L'"affaire" TARANGADZO

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L'"affaire" TARANGADZO

Message par Blaise » Jeu 17 Juin, 04 6:23

L’"affaire" TARAGANDZO.

Le commerçant congolais TARAGANDZO fût accusé en 1977, de complicité dans l’assassinat du président Marien NGOUABI. Plus grave, il était accusé d’avoir remis une somme d’argent au Caporal-Chef ONTSOU pour assassiner le Président Marien NGOUABI.

Le Sergent-Chef ONTSOU étant l’un des membres de la garde Présidentielle de NGOUABI et qui, selon la version officielle est celui qui avait abattu le Président Marien NGOUABI en lui tirant dans le dos.

Le Sergent-Chef ONTSOU (ce grand oublié de l’histoire du Congo, comme je le dis souvent) avait été rapidement jugé en cour martiale, condamné à mort puis exécuté.

TARAGANDZO sera arrêté plus tard, emprisonné, torturé, il comparaîtra au procès dit de Marien NGOUABI où il sera condamné à mort, avant d’être acquitté pour « manque de preuves », 11 autres personnes n’ayant pas eu cette chance, seront exécutées, dont : NDOUNDI-GANGA et SAMBA-DIA-NKOUMBI des pères des collègues au collège NGANGA Edouard, alors que j'étais en classe de 3ème.

A cette époque, TARAGANDZO avait également sa fille en classe de 3ème à NGANGA Edouard, dans une classe voisine de la mienne. Classe que je partageais avec un des fils de Barthélemy KIKADIDI et de HOMBESSA alors que leurs papas étaient en fuite, recherchés, le premier (Barthélemy KIKADIDI) pour être (selon la version officielle) le chef du Commando suicide parti pour tuer NGOUABI. Le second (HOMBESSA) était accusé de complicité.

Barthélemy KIKADIDI sera « rattrapé » plus d’une année après à Brazzaville et immédiatement abattu. HOMBESSA échappa à la mort en ayant pu rejoindre la France.

J'ai déjà souvent parlé ici du cas Barthelémy KIKADIDI, mais cette fois ci j'aimerais me concentrer sur ce que j'appelle moi l’"affaire TARAGANDZO" car comme vous le verrez, elle est rocambolesque.

Le commerçant TARANGADZO fût arrêté au motif qu’on avait trouvé chez le Caporal-Chef ONTSOU, une somme de 50 000 CFA qu’il aurait reçu du commerçant TARAGANDZO.

Je rappelle que le Caporal-Chef ONTSOU, est celui qui, selon la version officielle, a abattu le Président Marien NGOUABI en lui tirant des balles dans le dos.

Le fait de trouver un reçu de mandat de 50 000 CFA que TARAGANDZO avait envoyé à ONTSOU, fit de TARAGANDZO le commanditaire de l’assassinat de Marien NGOUABI.

« Le ridicule ne tue pas » dit un adage. Heureusement, sinon parmi les accusateurs de TARAGANDZO, personne ne serait encore en vie aujourd’hui. En effet 50 000 CFA représentait déjà à l’époque, moins que le salaire d’un Caporal-Chef de l’armée, et seulement le double de la bourse mensuelle d’un étudiant.

Donc TARAGANDZO, aurait commandité la mort de Marien NGOUABI (Président de la république) en donnant à ONTSOU moins que l’équivalent d’un mois de son salaire pour tuer NGOUABI. Ce qui fît dire à TARAGANDZO, lors du procès, je cite « il ne valait donc pas grand chose NGOUABI » .

Lors du procès dit des « assassins du président Marien NGOUABI », TARAGANDZO et EWOLO Oscar sont ceux qui se montrèrent les plus courageux. Ceux qui partaient à la mort la tête haute car beaucoup et même l’opinion nationale savait que beaucoup ne sortirait pas vivant de ce procès. Il y avait au moins une quarantaine d’accusés, avec des charges plus ou moins importantes. Le procès était radio-télédiffusé en direct. Et même les badauds pouvaient aller jusque dans la salle d’audience. Tous les accusés comparaissaient non libres. Le soir tous, retournaient en prison où ils étaient incarcérés certains depuis 1 an. J’avais 14 ans et demi au moment de ce procès. Et je le regardais à la Télé, chez des voisins à TALAS. Donc je voyais des papa de collègues de classe être jugés avec la forte probabilité que certains seront condamnés à mort et exécutés. Je pensais à ces collègues de classe et de collège évidemment.

TARAGANDZO et EWOLO (les deux plus courageux), n’avaient pas leurs langues dans la poche. D’ailleurs TARAGANDZO éclata de rire à haute voix, lorsque le « procureur » Jacques OKOKO, requis la PEINE DE MORT contre lui. Et pourtant ce n’était pas du cinéma. La demande de la peine de mort j’entends. Mais pour le reste du procès oui. Et c’est sûrement de ce cinéma grotesque qui allait néanmoins aboutir à sa peine de mort que ricanait TARAGANDZO.

En fait, et je l’ai su pendant ce procès qu’avant de devenir commerçant (somme toute moyen), TARAGANGZO avait eu un passé glorieux au Congo. Il fût le chef de la gendarmerie nationale avec grade de capitaine. La Gendarmerie Nationale était une sorte d’héritage de la colonisation française. Il y avait l’armée, la Police nationale et la gendarmerie (comme en France).

Pour des raisons qui lui sont propres, NGOUABI devenu Président de la République, décida de dissoudre la gendarmerie, et d’intégrer les gendarmes dans la police ou dans l’armée. De ce que j’avais compris avec mon jeune âge, il semblerait que TARAGANDZO (un autre rare radical congolais) s’était opposé à cette dissolution de la gendarmerie. Et lorsque la décision fût prise quand même, fou de rage TARAGANDZO alla voir NGOUABI, jeta ses galons aux pieds de NGOUABI, et lui dit « Plus jamais je ne servirais la Révolution congolaise ».

Liant la parole à l’acte. TARAGANDZO se retira dans son village natal dans les Plateaux batékés et se mit à faire son petit commerce. Je ne sais pas si l’histoire avec NGOUABI s’est réellement passé comme ça. Mais la phrase il semble qu’il l’avait belle et bien prononcée, car cette phrase se retrouva à un moment donné au centre de son accusation.

Quand TARANGADZO demandait aux juges, pour quel motif il aurait donné 50 000 CFA à ONTSOU pour tuer NGOUABI ?

Les juges lui répondaient, je cite : «monsieur TARAGANDZO, on se rappelle qu’un jour vous aviez dit que vous ferez du mal à la Révolution Congolaise »

Et à TARAGANDZO de corriger, je cite : « Messieurs les juges. Je n’ai jamais dit que je ferais du mal à la Révolution Congolaise, Mais j’avais dit que je ne servirais plus jamais la révolution congolaise. C’est bien deux choses différentes »

- les juges répondaient : « non, c’est presque pareil ».


Et voilà le pauvre TARAGANDZO entrain de bouillir, bouillir, bouillir.

Lors du procès, TARAGANDZO raconta également les conditions de son arrestation. Il était dans son village natal (DJAMBALA ?), lorsqu’il entendît un communiqué à la radio (comme cela se fait chez nous), lui annonçant de rejoindre le plus rapidement possible Brazzaville par avion, car sa fille est très gravement malade. Ses jours sont comptés.

Le brave papa TARANGADZO saute dans le premier avion en direction de Brazzaville. Arrivé à l’aéroport de Brazzaville. Il est arrêté par des militaires, direction la prison, où il sera enfermé et torturé jusqu’à la mascarade de procès.

Motif (je rappelle) : on aurait trouvé au domicile du Caporal-chef ONTSOU un reçu de mandant de 50 000 CFA envoyé par Monsieur TARANGADZO. Or Le Caporal-chef ONTSOU est ce membre de la garde présidentielle qui aurait abattu NGOUABI en lui tirant dans le dos. Donc c’est TARANGADZO qui a payé le Caporal-chef ONTSOU pour tuer NGOUABI. Pourquoi TARAGANDZO l’aurait-il fait ? Réponse : « il avait juré un jour qu’il ferait du mal à la Révolution congolaise ».


Voilà donc comment on peut perdre sa vie au Congo. TARANGADZO fût fort heureusement acquitté. Mais je rappelle, 11 autres pendant ce procès n’ont pas eu cette chance. Ils furent exécutés. Dont NDOUNDI-NGANGA et SAMBA DIA NKUMBI, les papas de deux de mes collègues du CEG NGANGA Edouard (dans les classes de 3ème voisines).

Le jour de sa sortie de prison, TARANGADZO offrit une collation à son domicile du plateau des 15 ans pour remercier sa famille, et ses amis pour leur soutien. J’avais pas reçu l’invitation, mais j’y étais allé quand même pour faire le « nguembo ». Tout le long du procès, j’avais été séduit par TARAGANDZO et aussi par EWOLO Oscar, les deux braves qui allient à la mort la tête haute, bien que victime d’un grotesque complot.

EWOLO Oscar, lui était Lieutenant de l’armée lors du procès et Chef de la sécurité présidentielle au moment de l’assassinat du Président Marien NGOUABI. Il a été emprisonné, torturé et appelé à comparaître lors du procès dit des assassins de Marien NGOUABI, il était accusé de complicité et d’avoir failli à son devoir de protéger la vie du Président Marien NGOUABI. Il sera finalement condamné à une « légère peine » (5 ans de prison ?).

Mon admiration (à 14 ans et demi) pour le courage de TARANGADZO et EWOLO me fit composé des chansons à leur gloire et qui furent chantées dans les Ebukas (groupe d’animations des Yankees).

La volonté d’impliquer TARANGADZO dans l’assassinat du président Marien NGOUABI, cachait sûrement quelque chose de plus important (politiquement parlant). TARANGADZO et le Caporal-chef ONTSOU avait quelque chose en commun. Ils étaient tous les deux de l’ethnie batékés. Nombreux sont les batékés qu’on a voulu impliquer dans cette affaire de l’assassinat du président Marien NGOUABI. Pour quelles raisons ? je l’ignore certainement.

Mais se retrouvèrent également emprisonnés et jugés en même temps que TARAGANDZO des batékés tels que : GANDZION et ABAGANDZION, tous les deux anciens ministres, je crois à l’époque de MASSAMBA-DEBAT et qui s’étaient définitivement retirés de la politique à l’arrivée de NGOUABI au pouvoir avec son communisme. GANDZION s’étant même transformé en éleveur de bœufs en Centrafrique (où il s’était exilé). C’est d’après, NGOUABI qui, lors d’une visite officielle dans ce pays le convainc de rentrer au pays pour y pratiquer son nouveau job d’éleveur de bœufs. selon les propos de GANDZION lui même lors du procès, c’est NGOUABI qui lui dit, je cite : « Doyen, rentre au pays ».

Sur cet appel, il quitta la Centrafrique pour rentrer au Congo, y poursuivre ses activités d’éleveurs ( ?). A la mort de NGOUABI, malgré son âge un peu avancé, il est arrêté, emprisonné, torturé et traîné au procès dit des assassins de Marien NGOUABI et sans raison.

Il devrait vraiment regretté d’avoir quitté la Centrafrique pour rentrer dans ce putain pays qu’est le Congo.

GANDZION et ABAGANDZION furent condamnés à de « faibles » peines.

Pour l’ « anecdote » (si j’ose me permettre), devant l’acharnement de Jacques OKOKO (« procureur de la République »), à trouver un motif d’accusation à ABAGANDZION, ce dernier, dans un ultime désespoir eut cette phrase : « Monsieur les juges mon nom ABAGANDZION, ne signifie nullement que GANDZION est à ABBATTRE ».

(la suite page suivante)
Dernière édition par Blaise le Jeu 17 Juin, 04 8:34, édité 3 fois.
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Message par Blaise » Jeu 17 Juin, 04 6:27

NB : le procès dit des assassins de Marien NGOUABI s’est tenu à Brazzaville en 1977. Le Président de la République était alors le Colonel Joachim YHOMBY-OPANGO à la tête d’un Comité Militaire du Parti composé de 11 membres dont SASSOU NGUESSO le numéro 2, qui deux ans après renversera ce même YHOMBY.

