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Les vêtements de Ségolène Royal

Un couturier peut-il reprocher à un individu de porter sa griffe au motif que cet individu ne correspond pas du tout à sa "cible" ?
Ce fut le cas jadis avec la griffe Tommy Hilfiger que peu de noirs américains portent maintenant - ils préfèrent Fubu - depuis que le grognard Monsieur Hilfiger était allé raconter à la télévision que ses créations n’étaient pas destinées essentiellement aux Noirs - en un mot aux gens du ghetto ! La réaction du ghetto fut immédiate : les griffes « noires » prirent de l’essor : nous avons cité Fubu, mais il faut ajouter entre autres les griffes des artistes de rap - comme Sean John de Puff Daddy...

Ne croyez pas que ces histoires de fringues
n’agitent que les Américains. Le quotidien Le Point vient de réveler en effet la « polémique » suscitée par la ligne vestimentaire de Ségolène Royal, la socialiste actuellement haut placée dans les sondages pour les prochaines présidentielles francaises.

S. Royal

On aurait pourtant parié qu’un couturier aurait été honoré que cette belle femme porte sa griffe, hélas non ! Le Point rapporte ceci, dans une confidence intitulée « Les vêtements de Ségolène » :

On a du mal à y croire, mais la marque Paule Ka, qui habille les jeunes femmes « branchées » du 16ème , apprécie modérément que Ségolène Royal s’exhibe sur les plateaux télés avec deux de ses tailleurs-phares : le bleu marine à liserés et le même en beige... La direction juge que Ségolène ne correspond pas du tout à leur cible : trop vieille et trop classique. Mais puisque ce sont des vêtements achetés et non prêtés, la marque - qui n’incarne tout de même pas le comble de la branchitude - est obligée de subir en silence la « contre-publicité » vestimentaire de Ségolène...

Comme quoi, on ne peut pas contenter tout le monde. A moins que ce ne soit pour Paule Ka une manière habile de faire de la publicité en procédant par le rejet simulé en public tout en éructant en cachette. Cela marche toujours, n’est-ce pas ? Je pense aux Congolais amateurs depuis la nuit des temps de chaussures Weston, de chemises Figaret, de costume Francesco Smalto ou Emmanuel Ungaro... Si ces chausseurs et ces couturiers déclarent un jour qu’ils sont choqués que les Congolais se ruent sur leurs créations...
Bref, comme on dit chez moi : je me tais, on va encore dire que je parle beaucoup.

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