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Commémoration de l’abolition de l’esclavage : Nicolas Sarkozy et la repentance

En se rendant ce 10 mai au jardin du Luxembourg où se déroulait la commémoration de l’abolition de l’esclavage, le nouveau président français Nicolas Sarkozy a surpris ceux qui avaient écouté son discours le jour de sa victoire. Il avait en effet évoqué qu’avec lui ce serait la fin de « la repentance », cette "haine de soi", pour reprendre son explication de ce terme. Nicolas Sarkozy épousait alors les théories ambiantes dont certaines tentent de minimiser la perception et les effets du système colonial, mettant en valeur "l’aspect positif" de la présence de la France dans ces territoires lointains... En gros, la France ne devrait pas avoir honte de son histoire car elle n’a commis aucun génocide, aucune extermination, aucun crime contre l’humanité. Comme le rappelle l’historien Claude Liauzu dans Le Monde de ce jour, il se trouve que les Nations Unies et la loi Taubira reconnaissent l’esclavage comme un crime contre l’humanité... Du coup, beaucoup notent que la présence de Sarkozy au jardin du Luxembourg contredit en quelque sorte ses propres déclarations de campagne et du soir de sa victoire devant ses militants. Nous sommes donc en face d’une situation délicate où les discours de campagne ne peuvent s’appliquer à la lettre devant la dure réalité. Les analystes politiques soulignent que prôner la fin de la « repentance » était une stratégie destinée à capter les électeurs du Front National. Jean-Marie Le Pen a d’ailleurs aussitôt publié un communiqué de presse sur le site de son parti :

Le premier acte officiel du même Sarkozy est de participer en compagnie de Jacques Chirac à la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage, ouvertement voulue par le président sortant comme une « journée de la mémoire de l’esclavage », donc comme une cérémonie de repentance. Nicolas Sarkozy s’est abstenu de toute déclaration. Mais les gestes comptent plus que les paroles. Et dans celui-ci, c’est la continuité avec l’universelle repentance chiraquienne qui apparaît, et non une quelconque « rupture ». (www.frontnational.com)

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