A sa prise du pouvoir juste après l’assassinat du président Marien NGOUABI, YOMBHY-OPANGO et ses 10 camarades du CMP (Comite Militaire du parti) se déclaraient « fidèles continuateurs de l’œuvre de l’immortel Président Marien NGOUABI ».

Quand SASSOU renversa YHOMBY-OPANGO en 1979. Il dit avoir mis fin à la « ligne droitière et liquidationniste du Parti ». Se repositionnant donc comme « le vrai fidèle continuateur ». Il se fit aussitôt appelé aussi « l’homme des masses », et quelques années plus tard « l’homme des actions concrêtes ».

Le « procureur » Jacques OKOKO, qui menait les accusations lors de ce procès dirigé par le juge Charles ASSEMEKANG, se montre parfois pro-YHOMBISTE, parfois pro-SASSOUISTE. Il lâcha YHOMBY lors de sa chute pour se mettre du coté de SASSOU. Ses zigs-zags sont sans rappeler ceux d’un certain BOKAMBA-YANGOUMA.

Jacques OKOKO est actuellement avocat en France où il exerce son métier, en attendant très probablement de rentrer au pays comme BOKAMBA-YANGOUMA et aller demander pardon à son frère SASSOU pour tout le mal que lui jacques OKOKO aurait fait à SASSOU NGUESSO. Car telle sont les enseignements de DIEU.

DIEU nous dit de savoir pardonner.

Que DIEU leur pardonne.

A la mémoire du Caporal-chef ONTSOU.

A la mémoire des 11 condamnés à mort, exécutés à l’issue du procès dit des assassins du Président Marien NGOUABI.

Blaise
(Mémoire d’un ado de 14 ans et demi - Toute contribution, correction, analyse est acceptée pour compléter ce qu'avait vu et entendu ce gamin de 14 ans et demi)
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Message par Mecbohem » Jeu 17 Juin, 04 9:04

Intéressant ce thread que tu as initié ici Blaise, sauf qu'à mon sens par delà le cas TaraGandzion, il aurait mieux valu carrément parler du procès des pseudos-assassins de Marien Ngouabi, plus encore je rêve toujours depuis tout gamin d'une page où chacun viendrait donner sa version sur la mort de Ngouabi, les faits réels qu'il aura entendu ici et là et non la mascarade qui nous avait été livré par les vrais assassins !
A ce propos, on nous avait dit en son temps qu'un commando dont feu le capitaine Kikadidi, soldat émérite s'il en était car dans ces cas-là on sacrifie toujours les meilleurs, aurait été le leader devant abattre Ngouabi au profit de Massamba Debat !
Par la suite, notamment lors des assises de la conférence Nationale souveraine, on apprendra, qu'au contraire, las de se trouver face à un gouffre économique dont il ne parvenait à se sortir, Marien aura voulu recéder le pouvoir à son prédécesseur mais à condition que celui-ci maintienne le PCT comme parti unique et que lui-même, Marien, en demeure le sécrétaire général !

C'est pourquoi Marien prit des contacts en ce sens et Kidadidi servait de relais entre lui, à Brazza, et Massamba retiré, depuis son éviction du pouvoir, à Boko son village natal !

Cependant, Marien commis le tort d'en informer son épouse Céline, "Lari", et celle-ci après en avoir sans doute causé à quelques "sages" de sa famille se verra conseiller de tout faire pour déjouer tout retour au pouvoir des Kongos en la personne de Massamba alors même que du temps où il était à la tête de l'Etat ce dernier avait déclaré lors d'un discours dans un village Lari que "Mlari ka wena koko" !

Autrement dit que le "Lari en tant qu'éthnie n'existait pas" puisqu'étant une simple "dérivation" de la grande éthnie Kongo, ce en quoi il avait totalement raison, malheureusement ses propos furent bien mal interprétés et consacrèrent la pseudo-scission entre Kongos et "Lari" et à ce jour encore nombre de leaders du Pool invoquent une prétendue différence entre les uns et les autres pour s'attirer de la sympathie de la part de ceux dont ils se réclament !

Pour en revenir aux causes de l'assassinat de Marien donc, Céline se verra conseillé de tout dévoiler à Yhombi alors le plus haut gradé de l'armée et de surcroit très proche de Marien de par leur origine éthnique, Kouyou, commune celui-ci se livrera au "haut conseil régionaliste du Nord", instance occulte dont la mission avouée et reconnue était la conservation du pouvoir entre les mains d'hommes du nord coûte que coûte !

C'est au sein de cette instance que fut scellé le destin de Marien, mais non sans l'accord de la puissance tutélaire du pouvoir au pays, celle qui donne le pouvoir et autorise les faits les plus notoires en matière politique, la France pour ne pas la nommer : c'était là l'affaire des services secrets que de régler ces tractations en sous-mains et c'est en cela que Denis Sassou prendra le pas sur tous ses compères du Nord car à la tête des dits services !

C'est donc lui qui devient, de fait, le maître de la conjuration et le chef des conjurés même si dans un premier temps il remettra le pouvoir entre les mains de Yhombi, sans doute le temps de s'accoutumer à la mise à mort de celui à qui il devait tant, son mentor en politique, celui qui lui avait mis le pied à l'estrier lui qui se destinait à une carrière d'enseignant dans le primaire, avant de le lui ravir et de s'y installer jusqu'à la mort en dépit de l'intermède "démocratique" de 92-97 !

Donc il fut convenu de supplanter le commando Kikadidi organisateur d'un coup d'Etat bidon avec l'aval de Marien lui-même : les hommes de kikadidi, ainsi que lui-même, devait venir enlever Marien, puis proclamer sa chute sur les ondes de la radio locale, après quoi il devait passer quelques temps au frais, puis réapparaitre sur la scène publique et redevenir le sécretaire général du PCT !

Cependant le jour prévu, 18 Mars 1977, Denis Sassou, qui avait pris le soin, tout comme tous les hommes forts du conseil régionaliste du Nord, de ne plus être joignable par Marien envoie des hommes à lui quelques heures plus tôt pour inviter Marien, qui cherchait à le joindre depuis quelques jours déjà probablement pour lui annoncer sa volonté de renoncer au pouvoir et les dispositions qu'il avait prises à cet effet, à le rencontrer enfin !

Celui-ci ne se fait pas prier, il part donc incognito, vu probablement par son seul fils, celui-là même qui est décédé voici peu et qui sera par la suite "acheté" par la clique des conjurés pour qu'il garde le silence, sa femme étant absente des lieux pour avoir été tabassée par son mari de président quelques jours plutôt pour les raisons déjà évoquées, d'ailleurs on la verra le visage tout tuméfié lors des obsèques de Marien !

En route, Marien sera probablement assommé et transporté inconscient dans l'enceinte de l'hôtel Marina où il sera tué, d'aucuns disent de la main de Anga lui-même abattu au cours des événements d'Ikonongo en 1988 !

Il se trouve que, comme tout bon chef Africain, Marien avait quelques pratiques traditionnelles qui le rendaient invulnérable aux balles, pour l'éliminer de façon certaine il fallait impérativement respecter un mode opératoire précis connu que de très peu de personnes !

Marien ne pouvait mourir que si la machoire lui était cassée de manière rituelle, c'est ce qui fut fait en ce jour du 18 Mars 1977 dans une des chambres de l'hotel Marina, le coup réalisé il fut de nouveau transporté, déjà mort, à l'état major, sa résidence officielle, afin que soit monté la mise en scène officielle que l'on connait et qui sera la version des autorités locales livrée au peuple du Congo et au monde entier !

Donc quand vers 14h30 Kikadidi et les siens essaient effectivement de pénétrer dans l'enceinte de la résidence présidentielle, un des hommes mis là par les conjurés déclenche les hostilités en lâchant le premier coup de feu, la suite on la connait : Kikadidi et ses comparses supposés comprennent que les choses ne tournent plus comme prévues initiallement, alors ils prennent la fuite et aucun d'entre eux n'est arrêté sur place.

Mais quelques hommes de la garde présidentielle serviront de boucs émissaires, dont Kanza et Ewolo, en réalité il se murmure que Kikadidi aurait été seul, ce qui semble plausible car multiplier le nombre de ses accolytes c'était risquer d'ébruiter une affaire que l'on voulait des plus secrètes et cela est également rendu plausible par le fait qu'il n'y eut aucune arrestation de "membres du commando", de plus un homme seul suffisait à ramener Marien, consentant, où il avait été convenu !

On se souviendra que ce dernier avait la machoire bandée de part en part, alors que tout le reste de son visage était intact, c'était la marque des coups de marteau reçu pour venir à bout de lui !

On peut dire ce que l'on veut de feu Marien et je suis le premier à trouver que globalement son action économique a été empreinte de beaucoup de blablas et peu d'actions concrètes, mais en tous les cas, c'était un homme d'honneur, un véritable soldat qui ne faisait pas de coups dans le dos de ses adversaires et qui avait en lui véritablement le sens de l'intérêt de la Nation et la fibre patriotique, même si, époque oblige, il s'est trop grandement laissé fourvoyé par le marxisme, mais ne serait-ce que pour ce qui a été dit précédemment, sa mémoire mérite le respect , sans toutefois aller jusqu'à l'immortalité !

Paix à ton âme commandant Marien Ngouabi, paix à vous tous exécutés du petit matin pour un crime que vous n'aviez pas commis, votre seul crime étant de devoir sans doute faire partie du futur nouveau gouvernement de Massamba-debat, paix à vous Ndundi Nganga, Misele, Kanza, Samba dia kumbi, Konda, Kikadidi, Kimbouala Kaya, Ontsou ...sans oublier le cardinale Emile Biayenda, qui en savait trop sur toutes ces choses, et tous ceux dont les noms ne me reviennent pas en mémoire, tous innocents, morts pour que le Congo demeure en paix en ce temps-là !

En effet, les véritables commanditaires et exécuteurs de la mort de Marien, tous du haut conseil régionaliste du Nord, se devaient de verser le sang des coupables présumés pour que cette mort ne leur soit pas imputée, comme cela aurait dû l'être, à eux-mêmes, c'était la condition de leur survie aux yeux de la chefferie traditionnelle Kouyou !

Comme il serait bon que chacun vienne nous apporter les pièces à sa disposition sur la mise à mort de Marien Ngouabi pour que soit clarifiée une des grandes zones d'ombre de l'histoire de notre pays !

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Message par Warren X » Ven 18 Juin, 04 12:52

Salut à vous...
Je n'ai aucune notion sur l'affaire que vous décrivez mais je voulais juste vous dire que je trouve quelquefois sordide la façon de faire justice au Congo.
C'est à se demander si une vie au Congo vaut la peine d'être vécue tellement c'est triste.
Merçi de nous informer sur quelques versions de notre histoire...


Warren Little aka XXXL
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Message par Blaise » Ven 18 Juin, 04 7:41

Houla !
Mecbo, là tu attaques le gros morceau là.

Parler du procès tout entier et remonter jusqu'à la vérité sur la mort de NGOUABI, pourquoi pas ? Et bien sûr d'ailleurs. Mais là, il faudra des années et des années de travail, pour faire ce travail nécessaire et utile pour notre pays.

Tu vois Mecbohem, c'est sur des sujets de ce type que Internet pourrait aider les pays sous développés et anti-démocratiques comme le notre, et justifier l'utilisation des masques (pseudos). Et c'est ce que j'attends de gens qui interviennent anonymement sur ces forums. ça aurait de l'intérêt.

En effet, je comprends parfaitement que peu de personnes (moi le premier) n'oserait aborder la question de l'assassinat de Marien NGOUABI à visage découvert. Moi je n'en sais rien sur la question sinon que les 36 000 versions de chacun des congolais comme les américains dans l'affaire de l'assassinat du Président Kennedy. Je sais néanmoins que pour NGOUABI, c'est l'hypothèse que tu donnes qui semble vouloir s'imposer aujourd'hui. Rien n'est prouvé cependant.

Et pourtant dans ce pays, il ya bien des gens qui savent ce qui s'est réellement passé. Notamment parmi les hommes politiques.

