LARI - Les conjonctions de coordination en Lari

Lari, Téké, Vili, Mbochi, Bembe… le Congo se décline en de nombreuses langues ! N'oubliez pas de préciser dans votre titre à laquelle vous vous référez !

Message par Beto » Lun 02 Mai, 05 6:03

Pour le ou je propose tala kani.
ô ti est exact. C'est même le plus approprié dans la forme interrogative. Quant à peleko ça ressemble à sans quoi.
Ni je dirai na kani. Ni pris dans le sens de que ce soit donne apparemment toujours ni en lari:
ni yandi ni meno ka tu lendia tua kota mo ko.
Ni lui ni moi ne pouvons y entrer.
Mais ce ni n'est certainement pas tiré du français. Il semble avoir une source très différente en lari. Plusieurs accouintances comme cela existent sans lien. Remarquez comment en lari comme en français la négation conjuguée se fait avec deux mots qui entourent le verbe: ne et pas en français ka et ko en lari.

Le lari est une langue extrêment complexe qui me surprendra chaque jour. Reprenons la phrase: ni yandi ni meno ka tu lendia tua kota mo ko.
Dans la forme positive, ça donnera:
yandi na meno tu lendi mua kota.
Lui et moi pouvons y entrer.

Remarquez le complement d'objet (qui ici également complément circonstanciel de lieu, le "y" en français) "mua" qui change. C'était "mo" dans la négative. Et dans la forme interrogative ça devient "mue":
Mue tu lendi lombo kota yandi na meno?
Où ne pouvons-nous pas entrer lui et moi?
Réponse:
Mu nzo
Dans la maison. Nous avons une 4è forme (mu, mo, mua, mue). Il y'a forcément un règle, il faut la trouver!
Beto
 

Message par Mecbohem » Lun 02 Mai, 05 9:52

Le fait est que le Lari, comme bon nombre de langues africaines a des particularités qu'on ne trouve pas forcément dans les langues d'Occident, ainsi les conjonctions ne s'y traduisent pas toujours de manière aussi formelle qu'en français, puisque c'est la langue dans laquelle nous faisons nos traductions ici, mais pour toutes expressions employées en Lari, libre au transcripteur de donner sa version des mots!

Ainsi pour donc, en Lari on pourrait aussi librement le rendre par Tiangu ou ni bua, d'autres formules étant sans doute d'une acception tout aussi conforme, ainsi deux exemples pour illustrer l'usage de ces deux "conjonctions":
1) Bu tu telenge ka sa ebu, kadidi, ebu mpe ni bo kua, tiangu tu mu yiminingi bidia!
Bien que nous lui ayions demandé de faire ceci, il s'y est refusé, cela aussi, donc nous lui avons refusé de manger (littéralement la nourriture).
2) Ba ta ti ka kuela ti na kani, ba ta ti ka sala ti kani, ni bua ta mu kumini!
On lui dit de se marier, elle refuse, de travailler, pareil, c'est pourquoi (donc?) on l'a chassé!

Quant à la conjonction "Ni", on pourrait aussi utiliser le kua pele, par exemple:
Bu tuelenge ku zandu, ka tu bakidingia nungu ko, dunda mpe kua pele, ntoba mpe kua pele!
Quand nous sommes allés au marché, nous n'avons pas trouvé de piments, ni de légumes, ni de saka-saka!

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Message par Yazol » Jeu 18 Août, 05 8:30

Mboté zéhno (bien de choses à vous) !

Mù yika kwa mwana tîma mu mâmbu mâ / mu nsamu wuh (juste pour apporter ma modeste contribution sur ce sujet)
Ngolo za zjingi tu fwéni vutu sà mu zaba tsonéka mazu méhto (mééto) (il nous faut encore beaucoup d’efforts pour savoir écrire nos langues)

NB : Tous les mots d’une langue, n’importe laquelle, n’ont pas forcément leur équivalent dans d’autres langues.

Ou = Peleko (correct pour les trois formes : affirmative, négative et interrogative)
Ou = hôti semble n’être usité que pour la forme interrogative.

Mais = Kah (ou kaa)

Car = (mu) bungu ti <-- dans certains cas on peut le traduire par ngaati qui veut littéralement dire : pour que (ou Peut-être que).
Car traduit une justification ; bungu traduit la manière. Ce qui semble s’accorder.

