Ossambe A'Gnama a écrit :
Aboualo.
Pourquoi le makoua sonne t-il à mes oreilles, toute plaisanterie mise à part, comme du chinois? N'eût été ton passage à M'Bondzi que tu as indiqué dans un de tes posts, es-tu sure que tu comprendrais l'embosi? Avec qui vous êtes-vous mélangés pour vous éloigner autant des authentiques que nous sommes, c'est à dire les oléi? (Je te chambre)
La langue akwa est effectivement très peu accéssible aux mbosi et koyo , paradoxallement ,il est plus facile à un akwa d'entendre ,donc de parler les deux.
Je ne suis pas seulement passé par là un jour,je suis née en terre embossi (bondji-st bénoït )
Tout d'abord les akwa se subdivisent en quatre sous-groupes :akwa m bangui akwa epede,akwa opa(du coté de mon père )akwa a tsié (coté maternelle )
Cependant les akwa (<<makoua>>est la forme courant ,mais incorrecte )occupent dans la cuvette congolaise un térritoire qui s'étend de part et d'autre du cours moyen de la likouala -mossaka entre le 14° et 15° de longitude est à chéval sur l'équateur :une borne édifiée derrière la résidence du chef de district de makoua symbolise ,depuis ,l'époque coloniale ,cette position géographique .
Il convient cependant de souligner que les akwa comme les koyo quoi que vivant dans la savane ,ont un caractère mixte :les riverains sont largements tournés sur la likouala-mossaska et le kouyou des terriens .
faut-il souligner que les dénominations actuelles sont le fait du colonisateur français qui s'était arrogé non seulement le droit/devoir d'exploiter nos terres ,mais aussi le droit/devoir de nous nommer . Il a nommé les groupes ethniques par oui-dire , donc de façon assez approximative , losqu'il ne les <<dénommait >> pas pour les rebaptiser parfois d'une manière fantaisiste .
Souvent nos peuples les ont aidé dans cette entreprise par mépris ou/et par complexe de supériorité .Ainsi des groupes ethniques ont donné un nom-sobriquetà un groupe voisin ,que les français n'ont eu qu'à enregistrer et officialiser .Les ethnonymes que nos populations portent aujourd'hui dans le cuvette congolaise tel que mbosi , koyo ,akwa, mboko, ngare etc.seraient ainsi pour la plupart très éloignés de ceux qu'elle se donnent à elles mêmes , depuis toujours .
les kouyou par exemple , ne se retrouvent pas dans cette appellation<<koyo>>; ils préfèrent s'appeler eux mêmes <<koyo-ngombe>>ce qui en fait atteste de leur origine outre-fleuve, le pays ngombedans l'actuel RDC. Le colonisateur nous a nommé , de même que l'on nomme un enfant ,qui de part son état ,ne peut avoir un mot à dire dans le choix de son propre nom.
Petit historique :
Les XVe et XVIe siècles sont aujourd'huiretenus par les études savantes des historiens (l'archéologie, la linguistique historique,l'oralité:sources mises à contribution)comme époque probables de la fin des migration ngala . L'est (actuels térritoiresde l'équateur et du haut-congo en RDC) serait pour ces migration le point de départ :la descente du fleuve congo depuis la région des grands lacs jusqu'au <<pays des confluents>>, puis la remontée des cours d'eau,afluents du fleuve congoou la traversée de ce même fleuve et l'occupation des <<terres fermes>>, souvent au dépensdes premiers à s'y être installés (le tékés) ou des peuples autochtones (pygmées)
En parlant de ces migrations anciennes ,on peut ainsi comprendre la répartition des ngala dans l'espace ?Les gens d'eau , se reconnaissent sujet d'un maître de migration ,que tu as d'ailleurs nommé n'gobila , le fondateur entre le XVe et le XVIe siècle , d'un véritable royaume fluvial couvrant l'actuel espace dit (pays de confluents),es likouba disent >> "mo me ese ngobila" La tradition arrête les migrations de ngobila dans les pays likuba ; c'est son frère mokemo -botoke (on dit parfois son fils)qui a poussé , après sa disparition, la migration plus en aval .Il est le fondateur de la <<nation moyi>>
les terriens se reconnaissent comme descendants de deux frères ,autres chefs de migrations AVANT le XVe siècle , N'DINGA et KIBA .
N'Dinga apparait comme le patriarche dans la tradition , nkoko,qui aurait initié le peuplement de la boucle de l'ALIMA à partir du pays des confluents .C'est ainsi que les mbosi se disent les petits fils de N'DINGA, plus précisement les petits fils de N'DINGA 1er , resté au fait sur la rive gauche du congo,dans l'actuel pays mongo.
Par conséquent le héro fondateur du groupe ethno-linguistique mbosidoit être pour cela désigné N'DINGA II.L'expression ci -après traduit cette reconnaissance du groupe envers cet ancêtre :<<asi ebàkaa kiba ,a nda a mba NDINGA>> Ce qui littéralement veut dire :<<les descendants de kiba ,sont les petits-filsde NDINGA>>. NDINGA 1er apparaît ici comme le père de kiba ,autre chef de migration .
L'expression <<Okiba l'o ndinga>>résume l'épopée des migrations des mbosi,l'épopée de leur dispersion ,indique dans quelle direction les deux patriarches avaient menées leurs migrations :kiba vers le nord , ndinga vers le sud à partir d'un point de concentration de la population , la boucle de l'ALIMA. OKIBA ET ONDINGA sont chez les mbsi ,deux point cardinaux qui désignent , l'un le nord et l'autre le sud .Il y a même dans mon village une chason qui parlent de ces répères cardinaux que je mettrais à la fin de mon texte .les deux autres points cardinaux étant <<tanda >> , l'amont des rivière , l'ouest;<<tsiè>>,l'aval des rivières vers le << pays des confluents >>, l'est
Parmis les sous-groupes mbosi ,il y en a un ,vers la zone de contact mbosi/angangwel,, chez les asi olee, qui a concervé le nom de cet ancêtre du sud :c'est le groupe ambosi b'ondinga,les ndinga constituent chez les ASI OLEE une véritable caste dirigeante instituée .le pays ondinga est arrosé par la rivière ondinga .A partir de ce pays , la tradition perd la trace de Ndinga . NDinga ,grand chef de migration ,aurait-il terminé sa migration dans le pays du niari , au sud-ouest ????
Quant à Kiba ,parti lui aussi de la boucle de l'alima , s'était ullistré comme chef de migrations vers le nord-ouest . Les bonguili, portent <<Bokiba>> comme autre ethnonyme , qui est à la fois un afluent de la rive droite de la sangha . L'anthroponyme<<kiba>> est en tout cas plus répandu chez les koyo(d'amont), n'gare ,akwa,et bonguili que chez les mbosi.
Pour terminer enfin , on peut souligner qu'il y a au mozambique une population akwa , issue aussi de migrations.labas l'akwa y est enseigné et sa culture également . Cette population est la plus forte et nombreuse du pays mozambicain .Il y a les mêmes danses ,les mêmes rites et bien sûr la même phonétique que celle du congo brazza .
Pour ce qui est du casse tête chinois akwa on ne parle pas de la même façon quand on est au centre makoua , où du coté de mon père (akwa opa ) ou encore de l'autre coté des ngaré (croisés avec les mbetis ) encore moins du coté des anguele ou dongonyamas qui longent la likwala-mossaka (bana mayi)
Un vrai casse tête chinois en effet .