Le mystère qui entoure jusqu'à présent la mort de Marien NGOUABI, me désole mais en même temps me fascine. ça peut être interprété comme une lâcheté de la part de ceux qui savent et qui n'osent rien dire, mais aussi comme un sens de maturité politique. IL S'AGIT D'UNE AFFAIRE D'ETAT. ET ON NE DEBALLE PAS LES AFFAIRES D'ETAT EN PUBLIC. Mêmes si les complices d'hier se retrouvent ennemis jurés aujourd'hui. Personne ne lève le voile sur cette affaire d'ETAT. Attendons peut-être le jour où il y auara prescription.

Je crois que c'est aussi une leçon qui est donnée à notre jeune génération si fougueuse. Je suis convaincu qu'avec notre génération, une simple histoire de cul, suffirait pour emmener les affaires de l'ETAT sur la place publique.

Ceci dit Mecbohem, cela n'empêche pas que les journalistes d'"investigation" (s'il y en avait), des historiens (s'il y en avait), mènent ce travail avec détachement et cherchent à recueillir des témoignages mêmes anonymes (pourquoi pas sur Internet), fassent des recoupements, etc, etc... afin de nous mettre un jour entre les mains, un dossier qui tienne la route.

D'autre part, j'ai toujours estimé que les familles des 11 victimes de la mascarade de procès, devraient ne fusse que par principe demander la révision de ce procès afin que le Congo disculpe ces victimes dont nous sommes majoritairement convaincu de l'innocence (à moins qu'on nous donne des preuves de leur culpabilité. Preuves que le peuple congolais attend jusqu'à présent).

Par ailleurs, je suis peut-être le seul à évoquer si souvent le nom du Caporal-chef ONTSOU, ce grand oublié de l'histoire du Congo dont j'aimerais qu'il soit réhabilité. Je ne connaissais point ONTSOU, je n'en avais jamais entendu parler de ma vie, jusqu'à la mort de NGOUABI. Pour cause ce n'était qu'un simple soldat. Il était jeune ONTSOU (moins de 25 ans). Et les conditions de son exécution le lendemain de la mort de NGOUABI, après (dit-on) jugement devant une cour martiale, m'avait profondément choqué et révolté alors que je n'avais que 13 ans. D'autant plus qu'à TALAS on entendait déjà des noms beaucoup plus plausibles circulés. Je comprenais qu'on voulait éliminer des témoins gênants.

MASSAMBA-DEBAT disparait dans les mêmes conditions (éxecution après passage dit-on, devant une cour martiale où MASSAMBA-DEBAT serait "passé aux aveux").

Et jusqu'à présent on ne sait même pas où se trouve le corps. Et pourtant, il y a quelqu'un qui doit savoir. Et là ce n'est point question de SECRET D'ETAT que de restituer le corps de MASSAMBA-DEBAT a sa famille, et que le peuple congolais lui offre une vraie sépulture comme les sud Africains l'ont fait pour les victimes de l'Apartheid.

Enfin, je ne parlerais jamais assez du Sergent-chef BAZONZA, que je ne connaissais pas non plus, mais qui s'est retrouvé dans la même situation que le Caporal-Chef ONTSOU. Mais BAZONZA (22 ans à l'époque) a eu une chance inouie. On dit qu'il avait réussi à s'échapper alors qu'il était attaché au poteau d'exécution. Une autre version dit qu'il avait été relaché par l'Adjudant-Chef MBORO, chef du peloton chargé d'aller exécuter le Sergent-Chef BAZONZA après sa condamnation rapide par la cour martiale. L'adjudant Chef MBORO, qui habitait à deux pas de chez moi à TALAS, aurait dit qu'il n'avait pas le courage d'exécuter un jeune de 22 ans, qui de plus il savait non coupable de ce dont on l'accusait.

La vérité se trouve certainement entre les deux. En général au Congo, on attachait pas les condamnés au Poteau. Les bourreaux les emmenait au champ de tir et leur disaient, "échappez-vous", et quand les condamnés (sachant que c'était un jeu macabre) tentait de s'échapper, on leur tirait dans le dos.

Il semblerait que l'adjudant-Chef MBORO a usé de ce "jeu" pour laisser échapper en vrai BAZONZA.

Toujours est-il que, n'ayant pu fournir les preuves qu'ils avaient bel et bien exécuté BAZONZA (photos du cadavre), l'adjudant Chef MBORO sera traduit en cour martiale, condamné à mort et exécuté.

MECBOHEM, quand tu as vécu tout cela de près à l'âge de 13-14 ans. Tu te poses des questions sur le sens de l'existence humaine.

Tu comprends peut-être pourquoi je suis allé me réfugier chez les Yankees pour fuir cette société congolaise qui devenait crasseuse. Je trouvais plus de valeurs et d'humanité chez les yankees que chez les politiciens congolais.

BAZONZA, ONTSOU, EWOLO Oscar tous 3, membres de la garde présidentielle rapprochée de NGOUABI. Dont EWOLO était le chef.

BAZONZA = Lari
ONTSOU = Téké
EWOLO Oscar = ? (de Bétou je crois, en tout cas pas la même ethnie que NGOUABI)
NGOUABI = Kouyou.

Tout un symbole Mecbohem, de ce que NGOUABI qui avait par ailleurs une femme lari (comme tu le rappeles) voulait faire de ce pays.

Certes NGOUABI n'était pas parfait. Il était même mauvais sur certains points. Mais combien de Président au monde ont été ou sont capables de reconnaître leurs torts, jusqu'à vouloir soit disant en restituer le pouvoir à celui qu'il avait évincé 7 ans auparavant ? Si cette version est avérée, j'ai toujours dit que ce serait TOUT A L'HONNEUR DE NGOUABI.

Tiens à propos de KIKADIDI, il y a quelqu'un dont le nom circule beucoup sur le Web en ce moment, dans vos milieux Kongo/lari. Il doit en savoir pas mal non ?

Il s'agit de KOUNOUGOUS Paul. Il a comparu au procès aussi. Mais Attention ! en tant que français, "Inspecteur des hôpitaux à Paris".

Je m'en rappelle, bien que j'avais 14 ans seulement. Quand j'ai revu son nom sur le WEB, ça a fait "tilt" dans ma tête.

Dans ce procès, KOUNOUGOUS évoquait une de ses rencontres à Brazzaville avec Barthélemy KIKADIDI. Je m'en souviens très bien comme si c'était hier. KOUNOUGOUS Paul.

Blaise
(mémoire d'un ado de 14 ans et demi)
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Message par Alain Rabault » Ven 18 Juin, 04 7:25

:o
:Blaise
(mémoire d'un ado de 14 ans et demi)
lol:

Croyez-le, c'est, c'était un sur-doué, qui n'avait même pas rectifié son âge !
(Enfin, pourquoi pas ? Z'êtes pas obligé de le croire, i raconte ce qu'il veut, ce mec "à l'éternel col roulé" -cité de ses épanchements "intimes").
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Message par Mbuta Muntu Zenga MAMBU » Ven 18 Juin, 04 10:06

Blaise nous dit ceci :
D'autre part, j'ai toujours estimé que les familles des 11 victimes de la mascarade de procès, devraient ne fusse que par principe demander la révision de ce procès afin que le Congo disculpe ces victimes dont nous sommes majoritairement convaincu de l'innocence (à moins qu'on nous donne des preuves de leur culpabilité. Preuves que le peuple congolais attend jusqu'à présent).


Mais mon cher Blaise, tu veux encore remettre une autre épine dans les pieds du général ou quoi? Enfin réfléchis bien ou bien tu fais semblant. Ce qui est sûr et certain c'est que la réouverture de ce procès sera irrecevable tant que le général tient les commandes du Congo. Et tu le sais très bien que notre général est un EMINENT SCENARISTE en la matière. Il distribuera des rôles à ces sbires et le tour est joué comme d'habitude. Il a déjà commencé à distibuer les rôles pour la prochaine pièce de théatre du procès des disparus du beach ; pièce de théatre qui vous démontrera qu'il n'y avait eu que des dérapages au beach (rires). Ses "nègres" sont déjà à pieds d'oeuvre pour cette sale besogne.

Que ce soit l'assassinat de Ngouabi ou les disparus du beach, le principal auteur n'est-il pas le même?

Tu ne me répondras certainement pas, parce que tu as un handicap : tu es Blaise ... et non X comme nous (rire).

A tchaooooooooo mon Blaise, défoules toi bien tout en évitant d'amuser la galerie. :zz
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Message par Blaise » Sam 19 Juin, 04 12:58

Non ZENGA MAMBU,

Je ne me défoule pas. Ce sont les congolais qui sont i_diots. Je n'ai jamais vu un peuple plus i_diot que les congolais.

Tu veux que je t'en donnes la preuve ?

hé ben la voici :

Lors de la conférence nationale SOUVERRAINE . Plutôt que de prendre des résolutions demandant à renommer le stade de la Révolution en stade MASSAMBA-DEBAT, C'est plutôt ce que j'ai dit dans ce que tu as extrait qu'il fallait faire.

T'as compris mon gars ?

Moi à la place des congolais, c'est ce que j'aurais fait. Et là SASSOU n'avait plus aucun pouvoir.

De plus, sans être un spécialiste du DROIT, je crois qu'une "révision" du procès, peut consister simplement à innocenter des personnes sans en désigner forcément des nouveaux coupables (affaire Patriks DINKS (?) en France).

C'est vrai que c'est pas très congolais comme démarche. Un congolais ne se battra jamais pour l'honneur.

Donc fermons ce débat.

Mais en tout cas moi c'est du cas TARAGANDZO que je voulais parler ici. Comment quelqu'un qui s'est définitivement retiré de la vie publique et qui fait son commerce entre son village et Brazzaville se retrouve condamné à mort pour une affaire fabriquée de toute pièce. C'était simplement pour illustrer la technique que certains emploient sur ce forum pour chercher à me nuire un jour. Moi j'ai toujours dit que la politique ne m'interessait pas et que je n'en ferais jamais. Si j'ai affaire quelque chose au Congo ce sera le commerce un point c'est tout.

Et ils me coulerons de la même manière que TARAGANDZO a été coulé.

FINA MATSIONA a connu le même sort en 1978 dans une autre affaire. Vous souvenez-vous l'année où YHOMBY avait annulé les festivités pour la date de l'Indépendance ? Même le défilé du 15 août avait été annulé pour cause, le gouvernement congolais venait de "déjouer un coup d'une ampleur que le Congo n'a jamais connue" (c'était la version officielle).

Responsable de ce coup ? 4 personnes :

FINA MATSIONA
Dieudonné MIAKASSISSA
KOLELAS (?)
KOMBO SISSA (?)

J'ai toujours oublié les 2 autres. était ce bien Kolelas t Kombo Sissa ? (aidez moi si quelqu'un connait).

Les pauvres furent emprisonnés, et l'homme d'affaires FINA MATSIONA presque ruiné. Il faisait ses affaires dans la pêche maritime.

L'affaire fût ensuite sans suite. D'après que le pouvoir avait fait cela simplement pour justifier l'annulation de la fête nationale parcequ'il n'avait pas d'argent pour l'organiser et surtout pour payer les salaires des travailleurs.

Vous voyez comment on va ruiner des gens qui produisent de la richesse dans le pays, simplement pour des prétextes des politicards congolais. Après on s'étonne qu'il n'y ait plus un seul entrepreneur national dans ce pays.

Ce n'est pas une question de lois !

Si nous n'investissons pas et n'entreprenons pas dans ce pays c'est à cause des congolais qui jalousent la réussite des autres, hors champ la politique et qui utiliseront leur pouvoir politique ou relations politiques pour vous ruiner.

Tous les entrepreneurs congolais ont été ruinés, TOUS !
Et c'est pas le Marxiste NGOUABI qui les a ruinés, bien au contraire, et paradoxalement, ils avaient atteint leur apogée sous NGOUABI. C'est sous YHOMBY que leur déclin à commencer pour s'achever sous SASSOU. On les a remplacer par des prete noms BOPAKA peinture et des OSSETE Jonas. Combien de temps ont-ils tenu ? et pourtant leurs parents sont encore au pouvoir. Comme par hasard, eux n'ont jamais organisé de complot contre le Congo. Mais ils se sont écroulés quand même.

Le Congo est le seul pays au monde où quand tu réussis proprement dans les affaires tu deviens un homme à abattre. Et y en qui osent venir vous parler des carences de la loi pour expliquer le manque d'esprit d'initiative ches les congolais. C'EST FAUX TOUT CE QUE VOUS DITES car les FINA MATSIONA, NTIETE, EBINA, MIMI, AWOUBA, etc... ont pu faire tout ce qu'ils ont fait avec ces mêmes lois. Elles n'ont jamais changé depuis.

