cannibalisme à la congolaise (zaïroise)

Débats sur le Congo, réflexions sur ce qui s'y passe, sur son avenir, la recherche de solutions.

cannibalisme à la congolaise (zaïroise)

Message par kongo-lari » Ven 28 Fév, 03 4:41

Depuis cinq ans de guerre, l'horreur des crimes n'a cessé d'empirer dans l'Est du Congo démocratique, au point que le cannibalisme y apparaît presque banal.

Il a surgi de la pénombre. Un Pygmée en haillons, hésitant, prêt à s'enfuir. Le temps d'une cigarette, il a fait le tour du campement abandonné par les siens. N'en subsistent que quelques huttes de branchages qui s'effondrent déjà. A l'est de la République démocratique du Congo (RDC), sous le couvert des grands arbres de l'Ituri où perce à peine la lumière du soleil, il n'y a plus âme qui vive depuis que les quelques familles du groupe, une trentaine de personnes au total, ont fui les exactions de soldats rebelles. Dans le silence troublé par le cri des singes dans les cimes, le chef pygmée demande d'abord qu'on taise son nom, puis raconte l'apparition, en septembre dernier, des soldats du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba. Par vagues successives, depuis plusieurs mois, ces hommes, appuyés par un groupe allié, se sont livrés à une véritable chasse à l'homme dans la grande forêt congolaise : " Ils cherchaient l'argent et les belles femmes. Ils nous ont beaucoup fouettés, ils volaient même les ceintures. Ils ont aussi brûlé nos filets de chasse par méchanceté. Alors, nous avons fui. "

Dans ce groupe pygmée, nul n'a été tué. Un homme, accusé de travailler pour une faction ennemie, devait être décapité. Il est parvenu à échapper à ses tortionnaires à la faveur de la nuit. Mais ailleurs dans l'Ituri, tous n'ont pas eu la même chance. Les soldats du MLC qui ont progressé dans la région à l'automne 2002 sous le commandement de deux chefs, Freddy Ngalimo, dit " Effacer le tableau ", qui leur a donné son nom, et " Ramsès ", dit aussi "Roi des imbéciles", ont commis des atrocités dans la région de Mambasa, allant jusqu'à des actes de cannibalisme. Une femme pygmée en fait le récit à plus de 100 kilomètres de distance, dans un village où elle se terre : " Au retour de la chasse, mon mari a vu ces soldats qui découpaient sa mère, son frère, sa sœur et deux enfants. Ensuite, les soldats ont commencé à griller des morceaux. Il pouvait sentir l'odeur. Puis ils ont boucané le reste et l'ont emporté. " Déjà, elle voudrait s'en aller mais explique encore : " Les soldats disent que manger de la viande de Pygmée ou boire du sang rend fort, très fort. "

Kakule Mzee Kiana, lui, n'est arrivé à Béni, la grande ville de la région, que début février, après deux mois de marche : " J'étais parti scier du bois en brousse avec mes deux aides quand cinq soldats nous ont attrapés. C'étaient des " Effacer ". Nous avons demandé pitié, mais ils ont coupé le cou de l'un d'entre nous, Camille. Ils nous ont obligés à le cuire, puis ils l'ont mangé et nous ont aussi obligés à partager leur repas. Après j'ai erré dans la forêt. Je me sens si mal, je revois tout cela en rêve, la nuit. "
A trois heures de marche du campement pygmée, Mambasa, épicentre des exactions des mois passés, est une ville fantôme. Les hautes herbes qui ont envahi le centre ville racontent la dérive d'une petite agglomération à la croisée des pistes, à l'orée de la grande forêt, dont l'or et les diamants ont attisé la fièvre des pillards. Les portes fracassées des maisons de terre disent les pillages endurés au cours des mois écoulés, et la peur, comme dans la brousse avoisinante, ferme les bouches.

