Affaire des biens mal acquis : L’étrange scénario de la justice française
Alors que la communauté internationale attendait, selon toute logique, que la cour de cassation de Paris juge définitivement irrecevable la plainte de Transparency International contre les présidents congolais Denis Sassou N’Guesso, équato-guinéen Théodoro Obiang Nguema et gabonais Omar Bongo Ondimba dans la fameuse affaire des bien mal acquis, la justice française a surpris en décidant d’autoriser l’ouverture d’une action judiciaire. Cette décision lourde de conséquences, en matière de droit international, puisqu’elle s’appuie sur des relents racistes et néocoloniaux évidents, me conduit, en ma qualité de citoyen d’Afrique de m’interroger sur le sens d’une procédure aussi sélective puisqu’elle n’est dirigée que contre des chefs d’Etats africains alors que, comme chacun le sait, les personnalités susceptibles d’être concernées par les chefs d’accusation de corruption et d’accumulation disproportionnée des biens sont ailleurs. Cette décision relance une campagne multiforme mettant en œuvre des méthodes nauséabondes s’appuyant sur une sorte de mafia économique, intellectuelle et politique. Elle mérite par conséquent une riposte appropriée que je formule en cinq points :
- Un acharnement indécent :
C’est une affaire qui, de toute évidence, a été conçue dans une officine de mise au point d’une stratégie de diffamation à grande échelle et de lynchage médiatique. Il faut en effet rappeler que le parquet de Paris avait classé sans suite, à deux reprises, en novembre 2007 et septembre 2008, des plaintes simples contre les trois chefs d’Etat africains. Le 29 octobre 2009, la cour d’appel de Paris avait infligé un retentissant camouflet à Transparency International et son avocat, Mr William Bourdon qui est également patron de Sherpa, une ONG française de défense des droits de l’homme. En mais 2009, après la décision de la doyenne de Paris, Françoise Desset, d’autoriser l’ouverture d’une information judiciaire sur les conditions d’acquisition en France d’un prétendu patrimoine immobilier et mobilier évalué à 160 millions d’euros pour les trois chefs d’Etat et leur entourage, le parquet de paris avait interjeté appel pour « irrecevabilité ».
La cour d’appel avait donc donné raison au parquet de Paris, en statuant positivement sur l’irrecevabilité de la plainte déposée par Transparency International qui n’a pas apporté la preuve qu’elle subit dans cette affaire « un préjudice personnel, économique, directement causé par les infractions qu’elle dénonce ». Malgré tous ces revers, Transparency Internation n’en démord pas et se pourvoit, toute honte bue, en cassation et même devant la cour européenne des Droits de l’Homme.
- Un dossier dépourvu de la moindre consistance :
Cet acharnement est d’autant plus diabolique qu’il ne s’appuie sur aucun fait matériel crédible. La plainte de Transparency International porte sur des « présomptions », des « soupçons » que sur des faits matériels avérés d’accumulation de bien immobiliers dans l’Hexagone. Pour le cas de Denis Sassou N’Guesso par exemple, il est établi que ce dernier est loin d ‘être un collectionneur de biens, quel qu’en soit la nature. L’exemple de sa résidence de Mpila, à Brazzaville, acquise à l’époque où il était encore simple officier des Forces Armées Congolaises et qui n’a, depuis, pas subi de modifications conséquentes est un exemple particulièrement parlant.
Les seules habitations dont il dispose à l’extérieur du pays demeurent un modeste pied-à-terre parisien et un pavillon ordinaire dans le Vésinet. Ces deux logements qui ne payaient pas de mine au moment de leur achat ont été réhabilités patiemment, à la sueur du front de leur nouvel acquéreur, et sont loin d’être, respectivement, un hôtel particulier et un château, comme le désignent pompeusement, avec une mauvaise foi manifeste, Bourdon et ses amis. Denis Sassou N’Guesso n’a jamais fait montre, dans sa vie, d’un goût immodéré pour le lucre et le luxe.
