La vérité sur le problème de la centrale thermique de Brazzaville .Depuis près de 3 mois, la Centrale thermique de Brazzaville, fleuron de la société congolaise de production d’électricité, en sigle SCPE, est en arrêt. Et les Congolais s’interrogent. Et comme d’habitude, les autorités congolaises leur cachent la vérité. Mais avant de dévoiler les vraies raisons de ce non-fonctionnement, nous proposons de revenir sur la genèse même de ce projet monté de toute pièce et construit à la va-vite, qui était alors présenté aux Congolais par les griots du pouvoir (toujours les mêmes) comme l’un des maillons forts du fameux boulevard énergétique cher à Denis Sassou-Nguesso. Inaugurée en grande fanfare le 11 octobre 2007, au plus fort de la guerre en RDC voisin, la Centrale thermique de Brazzaville est en réalité le fruit de l’imagination toujours très fertile de M. Bruno Jean-Richard ITOUA, le meilleur adepte de Mama Elisabeth OLANGI, gourou (ou plutôt grande prophétesse selon ses adaptes) de la Communauté Internationale des femmes Messagères en Christ - CIFMC -, branche féminine de la Fondation Olangi-Wosho (dont les membres éminents sont souvent choisis parmi les élites économiquement bien nanties et dont Bruno Jean-Richard ITOUA est le meilleur exemple, au point de faire supporter les frais de voyages de certains membres de la CIFMC par les entreprises publiques qui sont sous sa tutelle, à savoir la SNE et la SNDE).
Il faut dire que depuis son passage à la tête de la SNPC, l’homme a pris goût pour la création tous azimuts d’entreprises. Bruno Jean-Richard ITOUA aime se passer pour un homme moderne, dynamique et doté d’un grand cerveau qu’il met volontiers au service de la nation congolaise. Une attitude volontariste qui plait justement à Denis SASSOU-NGUESSO qui a grand besoin de montrer qu’il y a aussi dans son entourage de jeunes mbochis brillants. Seul problème, porté par l’appât du gain, le jeune prodige mbochi ne prend pas toujours le temps nécessaire pour bien mûrir ses projets de création d’entreprises. Il touche à tout mais rien n’est fait sur des bases solides. C’est ce qui explique que son rêve de faire de la SNPC un grand groupe tentaculaire avec des filiales dans différents secteurs d’activité a lamentablement échoué. Sa méthode ressemble fort à ce que l’on appelle chez nous le « touta couenda ».
L’adepte de Mama Olangi aime le monde de l’entreprise et ne veut pas s’en éloigner, même devenu Ministre. Après tout, n’est-il pas un ancien de la SNE et d’ELF ? L’homme est très vorace en matière d’argent et il a besoin de multiplier ses sources de revenus, notamment en créant des entreprises à tout va. Il se sent à l’étroit dans un ministère. C’est alors qu’en 2007, au plus fort de la guerre de pouvoir en RDC entre les partisans de Jean Pierre MBEMBA (alors soutenu en souterrain par SASSOU) et ceux de Joseph KABILA, lui vient une idée (de génie ?), inspirée sans doute par les prophéties éclairées de son gourou Mama OLANGI. Il voit à travers cette guerre entre les frères ennemis de la RDC une belle opportunité de créer une nouvelle entreprise dans le département dont il a la charge, c’est-à-dire celui de l’électricité. En tant que Ministre de l’énergie, il sait en effet que Brazzaville dépend presque entièrement de sa voisine Kinshasa pour ses besoins en électricité, et qu’avec cette guerre sans merci qui déchire la RDC, mieux vaut jouer la prudence et anticiper le risque de coupure de la fourniture d’électricité de la part de ces voisins qui s’enlisent dans la guerre, et ce, avant qu’il ne soit trop tard (il vaut mieux prévoir que guérir). C’est ainsi donc qu’est née l’idée de la création de la Société congolaise de Production d’Electricité (SCPE) et de la construction d’une Centrale thermique à Brazzaville, c’est-à-dire en prévision du risque éventuel de coupure d’alimentation de Brazzaville en électricité par Kinshasa.