Bien que, selon un accord de " cessez-le-feu immédiat et général " signé par les belligérants de la région le 30 décembre dernier et aussitôt violé par le MLC, Mambasa soit désormais démilitarisée, les différentes rébellions campent toujours à proximité et les espions de tous bords y pullulent. Les témoignages s'y font donc dans une discrétion inquiète, récits chuchotés dans une case amie, ou consignés sur des petits bouts de papier, que compilent et dissimulent des responsables de l'administration locale ou des prêtres. " Il y a eu les viols, les vols, les meurtres, souffle l'un d'entre eux, mais il faudra du temps pour tout recenser. Ce sont des lieux isolés, et les routes sont en faillite. "
Les " Effacer le tableau " prennent Mambasa une première fois le 12 octobre et entament aussitôt le sac de la ville, pudiquement intitulé " vaccination porte à porte ". Des mécaniciens dépêchés spécialement quadrillent les quartiers pour identifier ce qui mérite d'être transporté par hélicoptère vers l'un des bastions de la rébellion. Au cimetière, des tombes récentes sont violées, à la recherche d'hypothétiques trésors enfouis. Des femmes, arrivées dans le sillage des soldats, écument les maisons " pour s'emparer de casseroles, de pagnes et d'huiles parfumées ", selon une de leurs victimes.

Le Père Sylvano Ruaro, un prêtre italien présent dans la région depuis plus de trente ans, tente de se cacher au milieu d'un troupeau de vaches. Les soldats abattent le bétail à l'arme automatique. " J'entendais le bruit des balles qui entraient dans leur chair, c'était abominable. " Il est découvert puis molesté. Les soldats exigent, et obtiennent, les dollars de la mission. Au lieutenant-colonel rebelle Freddy Ngalimo, chef des " Effacer le tableau ", qui vient lui rendre visite après le passage dévastateur de ses hommes, le Père Sylvano lance : " Éliminez-moi tout de suite, ou je vais faire connaître toutes vos horreurs au reste du monde. " La réponse du chef rebelle, telle que la rapporte le religieux, est désarmante : " De quoi vous plaignez-vous ? Ici, ce n'était rien. Nous avons fait mille fois pire ailleurs. " On venait d'égorger quatre hommes dans une bananeraie toute proche, puis de jeter leurs corps dans une fosse septique, avant de tuer le gardien de la mission devant les fenêtres des prêtres.

Puis Mambasa, perdue à la faveur d'une contre-offensive et de pressions internationales déclenchées par le témoignage du père Sylvano, est reprise trois semaines plus tard. Les " Effacer " entrent alors dans une ville dont la population vient de prendre la fuite, dans une course éperdue, vers Béni, à 130 kilomètres de mauvaises pistes plus au sud. " Quand les " Effacer " sont revenus, nous nous sommes dits : au moins, allons mourir tranquillement quelque part ",raconte un habitant handicapé. " Ils ont fait trois semaines dans une ville vide, avant de descendre vers Béni, témoigne un fonctionnaire resté en ville. Ils étaient méchants. Un officier qui se faisait appeler Zorro se vantait de manger de la chair humaine, de couper les pénis des prisonniers et de les boucaner pour ses chefs. Il montrait des organes dans sa gibecière. "

Parmi les fuyards, certains s'égarent en forêt, des enfants sont piétinés, des femmes accouchent sur le bord des routes. Bientôt, plusieurs dizaines de milliers de personnes s'entassent aux portes de Béni, que les hommes de Jean-Pierre Bemba sont à deux doigts de prendre. Ils ne sont stoppés dans leur offensive que par de nouvelles pressions internationales, toujours sur l'impulsion du Père Sylvano. Parmi les réfugiés qui arrivent, épuisés, certains rapportent le récit des atrocités subies ou observées le long de la route ou dans le secret de la forêt. Les viols, souvent collectifs, ont été légion. Près d'Alima, un village sur la route, des fuyards ont vu des cadavres atrocement mutilés, dont certaines parties avaient été arrachées.

