MBOCHI - Tsεngε : Le Pays Mbochi

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Re: MBOCHI - Tsεngε : Le Pays Mbochi

Message par Loumo » Dim 06 Sep, 09 9:10

Ossambé me demande :
Tu vas par contre éclairer ma lanterne. N’est ce pas chez vous les Kongo ou un homme peut épouser la fille de sa tante paternelle ?

Chez les kogo, Ego peut épouser sa cousine croisée, la fille de son oncle ou de sa tante paternel. Plusieurs degrés séparent cette parenté, ce qui en atténuent les risques d'inceste. Par ailleurs ce mariage est dit "préférentiel", on y recourt en dernière instance, souvent par nécessité, pour renforcer une relation de parenté distendue par la relation biologique. "Menga ma mboulou ni ma mboua", même s'il y a risque, on peut faire concession en unissant deux parents qui ne devraient pas l'être, comme le chacal (mboulou) et le chien (mboua).
Dans ce mariage préférentiel (fort exceptionnel) les deux prétendants sont célibataires. L'éthique morale est respectée. or dans l' éthique Otwéré qui fait l'objet de la thèse de Joseph Itoua, la relation sexuelle est licencieuse puisqu'elle s'établit entre un neveu et sa tante dans la loi, c'est-à-dire une femme déjà mariée. L'otwéré légitime le commerce sexuel entre des couples dont chaque partenaire est déjà marié de son côté. C'est là où le bât blesse. Serait-ce une forme de polyginie qui ne dit pas son nom ? La polyginie ou polyandrie, l'inverse de la polygamie, est le cas de figure ou une femme est mariée à plusieurs hommes. Bernard Malinowski et Marcel Mauss ont observé cette coutume chez les Mélanésiens.
Plus près de nous, Côme Mankassa a observé chez les Bakwélé de la Sangha une forme de polyandrie dans le mariage "concurrentiel". Un homme peut détrôner la femme de l'autre en surenchérissant sur la compensation matrimoniale (la dot) que le premier mari avait versée pour l'épouser. A ce rythme, une femme peut changer plusieurs fois de foyers à force d'avoir vu sa dot surenchérie. "Combien de maris as-tu eu ? " dira avec dédain une femme bakwélé qui voudrait ridiculiser une autre femme au cours d'une querelle. La femme qui n'a jamais divorcé est, semble-t-il, malheureuse. Elle est honteuse et n'osera jamais affronter du regard celle qui a beaucoup divorcé, la multirécidviste du re-mariage, la collectionneuse des hommes. La croqueuse d'hommes demeure le modèle, la femme fidèle l'anti-modèle.

Aboualo
Dans notre rue djoueké à l'angle de là où j'habitais un voisin, le neveu du mécanicien s'est vu imposer la cousine qui vint d'en face ( RDC )comme future épouse .Des cousins germains ,quel horreur et bonjour les dégâts pour les gènes .bref! la cousine qui avait son petit fiancé , pas un parent, ne voulu rien savoir : ouf !!!!

Ca confirme que ce type de mariage est préférentiel. La société peut s'en passer. Du reste elle préfère s'en passer. D'ailleurs tout se passe bien quand elle s'en passe.
Loumo
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Message par Ossambe A'Gnama » Dim 06 Sep, 09 7:01

La polyginie ou polyandrie, l'inverse de la polygamie, est le cas de figure ou une femme est mariée à plusieurs hommes. Bernard Malinowski et Marcel Mauss ont observé cette coutume chez les Mélanésiens.


Bonjour Loumo,

Vérifie d’abord ton lexique. La polygynie est la polygamie de l'homme, la polyandrie celle de la femme. Il s’agit dans les deux cas de formes de polygamie.

Tu as raison sur un fait, dans les usages matrimoniaux mbosi, il y a une sorte de polygynie sosorale. Les sœurs de l’épouse d’un homme sont symboliquement aussi ses épouses. Elles les appellent olomi qui veut dire mari. je ne reviendrais pas sur ce qu'a évoqué Aboualo. C'est une vérité. D'ailleurs, si les soeurs ne sont pas encore mariées, l'homme peut élargir sa cour en officialisation son lien avec l'une ou quelques unes d'entre elles. La polygynie sosorale est une pratique qu'on retrouve aussi en Chine continentale. Marcel Granet qui s'y est intéressé dit par exemple que si l’épouse d'un homme vient à mourir, celle de ses suivantes qui vient immédiatement après elle, en dignité, est toute prête pour la suppléer. La suppléante remplit, à la place de la défunte, toutes les fonctions qui lui étaient dévolues.

