Rites et Coutumes de mariage au Congo

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Rites et Coutumes de mariage au Congo

Message par Joey the Kong » Lun 12 Mai, 03 3:55

Bonsoir,

Je me permets de troubler la quiètude de votre repos en vous soumettant de nouveau ce courrier (cf Culturama) pour trouver des pistes pour une présentation des rites et coutumes de mariage dans notre pays lors d'une prochaine rencontre culturelle africaine.

C'est la question du processus du mariage coutumier qui me préoccupe avec ces différentes étapes dans les cultures éparses du Congo, avec l'influence du matriarcat (chez les kongo par exemple), le patriarcat (dans la Cuvette par ex.) ou encore le système mixte dans certains groupes batékés.

Pouvez-vous me donner des éléments permettant la description de ces processus dans les contextes suivants :
L'approche originelle (dans le contexte rural), l'approche urbaine et ces éventuels raccourcis, la question du mariage coutumier unissant des personnes d'ethnies différentes (exemple mbochi-kongo) où on peut se demander à qui est versé la dot (au père ou à l'oncle maternelle?).

Quel sens est donné à la dot suivant les différentes cultures congolaises? Doit-on concevoir la femme comme un objet de "vente"? Quelle était la philosophie de la dot dans la société traditionnelle bantoue? Cette question existe-elle chez les pygmées?

Existe-t-il encore des rites initiatiques comme le tchikoumbi chez les vilis?
Quel en était le but, le fondement? Existe-t-il dans d'autres sociétés congolaises des approches similaires?

Je cherche de la documentation, de l'image, de la photographie sur le sujet qui est assez large comme vous pouvez le constater.

En espèrant avoir vos avis, je vous salue.
8) 8) 8)
Joey the Kong
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Message par Joey the Kong » Lun 12 Mai, 03 4:12

Bassouamina a écrit :
Joey The Kong,
Avez-vous déjà entendu parler du mariage par "surenchérissement "pratiqué par les sociétés patrilinéaires de la Sangha ? C'est Côme Manckasa (toujours lui) qui l'a découvert durant ses enquêtes dans cette région.
Un exemple : la tradition m'autorise à venir prendre votre épouse à condition que je vous rembourse (moyennant plus-value) l'intégralité de la compensation matrimoniale que vous aviez versée à son patrilignage.
Manckasa l'a désigné "mariage concurrentiel". Une épouse qui a beaucoup divorcé est très recherchée dans la Sangha. Certaines femmes, dans une discussion, n'oseront jamais tenir tête à celles qui comptent plusieurs ex-maris dans leur cursus conjugal.

"Tu oses me défier ? Combien de fois as-tu divorcé ?" se fit taire (selon Manckasa) une femme qui eut le malheur de défier une autre qui en était à son cinquième mari.

Ces pratiques, où la concurrence autorise de détrôner de son foyer une femme enviée, ont une grande incidence sur le système économique local. Plus je produis du cacao ou du café, plus j'amasse des capitaux pour rembourser le montant compensatoire qu'a versé un homme dont je convoite l'épouse.

En société Mbochi, je peux prendre en secondes noces la soeur de mon épouse dans la mesure où cette dernière ne m'a pas donné d'enfant. C'est le lévirat ou sororat, coutume bien connue des Juifs.

Voilà, Joey The Kong, autant d'indicateurs qui montrent que les pratiques matrimoniales diffèrent selon qu'elles sont observées chez les Kongo ou chez les Mbochi. Bien sûr, il faut toujours avoir présent à l'esprit qu'il existe également des ressemblances entre tous ces systèmes.

Faute de temps, je m'arrête ; j'y reviendrai.


Je te remercie pour les éléments que tu nous fournis au sujet des populations de la Sangha. J'ignorais totalement cette approche. J'avoue que cela me parait étonnant et fortement générateur d'instabilité, ce type de coutume. Enfin, si tu as d'autres particularités de ce type ou si tu peux m'aiguiller sur de la doc au sujet de ce thème, je suis preneur.

@ plus :)
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Message par Blaise » Lun 12 Mai, 03 7:58

Salut Joey,

Comme dirait le beau frère de mon ami, je cite : "C'est tout un sujet de thèse, ça !".

J'ai été longtemps opposé à la dot de façon systématique. Résultat, mon vieux n'a pas bouffé un seul franc des mariages de ses filles.

