email

Y a-t-il un pilote dans l’avion ?

Editorial de "L’observateur" du 11 au 17 décembre 2003

Dans un éditorial décappant, Gislain Simplice Ongouya soulève une vraie question.

« II n’y a pas de vent en mer pour qui ne sait pas où il va », a dit un sage grec. Nous ne ferons pas l’injure à ceux qui ont le pouvoir d’Etat de croire qu’ils ne savent pas où îls veulent aller. Nous-nous inquiétons tout simplement quand nous constatons pour la é nième fois, malheureusement que le pays n’est pas gouverné. Ce n’est pas encore la fin de règne, mais on a l’impression que les tenants du pouvoir fonctionnent plutôt comme s’ils préparaient leur fin.

Tout le désordre que l’on constate ici et là, le laisser aller érigé en système de gouvernement, l’impunité systématisée, n’est que le résultat de la non gouvernance. N’en déplaise aux "bien pensants", marchant aux pas cadencés de la Nouvelle Espérance, si ce n’est la Nouvelle errance de l’espoir déçu, nous pensons que, ce pays n’est pas gouverné. Voilà pourquoi, chacun à son niveau, se donne les libertés qu’il peut se donner. Chacun en fait à sa guise ; autant que son zèle peut le permettre.

Le dégel des clivages, les luttes pour le pouvoir au sein du clan au pouvoir montrent à suffisance, s’il en était encore besoin, qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion. Qu’on nous prouve le contraire et nous-nous tairons. Pas avant.

L’affairisme ambiant qui a remplacé la politique. Le clientélisme qui pourrit les esprits ; le grand banditisme élevé en modèle de réussite... Un ensemble d’ingrédients qui fait craindre pour notre avenir. Crainte justifiée, d’autant plus que le pouvoir s’est enfermé dans son propre piège : tout le monde veut faire du business. La conquête du pouvoir n’avait pour objectif que de faire du pouvoir d’Etat un tremplin pour les affaires. Gouverner le pays est le moindre des soucis des gens au pouvoir pour le pouvoir.

Gérer un Etat comme une épicerie familiale ne génère que frustrations, aggravant la fracture sociale. Le dégel des clivages que l’on observe au sein des Forces Démocratiques Unies (FDlJ), plate-forme politique du Président de la République, n’est rien d’autre que la résultante de l’égoïsme carabiné et des frustrations subies par les partis politiques partenaires du PCT.

Le Congo n’est pas un Dronne : il faut un pilote dans le cockpit, sinon chacun faisant sa pagaille, son business sur le dos des autres, ce sera la grande pagaille. Il faut tout simplement gouverner ; arbitrer et prévenir. On ne gouverne pas en laissant aller les choses au gré des vents. Le pourrissement dans lequel les choses sont laissées amène plus d’un observateur à se demander s’il y a refus de gouverner ou une incapacité à gouverner. "
PAIX PROFONDE

Gislain Simplice Ongouya

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.