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Mythe de développement

Au Président Félix Tshisekedi de la RDC : N’ayez pas peur d’innover !

Le livre de René Dumont, « L’Afrique noire est mal partie, » publié en 1962, nous interpelle encore. Mieux, il devrait perpétuellement interpeller tous les Africains. Car, il ne perd pas sa force, malgré le temps qui est passé : 58 ans !

Pourquoi disons-nous que ce livre garde sa force et que l’Afrique noire serait encore mal partie ? A-t-elle encore raté le départ vers le développement ?

Nous répondons par l’affirmative. Parce que les politiques et les personnels politiques africains restent, dans beaucoup de pays, les mêmes c’est-à-dire ceux de la vieille époque qui ont conduit le continent sur la voie du sous-développement. Or il faut à tout prix les rajeunir afin d’innover.

Innover ! C’est ce que nous voulons proposer, dans ce télégramme, au président Félix Tshisekedi de la République Démocratique du Congo, parce qu’il est jeune et nous voyons en lui la volonté de faire des innovations dans la science politique de son pays. Nous voulons l’accompagner.

Cependant, le comble de l’ironie est atteint au Congo-Brazzaville où des jeunes politiciens appellent à la candidature à l’élection présidentielle d’un septuagénaire qui a déjà passé près de quatre décennies à la tête du pays. C’est sur lui, malheureusement, qu’ils comptent pour développer leur pays. Alors que l’homme est dans la troisième étape de la vie.

Mais, celui où l’on fait son bilan, paye toutes ses dettes, confesse ses péchés et attend gracieusement sa mort dans la foi. Nous invitons nos lecteurs à écouter la chanson de Kosmos chanson qui porte le titre d’État civil.

Mais, pour innover la science politique, il faudra avant tout faire évoluer certains concepts clefs, et y introduire d’autres qui sont nouveaux. En voici quelques-uns qui sont très importants et déterminants pour le développement de la République démocratique du Congo et de tout le continent africain.

La multination

C’est dans notre livre France 2022 :« Marine Le Pen présidente » que nous avons utilisé pour la première fois le concept Multination.

En effet, à cause d’importants mouvements migratoires qui ont eu lieu dans le monde, depuis les temps anciens, et des vagues d’immigration , nous avons parlé de la mort des Nations. Les Nations sont mortes et aucune Nation n’existe plus dans le monde. Toutes les Nations ont été mutées en Multinations c’est-à-dire des entités où tous les peuples autochtones et les minorités qui viennent s’y installer pour telle ou telle autre raison, doivent être considérés comme étant des petites nations qui, ensemble, forment la Multination. Aucune Nation n’a échappé à cette évidence.
La République Démocratique du Congo ne devrait plus être une Nation ; mais une Multination, vu la diversité des peuples qui l’habitent et les cultures qu’elle véhicule.
Rien que l’acceptation et l’introduction de ce concept dans le discours politique congolais, peut déjà aider à élaborer des bonnes politiques d’intégration des peuples et de développement. Aussi, épargne-t-elle le président de tous les relents de tribalisme et de racisme.

Doter le pays d’un Projet de Société

C’est dans un autre livre « Jean-Marie Michel Mokoko, mon président » que nous définissons le concept Projet de Société.
Nous avons dit que c’est un document qui est élaboré à la Conférence Nationale Souveraine et qui résume toutes les décisions qui avaient été prises et oriente toutes les politiques sociales et économiques d’un pays. Le Projet de Société n’est pas à confondre avec le Programme de Gouvernement que propose aux populations un candidat à l’élection présidentielle.

Étant au dessus de la Constitution parce que c’est lui qui inspire sa rédaction, le Projet de Société ne peut être modifié ou changé que par une autre édition de la Conférence Nationale Souveraine qui ne doit être convoquée que tous les cinquante ans, par exemple, pour garantir la paix dans le pays et la stabilité des institutions ; mais aussi trouver l’occasion de réviser les contrats avec les grandes sociétés internationales et rajeunir la classe politique. Il faudra donc institutionnaliser la Conférence nationale Souveraine dans les pays africains. Nous avons parlé de cinquante ans, dans notre livre ; mais cette durée peut être ramenée à vingt et cinq ans, le temps d’une génération politique.

Des nouveaux concepts de développement

Pour booster l’économie de votre pays, le Congo, et celle de tout le continent africain, puisque le Congo-Kinshasa en sera le poumon, il faudra se servir de cinq nouveaux concepts.

Le premier et le plus grand est celui du Congo dans l’Afrique et l’Afrique dans le Congo qui permet de jauger l’apport de l’un dans l’économie de l’autre. Et, tous les Etats africains devraient se mettre à cet exercice : jauger leur apport dans l’économie continentale, et celle du continent dans leurs économies.