Plus tard (en Licence de géologie à Brazzaville), j'ai eu un collègue Soundi (de Kimongo) qui s'est marié au village avec sa chère et tendre, une fille du coin aussi. Il m'a expliqué comment ça se passait chez eux. Cela m'avait fait changer d'avis sur la notion de la dot.

D'après que chez les Soundi, c'est vraiment quelque chose de symbolique. Il n'avait payé que 5000 CFA de dot, quand bien même sa futur épouse était en terminal.

Chez les bembés (dont je suis), pour une femme en terminal, fallait déboursé pas moins de 600 000 CFA car on vous faisait payer "tous les cahiers que le père de la fille avait acheté pour sa scolarité".

Comme je voulais pas voir de telles bétises chez nous. J'avais pour la première fois de ma vie (et la seule fois), mis en "gare" mon père contre de telles veillelités. Du coup chez moi à Talas, le gars venait avec 2 casiers de bieres et 2 casiers de jus de fruit et repartait le soir avec sa femme.

En partant avec "leur femme", on les entendait dire :

- ba bembe wana bazali bien hein !
- ba bembe bo ngura bantu bena

C'était juste pour te dire, cher Joey de ne pas oublier d'aller regarder de très près ce qui se passe chez les soundis. Ils ont une tout autre définition de la dot. Celle là je l'avais approuvé au regard de l'expérience de mon ami Djo MANK'S.

Blaise
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Message par Joey the Kong » Lun 12 Mai, 03 9:44

Salut Blaise,

Le cas des basoundi est intéressant (toujours de Kimongo). Une connaissance m'a fait savoir que chez les basoundi, la dot est versée à la fois aux familles maternelle et paternelle de la demoiselle. Mais cette répartition en double concerne également la présentation et le 1er vin.
Si on prend compte le fait que les deux familles de l'heureuse élue ne sont pas basées dans la même ville, on imagine l'embarras du jeune homme (et sa famille) qui veut se conformer aux coutûmes de sa bien-aimée.

Pourtant, les basoundi de Kimongo appartiennent au groupe kongo qui fonctionne suivant le système matrilinéaire. Seul l'oncle maternel devrait percevoir la dot et, éventuellement transmettre une part de la dot au père pour les efforts endurés pour mener à bien l'éducation de la jeune femme.

On retrouve la même démarche chez les laris, sauf que la dot est multipliée par 10 voir 100.

Est-ce que tu sais si dans la tradition rurale bembé, la liste transmise au prétendant était originellement aussi lourde? Peut-être est-ce une évolution liée à la vie urbaine où la bachelière a plus de chance de rapporter, par sa formation, une richesse matérielle plus importante que ce qu'aurait produit en tant que paysanne quelque part à Madingou. La perte étant conséquente pour le clan concerné, le seul moyen de compenser est de surfacturer à la dot 8).

Je pense néanmoins que les populations devraient respecter le seuil limité à 50.000 F CFA, car beaucoup de jeunes femmes se sentent "vendus" par des personnes qui souvent n'ont pas participé à leur éducation (les oncles dans le système matrilinéaire )

Affaire à suivre...
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Message par FAB1 » Lun 12 Mai, 03 12:44

salut Joey,
Concernant la Sangha, si tu es a Paris y a un document de reference qui n'existe meme plus au pays, tu peux le trouver au centre Georges Pompidou (beaubourg) a la section geographie-ethnologie afrique centrale (3e niveau ???):
"Evolution economique et sociale en Afrique centrale, l'exemple de Souanke en RPC" de Claude ROBINEAU, ORSTOM.
L'ouvrage date un peu , mais il est parfaitement redige et propose d'autres references sur le pays. En tout cas je n'ai pas trouve mieux en matiere social.... sinon j'ai trouve une etude sur les kongo egalement mais sur le net et j'ai malheureusement egare les references.
Si tu peux pas avoir le livre, je peux te faire des resumes (ca fait un peu de redaction...) ou tout simplement des photocopies.
FAB1
 
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Message par Mère Evé de Paris » Lun 12 Mai, 03 12:53

Une piste à explorer pour ton projet Joey, via ces objets qui sont entre les mains du "négociateur" du mariage représentant de la famille (par ex. le baton en bois sculpté qui se temine avec des poils d'animaux, qui passe entre les mains de celui qui a la parole).
Tu trouveras peut-être de la doc. à la librairie du Musée Dappert (à coté de l'avenue Vctor Hugo, dans le XVIe, Paris)

Bonne continuation,

Mère Evé
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Message par Benda Bika » Lun 12 Mai, 03 1:52

C'est à dire à côté de l'Ambassade du Congo, pour être plus précis :wink:

BB
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Message par Nyelenga » Lun 12 Mai, 03 2:52

Et tout ça pour soutenir les thèses avouées ou inavouées d'un Bassouamina sur la supériorité mythique des Noms à consonne sur les Noms à voyelle!