Assez vite, il devient clair que ce sont les Pygmées qui ont payé le plus lourd tribut. Déjà appauvris au-delà de la misère par le défrichement de la forêt, qui progresse d'un kilomètre par an et les prive de leurs moyens de subsistance, réduits en semi-asservissement par les ethnies locales, les exactions des soldats les ont poussés, pour la première fois, loin de leur forêt et des villages où ils avaient leurs habitudes. Assis derrière son petit bureau, à Béni, Benoît Kalume, membre du Programme d'assistance aux Pygmées (PAP), avoue son désespoir : " Depuis longtemps, les Pygmées sont déconsidérés par les autres ethnies, bien qu'ils soient les premiers citoyens de ce pays. Mais le fait d'être mangés, spécialement, les a convaincus qu'ils ne sont pas considérés comme des humains. "

Les soldats du MLC ont visé, en premier lieu, ces intouchables de la forêt parce qu'ils les soupçonnaient d'avoir servi de "pisteurs" à leurs ennemis, mais aussi, selon de multiples témoignages, dans le cadre de pratiques rituelles. Un témoin raconte le retour des hommes de Jean-Pierre Bemba à Isiro, plus au nord : " Ils sont rentrés du front avec des têtes de Pygmées autour du cou, exhibant des sexes utilisés comme des amulettes. Ils ont fait le tour de la ville en chantant qu'ils avaient mangé cette chair et qu'ils étaient devenus invincibles. " Un rapport du PAP, rédigé après ces révélations, se conclut par ces lignes : " (...) la communauté internationale focalise son attention sur la protection des animaux comme les okapis, les gorilles des montagnes, les rhinocéros (...) et se désintéresse des humains comme nous, les Pygmées, qui sommes pourtant fortement menacés d'extinction. "
Il est difficile d'établir avec exactitude le nombre des victimes de ces abominations. Les responsables d'un "comité des réfugiés" constitué près de la ville de Béni indiquent avoir comptabilisé neuf victimes d'actes de cannibalisme au total. Rien ne permet encore de déterminer combien d'autres cas demeurent inconnus, les témoins se trouvant encore en brousse. Or le cas n'est pas caractéristique seulement de Mambasa ni des hommes du MLC.

Dans l'est et le nord du Congo, où les factions rebelles ne cessent de se multiplier depuis que la guerre a éclaté en 1998, tous les groupes armés s'adonnent au pire. Un responsable militaire, à Béni, l'admet : " Au front, on souffre de la faim, de la soif, on manque de tout. Alors les soldats font des choses terribles. Quand tu trouves un ennemi, dans certains cas, tu peux le tuer sauvagement et le manger. C'est une chose qui arrive partout, parce que cette guerre est atroce. Mais, normalement, cela reste secret. Les types de Bemba sont juste allés trop loin, ils devaient vraiment se croire invincibles... "
Dans la même région de l'Ituri, à Nyakunde, début septembre 2002, les miliciens d'une ethnie ont méthodiquement massacré, jusque sur leur lit d'hôpital, les membres d'autres ethnies, avant de quadriller la ville, listes en main, à la recherche de ceux qui étaient parvenus à se dissimuler dans les moindres recoins, des faux plafonds aux fosses des latrines. Plus de mille personnes ont été inhumées dans quatre fosses communes après les massacres. Aucune enquête internationale, alors, n'a été organisée pour identifier les coupables avec certitude, bien que des rescapés de ces tueries soient présents dans toute la région. Pourtant, dans de nombreux cas, des cadavres avaient subi les mêmes traitements que ceux de Mambasa. Têtes coupées et exhibées, chair humaine exposée sur les routes et sexes coupés. " C'est la colère et le besoin de vengeance qui ont tellement monté en eux que tuer l'ennemi ne suffit plus pour montrer à quel point on est en colère... C'est aussi pour montrer que l'ennemi n'est rien, rien que de la viande comme les animaux ", témoigne un rescapé de Nyakunde dans le rapport confidentiel d'une organisation non gouvernementale.

Mais pour l'heure, Jean-Pierre Bemba est le seul visé par la communuaté internationale. Sur la base des actes de ses hommes et du courage d'un père missionnaire isolé, la Mission d'observation des Nations unies (MONUC) s'est décidée à déployer sur le terrain une équipe d'enquêteurs qui s'est penchée sur les agissements des " Effacer le tableau ". Un rapport a été rédigé, qui a permis de saisir le Conseil de sécurité et devait initialement fournir la base de poursuites devant la Cour pénale internationale (CPI). Mais entre temps, des tractations discrètes ont eu lieu. Jean-Pierre Bemba a menacé de se retirer du laborieux processus de paix congolais s'il faisait l'objet de poursuites. Depuis New York, au siège des Nations unies, on lui a fait savoir qu'il pourrait être épargné, à condition de condamner certains de ses hommes.

