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Deuxieme appel au sursaut patriotique

La fin du mandat du président SASSOU sonne l’heure du bilan de son action à la tête de notre pays le CONGO.Sans détour, complaisance ni mauvaise foi, le bilan du président SASSOU est un constat d’échec.

En effet, le président SASSOU a échoué sur tous les tableaux : il a échoué sur le plan économique, il a échoué sur le plan de la cohésion nationale, il a échoué sur le plan de la démocratie, il a échoué sur le terrains des LIBERTES FONDAMENTALES.

Ce bilan désastreux n’est pas le fruit du hasard, il est en adéquation avec les choix du président SASSOU c’est à dire ne rien faire pour le CONGO et le Congolais. Le président SASSOU a délibérément fait le choix de tourner le dos au bien être des congolais ,au progrès social, à l’unité nationale et au respect des LIBERTES FONDAMENTALES.

Le président SASSOU a péché par manque d’ambition pour le CONGO et les congolais, contrairement à son prédécesseur qui avait eu au moins le mérite d’avoir rêvé de faire du CONGO« une petite SUISSE ».

Si le bilan de l’action du président SASSOU est ce qu’il est, c’est parce que le bien être des congolais et la lutte contre la pauvreté au CONGO n’ont jamais été placés au centre de son action. L’action du président SASSOU est détachée de ce qui constitue l’essence de l’exercice du pouvoir politique, elle porte la marque d’un nombrilisme car essentiellement tournée vers la satisfaction de ses intérêts personnels et de ceux de ses proches.

Aux termes de tant d’années d’exercice du pouvoir ; lorsqu’on présente un bilan qu’aucun esprit sain ne saurait se hasarder à défendre, le bon sens commande que l’on prenne congé du pouvoir. Mais nous savons que l’alternance ne fait pas partie de la culture politique du président SASSOU qui entend se succéder à lui-même.

Nous savons aussi que pour y parvenir, le président SASSOU n’a qu’une seule solution : la fraude.Nous savons également, sans courir le risque d’être pris en défaut qu’il envisage d’y recourir.

Devant cette perspective, il convient de faire entendre raison au président SASSOU en lui disant très fermement que les Congolais ne se laisseront plus tromper et qu’ils sont décidés à prendre leur destin en mains.

Nous appelons, les congolais de toutes origines, du nord au sud, de l’est à l’ouest de notre pays, les travailleurs, les étudiants, les militaires, les hommes de loi à faire preuve d’un sursaut patriotique et de s’approprier ce moment d’histoire pour donner à notre pays une perspective de redressement et de rayonnement.

Notre pays le CONGO est devenu une vitrine de la médiocrité où « nous marchons la tête sur le sol et les jambes en l’air. »Comment expliquer, qu’alors que le président SASSOU, présente un bilan catastrophique, que des cadres congolais, formés dans de prestigieuses écoles appellent à sa candidature et à sa réélection ?

La recherche du confort et de l’argent facile, justifie sans aucun doute la prise de position de ces cadres formés aux frais du trésor public et qui n’hésitent pas de passer l’intérêt du CONGO en pertes et profits.

Fils et filles du CONGO, le destin de notre pays est entre nos mains, il nous appartient d’écrire notre histoire, de reconquérir nos LIBERTES FONDAMENTALES, fruits de la Conférence Nationale Souveraine de 1991 et confisquées par le président SASSOU après sa victoire militaire de 1997.

Chacun d’entre nous où qu’il se trouve vit en lui et autour de lui la misère et la pauvreté dans laquelle l’action du président SASSOU a conduit notre pays.Il nous appartient de nous approprier collectivement la revendication du changement portée par les partis de l’opposition car la pauvreté n’est pas une fatalité.Les congolais ont le droit d’aspirer à une vie faite de bonheur.

Oui il faut que ça change et ça va changer.Oui donnons ensemble un coup d’arrêt à l’immobilisme et à l’agonie de notre pays.

Congolais de toutes origines qui avons pour plus petit commun dénominateur la volonté du changement pour construire demain un CONGO juste et prospère, unissons nous derrière les partis de l’opposition pour leur témoigner du soutien populaire dont ils ont besoin pour s’investir pleinement dans cette bataille politique pour le changement.TOUS ENSEMBLE ENTRONS EN RESISTANCE ET REFUSONS LE STATUT QUO.

Le changement auquel nous aspirons sera une œuvre commune raison pour laquelle nous appelons tous les corps professionnels à faire une autocritique de leurs pratiques et à revisiter nos fondamentaux de justice sociale, de paix et de progrès.