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Message par Mbuta Muntu Zenga MAMBU » Sam 19 Juin, 04 8:18

Mon Blaise bonsoir!

Tu as dit ceci :
Tu veux que je t'en donnes la preuve ?

hé ben la voici :

Lors de la conférence nationale SOUVERRAINE . Plutôt que de prendre des résolutions demandant à renommer le stade de la Révolution en stade MASSAMBA-DEBAT, C'est plutôt ce que j'ai dit dans ce que tu as extrait qu'il fallait faire.

T'as compris mon gars ?


Je suis partiellement d'accord sur l'i_diotie des Congolais, mais je tiens quand même à te rappeler ceci :
A qui ELF, soucieuse de préserver ses intérêts à venir, devait-elle les accorder? Quel a été le rôle de MM TARALLO et SIRVEN ?

Selon M. TARALLO, la situation au Congo était particulièrement confuse. Une Conférence nationale avait lieu et la dévolution du pouvoir faisait l'objet de combats acharnés entre plusieurs factions qui avaient toutes besoin de moyens financiers. M. SIRVEN avait donc eu l'occasion d'intervenir à plusieurs reprises en faveur de l'une ou l'autre de ces factions.

Toujours selon M. TARALLO, pendant cette période il n'y avait pas à proprement parler d'abonnements, mais des montants qui étaient alloués à différentes personnes [MM. MILONGO, KOMBO... selon l'intérêt qu'elles présentaient. Mais le crédit global existait toujours dans les limites habituelles du système d'abonnement Ces montants étaient toujours définis par rapport à la procédure des abonnements et leur attribution s'effectuait comme s'il s'agissait de bonus, c'est-à-dire au coup par coup et pour des montants adaptés à chaque opération. Les allocations destinées aux personnes susvisées durant cette période politiquement intermédiaire ont été faites sous le contrôle exclusif de M. SIRVEN. Je n'y ai pas participé et aucun de ces montants n'a été porté par mes comptes à ce titre.


Je t'ai retranscris partiellemnt l'article : "Décriptage de la stratégie africaine d'Elf : les Etats africains concernés". Je pense que tu l'avais parcouru.

Sans être partial ; pendant cette CNS, Kolélas voulait bien l'arrestation de ce général afin qu'il soit traduit en justice mais les messieurs cités ci-dessus pour des raisons évoquées dans ce paragraphe ci-haut, n'avaient pas voulu de cette solution.
Moi à la place des congolais, c'est ce que j'aurais fait. Et là SASSOU n'avait plus aucun pouvoir.


Il n'avait plus aucun pouvoir mais d'autres structures travaillaient pour lui. :oops:

Donc fermons ce débat.

Ok passons.

En ce qui concerne nos fameux commerçants coulés par le pouvoir ; c'est vraiment déplorable mais c'est la stratégie utilisée par nos gouvernants pour la conservation de leur pouvoir.
Pour ce fameux coup d'état : je te donne une petite lecture :
Le 14 août 1978, Yhombi-opango, dans un discours grandiloquent et terrifiant annonce la découverte du plus grand complot ourdi contre les institutions révolutionnaires congolaises. Même le moins averti du fonctionnement des institutions révolutionnaires de l'époque devine déjà qui est l'auteur présumé de ce grand complot. C'est devenu un jeu d'enfant. C'est donc tout naturellement que Bernard Kolélas est arrêté à son domicile.
Au cours de son fracassant discours, le Président Yhombi-Opango précise que de nombreux avions bourrés de mercenaires ont atterri sur le territoire national. C'est donc une véritable invasion, et Bernard Kolélas, le principal organisateur, a cette fois-ci mis le paquet. Les festivités du 15 août 1978, célébrant l'anniversaire de l'indépendance, sont tout naturellement annulées. le temps est grave, la patrie est en danger. Cependant, aucune mesure n'est prise pour mobiliser le peuple afin de contrer l'invasion. Si, le pouvoir en prend une, il arrête Bernard Kolélas et bien d'autres innocents qui sont internés à la Cité des Dix-sept (Résidence des Chefs d'Etat de l'OUA).
Il ne seront pas jugés. En revanche, ils sont soumis à la torture. Au cours d'un interrogatoire particulièrement musclé, l'un des compagnons de Kolélas, Désiré Milongo trouve la mort. De cette mort et de bien d'autres, Yhombi-Opango et ses sbires ne répondront jamais devant aucune juridiction. Il continue grâce à la Conférence Nationale Souveraine et à Pascal Lissouba, à se pavaner sur la scène politique nationale. Cela aussi, c'est l'histoire bizarre du Congo.
Les Congolais n'ont plus jamais rien appris, ni rien entendu de cette terrible armada aérienne qui s'était simplement évaporée.
Pourquoi cette terrible machination? Le pouvoir manquait-il de moyens financiers pour organiser les festivités du 15 août 1978 ? Joachim Yhombi-Opango n'a rien révélé à la Conférence Nationale Souveraine, où il jouait à la perfection le rôle de victime de Denis Sassou-Nguesso. .


En résumé mon Blaise, nos gouvernants ont besoin des boucs émissaires de grande renommée pour crédibiliser leurs pseudo-coups d'état au détriment de la vie de ces innocents. Ils leur servent de "têtes de turc"

Bon week-end mon Blaise :noel
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Message par Loumo » Sam 19 Juin, 04 8:53

Rendre à César ce qui est à César

Le 14 août 1978, Yhombi-opango, dans un discours grandiloquent et terrifiant annonce la découverte du plus grand complot ourdi contre les institutions révolutionnaires congolaises. Même le moins averti du fonctionnement des institutions révolutionnaires de l'époque devine déjà qui est l'auteur présumé de ce grand complot. C'est devenu un jeu d'enfant. C'est donc tout naturellement que Bernard Kolélas est arrêté à son domicile.
Au cours de son fracassant discours, le Président Yhombi-Opango précise que de nombreux avions bourrés de mercenaires ont atterri sur le territoire national. C'est donc une véritable invasion, et Bernard Kolélas, le principal organisateur, a cette fois-ci mis le paquet. Les festivités du 15 août 1978, célébrant l'anniversaire de l'indépendance, sont tout naturellement annulées. le temps est grave, la patrie est en danger. Cependant, aucune mesure n'est prise pour mobiliser le peuple afin de contrer l'invasion. Si, le pouvoir en prend une, il arrête Bernard Kolélas et bien d'autres innocents qui sont internés à la Cité des Dix-sept (Résidence des Chefs d'Etat de l'OUA).
Il ne seront pas jugés. En revanche, ils sont soumis à la torture. Au cours d'un interrogatoire particulièrement musclé, l'un des compagnons de Kolélas, Désiré Milongo trouve la mort. De cette mort et de bien d'autres, Yhombi-Opango et ses sbires ne répondront jamais devant aucune juridiction. Il continue grâce à la Conférence Nationale Souveraine et à Pascal Lissouba, à se pavaner sur la scène politique nationale. Cela aussi, c'est l'histoire bizarre du Congo.
Les Congolais n'ont plus jamais rien appris, ni rien entendu de cette terrible armada aérienne qui s'était simplement évaporée.
Pourquoi cette terrible machination? Le pouvoir manquait-il de moyens financiers pour organiser les festivités du 15 août 1978 ? Joachim Yhombi-Opango n'a rien révélé à la Conférence Nationale Souveraine, où il jouait à la perfection le rôle de victime de Denis Sassou-Nguesso. .


Zenga Mambu

Il faut apprendre à citer ses sources. Ne pas le faire est passible de poursuites. Le passage ci-dessus est extrait d'un ouvrage dont je connais le contenu (j'allais dire) par coeur. Il s'agit du Congo de Lissouba, de Babu Zalé.
Babu Zalé est le nom de plume d'un grand politologue congolais que chacun peut identifier pour peu qu'il sache faire une analyse de contenu.
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Message par Blaise » Sam 19 Juin, 04 10:59

Merci ZENGA MAMBU, merci LOUMO,
Je ne connaissais pas l'auteur que cite LOUMO, ni jamais lu son livre et pourtant la lecture expresse que je viens de faire de cet extrait montre que la version qui est soutenue pour justifier ces arrestations est la même que je donnais, et qui est celle qui circulait dans les rues de TALAS (qui a toujours été très méfiant envers les "fidèles continuateurs de l'oeuvre" de son enfant adoré, Marien NGOUABI).

Mais comme je vois que dans cet extrait, on parle de mort d'homme (ce que j'ignorais), je prends le temps de vous relire à tête reposée et je vous reviens.

Je venais de terminer le visionnage en direct de mon match de foot PAYS BAS/ TCHECOSLOVAQUIE et j'ai plein de bières dans la tête, donc c'est pas le moment de d'intervenir sur un sujet d'une telle importance. A demain.

Merci encore.

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Message par Blaise » Lun 21 Juin, 04 10:35

Me voici de retour parmi vous les amis.

Alors cher ZENGA MAMBU, tu vois bien que je "ne me défoulais pas" et que je n'"amusais pas la galerie" non plus. Ce sont des sujets grâve, qui ont couté des vies à des hommes au Congo, brisé celle des autres, ruiné des familles entières.

Donc, si j'ai bien compris, l'une des 4 personnes "accusées" en même temps que FINA MATSIONA, cétait bien Bernard KOLELAS. Et le quatrième nom c'était qui donc ?

- FINA MATSIONA
- Dieudonné MIAKASSISSA
-Bernard KOLELAS
- ??????? (KOMBO SISSA ?)


Je ne sais pas, pourquoi ce nom de KOMBO SISSA me revient si souvent ces derniers temps. Il s'agit peut-être d'une autre affaire.

J'avoue que dans cette affaire mon attention est restée particulièrement focalisée sur FINA MATSIONA, par le fait qu'il était hommes d'affaires. Et à chaque fois qu'on "mettait à mort" un homme d'affaires au Congo, j'étais terrifié. Je me voyais déjà à leur place. Moi qui dès l'enfance rêvait de devenir grand commerçant au Congo. je me disais : "c'est ce qui m'arrivera un jour".

Au Congo, le pays des jaloux et le pays des fonctionnaires , on "tue" les gens qui produisent les richessses. On "tue" les seuls 10% qui ne s'interessent pas à la politique et réussissent quand même, on "tue" les seuls 10% qui ne sont ni Ministre ni haut fonctionnaire mais gagnent néanmoins bien leur vie. Tout cela suscite immédiatement de la jalousie et ils font tout pour vous ruiner.

Du jour au lendemain, ils décident de vous détruire 30 années de dure labeur. On vous met en prison, on confisque votre outil de travail et vos biens. On vide vos comptes en banque. On vous insulte, on vous torture, on vous humlie. LE CONGO, un PAYS DE MERDE !

OTTO MBONGOa failli aussi le subir avec LISSOUBA. Il a eu de la chance que son parent SASSOU soit revenu au pouvoir. OTTO MBONGO (bon "industriel" ) a pu ainsi sauver ses affaires au sein de la GPOM (Groupement Pierre OTTO MBONGO).

Etudiant, j'ai travaillé un été dans l'une des entreprises de la GPOM au Congo. Des Pierre OTTO MBONGO, j'en voudrais des dizaines au Congo. Mais sans obligatoirement être parent de SASSOU ou d'un quelconque Président de la République.

FINA MATSIONA n'a pas eu la même "chance" que Pierre OTTO MBONGO. Lui qui n'a jamais eu de parents au pouvoir pour le protéger.

"Yé FINA MATSIONA, Moyibi monene ayebana o etando mobimba ya molongo"

Cette phrase en lingala me martelle encore la tête, jusqu'à présent.

C'est la phrase qui passait en continue à la radio congolaise et réciter par Laurent BOTSEKE, le griot local du parti unique (le PCT), lorsque FINA MATSIONA fût arrêté la veille du jour de la fête nationale avec ses 3 amis (lire les textes au dessus). La traduction en français de cette phrase est :

"FINA MATSIONA, ce grand voleur connu en tant que tel, dans le monde entier".