De même, pour dire combien il y a une certaine équité dans l’otwere, un peu comme chez les Nayar de la cote sud de l’inde, une femme mariée au frère (plutôt le frère ainé chez nous), l’est symboliquement aux frères cadets.

Chez les kogo, Ego peut épouser sa cousine croisée, la fille de son oncle ou de sa tante paternel. Plusieurs degrés séparent cette parenté, ce qui en atténuent les risques d'inceste

J’espère ne pas retomber des les anciennes disputailleries. Les cousins paternels ne font donc t-ils pas partie de la famille proche chez les Kogo ? Ce niveau de parenté n’implique donc t-il ni droit, ni devoir pour les uns et pour les autres ?

Le fait est qu’il y a ici tout de même un lien biologique. Ce qui, sans faire d’ethnocentrisme, laisse penser que ce type de mariage est un inceste pour quelqu’un qui est hors du système social Kongo.

Ce que je note, à la lumière de cet échange, c’est qu’autant les mbosi sacralisent le lien biologique dans la définition des interdits matrimoniaux, autant les kogo se fixent sur les conventions.

La rupture d’un lien biologique par le mariage ne peut même pas s'envisager chez les mbosi entre parents très éloignés. Ne l'imagine même pas entre cousins germains. Si par mégarde des membres d'une famille élargie, dans l'ignorance devrait s'unir, cela donne lieu à un rituel particulier au cours duquel l’homme offre une chèvre, comme pour faire amende honorable, à aux parents réunis et une tige de bananier est rompu pour symboliser l'extinction du lien de famille entre les deux futurs conjoints. Je ne te dis pas que ce n'est jamais de gaieté de cœur que la famille s'y soumet. En revanche, chez les kogo, il peut y avoir sexualité et mariage entre parents proches comme la fille de sa tante et soi-même, dès lors que la coutume le permet. Il n'y a pas de jugement de valeur à faire. Tout cela fait partie du patrimoine ethnologique congolais, le nôtre.
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Message par Loumo » Lun 07 Sep, 09 12:30

Vérifie d’abord ton lexique. La polygynie est la polygamie de l'homme, la polyandrie celle de la femme. Il s’agit dans les deux cas de formes de polygamie.

Exact Polygynie (et non polyginie ) est synonyme de polygamie, l'inverse de la polyandrie.

Tu as raison sur un fait, dans les usages matrimoniaux mbosi, il y a une sorte de polygynie sosorale.

Dans ce cas tu voulais sans doute dire "polygynie sororale". De toute manière le sororat ou lévirat est déjà, en soi, une polygynie puisque Ego est marié également à la soeur de son épouse. En général il l'épouse quand la stérilité frappe la femme légitime. Le lévirat, coutume juive, consistait à donner à l'époux la soeur de son épouse en cas de décès de cette dernière.
Mais tant qu'il s'agit de sororat, il n'y a pas péril en la demeure. La contravention morale vient du fait que la femme de l'oncle maternel est objet sexuel du point de vue du neveu utérin.
Chez les Kongo, le mariage avec la cousine croisée est une exception, la régle consiste à épouser dans un autre clan, voire dans un autre groupe ethnique. L'inceste dans la relation entre cousins croisés n'est pas flagrant à cause de la distance biologique entre les lignages des conjoints. Si le mariage concerne des cousins parallèles (la fille de la soeur utérine de ma mère) il y a inceste lourd, très lourd. Aussi, cette relation est prohibée chez les Kongo.

Quand ta copine lari te parlait de bonus en te présentant ses soeurs, je crois qu'il fallait prendre cette relation à titre symbolique. Le prendre à la lettre alors qu'il s'agit de plaisanterie peut entrainer des équivoques regrettables. Si le sororat est une chose convenue dans les rapports sociaux entre les sexes en société mbochi, cette institution est absente en société kongo. Quand un kongo veut pratiquer la poygamie, il ne prend pas la seconde épouse dans le ligange de sa première épouse. En vérité, l'exogamie est la règle en société kongo.
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Message par Ossambe A'Gnama » Lun 07 Sep, 09 1:31

Dans ce cas tu voulais sans doute dire "polygynie sororale
".
Oui en effet.
Chez les Kongo, le mariage avec la cousine croisée est une exception, la régle consiste à épouser dans un autre clan, voire dans un autre groupe ethnique.