Notre ami Bassouamina a cependant "oublié" de parler de ceux qui épousent leurs cousines croisées ce qui dans certaines est la pire des abominations et Blaise a oublié de parler du cochon que le prétendant doit voler chez les voisins pour "doter" sa femme!

Subtilité, quand tu nous égares!

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Message par bassouamina » Lun 12 Mai, 03 7:42

Nota

Ce texte n'est pas de moi. Il est d'Anaclet Tchitembo.

Quand on parle mariage au Congo, pays multi-ethnique, les échanges matrimoniaux intra mais aussi interculturels ne doivent pas être en reste.
Le canevas de ce texte est le débat qui se tient ailleurs sur
le fédéralisme qui, curieusement, a évolué vers l'hypothèse du mariage interethnique au Congo-Brazzaville. Ce texte dont la tonalité semble en harmonie avec le sujet introduit par Joey The Kong a été extrait de ma boîte aux lettres. Il articule l'opinion de Tchitembo qui, comme de bien entendu, n'engage que son auteur.
_____________________________


-----Message d'origine-----
De : tchitembo anaclet [mailto:[email protected]]
Envoyé : lundi 12 mai 2003 14:56
À : [email protected]
Objet : Re: TR_:_TR_:_[
i]pour_une_reflexion_vers_le_fédéralisme[/i]

Les rencontres interrégionales ou interethniques c’est toute l’importance du service militaire obligatoire. On n’a pas besoin d’inventer d’autres types d’intégration, ils existent déjà.

Si vous considérez que les mariages interethniques sont un signe d’intégration, les milliers de métis portugais nés en Angola, au Cabinda ou encore dans les plantations de coton du sud des Etats-Unis seraient donc une preuve de l’intégration des noirs dans ces sociétés ?

Les congolais n’aiment pas la vérité et préfèrent se raconter des histoires à l’eau de rose. Il n’y a pas un seul mariage interethnique qui se passe dans la joie. Pas un sans qu’il n’y ait d’opposition de la part des deux familles. Durant les guerres que nous avons traversées, il y a plus d’histoires de déchirures dramatiques familiales à cause de l’ethnie divergente, que de récits héroïques.

Un monsieur de l’UPADS à Mfilou tua son propre fils aîné qu’il eut d’un premier lit avec une lari, parce que celui-ci le dissuadait de participer à la guerre de 1993. Un lari pila ses propres enfants, nés de mère babembé à Makélékélé. A Pointe-Noire, un babembé de par sa mère, devenu Cocoye n’hésita pas à cribler de balles son père, un militaire vili, qu’il accusait d’être requin. Les sauve-qui-peut parmi les couples se multiplièrent durant ces guerres, chaque époux rejoignant son camp ; très peu se remirent ensemble.

Des prétendants refoulés avec leurs vins devant la parcelle du beau-père, ou la famille de l’époux refusant d’accompagner leur fils à cette cérémonie on en compte plus tous les samedis à Brazzaville ou Pointe-Noire.

Et pour les mariages interethniques réussis, en a-t-on vu qui ont apportés quelque chose de positif dans la société congolaise ? Mesdames Tamba-Tamba et Mbéri bien que laris ont-elles évité le bain de sang à Bacongo ? Madame Oba a-t-elle compté pour éviter les tortures que celui-ci inflige à son propre peuple ? Elles mettent leurs familles directes en sécurité en se moquant du sort des autres. Le mariage est une question personnelle qui n’implique pas sa communauté. Si non les multiples mariages entre congolais et femmes de l’Est nous auraient laissé des liens particuliers. Le fait que certains de nos dirigeants africains aient des femmes françaises n’a rien changé dans leurs relations avec la métropole, ou même simplement dans la considération qu’on les Blancs envers les Noirs.

Est-ce que les femmes de la Californie n'épousent pas ceux du Texas ?

Ceci est un faux débat.