Voilà, un richissime homme d'affaires qui vous créez de la richesse dans le pays, devient du jour au lendemain, "un grand voleur de réputation internationale" parcequ'on a décidé de le prendre comme bouc émissaire.

Et son nom sera sali, par tous les moyens de la propagande nationale du Parti. En même temps, le Monsieur est enfermé quelque part où sa famille ignore. Il n'a pas droit de visite. Il est torturé. On veut lui arracher des aveux sur une affaire montée de toute pièce, etc...C'est d'un niveau de criminalité que je n'ai jamais compris.

Ce qu'a subi FINA MATSIONA en 1978, n'a d'égal que la mise à mort d'un taureau dans une arêne, avec YHOMBY et son CMP (Comité Militaire du parti) dans le rôle du Matador et le peuple congolais tout entier hurlant des "Olé !".

Est ce que ce monde est sérieux ?

FINA MATSIONA tel un taureau atteint mortellement dans cet arêne, ne peut plus se défendre, il ne peut plus avancer. Il attend la mort en regardant néanmoins son matador dans les yeux.

Lâche, le matador YHOMBY OPANGO et son CMP, vêtu de leur tenue de scène, tournouille autour du taureau, gonfle la poitrine, agite le tissu rouge en direction du taureau qui désormais ne fait que le regarder car il n'a plus la force de se battre. Le matador lève le bras vers une foule en délire qui l'acclame.

En défenseur des animaux, j'assiste impuissant à cette scène en pensant à la famille du taureau FINA MATSIONA.

J'avais 15 ans à l'époque, je pleurais afin que le matador accorde la grâce à ce taureau blessé.

La grâce, voilà le mot qu'adore ces adeptes de la tauromachie congolaise. Non seulement tu n'as rien fait, on t'accuse injustement, on t'emprisonne, on te torture, on te ruine. Et quand après tout cela, ils décident par je ne sais quel miracle de te relacher, ils disent t'avoir accordé la grâce. MERDE ALORS !

Dans un geste ultime, fièrs d'eux. Le matador (YHOMBY OPANGO et son CMP), s'avança du taureau blessé FINA MATSIONA. Il leva la main devant le taureau. La foule hurlant son enthousiame, et d'un geste sec le matador touche le front du taureau avec la paume de sa main, et montre la tâche de sang au public. Le Taureau blessé FINA MATSIONA est gracié. Le spectacle est terminé, les gradins se vident.

En bas, la barrière s'ouvre, dans une solitude indescriptible, le taureau blessé FINA MATSIONA sort de l'arêne pour aller, il ne sait où. Son regard en dit long. Les siens viendront le chercher plus tard, pour l'emmener quelque part où il ira attendre sa fin en se demandant "EST CE QUE CE CONGO EST SERIEUX ?"

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Message par Blaise » Mar 22 Juin, 04 6:53

Jeunesse congolaise,

J’espère que vous aurez compris le sens de ce message. Outre le fait qu’il met une fois de plus en évidence le bafouement des droits de l’home chez nous (ce que tout le monde savait déjà), mais ça a été aussi un zoom sur la tauromachie congolaise, « la mise à mort de tout ceux qui se lancent dans l’initiative privée ».

Aujourd’hui il n’y a plus un seul taureau debout au Congo (à part Pierre OTTO MBONGO, sauvé de justesse et pour cause). Les matadors s’ennuient, alors ils quittent les arènes pour envahirent des poulaillers où ils mettent à mort même des poules et des poussins. Le torse bombé, la tête dressée, ils initient leurs enfants à cette tradition locale afin de la perpétuer éternellement.

Ne croyez donc pas tout ce que l’on vous dit. Ce ne sont pas les lois qui bloquent l’initiative privée au Congo. Mais c’est la jalousie, la mauvaise foi de nos propres frères et sœurs au Congo.

Vous avez bien vu, pendant les guerres, c’est parfois votre propre voisin qui commanditait la pillage de votre maison et de vos biens que vous avez acquis à la sueur de votre front. L’entrepreneur MATSIMA en a été victime. C’est vrai que lui c’était un peu engagé dans la politique. Mais le prétexte a été tout trouvé pour saccager ses biens. Lui ne pourra plus jamais se refaire alors que ceux qui ont bâti leur richesse uniquement sur la politique, ont déjà remis leur compte bancaire à jour. Aussi bien pour ceux qui sont au pays que pour ceux qui sont en exil. Ils se sont même acheté de nouvelles maisons. MATSIMA, lui qui a fait don des écoles au Congo, n’a plus aujourd’hui que les yeux pour pleurer désormais.

Il n’y a rien de plus facile que de s’enrichir légalement au Congo, ce pays de fonctionnaires, de politichiens, de théoriciens. La réussite des Ouest africains chez nous est là pour le prouver. Actuellement ce sont les hutus qui font l’agriculture chez nous et les tchadiens qui se chargent de l’élevage. Les congolais sont cruellement absent. 90% d’entre eux font de la politique, développent des théories.

Dans le passé, les nationaux EBINA, NTIETE, MIMI, FINA MATSIONA, MATSIMA, AWOUBA ont réussi dans ce pays avec nos mêmes lois, qui n’ont pas changé au Congo.
Mais c’était à l’époque de NGOUABI, voire MASSEMBA-DEBAT. Au contraire des matadors de la « tauromachie congolaise », NGOUABI était pour la promotion des nationaux. Ils ne les jalousaient pas, bien au contraire. Le cardiologue BOURAMOUE (le Professeur CABROL congolais) ne faisait pas de la politique à l’époque de NGOUABI, il s’occupait des malades et du secteur médical. Il s’en occupait bien. Il est l’artisan de la très réputée (à l’époque) Faculté de Médecine du Congo, encore appelée TCHEULIMA.

L’ingénieur agronome LISSOUBA avait pris sa retraite politique (forcée ?) sous NGOUABI. Il s’occupait des plantations fruitières à LOUDIMA. Et de ses travaux de recherches sur les greffes des manguiers. En 1992, je suis passé à LOUDIMA et j’ai trouvé tous ces champs en friches. 1% seulement des champs est exploité par des bonnes sœurs françaises et qui fabriquent des confitures. Les congolais eux, sont partis faire la politique à Brazzaville.


Paradoxe du congolais. Et si demain tu partais racheter ces champs et que tu les faisais revivre et que tu devenais riches en les exportant à travers le monde ; on va commencer à te trouver des liens avec SASSOU, LISSOUBA ou KOLELAS. Et au moindre événement au Congo, VROUUUUMMM ! tu as tout perdu.

Sur ordre du plus fort des matadors du moment, les gens vont s’acharner sur ces arbres fruitiers. Le congolais trouvera même à lui tout seul, la force d’arracher un manguier du sol avec ses simples bras. Dès qu’il s’agit de détruire, le congolais se dote de forces surnaturelles. Mais pour construire (en vrai et non pas en théorie), il devient pire que le primate de Madagascar appelé le paresseux.


Et pourtant, l’initiative privée est la seule issue qui aujourd’hui peut permettre aux nombreux jeunes congolais sans emplois au Congo de s’en sortir. Garagistes, laveurs de carreaux, pressing, plombier, électriciens, etc… sont autant d’emplois que l’on peut créer facilement et qui peuvent permettre à de nombreux jeunes de faire leur entrée dans le monde du travail. La fonction publique congolaise n’embauche plus depuis bientôt 20 ans. Et nombreux sont en attente depuis (je ne rigole pas. Stricte vérité). Ce désœuvrement, a été à l’origine de leur adhésion massive dans les milices qui se sont livrées les guerres chez nous, et aussi à un militantisme aveugle, nombreux espérant ainsi trouver du travail.

En s’en prenant aux quelques rares congolais qui se lancent dans l’initiative privée, et à tout ceux qui ne faisaient pas de la politique dans ce pays, les matadors de la tauromachie congolaise ont simplement détruit l’écosystème congolais. Reste plus qu’une seule espèce. Fini les FINA MATSIONA (homme d’affaires), fini les AWOUBA (pâtissier), fini les KIPLING (couturier), fini les NZALAMUANA Denis (cycliste), fini les Solange KOULINKA (handballeuse), fini les Joséphine BIJOU (la Marylin MOROE congolaise), fini les BOURAMOUE (le professeur Cabrol congolais), fini les BAKABADIO (l’économiste congolais), fini les Sony LABOU TANSI (le célébrissime écrivain congolais), fini les Jean-Claude KAKOU (le PPDA congolais), fini les PROPHA (le sapeur congolais), fini les Joe PAMBOU (nzonzila yandi na muyimbu), fini les EBILIMUKWE (humoristes), fini, fini, fini, fini. Reste plus que l’homo-congolo-politcus, et l’homo-congolo-théoriticus plongés dans leurs théories pour les uns et leur tauromachie pour les autres. Pour ces derniers comme il n’ya plus de taureaux, ils envahissant les poulaillers où il égorge sans retenue des poules et voire même des poussins (des pauvres civils, qui déjà n’avaient même pas de quoi manger).

Jeunesse congolaise. De tout cela, retenez surtout pour leçon, le cas GANDZION. Ce Monsieur après avoir été Ministre au Congo sous MASSEMBA-DEBAT, a quitté le Congo à l’arrivée de Marien NGOUABI au pouvoir, et est parti s’installer en Centrafrique où il faisait son élevage bovin. NGOUABI le rencontre là-bas lors d’une visite officielle, et lui dit « Doyen rentre au pays » (selon les propres dire de GANDZION lors du procès dit des assassins de Marien NGOUABI). GANDZION rentre au pays, et continue à exercer ses affaires privées. A la mort de NGOUABI, il est arrêté, emprisonné, torturé, traîné en « justice » sous des accusations montées de toute pièce.

Moralité, réfléchissez par deux fois, avant de rentrer au Congo, si c’est pour aller faire de la politique ou devenir fonctionnaire. Si c’est pour faire des affaires, lancer des initiatives privées, attendez-vous un jour, à être Taragandzonisé, Finamatsionisé, ou Gandzionnisé. La preuve tout ceux qui sont rentrés au Congo pour soit faire de la politique, soit devenir fonctionnaire n’ont jamais été inquiétés individuellement. Seuls ceux qui veulent entreprendre hors politique, et hors champ du fonctionnariat sont inquiétés dans ce pays. N’OUBLIEZ JAMAIS CETTE LECON.

Le Congo est un pays de politichiens, de fonctionnaires et de théoriciens à distance.
Seul l’établissement d’un Etat de Droit par une démocratie véritable, pourra à nouveau permettre l’émergence d’une nouvelle génération des entrepreneurs congolais.

Le seul combat qui vaille aujourd’hui c’est le combat pour la démocratie. Et ce combat pour la démocratie devra se mener sans kalachnikov, ni lance-roquettes. Encore moins obus ou hélicoptères de combat. Les seules armes autorisées dans ce combat, doivent être la bouche, le stylo et/ou le clavier. Quiconque ne peut se limiter à ces armes ne peut prétendre être un démocrate. L’absence de démocratie est le seul et véritable frein à la reprise de l’initiative privée par les 10% des congolais nourris de cette ambition (et dont je fais partie). Le RISQUE DE TARANGADZONISATION est trop grand. Déjà quand on voit ce qui se passe sur ce forum ("Blaise pro-SASSOU", "Blaise PCTiste", "Blaise a dit que SAWA est un violeur", "Blaise a crée une association pour profiter des exonérations douanières pour ses affaires personnelles", etc...). Tout cela ne peut s'expliquer que dans le cadre de la tauromachie congolaise. Donc si demain SASSOU chute brutalement, les gens viendront saccagés tout mon outil de travail y compris Nouvelle Elite. Alors que tout le monde sait très bien que je ne suis qu'un pauvre type de TALAS sans lien avec SASSOU. Et paradoxalement ceux qui me livrent à la tauromachie congolaise sont les mêmes qui bouffent avec les fils de Ministres de SASSOU. Au Congo ça s'est toujours passé comme ça.

Voilà pourquoi il n’y a plus un seul entrepreneur privé national. C’est pas une question de lois, ni de manque de financement. Dans ce pays là, dès que tu commences à monter en notoriété hors sphère politique et fonctionnarial. ON TE DESCEND. Il faut être fonctionnaire ou politicien pour y vivre tranquille. Ils ont peur de voir les gens réussir dans le privé car ça serait un mauvais exemple pour eux qui s'engraissent avec l'argent de la politique et de l'ETAT à ne rien foutre. Ils ont aussi peur du privé, car qui dit privé dit concurrence.