Je pensais aussi que cela ne pouvait être une pratique courante, encore moins une norme, non seulement du fait du contrôle social, mais aussi de la peur consciente ou intériorisée par le fait de la des anomalies génétiques.
Si le mariage concerne des cousins parallèles (la fille de la soeur utérine de ma mère) il y a inceste lourd, très lourd. Aussi, cette relation est prohibée chez les Kongo.

Ok,
Quand ta copine lari te parlait de bonus en te présentant ses soeurs, je crois qu'il fallait prendre cette relation à titre symbolique. Le prendre à la lettre alors qu'il s'agit de plaisanterie peut entrainer des équivoques regrettables.

Tu as été plus rapide que moi. J’ai soustrait ce passage car, j’ai réalisé ex post que cela devait n’être qu’une boutade. Trop moderne pour vouloir ainsi partager ce qui lui est cher. Je me suis tout de même demandé si cette boutade ne prenait pas appui sur une institution quelconque.
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Message par Marv » Mer 09 Sep, 09 2:00

Ossambe A'Gnama a écrit :Oui mon frère, je ne conteste pas l’autorité du père ou de sa famille sur les enfants. J’ai bien dit que le patriarcat, système social fondé sur le patriarcat est bien une réalité mbosi. Mon propos porte sur la transmission de la parenté, qui elle-même s’accompagne d’une autre forme d’autorité et bien d’autres attributs comme la responsabilité sur les terres lignagères. Vérifie, un kola ne peut être un « anga tsènguè (en gros chef de terre) sur le domaine de son iteyi, mais il l’est sur celui de son ingoh. La circulation des femmes obéit au même principe. On peut hériter de la femme de son frère, de son oncle maternel, mais pas de celle de son père ou de son oncle paternel. Leur neveu ont un droit de préemption sur elles en revanche.

Vos oncles paternels ont eu une autorité sur vous en vertu du principe du patriarcat. Vos tantes paternelles n’ont pas cet attribut parce que ce sont des femmes et de surcroit de l’Iteyi. Ce que je veux dire mon cher Marv, c’est que si la parenté passe effectivement par la mère, ce n’est pas elle qui exerce la parcelle de pouvoir attachée à la filiation, mais les hommes de son lignage, en substance les oncles maternels.



Too'mi Ossambe,
Difficile d'être plus explicite, tu as presque sauvé ta main, je dirais presque comme toi la société Mbosi est une société patriarcale et matrilinéaire, il reste un hic ou même plusieurs:
Obenga parlant de la société Mbosi en générale parle de la filiation directe père/fils ou de la filiation oblique Oncle maternel/Neveu; ITOUA Joseph parlant de la société Mbosi Olee (constituée principalement par les Asi Asoni) parle également de cette double filiation directe et oblique faisant de la société Mbochi une société mixxte patrilinéaire et matrilinéaire , par contre un point pour toi je n'ai pas lu chez Ndinga Oba ( ombosi a ngola) la moindre trace d'une filiation paternelle.
Marv
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Message par Marv » Mer 09 Sep, 09 2:03

Aboualo a écrit :Il faut recadrer le débat :Les traits de civilisation des ngalas

La société mbosi constitutif des terriens et des gens d'eau ont en commun la civilisation d'OTWERE.En pays ngala cela correspond à la judicature ,comme cela a été dit plus haut .cette philosophie est fondée sur la justice sociale .Ainsi otwere est égale à l'union de la sagesse et de la ver tue chez un individu .L'otwere est une caste dirigeante et qui anime tout :véritable conseil d'aînés , responsable de la conduite morale ,des lois et des coutumes ,de l'histoire .