Pourtant je partage totalement votre conclusion. Il faut que le Likuba vote le Punu, que le Lari vote le Djem. Ce jour là, le fédéralisme aura perdu sa raison d'être. Mais pour moi c'est le fédéralisme qui nous y emmènera. On votera plus facilement pour le président d'ailleurs, si on est sûr qu'il n'a aucun pouvoir de porter atteinte aux libertés des autres pour privilégier les siens. Après 20 ou 30 ans de fédéralisme, les systèmes seront tellement bien rodés que je suis sûr la qualité et la compétence primera sur toute autre considération.

Merci

A.T.
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Message par bassouamina » Lun 12 Mai, 03 8:06

Nyelenga a écrit :Et tout ça pour soutenir les thèses avouées ou inavouées d'un Bassouamina sur la supériorité mythique des Noms à consonne sur les Noms à voyelle!

Notre ami Bassouamina a cependant "oublié" de parler de ceux qui épousent leurs cousines croisées ce qui dans certaines est la pire des abominations et Blaise a oublié de parler du cochon que le prétendant doit voler chez les voisins pour "doter" sa femme!

Subtilité, quand tu nous égares!

Nyelenga



Mon cher Nyelenga

Je ne comprends pas. Le sujet (le mariage) est pourtant bien loin de celui des noms à voyelle et des noms à consonne. Voilà que vous n'avez pas raté une occasion pour me casser du sucre sur le dos :-? .

Je confirme que la coutume kongo autorise le mariage d'Ego avec la cousine croisée (la fille du cousin de mon oncle paternel). Mais il s'agit de mariage préférentiel, c'est-à-dire dont on peut se passer. Généralement il répond à une stratégie familiale, par exemple pour maintenir la cohésion parentale. En revanche, la loi kongo proscrit le mariage d'Ego avec la cousine parallèle (la fille de la soeur de ma mère). Dans ce cas la prohibion de l'inceste est transgressée.
_
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Message par Nyelenga » Mar 13 Mai, 03 8:48

Bravo Bassouamina ! Je comprends que toi aussi tu es sur la liste Justforyou!

Casser du sucre sur ton dos? Que non! Lire entre les lignes et décrypter les non-dits: Oui !

Mon cher, tu as suffisamment étalé ton tribalisme que tu ne peux plus convaincre qui que ce soit du contraire! A la profonde et désepérante peine d'une personne qui avait un très grand respect et une grande sympathie pour toi. Un proverbe bien de chez toi dit que la douleur du chien reste au fond de son coeur! Un proverbe bien de chez moi dit que l'odeur de la souris morte dans le trou de la case finit par envahir celle-ci.

Bonne journée!

Nyelenga.
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Message par bassouamina » Mar 13 Mai, 03 10:01

Bravo Bassouamina ! Je comprends que toi aussi tu es sur la liste Justforyou!


1°- Ce n'est pas une liste (Justforyou) ;2°- Il n'est pas interdit d'en faire partie ; 3°- Je n'en fais pas partie mais (ai-je bien dit) je reçois l'écho des débats dans ma boîte, tout comme vous d'ailleurs puisque vous semblez les connaître !

Casser du sucre sur ton dos? Que non! Lire entre les lignes et décrypter les non-dits: Oui !


Le texte de Manckasa sur le mariage concurrentiel chez les Djem de la Sangha ne dit pas autre chose que ce qu'il dit. Je ne reproduis aucun jugement de valeur. Du reste Joey The Kong, en voulant étudier le mariage, apprendra une foule énorme de coutumes plus ou moins étranges qui régissent nos sociétés. C'est le cas du rituel de la défloration quasi publique de la fiancée par son fiancé chez les Bembé de Boko-Songho. La scène se passe quand la jeune fille est sur le point d'aller rejoindre le toit conjugal. Les deux conjoints entrent dans une chambre où les attend un lit pour un acte sexuel initiatique qui va en inaugurer bien d'autres. La preuve de la virginité de la future épouse doit être fournie par un drap blanc maculé par le sang libéré par son vagin. Le clan de l'épouse exhibe devant une assistance en liesse le symbole ensanglanté de la bonne morale de celle qui vient de subir le rite de passage du célibat au mariage. Cette coutume n'est pas si singulière que ça puisque les sociétés musulmanes du Maghreb l'observent également. Au cas où la fiancée arrive non vierge au mariage, on substitue le sang rituel humain par celui d'une volaille : pour sauver la mise. Mais il se peut aussi que les chose en restent là s'il y a absence d'hémorragie due à la déchirure de l'hymen : la fiancée a donc reçu dans son vagin le sexe d'un homme qui n'était pas son futur mari ; crime de lèse majesté.