Le leader du MLC vient donc d'organiser un procès express pour vingt-sept de ses soldats dans son fief de Gbadolite. Des peines étonnantes, allant jusque à trois ans de prison environ, y ont été prononcées, notamment pour " gaspillage de munitions " ou pour " avoir emprunté une route non autorisée ". On ignore si elles seront appliquées. Freddy Ngalimo, en particulier, a été condamné à quarante-trois mois de prison, pour " non assistance à personnes en danger ". Il reste à savoir si Jean-Pierre Bemba sera capable de se protéger aussi de la plainte déposée par des organisations de défense des droits de l'homme pour les exactions commises par ses troupes...en Centrafrique cette fois.

Reste que les accusations portées contre le MLC peuvent difficilement faire figure d'exception. La liste des exactions au Congo est longue, et cette dérive fétichiste ne peut les expliquer toutes. En cinq ans de guerre, l'horreur des crimes a subi une inflation constante qui finit par rendre le cannibalisme presque banal, sans jamais provoquer mieux que la rédaction de rapports et de vagues admonestations sans lendemain aux coupables, lorsqu'ils sont identifiés, le tout sous le regard des cinq mille membres de la Monuc.
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Message par kongo-lari » Ven 28 Fév, 03 6:19

Les cobras du Congo-Brazzaville se sont également illustrés dans le cannibalisme

Ces cobras qui ne defilent devant rien allaient même jusqu'à violer les cadavres des femmes et jeunes filles Laris abbatues, à déceper ces mêmes cadavres, et à en distribuer de gros morceaux,dans des sachets, aux "vaincus", selon le mot des cobras. Cette viande humaine était en effet donnée aux fuyards érrants, à la recherche des leurs, ou d'un refuge. Ceux-ci devaient la garder par devers eux, très précieusement. Elle leur servait de "Laissez-passer" pour traverser les centaines de barrages établis sur les couloirs aménagés sous les ordres du dictateur. Cette viande humaine servait-elle seulement de "Laissez-passer" aux fuyards qui devaient obligatoirement la prendre ? Et ceux qui dépeçaient ces cadavres, connaissant les traditions, les us et coutumes et autres moeurs ethno-tribales des bourreaux, qu'en faisaient-ils d'autre ? Ne sommes-nous pas dans un cas de cannibalisme longtemps oublié ?
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Message par Thierry Brigand » Ven 28 Fév, 03 5:47

Kongo-lari, peux tu étayer tes horribles accusations par des FAITS, des PREUVES, stp?? :o :o
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Message par Mère Evé de Paris » Ven 28 Fév, 03 6:39

Copie de dépêche Yahoo Canada :

Presse Canadienne | Reuters | Photos
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samedi 11 janvier 17h50 HNE

L'enquÍte sur des actes de cannibalisme au Congo-Kinshasa est terminÈe

KINSHASA, République démocratique du Congo (AP) - Le rapport d'enquête sur des exactions, parmi lesquelles des actes de cannibalisme, imputées à des mouvements rebelles en République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaire), sera présenté dimanche au haut commissaire des Nations unies pour les droits de l'Homme, Sergio Vieira de Mello.

Ces accusations visent des membres du Mouvement de libération du Congo (MLC) et leurs alliés du Rassemblement congolais pour la démocratie-National (RCD-N).

L'équipe de l'ONU a terminé son enquête d'une semaine samedi et rendra ses conclusions à plusieurs responsables onusiens à Kinshasa, a précisé samedi la porte-parole de l'ONU au Congo, Patricia Tome, ajoutant que les enquêteurs avaient notamment recherché des Pygmées cachés dans les forêts de la province d'Ituri, dans le nord-est du Congo-Kinshasa.

"L'équipe a interrogé des victimes ainsi que des témoins d'atrocité qui ont parlé de cas de viols collectifs, de pillage (...) et aussi de cas de cannibalisme forcé", a dit Mme Tome. Des responsables onusiens ont estimé crédibles il y a quelques jours les témoignages rapportant que des rebelles auraient aussi mangé des Pygmées.