étant très Respectueux de leur histoire , les ngala ont spécifié les ibela(obela au singulier ) ,une catégorie de twere ,dépositaires et transmetteurs de la connaissance historique .
l'emblème qu'ils tiennent comme insigne de souveraineté est le mwanzo , espèce de balai fait de nervures de palmier,symbolisant la sagesse , la science ,la culture générale (ne peut le tenir que les initiés et LES FEMMES).Un obela doit être éloquent, car il est un twere d'exception.
Sans l'obela , la généalogie de l'okani(chefferie)ne serait possible en pays ngala ,ni d'ailleurs d'autres cérémonies telles que :le mariage ,les accords ,les jugements
Les twere ont toujours représenté une pensée centrale ,une tradition,la véritable unité spirituelle ngala :gens d'eau et terriens
Ceci est le fondement d'une untité "nation", une identité nationale transparaît dans les grands centres urbains où ils se trouvent quelle que soit leur origine ethno-linguistique , tous y participent (initiés à l'otwere), sans y être forcement conviés aux divers procès de judication coutumiers ou aux cérémonies rituelles d'intronisation, de succession,d'héritage et reçoit son indemnité de session
L'okani est un espace géographique et surtout politique sur lequel s'exercent tous les pouvoirs d'un chef investi,couronné kani l'e ngamba , à savoir :les pouvoirs agraires ,sur la répartition des terres à cultiver en cas de conflits .les pouvoirs politiques (décision à prendre sur les intérêts des villageois ), les pouvoirs administratifs (par exemple la levée des troupes ,amani-bira:pour la défense de la communauté ,et enfin les pouvoirs mystiques (l'influence d'ordre traditionnel sur les mentalités , l'action sur la pluie, l'action sur le coeur des hommes en arrêtant par exemple leurs querelles ) , les pouvoirs judiciaires bien sûr .

A cause de ces pouvoirs les ngala doivent encore aujourd'hui respect et soumission au kani, se le représentent comme un personnage au-dessus de tous les humains .la terre lui appartenant bien sûr :tseng'a kani.incarnant la sagesse pour tout le monde .le chef de la famille , le maître de la justice .Taillé à l'image de son totem , le léopard ,gwe.L'animal le plus craint chez les terriens à cause de sa férocité ,sa voracité,sa témérité .Le kani tient son pouvoir de dieu = nzambe ,par l'intermédiaire et sous le contrôle des esprits des ancêtres .par conséquent nzambe lui donne l'otwere .Tout kani est un twere ,un sage .

Les ngala <<gens d'eau>> quant à eux sont structurés en véritable cités-états ,comme les citent les explorateurs européens de la fin du XIXe siècle en découvrant les lagunes likuba ,véritables fourmilières humaines ,de "véritables venises" à cause des cases sur pilotis
Les cités -états likuba sont des communautés territoriales très homogènes construites autour d'un lac .
-agglomération de villages séparés les uns des autres par de bandes de terre vierge ou mise en culture
-Portion de lac à ajouter à la portion de terre
-forêts flottantes =limite territoriale sur les eaux du lac
-village = unité politico-sociale de base de la société
-communauté villageoise =chefferie autonome
Chefferie =plusieurs lignages
le chef du village =mokondzi o mboka , chaque village indépendant et s'occupent de ses propres affaires ,pas d'autorité unique

Albert dolisie à la fin du XIXe siècle , présente bBonga construit à l'embouchure de la sangha dans le fleuve congo comme une vraie cité -état que dirige le Roi N'Dombi 1er , avec confirmation de l'autonomie des villages .
Village Bonga = constitutif des :bobangui, bangala ,mbosi , sangha , dont certains chefs ont de l'ascendance sur les autres .

Je reviendrai pour quelques éléments historiques des échanges des ngala entre eux ,avec d'autres qu'eux , notament les muburi (vili), les pombeiros (les métis kongo) et les européens et ce ,depuis le XVe et XVIe siècles .


:thup the next please
Marv
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Re: MBOCHI - Ts&#949;ng&#949; : Le Pays Mbochi

Message par Aboualo » Mer 09 Sep, 09 7:34

the next please


BOLA MARV,

hERE YOU ARE !

Contrairement aux apparences ,les gens d'eau et terriens ont une solide implantation dans la cuvette congolaise et ce :XVe-XVIe siècle .Ils étaient impliqués dans une vie de complémentarité, active et d'échanges .La principale échange a toujours été le manioc contre le poissons ,les poteries ,les huiles ,le sel etc. Apartir du XVIIe siècle , les gens d'eau , les bobangi et likuba prirent part au commerce d'esclaves , en véritables courtiers de la cuvettes congolaises ,pour les commerçants venant de la côte atlantique :les muburi(vili),les pombeiros (métis kongo),c'est comme ça qu'ils sont dénommés dans les textes des négriers aux XVIIe et XVIIIe siècles ; quant aux bobangi ils sont nommés "quibange" ,les kongo et les nzombo, et à partir du XIXe siècle au commerce d'ivoire dès l'abolition d'esclaves .Ces contacts avec l'exterieur ouvrirent avant ces périodes pré coloniales la cuvette congolaise à la civilisation européenne, ici symbolisée par les produits manufacturés européens tels que les draps ,couvertures ,la quincaillerie .