A BON ENTENDEUR, SALUT !

ps : A l'heure où je vous écris, il y a pénurie de carburant à Brazzaville. J'ai demandé pour quelles raisons ? on m'a répondu "à cause des évènement à Kinshasa".

Je ne voyais pas le lien. Mais si j'ai bien compris Brazzaville est alimenté en carburant par Kinshasa. Et les Brazzavillois doivent attendre tous les jours le carburant qui vient de Kinshasa.

Confirmez moi s'il vous plaît pour ceux qui connaissent ce problème.

Et on me parle de lois ?

Putain, pays de merde, peuplés de politichiens, fonctionnaires, et théoriciens !

Acceptez la démocratie et donnez nous ce pays vous allez voir ce qu'on va en faire. Nous les hommes de terrain.

Blaise
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Message par Warren X » Mer 23 Juin, 04 1:18

Franchement, Blaise tu es le seul qui parle souvent de thèmes sociaux purement congolais.Tu es certainement l'un des seuls qui en parle peut-être du fait de ton enfance au milieu du peuple des cités, de ta confrontation avec la réalité de nos moeurs...Certains içi sont entrain de "théoriser" sur l'avenir du Congo à coup de textes et moult théories prétendant défendre le peuple;libre à eux...
Moi je ne te juge pas sur ton ensemble car je sais que tu n'es pas parfait (comme aucun homme d'ailleurs) mais je soutiens ta vision sur les problèmes qui minent ce pays.Il ya beucoup de problèmes d'ordre social car la mauvaise gérance de l'Etat a désintégré le social.Je soutiens donc tes actes vis à vis de la situation du pays car je remarque qu'il n y a plus de confiance en la parole dans ce pays; de ce fait tout ce qui est politique n'intéresse plus le peuple."La politique est un marais de crocodiles, dans lequel quand on y tombe, on ne peut rester honnête" comme le disait un certain auteur dont je ne me rappelle plus le nom.C'est pourquoi je préfère m'inspirer de tes actes plutôt que des brailleries de certains pseudo-politiciens de Congopage qui prônent des initiatives qui, vu qu'ils ne peuvent même pas chatouiller le petit orteil du pouvoir de Brazza avec leurs élucubrations rêveuses, n'aboutiront sûrement pas.
Donc continue à nous faire découvrir le passé du Congo (tu m'as beaucoup appris là dessus) et continues tes actes concrets (Nouvelle Elite)...laisse les braillards brailler et essaie toujours de conseiller et d'éduquer la jeune génération qui veut bien t'écouter.
Warren X
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Message par Blaise » Mer 23 Juin, 04 7:12

Donc continue à nous faire découvrir le passé du Congo (tu m'as beaucoup appris là dessus) et continues tes actes concrets (Nouvelle Elite)...laisse les braillards brailler et essaie toujours de conseiller et d'éduquer la jeune génération qui veut bien t'écouter.



Merci Warren X, tes encouragements me font très chauds au cœur. Surtout qu’ils arrivent à un moment où je subis un isolement presque total. Mais c’est le prix à payer et je l’accepte.

Remercions plutôt Richard SONGO, le seul vrai démocrate congolais, de m’accorder cette liberté d’expression et cette liberté de ton (et qu’il soit rassuré je respecterais toujours la netiquette).

Encouragements ou pas encouragements, esseulé ou pas, j’irais jusqu’au bout de tout ce que j’ai toujours voulu dire depuis longtemps sur ce pays et que cet espace me donne l’occasion. Car il faudra qu’un jour qu’on arrête. Trop c’est trop. Ce pays a fait trop de mal à de pauvres innocents.

Mes récits c’est aussi l’occasion de dire aux jeunes générations tout ce qu’il y avait de formidable dans ce pays, dans le passé. Afin que la nouvelle génération sache que le congolais a été autre chose que cet être qu’on voit aujourd’hui et qui semble sortir directement de l’âge de la pierre taillée.

Enfin, certains sujets jeunes congolais, vous permettront également de comprendre qui est réellement le congolais. Car mes petits frères, mes petites sœurs, il faut faire très très attention avec le congolais. LE CONGOLAIS EST UN GROS LACHE ! il parle, il parle, mais quand il s’agit d’aller au combat, tu ne verras plus personne derrière toi. Les congolais passent des heures et des heures, des années et des années à développer des théories, et à élaborer des stratégies mais quand il s’agit de les appliquer , PLUS PERSONNE !

Les MBAYA Bonaventure (dont certains osent critiquer ici) l’ont subi. Quand il a fallu rentrer définitivement au Congo pour engager la bataille politique qu’ils préparaient depuis 20 ans en France, à ROISSY, il se sont retrouvés à 4 sur plus d’une centaine de « déterminés » au départ. Faut JAMAIS COMPTER SUR UN CONGOLAIS de ce coté là.

Et quand il a fallu aller lire au nom de leur parti (des jeunes) le discours virulent contre le régime de SASSOU, il n’y avait plus personne. Seul yâ SAMBA (SAMBA René) pris le courage pour monter à la tribune pour prononcer ce discours qui disait, je cite « Muana poro-poro fait le menage ! », en parlant de SASSOU qui écartait des cadres politiques compétents pour les remplacer par ses parents. Le discours de Yâ SAMBA (notre génération) à la Conférence nationale est l’un de ceux qui tonna véritablement le ton au durcissement contre SASSOU, alors que le spectacle tournait à la consolation collective du « pauvre YHOMBI OPANGO » victime d’avoir acheté un « simple lit à 1 000 000 CFA » et « un OKAPI pour son parc présidentiel ». YHOMBI sera même dédommagé financièrement avant (ou pendant ?) la conférence nationale de plusieurs millions de francs pour préjudice subi. RAPPELEZ-VOUS EN PEUPLE CONGOLAIS. COMBIEN VOUS ÊTES I_DIOTS. Et quand je parle de la révision du procès dit des assassins de marien NGOUABI pour que le CONGO innocente certaines personnes (à titre posthume), on me dit que « j’amuse la galerie ». LE PARDOXE DU CONGOLAIS !

La lâcheté des congolais, je l’ai personnellement subie aussi lorsque j’organisais les manifestations estudiantines à l’ambassade du Congo en France, dans le but de réclamer le paiement des arriérés de bourse. Je sillonnais la France entière (merci Bona –MBAYA Bonaventure- pour le support logistique), de Clermont-Ferrand à Rennes , Bordeaux, etc…pour mobiliser les étudiants. (Nombreux sont ceux qui pourront témoigner s’ils sont honnêtes)

Dans la phase préparatoire des manifestations (SIT-IN à l’ambassade), tout le monde était partant et déterminé. On tenait les réunions du samedi après midi jusqu’au dimanche soir sans dormir. Entrain de chipoter sur une virgule mal placée. Aucune faute d’orthographe ne devait nous échapper. Le style devait y être. C’était un alignement des « Considérant que… » et qui se terminait par « Nous le collectif des étudiants congolais, exigeons avec la dernière détermination, », etc… (Tout ça que de la parole comme vous le verrez après).

On discutait ensuite au détail près sur la façon d’occuper l’Ambassade du Congo à Paris en vue du SIT-IN, etc…. Mais arrivé au jour J, sur les 500 personnes que vous aviez mobilisées et qui se disaient déterminés, vous vous retrouviez à 20 seulement devant l’Ambassade du Congo. Et sur les 20, qui osera le premier mettre le pied dans l’ambassade ? Ils attendent à distance que tu rentres en premier et si 15 minutes après, tu n’as pas encore pris de coup de matraque, alors ils vont rentrer eux aussi. Et si tu te prends un coup de matraque (car informée de la manif, l’ambassade du Congo avait prévenu les CRS), ils vont détaler tous et te laisser tout seul. LES CONGOLAIS C’EST COMME CA ! il faut le savoir petit frère. Fini la génération des IKOKO, OLOUKA, BAKEKOLO qui sont morts les bras dans les bras avec DIAWARA. Le congolais d’aujourd’hui n’est qu’un gros trouillard, c’est pour cela que tout le monde nous chie dessus aujourd’hui.

Je te signale, WARREN X, que ma bourse d’étudiant a été définitivement supprimée en 1989, pour cause de manifestations répétées à l’Ambassade du Congo en France. C’était l’année où l’ambassadeur était EWENGUE, l’oncle disait-on de SASSOU. D’après que j’avais été insolent envers Monsieur l’ambassadeur. Il était vrai que dans nos revendications écrites durant les réunions préparatoires avec les étudiants de différentes villes de France, nous « exigions de rentrer en communication téléphonique directe avec le Président de la république, chef de l’Etat, son Excellence Denis SASSOU NGUESSO ». C’était écrit comme ça, noir sur blanc dans nos documents finaux approuvés par tous les étudiants après de longues et interminables délibérations. D’ailleurs les étudiants avaient tenus à rajouter la phrase suivante dans ce document, je cite : « Tant qu’on aura pas parler avec SASSOU lui-même, personne ne sortira de l’Ambassade ».

Malheureusement, une fois sur place, et le SIT-IN entamé avec les 1/10 seulement de ceux qui se disaient déterminés à faire ce SIT-IN (les 9/10 autres étant restés chez eux pour cause de « la fille de son oncle qui » …machin-machin) ; et que Monsieur l’Ambassadeur commence à hausser le ton (pour nous intimider), tout le monde commençait à oublier « notre » condition « sine qua non » de « parler directement au président de la République ». Et comme, je m’en tenais à ce que les étudiants congolais avaient décidé et écrit sur le papier, à savoir « parler directement au Président de la République, Chef de l’Etat, son Excellence Denis SASSOU NGUESSO », et non à un « simple Ambassadeur », je me suis vu qualifié d’ « insolent » par Monsieur l’Ambassadeur. On me supprimera plus tard la bourse pour l’exemple, comme pour dire à tous les autres, voilà ce qui vous arrivera si vous vous montrez aussi intransigeant.

Mieux encore Warren X, dans la décision de cette suppression de bourse ont participé des étudiants membre de l’UJSC France dont le responsable à l’époque était le tout puissant DAMBA Désiré Boris.
Je ne sais pas ce qu’il est devenu ce Monsieur, mais à l’époque du mono (monopartisme avec le PCT en parti Unique). DAMBA Désiré Boris, étudiant comme nous, mais en sa qualité de 1er Secrétaire de l’UJSC (Union de la Jeunesse Socialiste Congolaise), était aussi puissant qu’un Ministre. Il pouvait décidé de ta suppression de bourse en France. Je me souviens que lorsqu’on allait aux manifestations d’étudiants à l’ambassade du Congo en France. Lui était également présent…..mais du coté de l’ambassadeur (alors qu’il était étudiant comme nous. Mais lui ne vivait sûrement pas que de la bourse. En tant que « kâhan premier », il avait plein d’avantages que l’Etat congolais lui accordait). Je me souviens que lors de ma dernière manif, nous avions exigé comme préalable aux négociations avec l’Ambassadeur, que DAMBA Désiré Boris, étudiant quitte la table des représentant du gouvernement et se range du coté réservé aux délégués des étudiants (on trouva un « juste » milieu. Il se mit au milieu). Voilà les DAMBA désiré Boris, des gens qui étaient prédestinés à devenir des Ministres au Congo si le système ne s’était pas écroulé avec la chute du mur de Berlin. Habitué à profiter de l’Etat dès le jeune age, à coup de « Oye, oye, Soutien !». « SASSOU ngô ô ! ngô ô, SASSOU ô mama ! ô ô mama ! » HONTE A VOUS !


Pour en finir avec cette histoire des manifestations estudiantines où tout le monde est chaud sur le papier, et plus personne sur le terrain (attitude typique du congolais), elle montre aussi combien le congolais est vraiment i_diot. S’il a peur d’aller manifester, c’est parce qu’il a peur qu’on lui supprime la bourse. Or la dite bourse n’est plus payée depuis 6 mois. On était devenu presque des étudiants non boursiers, mais malgré ça, le congolais avait toujours peur d’aller manifester par crainte qu’on lui coupe la bourse (supprime la bourse j’entends).

