Le niveau intellectuel du congolais a baissé. Une preuve : l'usage abusif, inflationniste, du substantif "VRAIMENT".
C'est devenu un tic de langage chez le locuteur congolais s'exprimant en langue française. La résurgence tout azimut du mot "vraiment" est stupéfiante.
Les Ivoiriens ont leur "OU BIEN" utilisé comme instrument langagier intransitif. Les Congolais ont leur don de la "bêtise humaine" qui se décline par une conjonction qui pollue gravement leur expression orale.
Ca se voit systématiquement dans les interview télévisées que donnent les brazzavillois. Faites l'expérience. Suivez un auditeur congolais, quel que soit son niveau social, le terme "vraiment" est mis à toutes les sauces, et, évidemment, à tort et à travers.
C'est "vraiment" affreux comme comportement langagier...
Une explication ? A mon avis il s'agit d'un transfert mental d'une structure grammaticale de nos langues locales vers la langue française.
Quand le congolais s'exprime dans la langue de Dupont, il pense son discours dans sa langue maternelle, peu importe que ce soit celle de Massamba, Mabiala, Likibi ou Okémba.
A cette complexité s'ajoute le déficit en vocabulaire qui frappe chacun depuis que le niveau scolaire a baissé sous Sassou. Lorsque le locuteur est en panne de lexique, il demande secours à la structure "VRAIMENT" interchangeable à souhait. C'est le mot "passe-partout" qui se passe d'effort intellectuel. C'est le langage non pas de la facilité mais un langage qui facilite le discours, le simplifie à l'extrême, le rend, à la limite, simpliste. Il s'agit d'une stratégie de communication mise en branle par le locuteur pauvre et très endetté du point du corpus conceptuel.
Par ailleurs la notion en question (notre VRAIMENT national) a une connotation triste qui traduit l'état de mendiant dans lequel l'Etat congolais a plongé les Congolais en général. Le VRAIMENT, ce bouche-trou linguistique, sonne manifestement comme une supplique, voire une supplication adressée à l'Etat-Providence comme la prière du chrétien lorsqu'il formule une requête à Dieu.
Vraiment, c'est pitoyable. Il faut que (pour reprendre une formule chère au journal LA SEMAINE AFRICAINE), il faut que "vraiment" les ONG des Droits de l'homme s'occupent de ce problème de société qui frappe nos compatriotes. Car le terme VRAIMENT s'est employé, depuis l'avènement de La NOUVELLE ESPERANCE d'exercer une politique totalitaire dans la sémantique du Congolais de la même façon que le PCT dans son vécu social.
VRAIMENT kiadi mingui !