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Les Nguesso : une caste insatiable

Ce jeudi 22 mai 2008, le clan Nguesso a été traité de caste insatiable au cours du journal France 2 de 20h. Le journaliste établissait une comparaison entre l’Angola et ses voisins le Congo et le Gabon.
L’Angola, dit l’envoyé de la chaîne publique française, pourrait devenir la première puissance économique d’Afrique si ses dirigeants ne se comportent pas comme leurs homologues du Congo et du Gabon, "insatiables" à en mourir.

Le substantif "insatiable", tombé sans appel au cours d’une émission de grande écoute, est utilisé en connaissance de cause par un professionnel de la communication (un journaliste).
Le Dictionnaire étymologique du français indique que le terme « insatiable » vient de « satiété » XII è siècle. Insatiable est du XIIè siècle et vient du latin insatiabilis dérivé de satiare.
Quelqu’un d’insatiable est quelqu’un qui n’en a jamais assez. Insatiable est grammaticalement de la même famille que « soûl » (ivre), soulard.
Quand les linguistes s’intéressent à "ce que parler veut dire" ils savent que les mots traduisent souvent les maux et que leur choix n’est jamais neutre.
Le Congo serait-il un bateau ivre piloté par un capitaine ayant visiblement sombré dans une crise éthylique ? En tout cas la soif de s’enrichir aux dépens de tous semble sans limite dans l’éthique de la Nouvelle Espérance. C’est vrai que "qui a bu, boira" et, "qui a volé, continuera de voler".

Bugatti Veyron, modèle de voiture adulée par le clan. Coût de la bête : 5,5 millions d’euros

Willy Nguesso est un cas de figure digne de figurer dans le livre des records. En matière de gloutonnerie, il reste imbattable, à un point tel qu’il a même écoeuré le journal satirique Le Canard Enchaîné qui lui a consacré un papier. Mieux, les Nguesso auraient 111 comptes bancaires dans des établissements financiers français. Ils ne savent plus que faire de leur rapine. Pire, on vient d’apprendre qu’un second couteau du clan, Okombi Salissa, a un appétit de pachyderme : il a tellement volé qu’il ne sait plus où camoufler le produit de son vol. Il aurait choisi, pour cela, une cachette dans son village natal, dans les Plateaux Batéké. Entre temps, les membres du clan n’en finissent plus de fêter leur énième milliards. Car dans ce pays très pauvre et très endetté, la petitte minorité des riches nargue la population en se comportant comme la noblesse française à Versailles.

Le reporter de France 2 n’est donc pas allé de main morte en qualifiant les agents de la Nouvelle Espérance d’insatiables. Ce sont des acteurs en proie à une boulimie sauvage sur fond de frénésie obsessionnelle en matière, non seulement de consommation matérielle, mais de vol kleptomane (vol pour le plaisir de voler). Plus les membres du clan volent, plus ils ont envie de voler et plus les conditions de vie des Congolais se dégradent.

Une boulimie immobilière insatiable

Le site des biens mal acquis illustrent cet incroyable contraste matériel entre un clan politique insatiable (qui n’en a jamais assez) et une population jamais assez pauvre, mal nourrie, mal logée, mal soignée, mal éduquée, mal instruite. Bref, en proie à un véritable malaise de civilisation.

Il suffit de voir l’état d’insalubrité de la ville de Brazzaville pour se rendre compte de la folle boulimie destructrice du clan Nguesso. A quelques mois de la "municipalisation accélérée" la capitale congolaise ressemble à une porcherie comme en témoignent les images diffusées par le réseau "Nous sommes le Congo !" d’Eric Patrick Mampouya.

Bongo, devenu susceptible ces temps-ci, a du prendre la mouche après la méchante qualification de son pouvoir par France 2. Quant à Sassou, il déplorera probablement l’attitude des médias français à l’égard de sa fortune personnelle ; une attitude qui, selon lui, relève du néocolonialisme. Suivant un adjectif devenu cher aux lékoundzistes, le clan Nguesso aura beau jeu de dire que la rédaction de France 2 est sans « éthique » et que l’esprit de la Françafrique n’est plus ce qu’il était.
Pour notre part, ce qui nous fait tiquer, c’est le fait que les cameras occidentaux braquent exclusivement leur objectif sur la misère en Birmanie, en Ethiopie, au Soudan ; jamais sur le Congo où la misère des populations est caricaturale. Seuls Mwinda, Congopage, Le Moustique, Kimpwanza, Eric Mampouya, Bienvenu Mabilemono, (des médias et des groupes de pressions locaux) s’époumonent pour dénoncer le clan boulimique de Mpila. Les médias occidentaux ne sont pas insatiables quand il s’agit d’informer sur les dictatures tropicales du Congo et du Gabon. Ca nous laisse sur notre faim.

Par Jean Davy M.

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