Avant la venue des européens, en 1878 ,les <<gens d'eau>> avaient une vie d'échange dynamique .le commerce dans et sur le fleuve était réglementé .Les <<gens d'eau>>avaient divisé la cuvette en zones commerciales avec monopoles d'exploitation .

-Les likuba :sur l'alima et son afluent la Mpama
-Les habitants de bonga sur le confluent de la
sangha et sur le fleuve congo
-les buenyi sur le kouyou, intermédiaires entre les likuba et les bobangi, avec les likuba ils ont le sens du placement sur les itinéraires commerciaux .
-Les likwala en amont de loboko,organisent leur s propres convois ,"moluka" dans la haute likouala-mossaka et dans la mambili.

des citées de péages étaient implantées à tous les points de confluence de ces afluents .Position stratégique à l'évidence , permettant aux chefs des droits de passage de la part des commerçants partis de l'amont des rivières vers le fleuve congo:
-Loboko:point de confluence de la likouala-mossakaet du kouyou
-Konda :embouchure de l'alima dans le fleuve congo
-Bongo::à l'embouchure de la sangha dans le congo
-Bobangi:à l'embouchure de l'oubangui dans le congo
Il fallait nouer des relations particulières avec l'un ou l'autre notable (chef de famille influent ou chef du village)de la cité passagère et péageère pour y effectuer normalement des opérations de vente et d'achat ou pour la traverser .Ce système était commun aussi aux terriens (monopoles et péages) fournisseurs de vivres d'amont :chaque sous-groupe ethnique tenait son monopole sur son espace propre et ses courtages à la lisière avec les voisins ,les chefs coutumiers, IBELA faisants office de professionnels coutumiers . Les <<bweta>> ou canyon considéré comme un passage dangereux et s'étendent sur tous les cours d'eau de la cuvette congolaise .
-Par le kouyou,avant owando:le piroguier doit affronter les eaux du bweta dit <<kind'o dzoko>>Des seigneurs péagers s'installèrent à leur entrée ou sortie pour percevoir les droits de passage
C'est ainsi qu'à linnengue , un quartier d'owando, les marchands likwala (ils sont dits angye) se rendaient toujours chez mwene obouralogo, kani de ce village dans les années 40-50.Leurs campements temporaires devinrent définitifs bien après et se transformèrent en quartiers du village linnengue .C'est le cas des villages ongoyo, indanga,asali ibongo,l'ombongoaux environs de l'aéroprt d'owando.
Ces <<<gensd'eau>> installées , ont acquis des droits sur des domaines de linnengue ,l'actuelle ville d'owando possède des quartiers likuba ,likwala et buenyi s'y sont installés selon la même procédure .L'aristocratie koyo a permis l'installation à sa porte de la bourgeoisie d'affaires ,et transformé le village en cité -état avant l'arrivée des européens .Owando est une cité pluri -ethnique par ce fait :à la couche ngombeauthchtone est venue se surimposer vers le XVIIIesiècle la couche mbosi.,qui sont des conquérants venus avec Okiemba et mBoumade la boucle de l'alima , pays nguilima.les <<angye>>se sont implantés après cette conquête selon les tradi-historien koyo.

A la fin fin du XIXe siècle ,époque de l'arrivée de Pierre Savorgnan de Brazza , les ngala <<gens d'eau>>étaient de toutes évidence , les populations de la cuvette congolaise les mieux préparées à acceuillir les français ,eux qui avaient l'habitude de descendre jusqu'au pumbu, à leur risque et péril , pour avoir des objets "made in europe"qu'ils savaient depuis capitaliser pour avoir des biens de prestige . Les marchandises que les <<bana mayi>>raportaient étaient des fusils de pierre, de barils de poudre ,des cotonnades :l'américani blanc , alias mbenza ,utilisé comme linceul dans les enterrements ,des guinées bleues, mpili, et des étoffes chinées carrelées de noir et blanc ,mokungulu,utiliséses dans les rites réligieux ,l'andrinopole rouge ,mbende ou korolongo :thup , et les couvertures rouges imprimées de léopard, molangiti mo ngoyi, portées exclusivement en signe d'autorité et de prestige par les chefs de villages et de nobles .