En ces temps historiques où « le soleil se lève »pour que resplendisse notre CONGO, nous profitons de la présente pour interpeller les militants du MCDDI, ce parti jadis fer de lance des grands combats pour la conquête de la démocratie dans notre pays et aujourd’hui désemparés en raison du positionnement de son leader. Nous appelons les militants de ce grand parti à rejoindre sans complexe le front de l’opposition qui porte l’exigence du changement car nul ne sera de trop pour que demain nos rêves d’un CONGO juste et prospère deviennent réalités.

Le changement auquel nous aspirons sera le fruit d’une « révolution culturelle » car avant toute chose nous devons « reformater » notre inconscient collectif.

A cet égard, il faut redonner toute sa place à la Loi, expression de la volonté générale car dans sa pratique du pouvoir le président SASSOU a tant de fois méprisé la Loi, la considérant comme faite pour les autres or « tous les hommes naissent libres et égaux » devant la loi et qu’en sa qualité de magistrat suprême le président est tenu de prêcher par l’exemple en respectant la Loi.

Il faut également que l’institution judiciaire retrouve la plénitude de ses prérogatives car le pouvoir judiciaire doit participer à l’équilibre des pouvoirs, la justice doit être garante des LIBRTES INDIVIDUELLES et non un simple un rouage du pouvoir exécutif. En s’installant dans le déni de justice permanent la justice laisse le champ libre à l’exécutif pour consacrer le triomphe de l’arbitraire. La justice doit conquérir la confiance du justiciable qui doit voir en elle le dernier rempart du respect de ses droits.

L’institution judiciaire de notre pays qui compte en son sein de juristes de talents doit se réhabiliter car son histoire reste hélas tristement marquée par tant de procès iniques et cyniques où elle a manqué de faire la preuve de son indépendance par rapport à l’exécutif.

L’institution judiciaire devra dans le même temps réfléchir sur la question de son statut particulier qui fait des magistrats de fonctionnaires régis par un statut financier différent de celui des autres fonctionnaires et qui pose un problème éthique celui de crédibilité et de l’indépendance du juge à rendre justice.

A l’heure où s’achève le mandat du président SASSOU, son bilan est le seul critère objectif sur lequel nous devons nous former une opinion quant à ses mérites à la tête de notre pays.Il ne s’agit pas d’aimer ou de ne pas aimer l’homme ; ce n’est pas une question de sentiments.

Le président SASSOU et son équipe sont disqualifiés pour prétendre diriger à nouveau notre pays car, un bilan de cette facture porte la signature de l’incompétence. Or, là où le président SASSOU et les siens ont échoué d’autres congolais peuvent réussir, ce que le président SASSOU et les siens n’ont pas fait, d’autres congolais peuvent le faire.

Devant l’état de catastrophe nationale dans lequel se trouve notre pays la priorité n’est pas le devenir du président SASSOU, notre priorité c’est le devenir du CONGO.

Devant l’urgence que nous impose le contexte économique international et l’état de notre pays, toutes nos énergies doivent être orientées vers la recherche des solutions permettant de créer les conditions d’un bien être et d’un mieux vivre ensemble. Il ne s’agit pas de nous tourner vers notre passé pour instruire des procès les uns et aux autres, l’urgence est devant nous. Faisons une pause, sur notre passé jalonné par tant d’intrigues et de turpitudes ; laissons nos morts reposés en paix pour nous consacrer en priorité aux grands défis de la vie quotidienne de nos populations.

Les partis politiques de l’opposition réunis en états généraux fin février 2009 à Brazzaville ont demandé au pouvoir la tenue d’un dialogue national en vue de l’élection présidentielle prochaine.

Les instances du PCT réunis en travaux courant mars 2009 à Brazzaville ont exprimé le souhait de voir le gouvernement engager ce dialogue avec les partis de l’opposition. Nous réjouissons de cette convergence de vues car par delà la sémantique sur l’appellation et le périmètre des ces assises il est acquis que sur le principe du dialogue l’ensemble des formations politiques sont d’accord sur la nécessité de la tenue d’assisses nationales pour débattre en vue de l’élection présidentielle.

Une seule voix ne s’est pas exprimée sur cette question, celle du président SASSOU que nous invitons à accepter cette main tendue du peuple congolais car quel que soit l’angle sous lequel on aborde les questions liées à la fin de son mandat, ces assises sont non seulement incontournables mais mieux encore elles sont pour lui la seule porte de sortie honorable.

Bernardin BAKOUA-BATANGOUNA
Avocat

Paris le 18 Mars 2009

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