Mon cher, tu as suffisamment étalé ton tribalisme que tu ne peux plus convaincre qui que ce soit du contraire! A la profonde et désepérante peine d'une personne qui avait un très grand respect et une grande sympathie pour toi. Un proverbe bien de chez toi dit que la douleur du chien reste au fond de son coeur! Un proverbe bien de chez moi dit que l'odeur de la souris morte dans le trou de la case finit par envahir celle-ci.


"Mia mona mbua mia sukina ku ntima" (beau proverbe en effet). Mais je vous assure que les douleurs ressenties par les Congolais (je dis bien tous les Congolais) victimes du népotisme de Sassou, traités comme des chiens par ceux qui sont au Pouvoir, finiront bien par être extirpées de leur coeur dans un grand acte de défoulement collectif si aucune autre société plus humaine ne leur est pas présentée. Le tribalisme ne naît pas ex nihilo. On a les tribalistes qu'on mérite. Hier c'étaient les Bembé de Lissouba qui ont en fait les frais en attirant la haine de tous (y compris les mbochis de Sassou) vers eux. Avant hier c'étaient les kongo de Massamba-Débat.
Une bonne redistribution des richesses : voilà qui va mettre fin au sentiment tribal.
Qui suis-je, mon cher Nyelenga ? Un tribaliste ? Nenni ! Qui suis-je sinon le simple philosophe (dont parle Marx) qui n'a pas inventé le monde tribal mais essaie juste de l'interpréter !

Bien des choses à vous.
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Message par Nyelenga » Mar 13 Mai, 03 2:57

Bien dit, l'Ami philosophe! Méfie-toi toutefois de certaines philosophies! Il y en a de toutes sortes: des positivistes et des négativistes! Ne te prends pas les pieds comme l'autre dans la philosophie de la Pureté raciale ou tribale!

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Message par Arc. Kani-I.Jefferson » Mer 14 Mai, 03 6:17

Tres, tres bien parle(r) mon cher Nyelenga!!!!!
Chapeau :k
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Message par Joey the Kong » Mer 14 Mai, 03 8:21

Bonjour à tous,

Merci à FAB1 et Mère Evé de Paris pour les pistes fournies.
Bass, les éléments que tu donnes sont plus qu'intéressants, et à ce rythme on va découvrir des rituels d'excision dans notre cher pays. Cela ne serait, au final, pas très surprenant puisque la pratique existe chez les gbaka de la RDC :cry:

Du texte que tu as rapporté, je note ceci:

Il n’y a pas un seul mariage interethnique qui se passe dans la joie. Pas un sans qu’il n’y ait d’opposition de la part des deux familles. Durant les guerres que nous avons traversées, il y a plus d’histoires de déchirures dramatiques familiales à cause de l’ethnie divergente, que de récits héroïques.


Je suppose qu'il a des données pour étayer son propos. De manière générale, on a tendance à s'arrêter sur les échecs de telles rencontres pour mieux exprimer son rejet de l'autre.
Pourtant il est réel que le mariage inter-ethnique est souvent l'objet de fortes oppositions. A tel point, que certains de ces couples ne se contentent que d'un mariage civil pour ne pas heurter les familles.
Ne me parlez surtout pas de la problématique nord/sud, car au risque de paraître vulgaire, c'est de la foutaise. Il existe de très forts antagonismes entre certains groupes du Nord comme du Sud, où la dot sert de prétexte pour faire transpirer à grosses gouttes le prétendant.
Je fais partie de ces hybrides culturels qui ont plus moins ressentis l'animosité que l'un des groupes exprimait pour l'autre et vice-versa. :roll: :roll:

A ce sujet, as tu lu le dernier roman d'Alain MABANCKOU intitulé "Les petits-fils nègres de Vercingétorix"? Il y fait, notre Balzac congolais 8) , une analyse intéressante de la violence endurée par les couples mixtes durant la guerre de 1997. Je regrette seulement qu'il bipolarise trop l'univers environnant ses personnages.

Enfin, merci pour tes éléments.

Doyen Nyelenga tu dis:
Blaise a oublié de parler du cochon que le prétendant doit voler chez les voisins pour "doter" sa femme!