Ces ngala <<gens d'eau>> connaissaient tellement les européens que leurs premières rencontres <<physique>> furent des affrontements guerrières .C'est le cas du contact Pierre Savorgnan De Brazza /Bouloundza Noka un des chefs des likuba .Cette hostilité s'explique par le fait que les maîtres de la navigation , les likuba ne voulaient pas recevoir dans leur univers , les blancs dont -ils avaient appris à connaître l'activisme commercial , par les peuples cotiers qu'ils fr'équentaient , par les foires "du pumbo".
Leur pénbétration est vue comme une agrssion écomomique ,appelée à ruiner leur lucrative activité .En quoi d'ailleurs les likuba avaient eu raison .La suite du contact france / congo releva les vraies motivations de cette intrusion des français :la mise en place d'un système d'exploitation, à leur profit des richesses de la cuvette congolaise .

Deux périodes bien distinctes vont expliquer la pénétration française dans la cuvette congolaise.... à suivre
Aboualo
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Re: MBOCHI - Ts&#949;ng&#949; : Le Pays Mbochi

Message par Aboualo » Dim 13 Sep, 09 5:51

Contact France-cuvette congolaises :deux périodes bien distincts

-De 1878 à 1898 =partenariat dans les échanges
Signature de traités d'amitié , symbolisés par des échange de sang , qui leur apportaient des bien côtiers ; implantation à la porte de leurs cités .ces biens côtiers qu'ils allaient quérir au Pumbo depuis le XVIIe siècle

-A partir de 1899, c'est la rupture et la désillusion dans la pratique .les français se proclament désormais maîtres alors que les ngala deviennent des sujets .il s'agit d'une véritable imposture qui commence dès 1899, date de démarrage du régime concessionnaire au congo français .

les ngala n'ont jamais accepté cette nouvelle situation .Voici les noms de quelques chefs qui résistèrent et qui prirent la tête de cette résistance , surtout dans la zones des terres fermes de la cuvettes congolaises de 1903 à1913
-Ekaka du village Kangini, actuel quartier de la ville d'Owando
-MBandaga, du village lango près de la ville de Makoua sur la likoula -mossaka
-Belenguenze, du village Etoumbi(sitede l'actuelle ville)
-Enymba,n'idza du village moali, dans le district de makoua ;mwene yoka à Otswembe , dans le district de makoua ,ibombo à Boundji(site de l'acteulle ville)
Plus au sud les foyers de résistance armées se localisaient à Oboya ,Koubou,Ehounda.

Malheureusement toutes ces résistances armées furent vite réprimées à travers le pays ngala .Nos résistants avaient en réalité été vaincus par la "modernité européenne"
Ils ignoraient que les fusils qu'ils avaient stockés depuis l'époque <<Négrière>>étaient démodés et qu'ils ne rivaliseraient pas avec ceux des français :mousquet à chargé par le canon contre des nouveaux fusils à chargés par la culasse et dont la cadence de tir était dix fois supérieure et la charge six fois plus importante .Bouloundza et ses hommes en avaient fait les frais le 30 juin1878, cette erreur et ce décalage technologique avaient eu des conséquences tragiques :toutes les résistances au CONGO vaincues et les chefs perdu leur souveraineté .

la création de Fort-Rousset ,l'actuelle ville d' Owando, trouve son origine de poste colonial, à cette époque de résistance :il fallait rétablir l'ordre dans cette localité située dans le domaine des frères tréchot ,qui avaient reçu en concession toute la cuvette congolaise (le pays de rivière)à la fin du XIXe siècle et crée une société dénommée <<Compagnie Françaisedu haut et bas Congo>> CFHBC.Ils s'y étaient maintenus comme industriels et commerçants au delà de l'indépendance (1960)qui avait pourtant mis fin à la mise en valeur française .

