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Comment Brazzaville peut-elle manquer d’eau potable ?

Devant le silence de la S.n.d.e, les Brazzavillois ne savent pas à quel saint se vouer

Depuis plus d’un mois, la plupart des quartiers de Brazzaville sont confrontés à une pénurie sévère d’eau potable. L’eau ne coule plus dans les robinets de la S.n.d.e (Société nationale de distributiond’eau), l’unique société opérant dans la production et la distribution d’eau potable au Congo. De nombreux ménages, qui attendent indéfiniment que l’eau coule des robinets de la S.n.d.e, sont obligés de débourser de l’argent pour s’approvisionner en eau potable, chaque jour. Jusqu’à présent, ni la direction départementale ni la direction générale de la S.n.d.e, personne n’explique à la population les raisons de cette énième pénurie qui les pénalise.

Notre confrère compare capacités de fourniture de la SNDE et les besoins en eau de la capitale : A Brazzaville, la SNDE compte deux usines de production d’eau potable, celle du Djoué construite en 1954, avec une capacité de 1.500 m3 par heure et celle de Djiri inaugurée en 1986, avec une capacité de 2.250 m3 par heure. D’après les renseignements recueillis auprès de l’entreprise, la demande actuelle au niveau de la capitale est de 8.000 m3 par heure. Le déficit est de près de 5.000 m3. Selon les responsables de la société, pour pallier cette difficulté, il est prévu la réalisation de quelques projets, notamment la réhabilitation de l’usine de Djiri, dans une première phase actuellement en cours, et la construction d’une deuxième usine à Djiri, dans une deuxième phase ; et le projet d’installation des unités compactes de potabilisation d’eau à Brazzaville appelées « Potabloc » [1]. C’est un système utilisé par l’armée américaine qui consiste à capter l’eau de surface (donc des rivières) et la traiter rapidement.

Il met aussi en avant le fait que Brazzaville est l’une des capitales les mieux arrosées du monde : Brazzaville ressemble à une île, parce qu’elle est arrosée par d’innombrables cours d’eau. La ville est même installée sur la rive droite d’un des plus grands fleuves du monde, le fleuve Congo qui a un débit de 42.000 m3 par seconde, le deuxième après l’Amazone. Le Congo possède un très puissant réseau hydrographique. Au regard de ce potentiel, la SNDE ne peut que fournir de l’eau régulièrement à ses abonnés. Il ajoute Sa privatisation a été un échec, au début des années 2000. Aujourd’hui, ses abonnés ne savent plus à quel saint se vouer, tant l’eau potable est devenue une denrée rare.

Il insiste sur les risques sanitaires induits par ces carences : Selon les statistiques des Nations unies, plus de trois millions et demi de personnes qui vivent dans les pays en développement se heurtent au problème de l’eau impropre à la consommation. 80% des maladies et des états morbides dans ces pays ont pour origine la mauvaise qualité de l’eau. Quatre millions d’enfants meurent, chaque année, avant l’âge de cinq ans, à la suite des maladies diarrhéiques provoquées par la mauvaise qualité de l’eau. plus loin il dit : Les populations sont contraintes de faire recours à l’eau des puits ou des forages souvent impropre à la consommation.

Pour modérer son propos, il nous apprend que …le seul point positif est que le pays pratique un coût bas du mètre cube vendu aux populations en Afrique. Ce prix est, en effet, de 130 francs Cfa, ce qui permet aux populations de pouvoir y accéder. l’eau est bon marché certes mais elle n’existe quasiment pas elle est donc trop chère d’autant que Chose curieuse, malgré la pénurie d’eau, les agences de la S.n.d.e continuent de distribuer les quittances dont les montants varient selon le mode d’abonnement (plus de 11.200 francs Cfa pour le by-pass et plus de 6.000 francs pour les abonnés possédant des compteurs).

Le cas de Brazzaville n’est pas isolé, Pointe-Noire elle aussi se débat avec des problèmes similaires. L’accès a l’eau pour l’ensemble des populations congolaises ne doit-elle pas constituer une des priorités premières du gouvernement ?

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