Des vrais trouillards, les congolais, alors que nous étions une poignée à dire qu’il ne fallait pas laisser s’installer cette situation. Ne jamais tolérer un seul mois de retard de paiement de bourses, sinon ça ser 2,3,4,5,6,7, etc… puis plus rien. Et c’est exactement ce qui s’est produit. Allez lire en page d’accueil de Congopage et voyez comment les étudiants congolais des 4 coins du monde pleurent leur bourse dans l’indifférence générale. De nombreuses étudiantes congolaises boursières sont obligées aujourd’hui de se prostituer (au sens cru du terme) pour pouvoir payer leurs études. Et c’est pas seulement moi qui le dit aujourd’hui. Allez les lire.

C’est bien notre génération qui a laissé faire les choses. Si nous avions tapé un bon coup sur la table au premier retard de bourses, nous n’en serons sûrement pas là aujourd’hui. A trop avoir peur de perdre quelque chose, le peuple congolais à tout perdu aujourd’hui. Voilà pourquoi tout le monde nous chie dessus aujourd’hui.

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Message par Blaise » Mer 23 Juin, 04 7:16

La lâcheté congolaise, se juge également dans le cadre de la « tauromachie congolaise ».

L’image de la tauromachie pour expliquer « la mise à mort » spectaculaire de nombreux innocents congolais n’est point caricaturale. Quand tu étais attrapé par cette machine à machination qu’était devenu le PCT des « fidèles continuateurs » , il fallait savoir que tu étais désormais seul au monde. Aucun congolais n’aillait lever son petit doigt pour toi. Tu étais tout seul comme un taureau face à son matador, dans une arène où tu savais que tu ne sortiras point victorieux. Tout le public présent était pour le Matador, et il criait « Olé ! », « Olé », « Olé ! », à chaque que le Matador agitait son petit tissu rouge pour te fatiguer, pour t’humilier avant le coup de sagaie fatal ou de te « gracier ». Le public qui aurait pu te défendre est resté cloîtré chez elle.

Je revois TARAGANDZO, EWOLO et tous les autres esseulés dans cette arène qu’était le palais de justice de Brazzaville. Malgré qu’ils étaient une trentaine d’accusés, chacun se battait tout seul pour tenter de sauver sa peau. Mais tous étaient dignes. Pas un seul n’a versé la moindre larme pour ne pas donner un plaisir supplémentaire à ces matadors.

Je revois néanmoins EWOLO Oscar, lieutenant à l’époque, beau, fier, svelte, élégant, levant ses longs bras en direction de la caméra comme pour clamer son innocence auprès du peuple congolais, qui il sait le regarde. Mais ce peuple ne bouge pas. Il est cloîtré chez lui.

Quand OKOKO Jacques eut cette phrase menaçante, je le cite : « on sait qu’il y a des gens qui s’organisent à Ouenzé, au cas où il adviendrait quelque chose à EWOLO ».

Ces gens c’était seulement moi et les yankees, qui en plein procès chantions la chanson « EWOLO mawa » (EWOLO tristesse) que j’avais composée à la gloire d’EWOLO Oscar dont j’étais tombé fou amoureux pour son courage, sa dignité et sa loyauté à NGOUABI d’une part, mais EWOLO montrait également que c’était un VRAI militaire. Un VRAI officier de l’armée. Respectueux, jusqu’au bout pour cette « justice » qui se faisait honte à elle même et incarnée par jacques OKOKO et Charles ASSEMEKANG (président du tribunal). Le public congolais découvrait également Maître Martin BEMBA dans le rôle d’avocat de quelques accusés. J’ai toujours été très réservé quand à la présence de maître BEMBA dans ce procès. Fallait-il qu’il y aille ou fallait pas qu’il y aille. J’ai jamais su répondre. La plupart de ceux qu’ils avaient défendu ont été condamné à mort puis exécutés. Il y avait également des avocats français dont Me MARTIN, et Me KARL qui venait de Pointe-noire. Ce dernier m’ayant particulièrement marqué par sa brillante prestation. Il me semble qu’il n’avait qu’un seul client à défendre. Mais sa plaidoirie fut remarquable. Qui défendait-il ? je me souviens plus. Je me souviens par contre très bien de la phrase suivante prononcée par jacques OKOKO qui dit, je cite : « Je m’incline devant Maître KARL, pour l’autorité de la chose jugée ». En tout cas une phrase de ce genre qui ne condamnait pas à une deuxième peine (comme le voulait OKOKO) quelqu’un qui avait déjà été jugé pour la même affaire. Qui, où quand ? (peut-être dans leur fameuse « cour martiale », où peu sont pourtant sortis vivant. MASSAMBA-DEBAT et le Caporal chef ONTSOU ayant été condamné à mort et exécutés sur, dit-on, verdict de cette cour martial).


EWOLO Oscar, qui était le chef de la Sécurité présidentielle de Marien NGOUABI, lorsque ce dernier fût assassiné, avait « paradoxalement » acquis une énorme célébrité à OUENZE et à TALAS où NGOUABI était extrêmement populaire (à TALAS encore plus). Les talasiens aimaient NGOUABI car il était comme nous. Simple, modeste. Le seul président de la république qui se promenait au Congo au volant de sa voiture (Peugeot 404) et sans garde du corps. NGOUABI transcendait les ethnies comme nous à OUENZE/TALAS, NGOUABI aimait le Congo, comme nous a OUENZE/TALAS, NGOUABI aimait la jeunesse congolaise pour laquelle il a fait beaucoup, beaucoup, énormément. Il a donné à la jeunesse congolaise la plus belle des richesses : L’EDUCATION, en construisant les établissements scolaires dans tous les quartiers (même les plus pauvres comme à TALAS) et dans tous les villages du Congo. La meilleure politique africaine en matière d’ éducation, et peut-être l’une des meilleures au monde.

Le Président NGOUABI assassiné, EWOLO Oscar le chef de la sécurité présidentielle est accusé de négligence et d’avoir failli à sa mission qui était, celle de protéger la vie du Président Marien NGOUABI, jusqu’à en donner la sienne si nécessaire. Mais paradoxalement, pendant ce procès, le lieutenant EWOLO Oscar sera celui qui par son attitude tout au long de ce procès deviendra, aux yeux des jeunes de Ouenzé et de TALAS, celui qui incarnait le mieux l’âme de NGOUABI. Il devint ainsi hyper populaire à TALAS, et à OUENZE.

Les yankees de TALAS (dont moi) lui dédièrent la chanson titrée « EWOLO mawa » (EWOLO tristesse), qui bien qu’en plein procès, était chantée par les Ebouka de TALAS, et aussi dans les cortèges funèbres. C'est ce qui faisait peur à Jacques OKOKO, et lui fit dire que les qu'"il y a des gens s'organisent à OUENZE, en faveur d'EWOLO".

Pendant ce procès EWOLO acquis une énorme célébrité à OUENZE et à TALAS. La presse zaïroise titrera même à la une de l’un de ses journaux, photo à l’appui : « EWOLO Oscar, la vedette du procès de Brazzaville ».

La chanson dédiée à EWOLO par les yankees (et à laquelle, je contribuais énormément) disait simplement, je cite : « Et si jamais tu nous quittais, EWOLO quelle tristesse ! ».

EWOLO et TARAGANDZO n’étaient pas les seuls à se dépatouiller tout seul durant ce procès et contre la machine à tuer qui était mise en marche. Le cas le plus pathétique restera sans nul doute celui de KIANGUILA. Autant EWOLO et TARAGANDZO avaient pu sauver leur peau, autant KIANGUILA n’a pas pu. Il fût condamné à mort puis exécuté à l’issue de ce procès, avec 10 autres.

KIANGUILA a été une « proie facile » dans cette arène de la tauromachie congolaise. Il ne parlait pas correctement le français et IL LE DISAIT. Mais on l’obligea quand même de parler en français jusqu'à la fin de cette mascarade de procès qui allait aboutir à sa condamnation à mort avec 10 autres accusés. Peine qui sera appliquée. HONTE A VOUS PEUPLE CONGOLAIS. VOUS ME FAITES VOMIR !

Pour un « procès » qui a eu lieu à Brazzaville, en terre congolaise, KIANGUILA n’eut même pas droit à un interprète, pour quelqu’un qui vous disait, la peur de la mort dans les yeux, qu’"il ne savait pas s’exprimer correctement en français". Et ce spectacle amusait de très nombreux congolais, qui rigolait de ses fautes de français. VOUS ETES FOUS VOUS LES CONGOLAIS. VOUS AVEZ UNE PIERRE A LA PLACE DU CERVEAU !

Ce n'était pas un jeu les amis, car je répète, KIANGUILA a été condamné à mort et exécuté. Et KIANGUILA transpirait la peur de la mort tout au long de ce procès. Car il savait qu'il ne sortirait pas vivant de cette arène. Et vos rires chers congolais, pour son "mauvais français", c'était comme des "Olé !", "Olé!", du publc d'une arène assistant à la mise à mort d'un taureau.

Peuple congolais, même si le sort de KIANGUILA était scellé d’avance par les organisateurs de la tauromachie congolaise. Combien de congolais sont allés protester devant ce tribunal afin que KIANGUILA ait au moins droit à un interprète afin qu’il puisse s’exprimer et se défendre dans la langue nationale congolaise qu’il maîtriserait le mieux ? HONTE A VOUS LES CONGOLAIS ! Ne me parlez plus jamais de la langue française ici. Bande d’i_diots.

Que cette phrase, prononcée par KIANGUILA durant le procès vous suive à jamais :

« Monsieur le Président (de la cour), vous me dites que j’étais sur le perron, mais moi je ne sais même pas ce que ça veut dire le perron ».


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Message par Blaise » Jeu 24 Juin, 04 6:56

Chers amis,

J'ai été pris hier d'une très forte émotion en parlant de KIANGUILA. J'avais eu beaucoup de mal à terminer mon texte ci-dessus, où au départ je n'avais pas prévu de parler de KIANGUILA et pourtant c'est venu tout naturellement. Je n'étais cependant pas préparé à parler de KIANGUILA, et j'ai beaucoup souffert hier avec mon clavier.

J'ai relu mon texte ce matin, et apporté quelques retouches dans la partie consacrée à KIANGUILA afin d'apporter plus de clarté au texte.

Je présente toutes mes excuses à la famille de KIANGUILA, tout en espèrant qu'elle comprend aussi que KIANGUILA, comme les très nombreuses autres victimes de la politique congolaise, font désormais partie de l'histoire du Congo. Donc ils nous appartiennent à tous. PAIX A SON AME cependant. Que ce soit en leur faveur ou défaveur, je parlerais toujours avec RESPECT de tous ceux qui ne sont plus. Je ne ferais rien qui puissent porter atteinte à la dignité des familles.

Tiens à propos de ce procès, puisque certains "yeux longs" nous ont avoué publiquement ici que MOUNGOUNGA NGUILA lisait ce forum, je vous rappelle que lui aussi était au ban des accusés durant ce procès. Peut-être pourrait-il nous en dire quelque chose.

Je rappelle également que KOUNOUGOUS Paul, dont on voit sur le WEBquelques écrits sur le CONGO était également présent à ce procès en tant qu'accusé. Lui aussi a peut-être quelque chose à dire non ?

Enfin à propos d'EWOLO j'avais écrit quelque part que EWOLO était de BETOU (avec un point d'intérrogation, ce qui voulait dire que je n'étais pas sûr). En effet, il serait plutôt d'ETOUMBI. Ce qui symboliquement est encore plus fort car NGOUABI était d'OWANDO. Et je sais que entre ETOUMBI et OWANDO il y a eu des affrontements dans le passé sur une affaire des ONDJIMBA qui s'était soldée par quelques dizaines de morts (j'avais 8 ou 9 ans à l'époque). Depuis on disait qu'il y avait une rivalité entre les gens d'ETOUMBI et ceux d'OWANDO.

Et que fait Président NGOUABI ? Il choisit un fils d'ETOUMBI (EWOLO) pour en faire le Chef de sa garde Présidentielle.