Georges Mazenot , chef de district de makoua (56-58), premier historien de formation à avoir arpenté le domaine des tréchot,puis chef de région(préfet)de la likouala- mossaka (60-63) avec résidence à fort- rousset
Il avait à sa disposition les archives régionales et les souvenirs de l'administrateur . Tous ces souvenir sont archivés dans trois ouvrages considérés aujourd'hui comme de véritables sources écrites :
-G. Mazenot, 1970, la likouala - mossaka :histoire de la pénétration du haut congo, 1878-1920,Paris -la haye,Mouton,p 208-209
1996, carnets du haut-Congo(1959-1960),Paris ,l'harmattan;
-1997, Le dernier commandant . Mémoires d'Outre-Mer ,paris,L'harmattan

Témoin au premier degré , qui a vu et vécu une bonne partie de l'histoire qu'il rapporte , à qui les tréchot adressaient leurs rapports d'activités .En tant qu'administrateur G Mazenot inspectait les installations industrielles et commerciales des frères tréchot .dans son ouvrage , carnets du haut-Congo écrit pendant la période 59-63, il est acteur /observateur de cette époque , chez lequel ,les préoccupations de l'historien n'étaient pas absentes .Il n'a consigné que ce qu'il a vu ,ce qu'il a fait et surtout ce qu'il a pensé , au jour le jour .Un diaire ,celui d'un commandant qui n'a occupé que des postes de commandement.le

Les Carnets du Haut-Congo ne sont rien d'autre que des éléments de l'histoire du congo à l'état brut , même si l'historien était conscient que les mémoires reconstruisent le passé à leur façon ,qu'ils remodèlent inévitablement les souvenirs et que la démarche intellectuelle conduit à les rédiger leur donne une cohérence que les évènement n'avaient pas à l'époque .

Voici ce qu'il dit à propos de la << mission Bobichon>>

La <<Mission Bobichon>> se trouva dans les derniers jours de juin de 1903 à linnengue , <<village populeux >> de rive droite de la rivière kouyou où la CFHBC avait installé une importante factorie . L'agent commercial de ce secteur , Doens de Lambert , avait envoyé aux Tréchot en poste alors à Bonga des rapports alarmants sur la situation dans laquelle le plaçait l'hostilité des koyo de la localité .Les travailleurs de la factorie , étrangers au pays ,terrorises ,par les menaces de deux féticheurs de l'agglomération voisine, kanguini,,dénommés Ekaka et Ebokabeka , avaient fui, l'un d'eux fut même blessé le 30 juin par une sagaie lancée par un homme du village en amont ., okouma . A plusieurs reprises , Doens avait du tirer pour se dégager .Les affaires commerciales se traitaient à distance , les deux parties étant armées jusqu'au dents Bobichon essaya d'abord de palabrer , mais il s'aperçut vite que les chefs gakeni et kototo ne tenaient plus leurs hommes en main, et que l'effervescence ne faisit que croître parmis la population .Le 19 juillet ,à 2 heures du matin , il partit de la factorie de linnengue à la tête de soixante dix miliciens , pensant surprendre les koyo de kanguini. Pour montrer au moins sa détermination à la population , de ne plus tolérer aucune exaction ,Bobichon ,décida de fonder en plein centre de kanguiniun poste de surveillance qui reçut le nom de Rousset , en souvenir de l'adminitrateur Alexie Rousset ,mort au cap Lopez au Gabon des suites d'une brancho-pneumonie . Son aspect militaire lui fit prendre le nom de <<fort >> dès 1904. Le résultat fut immédiat ,la sécurité rétablie , un rétablissement profitable à la CFHBC ,puisque aucun trouble ne sera jamais signalé par la suite .

De 1898 à 1960, l'actualle cuvette congolaise était la propriété des frères tréchot. Symboles de cette déchéance des ngala , le <<pays des rivières >>était désigné par le toponyme <<mayi ya tréchot>> et les ngala avaient comme nouve"l ethnonyme <<bato ya mayi ya tréchot >>. Cette région , à l'instar des autres régions du moyen-congo , connut le système colonial français qui se caractérisait par le pillage des ressources du sol .C'est l'oeuvre confiée aux frères tréchot , l'impoôt de capitation , l'indigénat ...la violence est la caractérisation de ce système porté par l'administration et les deux frères .
Aboualo
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Re: MBOCHI - Ts&#949;ng&#949; : Le Pays Mbochi

Message par niaou » Sam 15 Mai, 10 3:10

Accusé de sorcier, il a été sauvagement tabassé par ses neveux

La population de Djiri, sur la route nationale n°2, a vécu des moments de stupeur, au début de cette semaine, comme cela se produit, de temps à autres, dans certaines localités du pays. Un homme y a été sauvagement tabassé, par les enfants de sa propre sœur cadette, qui l’accusent de sorcellerie et d’être, donc, à l’origine de la mort de leur mère.

Le pauvre homme a été traîné à la place publique du village, où une pluie de coups de pilon et de bois est tombée sans ménagement sur lui. Sans défense, il s’est débattu, en vain, face à ses neveux déchaînés.

