"Chemin d'avenir" : A Mayoko, une seule classe pour quatre classesUne salle de classe unique reçoit les élèves des niveaux « CP1 », « CP2 », « CE1 » et « CE2 » à l'école primaire de la gare ferroviaire de Mayoko. Et à l’heure de son nettoyage, les cours se passent à ciel ouvert. Source : « Journal de brazza ».Une classe pour quatres classes dans cette école primaire de MayokoL'école primaire de la gare ferroviaire de Mayoko, située à quelque 300 Km au sud-ouest de Dolisie, ne dispose que d'une seule salle de classe. Pour dispenser leurs cours, les deux enseignants de l'établissement sont obligés d'empiler les élèves des niveaux «
CP1 », «
CP2 », «
CE1 » et «
CE2 ». Ces enfants qui viennent de Mayoko centre, sont rejoints par ceux du village Simba-Lehala, une bourgade située à 5 Km de là. Pour éviter de faire exploser les effectifs déjà largement pléthoriques, les plus grands élèves des classes de « CM1 » et « CM2 » sont orientés vers l'école de Mayoko poste, à 5Km de la gare ferroviaire. Pour l’année scolaire 2013, l'école de la gare compte 87 élèves, deux enseignants et un directeur.
Comme on le voit sur la photo, (ci-dessous) lors des journées de nettoyage de l'unique salle de classe de l'établissement, les élèves font leurs classes à ciel ouvert, si la pluie ou le chaud soleil équatorial ne s'y mêlent pas! C'est dans les conditions indescriptibles que ces élèves apprennent. Les deux enseignants se partagent le travail en fonction du rare espace dont ils disposent. Les parents d’élèves ont demandé aux autorités locales d'améliorer les conditions de travail des enfants. Mais, aucune de leurs doléances n'a été prise en compte. Le Conseil départemental a tenté de construire un bâtiment pour soulager les enfants. Malheureusement, les travaux se sont brusquement arrêtés, semble-t-il, faute d'argent.
À Mayoko, on assiste depuis quelques mois à la montée des activités économiques. Deux sociétés vont y exploiter le fer, et plusieurs jeunes, se détournant de l’école, préfèrent faire le pied de grue devant ces sociétés minières, espérant décrocher un emploi, aussi précaire et temporaire soit-il. Les populations espèrent que la mise en valeur de ces mines de fer, apportera de bonnes choses dans leur localité, notamment pour l’école des enfants, dont l’avenir reste très ombrageux. La situation de l'école primaire de Mayoko gare reflète bien la réalité de la plupart des écoles rurales congolaises. C'est dans ces conditions les plus épouvantables que les élèves apprennent, voyant ainsi diminuer leurs chances de réussite. Le manque d’enseignants, associé à la grande question des infrastructures et de leur entretien, demeurent les principaux maux qui minent l'école congolaise.
BUDJET : L'ARMÉE AVANT L'ÉCOLEUn instituteur débutant perçoit à l'heure actuelle ... entre
70 et 80 000 Fcfa, à peine plus qu'un manœuvre, avec la circonstance aggravante qu'il ne peut se présenter à ses cours en débraillé. Ce mauvais traitement est d'ailleurs versé de façon irrégulière, les retards de plusieurs semaines étant monnaie courante dans les mandatements sans que l'administration daigne jamais s'excuser. De pareils procédés, qui déchaîneraient une émeute chez des ouvriers consciencieux, suscitent dans le corps enseignant des réactions de moutons lymphatiques. L’enseignant congolais sous le magistère immorale de
Sassou N'Guesso est la honte du prolétariat international.
Pendant que les enseignants du primaire et du secondaire étouffent sous le poids de leur misère chronique, les généraux de la soldatesque sassouiste sont grassement traités. Ils émargent à près de
3 000 000 Fcfa par mois, avec un pic à
6 000 000 Fcfa pour le Chef d’État Major Général (CEMG). Au Congo de
Sassou N'Guesso, il est moins valorisant d'être enseignant ou médecin que général, plus expert en stratégie commerciale que militaire. Je comprends alors pourquoi ces généraux sont si nombreux dans le triangle nordiste OBO (Oyo-Boundji-Owando).
(
Patrice Yoka)
AVANTAGE : LES MINISTRES AVANT LES ENSEIGNANTSLe président de la République a signé en octobre 2012, un décret augmentant de façon scandaleuse, les salaires déjà très élevés des ministres. Au terme de ce décret, un ministre d’État ( il y en a 6 dans le gouvernement actuel) gagne désormais
15 millions de Fcfa. En sus de ce salaire astronomique, chaque ministre d’État bénéficie d’une indemnité de logement de
2 millions de Fcfa par mois (alors qu’il occupe un logement de fonction) ; il a droit à 4 véhicules 4x4 de luxe, 4 chauffeurs, 2 maîtres d’hôtel, 2 cuisiniers, 2 jardiniers, la gratuité de l’eau, de l’électricité et du téléphone.
Un ministre sans grade gagne
11 millions de Fcfa et jouit de nombreux avantages dont :
1,5 million Fcfa d’indemnité de logement (alors que chaque ministre est déjà logé par l’État), 2 véhicules, 2 chauffeurs, 2 maîtres d’hôtel, 2 cuisiniers, 2 jardiniers, la gratuite de l’eau, de l’électricité et du téléphone. Un ministre délégué gagne
9 millions de Fcfa par mois et jouit de nombreux avantages matériels. Le décret qui institue ces salaires faramineux n’a pas été publié au journal officiel. Il est gardé secret.
(Déclaration de Mathias Dzon du 24 janvier 2013).
NOTE :
Les enseignants sont placés dès le départ dans les conditions de vie les plus précaires et les plus onéreuses. Jeté sans préavis décent dans un coin excentrique de l'arrière-pays où rien n'est prévu pour le recevoir, il est condamné à vivre dans un gourbi sans eau courante, ni électricité, avec un salaire qui ne valorise pas le métier d'enseignant.