On serait tenter de dire qu’il s’agissait bien là d’une idée de génie, mais certaines âmes tordues (comme la mienne ?) diront que Bruno Jean-Richard ITOUA et son mentor SASSOU-NGUESSO redoutaient tout logiquement la réaction de Joseph KABILA qui savait parfaitement que le pouvoir de Brazzaville soutenait Jean Pierre MBEMBA. Voilà donc pour la genèse de la SCPE et son fleuron la Centrale thermique de Brazzaville, qui sont nées parce que le pouvoir de Brazzaville avait choisi de s’immiscer dans la guerre en RDC en apportant son soutien à Jean Pierre MBEMBA. Le choix de l’ex-site de la CHACONA situé aux abords du fleuve, choisi pour abriter les locaux de ladite Centrale thermique, c’est-à-dire juste en face de Kinshasa, n’était sans doute pas anodin pourrait-on dire. Mais bon, qu’à cela ne tienne, chacun dira que manœuvre machiavélique ou pas, cela a tout de même permis de créer des emplois. Disons donc qu’à quelque chose malheur est bon.
Revenons maintenant à ce qui suscite aujourd’hui de nombreuses interrogations à Brazzaville. Depuis plusieurs mois en effet les langues se délient et les Congolais de Brazzaville s’interrogent sur le fonctionnement de la Centrale thermique de Mpila. Opérationnelle depuis le 11 octobre 2007, et alors qu’elle était au départ présentée comme l’une des solutions d’appoint et de secours à la faible couverture en électricité de la ville capitale, cette Centrale n’a pas permis de régler l’épineuse problématique de délestage de l’électricité constaté dans les quartiers de Brazzaville. Théoriquement cette Centrale thermique qui est reliée au réseau de la SNE par une ligne haute tension de près de 30 kilovolts est censé générer pas moins de 32,5 méga watts.
Pourtant, même quand elle fonctionne normalement, les Brazzavillois n’en voient pas vraiment les retombées dans leur vie quotidienne et ils s’interrogent. Mais à ces interrogations légitimes des Brazzavillois, l’administrateur général de la SCPE, M. Louis BIBISSI a une réponse, plutôt simpliste. C’est le moins que l’on puisse dire. Il reconnaît que la Centrale thermique est en arrêt depuis près de 3 mois mais il affirme mordicus que le problème est imputable uniquement au manque de combustible. Depuis 3 mois cette Centrale souffre du manque de carburant, pas une seule goutte dans ses réservoirs.
Mais là encore les Brazzavillois sont sceptiques. Ils pensent que le vrai problème est ailleurs car ils ne s’expliquent pas que le Congo, un pays producteur actif de pétrole puisse tomber aussi bas, jusqu’à manquer de carburant pour faire fonctionner une Centrale thermique. Et ils ont bien raison de ne pas croire aux raisons farfelues avancées par les responsables de la SCPE.
M. Louis BIBISSI ne leur dit pas toute la vérité. Il s’évertue à rassurer les pauvres populations alors qu’il sait parfaitement qu’il ment. La vérité est ailleurs dans cette histoire de manque de carburant. Il s’agit en réalité d’un problème de mauvaise gestion des fonds. En règle générale une centrale thermique est très gourmande en carburant, et à son lancement en 2007, l’Etat avait injecté d’énormes sommes qui étaient justement destinées à couvrir ces grosses dépenses en carburant.
Devant cette importante manne financière, M. Louis BIBISSI et ses collaborateurs n’ont pas pu résister à la tentation et avaient choisi de faire comme tout le monde dans ce pays, c’est-à-dire prendre leur part en s’attribuant tout bonnement de très grosses rémunérations. Résultat : à peine moins de 3 ans seulement après son lancement en grande pompe, la centrale thermique de Mpila est au bord de la faillite. Tous les comptes sont au rouge et ni le carburant ni les jolis salaires du personnel ne sont plus payés. Ainsi vont les entreprises créées à la « touta couenda » par l’éminence grise du pouvoir de Mpila, le très richissime et très condescendant Ministre de l’énergie, M. Bruno Jean-Richard ITOUA (l’homme prend tout le monde de haut et ne supporte surtout pas qu’on lui fasse des remarques - ses collaborateurs disent de lui qu’il a le comportement des premiers de la classe).
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