Grâce à une caméra amateur, une personne a réussi à filmer l’horrible scène. N’eut été l’intervention rapide de la police, le pauvre, grièvement blessé, aurait été, sans nul doute, expédié outre-tombe.

Les auteurs de cet acte odieux seront-ils arrêtés et jugés? Dans notre République où l’on ne cesse de parler d’Etat de droit et des droits de l’homme, cela est une suite logique.
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Re: MBOCHI - Ts&#949;ng&#949; : Le Pays Mbochi

Message par Loumo » Dim 16 Mai, 10 3:08

Les auteurs de cet acte odieux seront-ils arrêtés et jugés? Dans notre République où l’on ne cesse de parler d’Etat de droit et des droits de l’homme, cela est une suite logique.
Lasemaineafricaine.com


Les chutes de La Semaine sont stupéfiantes. Si j'étais Jean-François Ndenguet j'allais faire pleuvoir des coups sur la tête du rédacteur en chef.

Mais bien sûr, le Congo est un Etat de droit. Il suffit de relire le verict du procès des assassins du Beach pour s'en apercevoir. Le droit n'a-t-il pas été lu ?

Enfin, Nini, ton copier/coller n'est pas à sa place ici. Djiri n'est pas situé dans l'espace linguistique mbochi que l'on sache !
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Re: MBOCHI - Ts&#949;ng&#949; : Le Pays Mbochi

Message par niaou » Dim 16 Mai, 10 12:09

Loumo a écrit :Enfin, Nini, ton copier/coller n'est pas à sa place ici. Djiri n'est pas situé dans l'espace linguistique mbochi que l'on sache

Détrompe-toi, Loumo, l'espace lingistique mbochi s'est depuis très longtemps étendu jusqu'à la CORAF à Pointe-Noire! Ce n'est pas un hasard si certains mbochis ont failli se faire lyncher lors des obsèques de Thistère Tchicaya...
Souviens-toi de cette irruption de boutons chez les rats du Kouilou...
Faudrait apprendre à décoder certains messages, Lou!
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Re: MBOCHI - Ts&#949;ng&#949; : Le Pays Mbochi

Message par Aboualo » Jeu 30 Déc, 10 11:50

:lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
Ces congolais: de vrais animaux ,bref! à l'image des fables de la Fontaine :plutôt d'Ésope, le nègre de la Grèce antik
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Re: MBOCHI - Ts&#949;ng&#949; : Le Pays Mbochi

Message par Aboualo » Lun 05 Août, 13 12:12

Les ngala apparaissent dans l'histoire des Trechot au Congo comme « force de travail » : ce ne sont pas les francais qui exploitaient directement les ressources naturelles de la Likouala- Mossaka dont-il etaient concessionnaires, mais les ngala.Depossedes de leurs terres, les ngala furent contraints de travailler comme manoeuvres a la CFHBC . L'introduction de l'economie moderne se traduisit ici donc par l'expropriation des terres, conformement a l'article 10 du decret de Guillain de 1899. Elle modifia ainsi la reglementation traditionnelle de la terre .Trasforma le statut de la terre, et cecessairement aussi celui de sa gerante , la chefferie .
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Re: MBOCHI - Ts&#949;ng&#949; : Le Pays Mbochi

Message par Aboualo » Sam 24 Août, 13 9:49

L'alienation du droit de possession de la terre detourne par la CFHBC au profit du capitalisme commerciale,et l'utilisation des populations pour realiser les objectifs de son economie de pillage porterent un coup fatal a l'organisation sociale du travail et des populations dans l'espace. Les exactions coloniales pratiquees sous la forme de productipn due a la CFHBC,d'impots de capitation, de prestations forcees ne permettaient plus aux ngala de s'organiser comme par le passe. Cette situation entraina ineluctablement la rupture entre l'organisation sociale et l'organisation economique traditionnelles . Nous pouvons rappeler par exemple qu'en pays ngala, c'etaient les rapports de parente qui assuraient le controle des ressources et des moyens de production, servaient de cadre a la division du travail et organisaient la repartition des produits des activites alimentaires. Desormais,l'organisation des nouveaux circuits economiques se faisait malheureusement en dehors du systeme parental,bousculant ainsi en la matiere les tabous sociaux .
Ainsi tout homme en age de produire pouvait se procurer des moyens de production propres .
Aboualo
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