par Muleb' Kongo » Mer 31 Jan, 07 1:22
Voilà pour l'histoire.
Pour ce qui est du "choix" de la désignation, du nom, il faut se référer à la colonisation française et à son désir de faire un melting-pot des populations qui occupaient leurs différents empires.
En Afrique centrale, l'entité coloniale s'appelait AEF (Afrique Equatoriale Française), avec pour capitale Brazzaville, ce qui va expliquer un afflux de populations travaillant pour l'AEF : fonctionnaires et militaires en particulier.
Ainsi déferlent à Brazzaville de nombreux militaires originaires d'Oubangui-Chari (actuelle Centrafrique). Ils parlent SANGO. Leur phrase emblématique est la suivante : "mbi téné : mo gwé na Bangui? Mo gwé na kodro ti mo ?" [Je (te) dis : tu vas à Bangui? Tu vas chez toi?]. Le "je dis " a été assimilé par les brazzavillois comme désignation de la langue sango, et le "tu vas à Bangui" comme désignation des personnes, parfois remplacé par le "tu vas chez toi".
A Brazza, pour dire qu'une personne parle sango, on dit qu'elle parle "mbiténé", d'ailleurs souvent altéré (ou adapté) en "miténé"; un centrafricain est appelé "mo gwé na Bangui" ou "mo gwé na kodro".
Parallèlement, et toujours pour les brazzavillois melting-pottés, le ki koongo va devenir un "je dis" : "munu ku tuba".
"Ki tuba" va être la forme académisée de "munu ku tuba" car en ki koongo, une langue est toujours ki <x> : ki falasé, ki laari, ki tékhé, ki gwénabangui, ki mbosi, ki béémbé, etc ...