"André Gide - Paul Valéry. Correspondance (1890-1942)" : Gide-Valéry en fidèle amitié
A partir du coup de foudre initial, ces deux gens de lettres débutants et de la même génération, que tout aurait dû séparer, ont échangé pendant un demi-siècle, entre deux rencontres et conversations, une abondante correspondance (plus de 600 lettres).
LE MONDE DES LIVRES | 11.06.2009 à 10h42 | Par Marc Fumaroli
RéagirS'il est vrai que la guerre est chose trop sérieuse pour être confiée aux militaires, l'amitié est un lien social trop intime pour être abandonné aux sociologues, politologues ou psychologues. Ces derniers sont plus à l'aise avec l'éros, qui relève autant, après tout, d'atomes crochus sexuels et de lieux communs que d'affinités électives. Rares sont les documents qui nous permettent de scruter sur le vif, en dehors de toute théorie, indemne d'éros et de calcul, chose aujourd'hui à peu près inimaginable, l'amitié en action dans la longue durée. On songe naturellement à Cicéron écrivant à Atticus, à ce qu'Augustin a écrit d'Alypius et au mot de Montaigne sur son amitié avec La Boétie : "Parce que c'était lui, parce que c'était moi." L'amitié, de l'Antiquité à nos jours, est par excellence le lien social de la République des lettres.
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