Monseigneur Melchisedec Sikuli Paluku, évêque catholique de la province, a déclaré à l'Associated Press que les rebelles avaient forcé des Pygmées, notamment, à manger de la chair humaine, y compris la leur dans le cas de certains prisonniers, selon lui.

Environ 600.000 Pygmées vivent au Congo-Kinshasa. Ils sont considérés comme les plus anciens habitants d'Afrique centrale. Malgré l'accord de paix de décembre, les combats se sont intensifiés entre groupes rebelles dans l'est de la RDC.
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Message par Mère Evé de Paris » Ven 28 Fév, 03 6:40

TITLE:TEMOIGNAGE SUR LE CANNIBALISME AU CONGO
AUTHOR: P.A.P
(DATE : 1/24/2003 11:30:23 PM)

PROGRAMME DíASSISTANCE AUX PYGMEES EN R.D.C.

P.A.P.-R.D.C.

E-mail: [email protected]

TEL: 00881631426506

Website: http://www.pygmee.nl

TEMOIGNAGES DES PYGMEES SUR LE CANNIBALISME DES HOMMES DE JEAN-PIERRE BEMBA

1. PREAMBULE: LES ETAPES DE LA GUERRE ENTRE LES ´EFFAC…S LE TABLEAUª DE BEMBA ET LES APC DE MBUSA NYAMWISI

Vendredi, 11-10-2002:

Vers 17h00 de líaprËs-midi, les informations circulent dans la citÈ de Mambasa et dans la localitÈ de Mandima que les ´EffacÈsª, militaires de Jean-Pierre BEMBA, se trouvent ‡ 6km de Mambasa sur la route Kisangani. Ceci entraine un dÈplacement massif de la population vers la brousse.

Samedi 12-10-2002:

Dans la matinÈe ‡ 8h00, les ´EffacÈsª entrent ‡ Mambasa y compris Mandima. Avec la dÈtonation des armes, toute la population síenfonce davantage dans la forÍt. Comme il níy avait plus personne dans la citÈ, les ´EffacÈsª entament alors le pillage systÈmatique des biens matÈriels, le bÈtail,... maison par maison, W.C. et parfois des tombes. Comme explication sur ce pillage sytÈmatique, Jean-Pierre BEMBA aurait appelÈ les anciens militaires sans fonctions et certains dÈlinquants pour leur proposer une prestation militaire ‡ ces termes: ´Jíaimerais bien vous utiliser dans líarmÈe, mais je níai pas de salaires ‡ vous payer. Alors ‡ ceux qui le voudront, je donnerai des armes et chacun se dÈbrouillera sur terrain de bataille dans la zone controlÈe par le RCD-KIS/ML de MBUSA NYAMWISIª.

Jeudi, 24-10-2002:

Alors que Mambasa est occupÈ par les effacÈs, líAPC/MAY-MAY díune faÁon inattendue et rapide fait irruption dans la rÈsidence du colonel FREDY NGALIMO MOPAU, Commandant des opÈrations militaires du MLC-RCD/N, armÈes de coalition BEMBA-LUMBALA. Les effets emportÈs sont deux appareils phonies et documents relatifs au plan de guerre. Cette opÈration níavait durÈe que trente minutes ‡ líabsence du colonel MOPAU. Ce dernier Ètait absent de Mambasa-centre parce que quelques minutes avant líarrivÈe de líAPC/MAY-MAY dans sa rÈsidence, il avait entendu des coups de balles ‡ Mandima, 6km de Mambasa, sur la route Bunia.

Ces coups de balles Ètaient provoquÈs par un accrochage entre un petit groupe de líAPC et 18 militaires Hema qui avaient sÈjournÈ ‡ Mambasa et se rendaient ce jour-l‡ ‡ Bunia. Dans quelques minutes, cette petite guerre Ètait restÈe líaffaire des ´EffacÈsª et les Hema, car les May-May de líAPC avaient aussitÙt disparu pour rejoindre, par forÍt, leur groupe au del‡ de 15km sur la route Mambasa-Beni.