Non c'est FAUX, EWOLO Oscar n'a pas trahi NGOUABI comme les matadors de la tauromachie congolaise ont voulu faire croire au peuple congolais . Et c'est ce que le peuple de TALAS, amoureux de NGOUABI a exprimé très fort en soutenant Oscar EWOLO (à travers la chanson) tout au long de ce procès. Même si, en bon professionnel, EWOLO dit dans son mot de la fin en s'adressant plutôt à Maman MBOUALE (la maman de NGOUABI qui était encore en vie, veuve et dont NGOUABI était le fils unique), et non pas à la honteuse "cour", ni au lâche peuple congolais.

Le lieutenant EWOLO Oscar dit, à peu près ceci :

"Maman MBOUALE, j'avais en charge d'assurer la protection de votre fils. Et je m'étais engagé à donner ma vie si cela s'averait nécessaire pour protéger celle de NGOUABI. Malheureusement le Président NGOUABI a été assassiné. J'ai donc failli à ma mission. A ce titre je suis prêt à accepter la mort".

Blaise
ps : n'oubliez pas de relire la fin de mon texte précédent, pour ceux qui n'auraient rien compris du premier jet. Je rappelle, j'ai été pris d'une trop forte émotion en parlant de KIANGUILA. J'ai eu énormement du mal à aller jusqu'au bout. Je pleurais.
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Message par KALMA » Ven 25 Juin, 04 1:04

Salut Blaise

Ce n'était pas un jeu les amis, car je répète, KIANGUILA a été condamné à mort et exécuté. Et KIANGUILA transpirait la peur de la mort tout au long de ce procès. Car il savait qu'il ne sortirait pas vivant de cette arène. Et vos rires chers congolais, pour son "mauvais français", c'était comme des "Olé !", "Olé!", du publc d'une arène assistant à la mise à mort d'un taureau.


Ton texte sur Ewolo et Kianguila a réveillé en moi des souvenirs terribles. J’avais 14 ans lors du procès et je me souviens de ces détails que tu évoques.
Je me souviens de la force et de la puissance qu’exaltait Ewolo qui s’exprimait en se penchant sur la barre. Je vois encore les yeux qu’il écarquillaient pour appuyer chacune de ses phrases. Je me souviens surtout des réponses de Kianguila qui amusaient les Congolais. Ces derniers riaient à gorges déployées, car Kianguila s’exprimait dans un français plus qu’approximatif.
Comme tu l’as remarqué, nous sommes un peuple méchant, méchant jusqu’à la bêtise. Malheureusement, là où tu te trompes (à mon avis), c’est lorsque tu encenses les « héros » congolais. Tu oublies qu’une société qui élève l’héroïsme au rang de philosophie est une société condamnée à mort. Les actes les plus banals comme le paiement d’une bourse d’étudiant, l’obtention de soins dans un dispensaire, l’enterrement d’un mort etc. deviennent un combat héroïque. Ceux qui se « battent » pour « arracher » des concessions aux gouvernants, concessions qui ne sont au fond que des droits élémentaires, sont malheureusement (le plus souvent) les premiers à abuser de leurs nouvelles positions de privilégiés. La Conférence Nationale Souveraine est plus qu’édifiante à ce sujet. Ceux qui ont remplacé le PCT en 1992 n’ont pas eu l’humilité de servir le peuple comme ils le juraient à la tribune de ce grand forum nègre, ils se sont au contraire lancés dans une incroyable arrogance à l’égard de ceux mêmes qu’ils étaient sensés servir. Ceux qui ont voulu « restaurer » la démocratie en 1997, n’hésitant pas à mettre (dans un courage à la limite de la folie) le pays à feu et à sang, sont en train de ruiner les derniers espoirs d’un peuple qui se meurt de sa propre cupidité. Peuple méchant, barbare à souhait, à la lâcheté légendaire, mais surtout au « courage » totalement déplacé, courage qu’il ne manifeste que lorsqu’il faut achever un « ennemi » à terre ou piller le fruit de plusieurs décennies du dur labeur d’autrui.
Pour revenir à Kianguila, quand la cour l’interrogeait, je me souviens comme si c'était hier de cet épisode que les élèves se refilaient dans les cours de récréation le lendemain de la « scène » et beaucoup plus tard encore:

La cour : Pourquoi tremblais-tu ? (quand on se mit à tirer pendant que Kianguila, Mizélé etc. c’est-à-dire le fameux groupe des prieurs, attendaient dans le hall de la présidence)
Kianguila : zavé Pééér (j’avais peur)
La cour : Pourquoi avais-tu peur ?
Kianguila : zavé pitiéééé (j’avais pitié)
Etc....

N’ayant jamais eu de grandes difficultés à m’exprimer en français, mais préférant de loin, même à l’étranger, parler ma langue maternelle avec mes frères et proches que le français, je ne comprendrais peut-être jamais cette prédisposition du Congolais à se moquer de tous ceux qui s’expriment mal en français. Mon père adorait parler français, surtout quand il avait pris un verre de trop. Problème, son français ressemblait à celui de Kianguila. Si un des mes amis de classe était dans les parages, il m’en faisait baver pendant des semaines après en disant que mon père massacrait le français. C’est certainement de là que je tire mon dédain des puristes de la langue, ces esclaves de la virgule, du passé simple et de l’imparfait du subjonctif. Le drame, c’est que moins ils maîtrisent la langue, plus ils sont exigeants et railleurs.

J’ai longtemps cherché une explication à cet état des choses. Je crois l’avoir trouvée dans ce texte du Prix Nobel de littérature 2001 V.S. Naipul qu’il publie dans « Pour en finir avec vos mensonges ». Je sais, Blaise, que tu n’aimes pas trop les citations des « non-Congolais », mais souffre que je te transmette ce passage que je considère révélateur à plus d’un titre :

Il est admirable qu’à Trinidad nous ayons cessé de nous moquer des gens qui ont une infirmité. Les Noirs se moquaient autrefois des infirmes. C’était extrêmement cruel. Je me souviens du public noir dans le cinéma de Port of Spain quand on a découvert les camps de concentration allemands à la fin de la guerre. Les Noirs m’ont scandalisé en se moquant des déportés. Je me souviens aussi des Noirs, aux Caraïbes, qui riaient devant des images d’Africains au cinéma.
Il faut comprendre ces choses-là, il ne faut pas les cacher. Je suppose que cela vient de la faiblesse humaine, de la fragilité humaine, de l’imperfection humaine…des rivalités, à l’époque de l’esclavage, entre les nouveaux arrivants et ceux qui étaient déjà sur place, entre les esclaves créoles et les « Nouveaux Nègres », comme on les appelait.
J’aimerais tant que nous puissions oublier cela. Beaucoup voudraient sans doute oublier. C’est choquant, mais je ne fais que signaler le genre de cruautés dont j’ai été le témoin. Je ne cherche pas à blesser. Mais, vous savez, c’était très inquiétant.[/b] »


Blaise, je crois qu’on peut t’appliquer sans exagérer cette phrase de Naipul :
[b]« …C’est choquant, mais je ne fais que signaler le genre de cruautés dont j’ai été le témoin. Je ne cherche pas à blesser. Mais, vous savez, c’était très inquiétant. »

Et c’est cette phrase-là qui dérange plus d’un ici.
Pour ma part, je te dis chapeau !
Continue, sans toutefois céder à la naïveté et à la simplicité. Elles percent parfois dans tes textes, mais je crois que c'est de bonne guerre :lol:

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Message par Blaise » Ven 25 Juin, 04 1:53

KALMA a écrit :Je me souviens surtout des réponses de Kianguila qui amusaient les Congolais. Ces derniers riaient à gorges déployées, car Kianguila s’exprimait dans un français plus qu’approximatif.
Comme tu l’as remarqué, nous sommes un peuple méchant, méchant jusqu’à la bêtise.
Kalma


Mon frère jumeau KALMA, comme tu le sais, je ne suis pas ici pour faire de la poésie (tu l'as bien compris). Dans ce texte, je parle avec le coeur de mes 14 ans (on avait le même âge, et on a vu les mêmes choses, on a eu les mêmes perceptions).

Curieusement, je me sens très léger depuis que j'ai parlé de cette affaire de KIANGUILA. J'ai pleuré un bon coup. C'est HORRIBLE ce que nous congolais avons fait à KIANGUILA. Nous nous devons de lui demander PARDON. Je l'ai fait. je m'en suis voulu de n'avoir même pas tenté (je dis bien tenté car je l'aurais pas obtenu de toute façon, mais au mois ma conscience aurait été un peu plus tranquille aujourd'hui) de me proposer malgré mes 14 ans, comme interprète pour KIANGUILA.

L'extrait que tu me proposes de Naipul (que je ne connaissais pas, merci) est très très édifiant. je ne savais pas qu'il y a des gens qui l'avaient aussi remarqué. C'est un des points sur lequel je m'interroge le plus sur le nègre et le congolais en particulier.

"Après" les guerres au Congo, un congolais m'expliquait comment il avait été séparé de sa fille de 7 ans, après qu'un obus soit tombé près du camp des réfugiés où ils se trouvaient dans le pool. Chacun est parti de son coté et sa fille a disparu dans la foule. Il la retrouvera 2 ANS (!) après dans un camp à Kinshasa.

Le gars me racontait tout ça en rigolant. Il était plié en deux, se tenait les côtes, le souffle coupé dans des éclats de rire. La gestuelle presque théatrale montrant dans quel "SAUVE QUI PEUT", ils étaient lancés père et fille chacun de son coté.

Alors que cela provoquait en moi, une angoisse terrible d'imaginer une fillette de 7 ans, fuyant les obus et qui perd la main de son père dans la foule. Se retrouve en errance au milieu d'une foule, jusqu'à se retrouver de l'autre coté du fleuve à Kinshasa, en ayant parcouru, je ne sais combien de kilomètres à pieds (car ils sont passés par MBANZA DOUNGA), avec LA SOIF, LA FAIM, LA PEUR.

Hé ben non, nous on raconte ça comme ça en rigolant. C'EST LA PREUVE Qu'ON NE MESURE PAS LA GRAVITE de ce qui est arrivé au Congo. Les conséquences psychologiques, la souffrance morale, tout le monde s'en fout chez nous. Il suffit que demain tu lui donnes du pain et lui mette une cassette vidéo d'OLOMIDE "montrant les filles en position de tir", le gars il a tout oublié du drame qu'il a vécu avec sa fille.

Pauvre fillette. Si ça se trouve, il l'avait même giflée, en la retrouvant 2 ans après tout en lui reprochant, avec le classique : "Mais où est ce que tu étais passé, toi aussi. Imbécile".

De victime la pauvre petite devient coupable. Même à 7 ans.

PITOYABLES CONGOLAIS.

A bientôt.

Blaise
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Message par ramsesII » Ven 25 Juin, 04 2:35

Bonjour Blaise

Tu devrais écrire un bouquin pour raconter ces faits que l'on ne trouve pas dans la littérature congolaise. Ce qui est dommage c'est que les gens comme Ontsou et Kianguila vont peut être disparaître de l'histoire du Congo dans quelques années alors qu'il ont laissé leur vie pour ce pays.

Je n'ai pas de souvenir aussi frais que toi sur ce procès à part de vagues récits de bouches-à-oreilles. Ce qui serait bien c'est de retrouver les bandes (son ou image) de ces procès qui font partie du patrimoine congolais.

J'avais appris de notre grand frère Mbaya, à son retour de la conférénce nationale, la version officielle (mais officieuse) de la mort du président Ngouabi. C'est d'après lui, la version qui est sorti des interrogations de témoins directs ou indirects organisées dans la commission "Assassinats politiques" dont il faisait partie.

Je ne sais pas si les conclusions des audits de ces commissions ont été publié, ce que je constate c'est que même après la conférence nationale qui était sensé faire la lumière sur tout, on ne sait toujours pas la vérité sur la mort de Ngouabi.

C'est un signe que le système est plus fort que les hommes, même les nouveaux.

Merci à toi de nous faire revivre de temps en temps ces périodes finalement assez extraordinaire de l'histoire du Congo.

ps : je ne vais pas dire que j'ai moi aussi pleuré à la lecture de tes récits car ça risque de faire comme l'histoire de Sassou et Lekoundzou quand ils ont appris (?) la mort de Ngouabi : Je suis rentré dans le bureau, j'ai regardé le president Sassou, il m'a regardé, j'ai pluré, il a pleuré, nous avons pleuré... ;)
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