Peut-être doit on s'arrêter uniquement sur la symbolique de l'acte. Ou penses-tu qu'il y a une culture du vol chez les bembé à cause de telles épreuves imposées aux prétendants issus de ce milieu. :wink:
Joey the Kong
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Message par bassouamina » Jeu 15 Mai, 03 1:10

UN RITE DE CONSECRATION MATRIMONIALE

Le dysfonctionnement de l'institution matrimoniale est une conséquence de l'absence de structures ad hoc qui composent notamment la gamme de rites de consécration dont dispose notre capital symbolique. Le kikumbi, rite prénuptial occupant une place centrale dans la galaxie magico-religieuse kongo (sens large du terme), en l'occurrence chez les Vili et Yombé du Kouilou, sera le sujet du texte que je vais placer ultérieurement sur ce file.
Il s'agit d'une période de réclusion qui a vocation de libérer la jeune fille du carcan du célibat pour la faire entrer dans la cage dorée du mariage.
Kikumbi est aussi une transfiguration de la femme dans les sociétés de la RDC (Bas Congo, peut-être Kasaï aussi) ainsi qu'en témoigne le registre musical outre-fleuve.
J'en parlerai (dis-je) bientôt.
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Message par Gnoka » Jeu 15 Mai, 03 12:41

Encore une fois, voici la preuve irréfutable de la trivialité des idéaux des vendeurs de la misère : les sociologues et apparentés. :evil:

Franchement, Bassouamina, quel plaisir éprouves-tu à nous déliter toutes ses insanités ? En fait, pourrais-tu supporter la fornication de ta sœur ou de ta fille sous tes yeux sous le prétexte de l'honneur de tes sataniques rites tribalo-eugénistes ? Pour un pervers, on ne pourrait trouver mieux, n'est ce pas ! Et pourquoi n'avoues-tu pas être le fruit d'un croisement entre cousins ? J'ai surtout apprécier ton embrouillamini et, avec ton gros français pour vieux, ton cafouillage avec les cousins parallèles, cousins croisés et autres cousins mangoliens. Même chez les bêtes, on redoute la consanguinité. Mais toi, tu sembles trouver normal que les Hommes d'un même sang puissent se reproduire. Les aristocrates et monarques occidentaux utilisèrent ce procédé pour des raisons égoïstement matérielles ; la nature a eu raison de cette abomination. Le taux de mortalité et le nombre de tarés parmi cette population étaient très élevés. Si c'est ça être supérieur, on comprend aisément mieux…

Il est temps de couper court avec les rites barbares. La vente des filles en guise de dot : c'est de la barbarie. 600.000 Fcfa dit-on, c'est trop cher payé. Et ton histoire de Djem, c'est à cchier. J'ai vu moi-même un Lari rembourser la dot et récupérer une Larie jadis mariée à un autre. C'est d'ailleurs très logique. Je ne vois pas pourquoi une femme que j'ai "acheté" 600.000 Fcfa aille se batifoler avec quelqu'un d'autre. Je demanderais tout simplement à être remboursé ou dédommagé. Et c'est aussi normal pour le second époux de se présenter chez ses nouveaux beaux parents. La convenance serait d'y amener des biens (vins, pagnes, outils, piment,…). Et si patatra, madame replonge avec ses infidélités que fait-on ? Le 3ème larron serait contraint de poursuivre l'opération jusqu'à tripler, si possible, les 600.000 Fcfa de départ.

C'est ici qu'on voit les limites du génie des types du genre Manckassa et surtout ce Bassouamina qui cite à coup de louches son cousin, le génie du xxè siècle au Congo.

Et puis, Bassouamina, les noms à voyelles, ce n'était pas toi. Tu te désignais à cette époque par Bimbou Gustave dia Bifouéni. Alors, ne mélange pas tout. D'ailleurs, cet exemple de la fameuse étude du xxè siècle de Manckassa, Bimbou nous l'avait déjà décrit plus d'une fois. Et puis, Bimbou et Bassou sont les seuls à nous ramener encore et toujours ce Mackanssa comme si avoir un DMA (doctorat) en sociologie en 1987 était encore une performance. POUAH ! :-?