Au cours de cet accrochage peu confus, les ´EffacÈsª sont parvenus ‡ couper la tÍte du Commandant militaire Hema. Enfin, aprËs cette opÈration, les ´EffacÈsª ont quittÈ immÈdiatement leur camp de Mandima pour rejoindre leurs collËgues ‡ Mambasa. Dans ce dÈplacement, un ´EffacȪ avait pris sur son vÈlo la tÍte du militaire Hema tuÈ. Cette tÍte est enterrÈe ‡ Mambasa et le corps ‡ Mandima.

Dimanche, 27-10-2002:

EntrÈe effective de líAPC ‡ Mambasa. Fuite des ´EffacÈsª dans les axes Mambasa-Kisangani, Mambasa-Nduye et en forÍt entre ces deux axes.A moins díune semaine toute la population rentre au village et la vie reprend normalement.

Ex.: AprËs les rÈunions de contact avec les parents, les enseignants, les autoritÈs de la place, les Ècoles avaient repris le 18-11-2002.

Jeudi, 28-11-2002:

RÈoccupation inattendue de Mambasa par le MLC sous le commandement de leur chef surnommÈ ´Roi des imbÈcilesª dont vrai nom est RAMAZANI II, aussi surnommÈ RAMSES II.

II. PERSONNES CIVILES TUEES PAR LES MILITAIRES DU MLC AU COURS DE CETTE GUERRE

1. FranÁois: fabriquant des braisiËres au quartier Mirindi

2. Joseph: Chef díavenue/quartier Mirindi

3. Daniel: TATA MAPASA du quartier Mirindi

4. Pascal: Cultivateur et dÈplacÈ de Bunia/quartier Mirindi

5. Tsongo: de Mandima, fils díune veuve

6. Prince: de Mandima, dÈtraquÈ mental, fils de DHENA, fusillÈ ‡ Butiaba II ‡ cause de son drÙle habillement Ètait pris pour un May-May par les ´EffacÈsª.

N.B.: Les 4 premiËres personnes ont ÈtÈ enterÈes dans une fausse commune ‡ cÙtÈ de la chapelle ANUARITE.

7. Trois fils de Monsieur MICHEL, exploitant forestier ‡ Mambasa, ont ÈtÈ tuÈs au champ par une bombe des APC.

III. MINES ANTIPERSONNELLES

1. Terrain de líEglise CAFC ‡ Mandima

2. Terrain TOVEATO ‡ Mambasa

3. Concession Office des Routes

4. PrËs du pont de la riviËre Binase

5. 11Ë Avenue ‡ cÙtÈ de papa CASIMIR


IV. CAS DE VIOL PAR LES MILITAIRES DE BEMBA

- Plusieurs femmes pygmÈes ont ÈtÈ violÈes dans le groupement BAPONGOMO (25km díEpulu).

- Il en est de mÍme ‡ Lenda, dans le camp de MAKIMU, ‡ cÙtÈ díEpulu.

- Sur un mÍme matelas Madame MUSEBELE (nom du mari) et sa fille, en prÈsence de Musebele ont ÈtÈ violÈes pendant la journÈe par les militaires de Bemba dans la localitÈ díEBUYO non loin díEpulu.

- Madame Yalala (Èpouse de MANGSON) et Madame AKIDI (Èpouse díAKUITU) de la localitÈ de BABAMA ont ÈtÈ violÈes la journÈe et en plein air par 10 militaires.

- Dans le groupement BADISENDE (40km), Madame NDJELIMBA (Èpouse de ShÈrif), Louise (Èpouse de DÈsirÈ) et Lucie (mËre díun enfant de 3 mois) ont ÈtÈ aussi violÈes par les militaires. Cette derniËre Ètait une veuve dont le mari venait de mourrir et dont la tombe fraÓche Ètait tout au tour de la maison. Ces militaires ont dÈterÈ le coprs croyant que cíÈtait une cachette des biens.

- BADISENDE (40km) : Madame ENGODIALOKI (Èpouse díEtienne), son fils Kombi, sa fille Marta et son beau-fils Abdu (mari de Marta) ont ÈtÈ devÍtus et ont ÈtÈ forcÈs de piler du riz Ètant nus depuis 8h ‡ 16h.

