, en fait voir de toutes les couleurs à leurs compatriotes, là-bas au pays, pourvu que ce dernier leur fasse miroiter des espèces sonnantes et trébuchantes. De Gaulle appelait ses compatriotes des veaux. Sassou peut qualifier les Congolais de limace, symbole de l’apathie baveuse et rampante.

Donc ce lundi, il suffira de se mettre au bon endroit, au bon moment, pour assister au "Bal de Ndinga" (dirait Tchicaya U Tamsi ) que compte donner une diaspora qui n’a pas honte d’afficher sa bassesse.

Affaire à suivre.

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