Or = ntio (ou kaa)

Donc traduit une induction, son équivalent est à chercher chez le grand-père. Il y a dans nos villages des gens qui parlent nos langues sans pidgin. En classe de 4ème, j’avais un prof de Français (Bitsoki F? alias Fracas) qui nous disait qu’il pouvait parler Lari sans emprunter un seul mot au Français. S’il nous lit, c’est le moment de nous publier un dictionnaire Lari-Français-Lari. Je suis prêt à financer ce genre d‘initiatives, quelle que soit la langue.

Beto a écrit :Pour le ou je propose tala kani.
ô ti est exact. C'est même le plus approprié dans la forme interrogative. Quant à peleko ça ressemble à sans quoi.
Ni je dirai na kani. Ni pris dans le sens de que ce soit donne apparemment toujours ni en lari:
ni yandi ni meno ka tu lendia tua kota mo ko.
Ni lui ni moi ne pouvons y entrer. Mais ce ni n'est certainement pas tiré du français.

Je pense que kani - à ne pas confondre avec kâni (ou kaani) = non - semble le mot le plus approprié pour traduire le ni français. Le Ni lâri de Beto n’est que la contraction de Kani. Cependant la traduction du Ni français n’est pas systématique en Lâri
ni yandi ni meno ka tu lendia tua kota moo ko.
kani yandi kani meno ka tu lendia tua kota moh ko. = yandi na meno ka tu lendia tua kota moo ko.

Beto a écrit :Le lari est une langue extrêmement complexe qui me surprendra chaque jour. Reprenons la phrase: ni yandi ni meno ka tu lendia tua kota mo ko.
Dans la forme positive, ça donnera:
yandi na meno tu lendi mua kota. = Lui et moi pouvons y entrer.

Remarquez le complement d'objet (qui ici également complément circonstanciel de lieu, le "y" en français) "mua" qui change. C'était "mo" dans la négative. Et dans la forme interrogative ça devient "mue":
Mue tu lendi lombo kota yandi na meno?
Où ne pouvons-nous pas entrer lui et moi?
Réponse : Mu nzo = Dans la maison.
Nous avons une 4è forme (mu, mo, mua, mue). Il y'a forcément un règle, il faut la trouver!


En Lari c’est le complément qui conditionne la préposition.
Exemple :
1- Où vas-tu ? = KWE (ou akwe) tâ kwenda ?
Pourquoi le Kwe ? Parce que le verbe Kwenda sous-entend le lieu (Kûma)
2- Où vas-tu ? = MWE (ou akwe) tâ kwenda ?
Pourquoi le Mwe ? Parce que la question sous-entend le chemin (Nzila) et aurait pu se formuler : Mu ntia nzila tâ kwenda ?
3- Où entres-tu ? = MWE tâ kota ?
Pourquoi le Mwe ? Parce que le verbe Kota sous-entend l‘entrée (Mwéhlo)
Dernière édition par Yazol le Mer 31 Août, 05 5:49, édité 2 fois.
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Message par Yazol » Jeu 18 Août, 05 8:36

tala kâni veut plutôt dire SINON
Yazol
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Message par Muana Mputu » Lun 22 Août, 05 10:47

Mbote zeno! Kolele?

Je suis nouveau sur ce forum et d'un niveau exécrable en lari...
Donc tout d'abord excusez moi pour toutes les fois où je vais massacrer cette langue...

N'hésitez surtout pas à me reprendre et à corriger mes erreurs, je vous en serait très reconnaissant.

J'ai une petite question : kani ne veux pas dire "la foi" (en Dieu)?

Bonne journée à tous.
Muana Mputu
 

à Mputu

Message par ta nkassa » Lun 09 Jan, 06 12:38

Kani veut dire non, rien, parfois dépourvu ou manque

Par exemple Mbongo kani signifie il n'y a pas d'argent.

Kani ku sandi bo: non ne fait pas ça

Me mayela kani: moi je ne suis pas intelligent(sens de manque, depourvu)

Ngué didiki? kani: as tu mangé? non

La foi(en Dieu) = tchiminu ou kiminu (le u se prononce ou)
exemple: ba na tchiminu mu nzambi: aie la foi en Dieu
ta nkassa
 

Message par Invité » Lun 09 Jan, 06 3:20

Muana Mputu a écrit :Mbote zeno! Kolele?

J'ai une petite question : kani ne veux pas dire "la foi" (en Dieu)?

Bonne journée à tous.


Oui tu as raison, kani a deux sens, si je puis dire.

Kâni = non (Kâni, ka ni dia ko= non je ne mange pas)

kani = foi ou espérance (Mé kani diani mu Nzambi = j'ai ma foi en Dieu ou je compte sur Dieu)

C'est dans la prononciation que la différence s'opère... ;)

Bon vent!

Kitmien.
Invité
 


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