- EPULU: Un vieux papa de 60 ans a ÈtÈ forcÈ de piler le riz pendant plus de deux semaines pour tout le camp militaire.

- Un pygmÈe a ÈtÈ forcÈ ‡ manger tout un bassin díarachides crues.

- A TETURI, plusieurs pygmÈes et leurs chefs ont ÈtÈ fouetÈs.

- Plusieurs autres cas sont signalÈs ‡ Mambasa:

1. LíÈpouse de Kitambala en prÈsence de ce dernier

2. LíÈpouse du professeur AKISIBWANA de líInstitut Bernard Longo

3. Les deux Èpouses du chef de groupement de Banana

4. LíÈpouse de líenseignant Kasereka Kasyano aprËs une semaine de leur mariage ‡ líEglise catholique de Mambasa

5. Mwashani, une fille de plus ou moins 12 ans, de maman Marie-JosÈ de Butiaba I

6. LíÈpouse de líinfirmier Kamala dans la parcelle du chauffeur Justin

7. A Lukaya, líÈpouse du Pasteur Tamimu de CECA-20 par les APC le 31-12-2002.


V. CAS PARTICULIERS DES PYGM…ES: CANNIBALISME

1. Amuzati:

Selon le tÈmoignage díAMUZATI, du camp DIFOU, situÈ dans le village SOME (26km de Mambasa sur la route Beni), sa famille Ètait dÈcimÈe par les EffacÈs.

Il y a eu comme personnes tuÈes et mangÈes:

- Sa Mama FUAUBE

- NYONGOLO: son grand-frËre

- SALAMA: sa soeur

- KEBE: Fils de SALAMA

- ESPOLA: Fille de SALAMA

Toutes ces personnes ont ÈtÈ tuÈes par les armes blanches sauf Nyongolo qui Ètait fusillÈ alors quíil Ètait en train díextraire le vin de palme (Libondo) au dessus du palmier. Ce jour l‡ Amuzati Ètait parti ‡ la chasse , non loin du village. A un moment, il attendit des coups de balle vers leur camp. Quand il est revenu de la forÍt pour la maison voir ce qui síÈtait passÈ, il est restÈ dans un buisson situÈ sur une colline qui surplante leur camp (plus bas situÈ dans la vallÈe). Del‡, il a assistÈ ‡ toute la scËne, ses familiers Ètaient dÈcoupÈs en morceaux avant díÍtre grillÈs sur le feu et ils ont ÈtÈ mangÈs par les militaires de BEMBA qui entouraient le camp.

2. ANGALI SALEH: Habitant du camp pygmÈ Makodu/Malutu, 52km de Mambasa vers Beni

a) Il dÈclare quíil a dirigÈe líÈquipe des APC ‡ la recherche des ´EffacÈsª. sur leur itinÈraire, ils ont trouvÈ des ´EffacÈsª dans le camp pygmÈe Mekimo en forÍt de Tobola o<breve> 5 pygmÈes Ètaient ligotÈs et 1 en train díÍtre grillÈ sur un Ètallage. Líintervention de líAPC a ÈtÈ díabord díÈliminer les ennemis et ensuite libÈrer les 5 victimes ligotÈs. Sans tenir compte du victime grillÈ, les APC Ètaient rentrÈs au village ‡ Tobola.

Etant donnÈ que Monsieur Angali Saleh provenait de Malutu pour une visite familiale au camp pygmÈe Mekimo, et pris de force par les APC pour les guider en forÍt, et nía donc pas une idÈe sur les noms des victimes indiquÈes ci-haut.

b) A Badisende, 40km de Mambasa vers Epulu, les ´EffacÈsª ont tuÈ au champ le mari de maman Apoline, tous deux sujets nandes. Ces ´EffacÈsª ont obligÈ cette maman de cuire son mari. AprËs cuisson, ces ´EffacÈsª ont exigÈ cette derniËre de manger avec eux la viande de son mari et la contraindre ensuite ‡ quitter immÈdiatement le lieu.