Le deuxième, est l’Uniformisation des maquettes, concepts et plans de développement.

En dehors de la pluralité linguistique qui fait que l’on ait, dans le continent africain, plusieurs Afriques : anglophone, lusophone, hispanophone et francophone, le continent reste aussi dominé par une pluralité et diversité de maquettes, de concepts et de plans de développement dans tous les domaines.

Par exemple, chaque pays a son système d’éducation, sa politique sur la décentralisation, l’emploi, les investissements, la santé… Or cette pluralité, diversité et concurrence ne sont pas favorables au développement de l’Afrique. Il faut donc uniformiser les concepts, les maquettes et les plans de développement. Cela est possible grâce à la corporation. Il faudra donc développer la politique des corporations en Afrique.

Le troisième, l’intégration des économies. C’est l’existence des mêmes peuples au-delà des frontières artificielles imposées par la Conférence de Berlin qui favorise cette intégration.

Le premier type d’intégration doit se faire à partir de la réalisation d’un grand projet par deux ou plusieurs pays ou encore tous les pays d’une sous-région.
Le deuxième type concerne le soutien, dans la prise des actions, que d’autres pays peuvent prendre dans la réalisation d’un projet, pouvant servir dans toute la sous-région. Mais, ce serait surtout les privés qu’il faudra encourager dans ce type d’intégration.

Le quatrième est l’Ouverture des comptoirs africains. Dans ce domaine, les pays africains doivent tous se mettre dans l’obligation de céder une partie de leur souveraineté. Par exemple, au lieu que tous les pays producteurs de pétrole vendent, eux-mêmes, et séparément leurs productions, ce qui fait que le pétrole soit à l’origine des guerres, de la corruption et la déstabilisation des pays et de leurs institutions, un comptoir africain chargé de la vente du pétrole doit être créé. Ce comptoir qui sera installé dans un pays africain, producteur de pétrole ou non, aura la mission de vendre tout le pétrole africain, de prospecter les marchés et de veiller aux contrats signés entre les pays producteurs et les sociétés multinationales.

Les comptoirs africains pourront être ouverts pour toutes les matières premières et stratégiques.
La vente des matières premières en dehors de ces comptoirs devant être déclarée illicite, et les pays qui outrepasseront les mesures devront subir des sanctions de l’Union Africaine.
La paix à l’est de la RDC ne viendra que de l’ouverture de ces comptoirs de vente des matières premières et stratégiques dont regorge cette partie de votre pays et qui font la convoitise de tous les pays voisins et des puissances étrangères. Car, on saura quel est le pays qui est producteur de telle ou telle autre matière première ou stratégique.
Cependant, les comptoirs doivent aussi concerner les commerces intérieur et extérieur,
Dans le Commerce intérieur, les grandes sociétés industrielles africaines devront ouvrir des comptoirs dans chaque région ou sous-régions africaine pour vendre et distribuer leurs produits à travers tout le continent.
Dans le Commerce extérieur, il y a les exportations et les importations.
Dans les exportations, les gouvernements ou les privés africains pourront s’accorder pour vendre leurs produits dans les comptoirs.
Ils peuvent être décidé que le pays qui a un grand port maritime ouvre le comptoir du sucre. C’est donc dans ce pays que devrait être exporté tout le sucre africain ou de la sous-région.

Dans les importations, les comptoirs serviront, non pas seulement, à faciliter les achats de certains produits étrangers. Puisque les pays producteurs étrangers devront ouvrir leurs entrepôts dans les comptoirs africains ; mais ils permettront aussi de vérifier la qualité de tous les produits entrant dans le continent africain. Comme aussi, ils pousseront les Etats à développer les moyens de communication et à aller vers la monnaie unique africaine.

En ces temps incertains où les Africains redoutent sur la qualité des produits pharmaceutiques, et craignent d’être exterminés à travers des vaccins que leur imposent les puissances étrangères, comme cela avait été le cas des peuples amérindiens que les Occidentaux ont décimés, le comptoir africain des produits pharmaceutiques allait aider à contrôler la qualité de tous les produits et vaccins entrant en Afrique.

Le cinquième est la transformation en Afrique de certaines matières premières, notamment celles dont le traitement n’exige pas des grandes technologies.
Mais, dommage que la classe politique africaine soit très vieille et composée de dinosaures qui ont peur d’innover ou qui ne veulent pas sortir des schémas tracés par les anciennes puissances coloniales.

L’Afrique noire mal partie ? Non l’Afrique noir est mal barrée ; comme un bateau ivre dont les cales sont bourrées de vivres profitant à une poignée.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

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