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Voler ce n’est pas bon

Le caquet de Kiki rabattu

Les coups pleuvent sur Denis Christel Sassou (alias Kiki) avec une rare violence. Le bonhomme est toujours debout. K.O debout ?

Quand la presse internationale en général, américaine en particulier, le met sur le pilori, aucune voix dans son camp ne s’élève pour venir à son secours. Serait-il lâché par les siens ? Mieux, lui enfoncerait-on un coup de dague dans le dos ?

Un grand opportuniste, Blaise Nzonza, transfuge Yuki, a tenté venir en aide. L’aliboron !

Selon l’âne Nzonza, Christel Denis Nguesso souffrirait du « délit patronymique » (ou quelque chose comme ça). Pour l’ancien koléliste, la haine porte sur le fils parce que le fils porte le nom du père qui n’est pas saint d’esprit ! CQFD- Admirons le zèle de Nzonza qui rivalise avec Tsaty Mabiala, l’opposant le plus pro-Nguesso jamais vu sur la planète.

Seulement, voilà : Nzonza devrait arrêter d’aider Kiki car... ça ne l’aide pas. C’est le type d’arguments qui rend le type plus détestable et la défense plus faible. Même ses avocats français, selon RFI, se bornent de botter en touche avec des démentis de circonstance. La Confédération Suisse où est désormais traqué Kiki est obligée d’user de subterfuges pour ne pas mette mal à l’aise judiciaire ses obligés congolais sur la malversation desquels le trader Gunvor obtient quasiment gratis des barils de pétrole.

Les Téké

Où on apprend que la représentation de l’irrespect des Téké affichée jadis par le kouyou Jacques Okoko (en 1978) n’a plus cours. Mieux, les Nganzion Père et Fils ont arrosé le moitié-mbochi Kiki avec l’argent du pétrole vili commercialisé par leur société off shore Petrolia. Mais depuis l’alliance matrimoniale téké de Franceville et mbochi d’Oyo, le kouyou Okoko (mbochi lato sensu) a dû réviser sa vision des Batéké lesquels règnent depuis des décennies sur le Gabon voisin. Du reste, le stricto sensu mbochi, Sassou, n’a eu de cesse de faire avaler des couleuvres à son frère kouyou-mbochi Jacques-Joachim Yombi-Opango alors qu’on les croyait unis comme les doigts de la main. Pour mieux casser ce cliché anti-téké, Kiki a, entre autres alliances conjugales, épousé une gabonaise, tandis que sa sœur Edith épousa auparavant de l’autre côté de la frontière avec l’Ogooué. « T’es ki pour te moker des Téké ? » aurait chanté Passy le rappeur.

D’ailleurs on aimerait se faire une idée sur les idées d’Okoko à propos du traitement ignoble de Sassou envers le cousin akoua Jean-Marie Michel Mokoko pour avoir, lui aussi, voulu « commander ce pays. » Crime de lèse-majesté.

Voleur

La rhétorique est très dure pour le dauphin milliardaire Kiki. Il y a plusieurs manières de trainer dans la boue un notable. La plus gracieuse c’est de le qualifier de « Voleur »
« Jean-Jacques Bouya est-il responsable de la campagne de presse contre le voleur Christel Sassou-NGuesso en Chine ? » titre congo-liberty. du 15 juillet 2020. Le canif entre l’omoplate, c’est ça.

Il faut dire que Kiki n’a pas volé le nom de ...« voleur » vu le niveau de criminalité financière atteint par le Dauphin/requin. Ce n’est que justice de l’affubler de ce joli surnom digne d’un droit-commun, digne d’Al Capone. Boby Sand et ses compagnons moururent dans les années 80 parce que Margaret Thatcher leur refusa le statut de « prisonnier politique ». Ils observèrent une grève irréversible de la faim. Tsaty Mabiala sait combien le statut de prisonnier politique revendiqué par Mokoko peut être catastrophique pour Sassou en 2021.