3. Apilinga

Dans le camp Makumi, situÈ dans le village Bapukeli, les personnes suivantes ont ÈtÈ tuÈes: Apilinga, Umunde et Ndjateli. Apilinga a ÈtÈ dÈcoupÈ ‡ petits morceaux, puis prÈparÈ et mangÈ par les militaires de Bemba. Un autre du nom de LÈon a ÈtÈ arrÍtÈ et tuÈ dans la brousse

4. Salambongo

Dans le camp Matodi ‡ cÙtÈ du village Mayuano (36km de Mambasa sur la route Beni): Mr Salambongo (polygamme) qui revenait de son champ trouve son camp entourÈ par les militaires de BEMBA entrain díÈgorger ses deux femmes et ses deux enfants. CachÈ dans un buisson autour du camp, il a assistÈ ‡ leurs cuissons avant díÍtre mangÈs.

5. Baloy Abengandula: Pasteur de la CECA20 ‡ ALIMA

Celui-ci dÈclare níavoir pas ÈtÈ victime de la guerre, mais informÈ de la faÁon dont leurs frËres pygmÈes en provenance de Mambasa Ètaient maltraitÈs díune maniËre inhumaine et horrible, alors ils ont ÈtÈ obligÈs de quitter la forÍt, leur milieu díorigine, en direction de Beni.

Observation: Ce rapport pourra Ítre completÈ et parfois subir quelques modifications.

Fait ‡ Beni, le 13/01/2003
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Mère Evé de Paris
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Message par Mère Evé de Paris » Ven 28 Fév, 03 6:43

Il est plus facile pour l'humain de nier l'horreur que d'affronter sa réalité. Sans commentaire. :oops: :cry:

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Message par Gnoka » Ven 28 Fév, 03 11:04

C'est bien gentil tout ça… mais il ne faut pas non plus Zaïroiser cet espace. J'en appelle à l'arbitrage du modérateur. On voudrait bien s'intéresser de ce qui se passe à travers le monde ; mais ces revues de presse systématiques _de Mère Evé de Paris sur les Zaïrois_ commencent à être fatigantes. N'y a-t-il pas de forums Zaïrois pour…

On le sait, Kongo-Lari est un spécialiste des récits kafkaïens. Après ses histoires à dormir debout sur les hommes lézards, le voilà avec les anthropophages. Mais bon, il n'a que même pas inventer cette histoire. Cela dit, c'est assurément une vision effroyable. J'ai été dégoûté à en vomir. C'est abominable. La guerre civile est une horreur où l'homme civilisé devient plus qu'un sauvage. En fait, aucune bête féroce ne peut commettre de telles atrocités sur ses proies et encore moins sur ceux de son espèce. C'est de la pure barbarie. L'animalité ou la sauvagerie, en comparaison, devient presque banale.

A propos de l'anthropophagie des COBRAS, Kongo-Lari, il faut éviter d'attiser la braise sur un terrain tout aussi sec. Les Cobras et les Ninjas ne se font aucun cadeau. C'est connu. De part et d'autre, la notion de prisonnier a été bannie du jargon. Les mutilations avec les fameuses gifles de Saint-Michel sont des punitions mineures réservées aux malheureux innocents dont le seul tort est d'avoir des origines inconvenantes. A ceux là, on coupe aussi les oreilles, à défaut de leur retirer la vie. Tous les Cobras savent qu'ils ne faut jamais tomber vif entre les mains Ninjas. Du côté Cobra, on ne demande même plus les nouvelles des centaines de rescapés que Ntumi avait jeté sur Brazzaville un certain 14 juin 2002. En fait, la guerre civile est une horreur effroyable qu'il faudra être plus que débile pour soutenir un quelconque sanguinaire qui ne jure que par cette abomination. Ainsi, les supporters de tels criminels sont tout aussi sadiques que les cannibales Zaïrois.

Arrêtez s'il vous plaît. Ici nous voulons parler de réflexion et non de la barbarie. Mère Evé vas y mollo s'il te plaît. STEVE arrête avec l'horreur. Merci !

Gnoka.
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Message par Mère Evé de Paris » Sam 01 Mars, 03 1:38

Eh Gnoka, lache du lest OK ?
KL a bien précisé dans le titre de son message le Congo auquel il faisait référence.
Si l'info ne t'intéresse pas ou te dérange, zappe… où est le problème ?

Mère Evé
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Mère Evé de Paris
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