Quant à ton histoire de couples mixtes, nous savons tous que tu préfères les mariages consanguins. Un lari malade pile ses propres gosses, un Bémbé cruel tue son propre fils et monsieur nous tire une récurrence. C'est fou. C'est très bien que tu milites pour la liste justforyou. C'est même mieux que tu te casses d'ici. Et puis, Mme Oba ou Mme Tamba-Tamba ne sont responsables de rien. Adélaïde n'a pas épousé Benoît parce qu'il était Mbochi. Une blanche aimant un noir ne devient pas pour autant noire. Votre intolérance vous pousse à l'amalgame. Les mariages intra-ethnique à Brazza sont une chance très rare, en tout cas pour ceux qui n'habitent pas dans les ghettos. Un étudiant Djem habitant Poto-Poto a presque plus de chances de rencontrer une Mbochie, Tékée, Larie, Vilie,… qu'une Djeme. D'ailleurs, si beaucoup de nos personnalités politiques ont épousé des Laries, ce n'est pas parce qu'elles sont les plus belles femmes du Congo. En fait, les Laries sont très nombreuses à Brazza et nos hommes célibataires vivent à Brazza. Faites travailler vos têtes, bon sang ! C'est tout simple à comprendre, n'est ce pas ! C'est ailleurs ainsi que s'explique les mariages mixtes dans tous les pays.

En fait, les c_orniauds du genre Bassou ou Kongo-Lari sont généralement des pauvres zouaves issus de familles très déshéritées. En fait, aucune de leurs cousines, soeurs ou tantes n'ont pu se positionner : trop moches. Un gars qui a des cousins Laris, Tékés, Mbochis,… ne peut prétendre moins les aimer du fait de leurs origines. Un métis (blanc/noir) détestant les blancs ou les noirs a forcément un problème affectif. Je ne me sens pas tribaliste non parce que je suis intelligent mais parce que je ne le peux pas. Je connais des laris hyper bêtes (Bassou et consort) comme je connais des laris géniaux (les fils Khader).

C'est vrai que les générations d'analphabètes à l'époque pré coloniale allaient systématiquement chercher leurs épouse dans leurs villages ou contrées d'origine. Rares sont en fait les hommes nés en ville et qui allaient chercher leurs épouses dans la tribu de papa et maman. Les familles qui refusent le vin du prétendant sont bien souvent composées de pauvres bougres arriérés. Arrêtez votre sinistrose. Prétendre aimer uniquement les ressortissants de son ethnie est un leurre. En fait, c'est un problème psychiatrique. Moi, je n'aime pas tous les Congolais. Tout comme je déteste certains noirs. Enfin, il y a des blancs qui me sortent pas les yeux tellement qu'ils sont nuls à cchier comme Bassouamina.

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Message par bassouamina » Ven 16 Mai, 03 1:42

Gnoka

Mokomboso, sokomountou, macaque, nkéma, ouistiti, magot, cousin de Grégoire...

Allez jouer dans la basse-cour où se vautrent les courtisans de votre Prince de la nuit venu d'Oyo pendant que la propagande à la sauce Ibovi "ab-rutit" l'enseignement dans un Congo où les scolaires ignorent tout du fabuliste Jean de la Fontaine (un classique) au profit des plumitifs aux noms de Sylvain Nkoua, Henri Lopes, Henri Mondjo, Jean-Pierre Ngombé, Ndalla Graille et autres disciples du réalisme révolutionnaire dans la pure veine stalinienne ! Ba niama!

Ici on parle us et coutumes relatifs aux vrais échanges endo et exogamiques fondés sur la tradition de nos ancêtres, des échanges matrimoniaux aux antipodes des artifices dans lesquels s'illustrent chaque jours vos idoles (Ghislain, Estelle, Ngouolondélé) quand elles ne célèbrent pas des anniversaires dans leurs Versailles sous les Tropiques, sous la cacophonie de saltimbanques venus d'outre-fleuve. Ba ngoulou !

Nausée, j'ai la nausée à la vue de toutes ces mouches bourdonnant autour d'une charogne finissant de se putréfier sur un tomberau d'asticots. L'eau rouge sang de l'Alima ne suffira pas à purifier toutes ces mains sales.
Ba niangalakata !
bassouamina
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Message par Benda Bika » Ven 16 Mai, 03 8:06

Non: Bassouamina, reprends ton calme et fais-nous discuter. Tu ne gagnes rien à mélanger le tout: nous sommes dans les coutumes, restons-y.

BB
Benda Bika
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Message par Arc. Kani-I.Jefferson » Ven 16 Mai, 03 5:31

f.
Arc. Kani-I.Jefferson
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