Kiki, on l’appelle aussi « Angwalima ». En revanche je trouve ça vicieux car l’allusion à ses origines zaïroises est trop évidente dans ce baptême patronymique. C’est méchant, péjoratif et discriminant. En plus, il s’agit d’une insulte du crime à la vertu en exhumant le mythique nom d’Angwalima pour le flanquer à Kiki. Car Angwalima, célèbre délinquant kinois des années 60, comme Robin des Bois à Sherwood, volaient les riches pour donner aux pauvres. Kiki est un outlaw qui vole sans voler au secours des pauvres. De même, Tsaty Mabiala n’est pas Judas comme le qualifient ses adversaires. Pascal Tsaty est lèche-cul.

Les cases chez l’oncle Tom

Polygame, Kiki est marié officiellement à trois femmes et entretient un immense réseau de deuxièmes-bureaux. « Où est le mal ? » disent ses supporteurs fascinés par la libido pantagruélique du bonhomme. Le député d’Oyo a eu la générosité d’offrir à chacune de ses épouses des châteaux aux USA. Ces cases chez l’Oncle Sam ont couté des billions de cfa. « Les jaloux vont maigrir » ironisent les amis de Kiki face à l’indignation.

Mais ce ne sont pas les jaloux, ce sont les juges américains qui vont imposer une cure d’amaigrissement au gros poisson de l’Alima. Les tyrans noirs qui viennent blanchir l’argent sur le territoire américains inspirent aux procureurs américains une colère noire fort légitime, même si elle n’est pas motivée par l’appauvrissement des Africains auquel contribuent ces blanchiments.

La justice rdécéenne n’a pas ce zèle des Yankee. C’est dans l’indifférence générale qu’elle a laissé Kiki acquérir des biens meubles et immeubles dans Kin-la-Belle. Des biens (bien entendu) mal acquis.
D’accord. On sait que, quelque part, Kiki est chez lui à Kin. Comme Claudia dit Coco.
Mais c’est du vol ! C’est là où le bât blesse.

A en croire Rigobert Ossébi (Congo Liberty) ces tuiles qui tombent sur la tête de Kiki, ce serait l’œuvre de Jean-Jacques Bouya. Ce grand homme (grand physiquement, cela s’entend), membre de la Maison Nguesso, voudrait entreprendre de grands travaux à caractère ethnocentriste. Des travaux de maçonnerie (sans jeu de mot) qui permettraient de sauver les meubles et les immeubles si l’oncle Sassou venait à quitter ce bas monde. « Même les Zaïrois veulent commander ce pays » disent, xénophobes, Okemba, Bouya, Ndenguet et nombre d’individus à la mbochitude intégrale issue de la métaphysique andjimba.

Face à une telle coalition de diables noirs, le malheureux héritier voit les chances de tirer son épingle du jeu en 2021 se réduire comme peau de chagrin. J’espère qu’il n’espérait pas empocher le pactole en 2021 ! Bigre !

Qu’il y ait du Ali Bongo, du Kabila ou d’Eyadéma Faure chez Kiki, qui s’en plaindrait quand le pouvoir resterait au Nord après la mort de Sassou, mort dont on prierait d’ailleurs Massengo-Tiassé de nous dire le jour puisque qu’il le connaît.
Mais où il y a hiatus c’est moins le délit de patronyme chez Christel Denis Sassou que le délit de faciès. Kiki est kinois, c’est-à-dire un Métèque.

Si l’hypothèse discriminatoire est vraie, alors les partisans de la mbochitude pure et dure sont stupides. Personne ne devrait jeter la pierre à Kiki pour ses achats immobiliers outre-Atlantique car être voleur est une qualité au bord de L’Alima. Et, ce qui divise la minorité mbochi doit être inférieur à ce qui la rassemble. Car il y a beaucoup à gagner en validant le ticket « Kiki le Zaïrois » qu’en le tuant symboliquement ou physiquement. Sassou le Béninois n’a-t-il pas été le meilleur garant de l’avenir des Mbochi ?

Bref, l’avenir du Congo nous dira si le souverain primaire (le peuple) va observer, impassible, ces luttes intestines sans étriper ceux qui l’affament sur fond de covid-19.

Thierry Oko

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