- L’action insolite d’un étrange défenseur des droits de l’Homme :
William Bourdon, qui est le catalyseur si ce n’est le cerveau de cette surprenante cabale, n’est pas aussi tolérant qu’il veut paraitre. Dès qu’un journal égratigne ses manières d’agir, il se drape aussitôt dans sa dignité outragée pour crier à la diffamation puis poursuivre les journaux qui auront osé s’en prendre à lui. C’est ainsi qu’il a trainé successivement devant les juridictions française les médias Congolais Brazza info et les Dépêches de Brazzaville. Curieusement, malgré ses outrances verbales contre des Chefs d’Etat, propos complaisamment relayés par certains organes de presse français comme RFI et France24, Me Bourdon n’a jamais été inquiété au titre de la diffamation. Il n’est pas étonnant que William Bourdon ait déclaré en décembre 2008 « que la criminalisation des atteintes à la liberté d’expression n’a plus sa place dans une démocratie moderne » et que selon lui, « il n’est que temps de dépénaliser la diffamation ».
A l’opinion de juger de quel coté penche la balance de la tolérance entre un pseudo-activiste des droits de l’homme et ses victimes médiatiques.
- Une entreprise savamment orchestrée de lynchage médiatique et de déstabilisation :
Transparency International tente de remettre au goût du jour le principe du « droit d’ingérence humanitaire » dont l’actuel ministre français des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner fut non seulement le héraut mais également un triste héros. Dans quel but ? Il n’y a pas de doute que Bourdon et ceux qui le suivent cherchent à contrecarrer par tous les moyens le bel aplomb du Congo, du Gabon et de la Guinée Equatoriale qui ont pris une option décisive pour accéder à l’émergence. Le choix de ces trois pays du Golfe de Guinée dotés d’importantes richesses n’est pas fortuit. Les puissances occidentales veulent y mener une guerre pour le contrôle de l’Afrique et de ses ressources. Cette vision criminelle renvoie à certains faits de l’histoire africaine. A titre d’exemple, lorsqu’on a voulu assassiner le patriote nationaliste Lumumba, on l’a traité de communiste. Même schéma pour Kwamé Nkrumah et Nasser. Nous sommes victimes d’une connexion entre certains pays occidentaux, certains lobbies politiques, économiques et financiers et ces ONG dites des Droits de l’Homme qui exercent également dans nos pays.
Ce qu’il faut comprendre c’est que certaines puissances ne sont pas prêtes à supporter la présence en Afrique de patriotes ayant fait de l’indépendance économique et financière du Continent leur crédo. Surtout dans un environnement où l’Afrique et le bassin du Congo vont être au centre d’une bataille économique qui promet d’être ardue.
- Denis Sassou N’Guesso n’a rien à cacher :
Le chef de l’Etat Congolais peut défier toute personne mal intentionnée d’apporter la moindre preuve d’un enrichissement personnel au-delà de ce que peut lui permettre son traitement de numéro un du pays et quelques avantages connexes en rapport avec sa situation actuelle. Comme tout être humain, il a le droit de faire quelques économies sur ses émoluments et ses frais de mission afin de léguer un patrimoine, si modeste soit-il, à sa progéniture. Je pense également qu’il serait malsain de faire l’amalgame entre ses biens propres et ceux des autres membres de sa famille.
Denis Sassou N’Guesso est un bâtisseur, mais au service de la nation entière. Son art consommé de la prospective l’a conduit à privilégier un certain nombre de choses, dont les divers plans visant la modernisation économique et la démocratie politique. L’amélioration de la gouvernance et la transparence dans la gestion des ressources pétrolières, la lutte contre la pauvreté et ses intuitions positives sur l’évolution de la société sont autant d’atouts qui ont joué en sa faveur dans la course à l’adhésion populaire.
Constamment à l’écoute du peuple, Denis Sassou N’Guesso dispose de tous les ressorts lui permettant d’être en phase avec les aspirations légitimes du Congo profond. L’incroyable tintamarre autour des biens mal acquis n’est que la partie émergée d’un vaste complot visant la destruction d’une icône de la politique, dune personnalité de cœur devenue par une sorte de décret du destin, le symbole de la liberté, de la tolérance, de la réconciliation nationale et du développement économique et social. Une initiative inadmissible, aux yeux de l’histoire qui mesure nos actions et aux yeux de Dieu qui juge nos cœurs.
Christophe Pambou
Source : http://congoplus.info/tribune-libre/opi ... caise.html